Une lettre du cardinal Antonio Cañizares Llovera
publié dans nouvelles de chrétienté le 17 mai 2010
Salutation aux organisateurs et participants.
C’est pour moi une grande joie d’adresser à vous tous, à l’occasion du cinquième anniversaire du commencement du Ministère Pétrinien de notre bien aimé Benoît XVI, ma cordiale salutation et mes encouragements.
Je remercie l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre de l’initiative de célébrer à cette date ce colloque sur le Motu Proprio « Summorum Pontificum » ; je remercie aussi les conférenciers pour leur participation et leur travail, ainsi que les participants pour leur intérêt et leur soutien.
Dans le cœur du Saint-Père et au centre de ses préoccupations comme pasteur de l’Eglise se trouve la connaissance profonde du mystère de la Liturgie et le désir qu’elle soit célébrée et vécue par l’Eglise entière avec délicatesse et ferveur, et qu’ainsi Elle engendre et communique ce dynamisme surnaturel, désir du Christ Lui-même, afin que le témoignage de tous les catholiques soit unanime et efficace pour transformer les réalités de notre monde.
Le Motu Proprio « Summorum Pontificum » doit se comprendre dans cette vision d’ensemble de l’enseignement et des actes du Saint Père, et jamais comme quelque chose d’isolé ou de simplement anecdotique destiné à quelques-uns pour des situations particulières. Favoriser l’accès à la forme liturgique officielle du Rite Romain jusqu’à la réforme souhaitée par le Concile Vatican II, n’est pas une concession à la nostalgie ou à l’intégrisme, c’est plutôt, un pas pour favoriser la Communion Ecclésiale et une aide pour orienter et mieux comprendre l’actuelle « forme ordinaire » de la Liturgie Romaine selon une « herméneutique de la continuité ».
L’intérêt suscité par la célébration de la « forme extraordinaire » du Rite Romain, notamment parmi les jeunes qui ne l’ont pourtant jamais connue, dépasse certainement la simple curiosité ou l’admiration esthétique. Au contraire, il est probable qu’il s’agisse, pour une bonne partie de nos jeunes, de satisfaire à une soif et que pour cela soit nécessaire des « langages » qui soient « différents » et qui nous poussent vers de nouvelles frontières, imprévisibles pour beaucoup de pasteurs de l’Eglise. Je ne crois pas que ce soit une question à confondre ou à analyser en considérant les idéologies intégristes.
Il est évident que ces initiatives pastorales de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, pour être fructueuses, doivent être accompagnées d’une intense activité de formation, et d’un approfondisse théologique, historique, pastoral, juridique et spirituel, à la lumière du trésor de la Liturgie Catholique et des enseignements des Pères et des Saints Pasteurs de l’Eglise tout au long des siècles. J’espère, et je m’en réjouis par avance, que des initiatives comme le présent Colloque aideront sans nul doute à contribuer à cette formation.
A tous, une fois de plus, organisateurs, conférenciers et participants, j’adresse mon affectueuse salutation et ma Bénédiction.
Du Vatican, le 20 avril 2010
+ Antonio Card. Cañizares Llovera
Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin
et la Discipline des Sacrements
Quelques mots de commentaires:
Cette lettre du Cardinal Canizares, préfet de la Congrégation pour le culte divin, me semble très importante. Nous soulignerons tout particulièrement cette phrase: « Le Motu Proprio « Summorum Pontificum » doit se comprendre …(comme) un pas pour favoriser la Communion Ecclésiale et une aide pour orienter et mieux comprendre l’actuelle « forme ordinaire » de la Liturgie Romaine selon une « herméneutique de la continuité ».
« Une aide pour orienter et mieux comprendre l’actuelle « forme ordinaire » de la Liturgie Romaine selon une « herméneutique de la continuité« . … Si je comprends bien cette phrase , je dirais que, pour le cardinal, le retour du rite dit « extraordinaire » de la messe romaine doit être compris comme « une aide pour orienter et mieux comprendre l’actuelle forme ordinaire de la liturige Romaine selon une herméneutique de la continuité. Il semble que ce soit bien le rite dit de Saint Pie V, que l’on peut aussi plus justement et historiquement appeler le rite de Saint Grégoire le Grand , qui soit, dans la pensée du cardinal, comme le modèle de toute la liturgie romaine, en ce sens que c’est elle qui doit aider et permettre de comprendre ce qu’est la liturgie de la sainte Messe.
Si c’est bien l’interprétation qu’il faut donner à cette lettre, cette lettre est quelque chose de tout à fait nouveau dans l’expression de la hiérarchie. Non seulement cette messe tridentine n’est plus blamable et à exclure du champs de l’Eglise mais, bien au contraire, elle est aide et modèle de toute restauration litrugique dans la sainte Eglise. Quel chemin parcouru depuis le 24 mai 1976, date d’un certain consistoire tenu par Paul VI…