sur l’affaire de la mosquée St-Lambert de Jumet en Belgique
publié dans flash infos le 6 juin 2010
lu sur Osservatore vaticano
Précisions d’un lecteur sur l’affaire de la mosquée St-Lambert de Jumet
Un lecteur, bien informé des affaires ecclésiastiques belges, m’adresse quelques précisions et commentaires sur l’affaire de l’église de Jumet transformée en mosquée par décision arbitraire du curé. Réflexions que je vous livre bien volontiers:
« L’affaire de l’église-mosquée de Jumet [dont nous avions parlé ici, ndlr], n’est que la pointe d’un iceberg qu’on gagne à mieux connaître. Tout d’abord, il faut préciser un fait qui n’a presque pas été mentionné: cette église Saint-Lambert n’est utilisée comme mosquée que pendant le temps où celle-ci est en travaux. C’est une précision d’importance, même si ça n’excuse rien. Surtout de la part d’un abbé Henri Remy connu pour « n’en faire qu’à sa tête », comme l’a déclaré Mgr Harpigny à Riposte Catholique.
Ce qui laisse pantois, c’est la lamentable échappatoire, publiée par vos confrères, de l’évêque de Tournai: « Que voulez-vous que je fasse? ». Eh bien, mettre à pied l’abbé Remy, non? Au minimum minimorum, le suspendre. Au lieu de cela, on a droit à un minable « [il] est malheureusement toujours en poste ». Mais à qui la faute? De qui dépend sa révocation, sinon de l’ordinaire du lieu?
On reste abasourdi en entendant Mgr Harpigny dire qu’il est impuissant parce que l’abbé Remy est « soutenu par son doyen ». Un doyen aussi, ça peut faire l’objet d’une sanction. Bref, nous avons affaire à une lâcheté mitrée de plus, qui croit s’en tirer à bon compte en pleurnichant sur une situation qu’il ne veut pas faire cesser.
Mgr Harpigny est pourtant capable d’avoir la crosse lourde. Par exemple quand il s’agit de tourmenter tel prêtre qui reprend la célébration de la liturgie traditionnelle, même en privé. Ou quand il s’agit de renvoyer son vicaire général et d’autres collaborateurs sans y mettre aucunement les formes. L’affaire avait largement choqué naguère. La brutalité épiscopale tournaisienne peut aussi s’exprimer sous la fome du dénigrement d’un curé au cours d’une conversation avec ses paroissiens. Bref, Guy Harpigny est rarement à court de ressources en matière d’indélicatesses. On appelle cela la pastorale, paraît-il.
Ceci étant dit, Mgr Harpigny est référendaire de la Commission épiscopale belge « pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale ». Si l’abbé Remy avait été accusé de pédophilie, Mgr Harpigny se serait-il contenté de déplorer à coups de « Que voulez-vous que je fasse? ». La protection des âmes serait-elle donc moins importante que celle des corps? Est-ce cela un évêque, docteur de la foi, gardien du troupeau? Où est passé le don de force?
Cette affaire est d’autant plus intéressante que Mgr Harpigny est également référendaire pour le dialogue interreligieux au sein de la Conférence épiscopale belge. En particulier, il est le mentor de ses pairs pour tout ce qui touche à l’islam. C’est d’ailleurs un authentique spécialiste de l’islam, qui a séjourné au Liban et en Égypte pour sa thèse. Mais il a une vision bien particulière de sa fonction, puisqu’il estime nécessaire de réserver aux musulmans « une place dans la société, que ce soit dans l’enseignement ou l’administration » (Le Soir, 05.02.2004). Avec de telles conceptions, il est logiquement mal placé pour sanctionner le vicaire de Jumet. Il conçoit visiblement le dialogue hors de toute idée de conversion: « Mon rôle n’est pas de convertir les musulmans » (Le Soir, 24.05.2003). A ce compte-là, évidemment… Pour ma part, je croyais avoir lu quelque part cette instruction donnée par le Christ aux apôtres: « Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». À quand un vrai successeur des apôtres à Tournai? »