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Prédication pour la Fête Dieu

Prédication pour la Fête Dieu

publié dans couvent saint-paul le 6 juin 2010


Prédication pour la Fête Dieu

« J’ai appris du Seigneur ce que je vous ai moi-même transmis : que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : « Prenez et mangez, Ceci est mon corps qui sera livré pour vous, faites ceci en mémoire de moi ». Il prit de même le calice, après avoir soupé, en disant : « Ce calice est la nouvelle Alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ».

Voilà des paroles particulièrement importantes qui sont au cœur de la vie de l’Eglise, au cœur de la Chrétienté, au coeur de notre vie personnelle.

-Elles expriment avec force le mystère du sacrement de la sainte Eucharistie.

-Elles affirment la réalité de la présence réelle de NSJC sous les espèces du pain et du vin.

-Elles expriment la réalité du Sacrifice de NSJC dont l’Eucharistie nous permet de faire mémoire : « Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ».

-Elles annoncent enfin « les délices et la gloire éternelle dont Dieu a promis de nous faire jouir dans la céleste Patrie ». Ceci est exprimé, entre autres, par les paroles « Nouvelle Alliance », « Ce calice est la nouvelle Alliance en mon sang ». En effet par la sainte Eucharistie nous avons accès à l’héritage éternel auquel nous donne droit l’Alliance nouvelle et éternelle.

Vous voyez combien l’enseignement de saint Paul en ces quelques paroles est riche.
Nous aborderons tout à tour ces trois idées :

-L’Eucharistie, comme mémorial de la Passion du NSJC.

-L’Eucharistie, présence réelle et substantielle de NSJC, comme victime de ce sacrifice.

-L’Eucharistie, en tant qu’elle est le gage de la vie éternelle.

Vous le voyez : ces trois idées peuvent être considérées comme la manifestation de la charité immense de NSJC. Ce sera notre leitmotiv.

L’Eucharistie est le mémorial de la Passion du Christ.

Ceci, MBCF, est absolument exprimé par les Ecritures :

Et tout d’abord, lors de la dernière Cène où NJSC institue la sainte Eucharistie. En effet la dernière Cène, est comme le prélude de sa Passion. Saint Jean est formel. Il dit explicitement : « Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans ce monde les aima jusqu’à la fin » (Jn 13 1) Or son heure, c’était l’heure de son sacrifice. L’heure où Il devait accomplir « l’œuvre de son Père » qui était l’œuvre de la rédemption par son sacrifice.

Du reste, dans ces instants solennels de l’institution de l’Eucharistie, Il ne cessa de faire allusion à son sacrifice. Dès le verset 2 du même chapitre, saint Jean nous dit : « Pendant le souper – où il va instituer l’Eucharistie – lorsque le diable avait mis dans le cœur de Judas, fils de Simon Iscariote, le dessein de livrer son Maître, Jésus qui savait que son Père avait remis toutes choses entre ses mains et qu’Il était sorti de Dieu et s’en allait à Dieu …par le chemin que nous savons…la croix … se leva de table et alla laver les pieds de ses disciples…Puis il fut, nous dit saint Jean, troublé en son esprit et dit : « en vérité en vérité, je vous le dis : un de vous me livrera »…C’est une claire allusion à sa Passion qui est proche. Et puis dans le cours de son discours, alors que les disciples font profession de fidélité, Jésus leur dit : « Vous croyez à présent…Voici que l’heure vient et déjà elle est venue, où vous serez dispersés ; chacun de vous s’enfuira dans sa maison et vous me laisserez seul… ». C’est ce qui se fit lors de la Passion du Seigneur.

Mais que l’Eucharistie soit le mémorial de la Passion du Seigneur c’est encore plus manifeste si l’on porte quelque attention aux paroles même de Saint Paul sur l’Eucharistie. Je vous ai transmis ce que le Seigneur m’a enseigné : « la nuit où il fut livrée, -c’est une claire allusion à sa Passion qui vient dans quelques heures – Il prit du pain…le rompit et dit : « Prenez et mangez, ceci est mon corps qui sera livré pour vous… ». La formule même de la consécration du pain eucharistique comprend l’allusion nette à la nuit de toutes les souffrances du Christ-Jésus, sa Passion. Et en conclusion, NSJC nous dit : « Toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ». « …Vous annoncerez la mort du Seigneur… » : on ne peut dire plus clairement que l’Eucharistie est le mémorial de la Passion du Christ.
Enfin il faut invoquer la formule même de la consécration du vin au sang du Christ : « Ceci est le calice de mon sang ». La séparation du corps et du sang du Christ, – sa mort -, nous est représentée par le sacrement de son sang, par le sacrement de l’Eucharistie, certes, mais plus particulièrement par son sang. Le sang consacré séparément possède plus de force et plus d’efficacité pour mettre sous nos yeux la Passion de NSJC, sa Mort et la Nature de ses souffrances.

Ainsi donc, MBCF, pour toutes ces raisons tirées de l’Ecriture Sainte, l’Eucharistie est le mémorial de la Passion du Christ. Elle fait éclater son amour pour nous. Saint Jean, en effet, contemple plus particulièrement tous les dernières instants de NSJC à la lumière de cet amour. C’est pourquoi il écrit dans la narration des derniers jours du Christ sur cette terre : « Ayant aimé les siens qui était dans le monde, il les aima jusqu’à la fin », jusqu’au bout, totalement, jusqu’à donner sa vie pour nous. Totalement, jusqu’à ce donner en son corps et en son sang comme notre nourriture pour être avec nous toujours. Alors, MBCF, que nous reste-t-il à faire sinon de vivre la sainte Eucharistie, qui nous est donné au cours du Sacrifice de la Messe, avec beaucoup d’amour, avec beaucoup de reconnaissance. Ayons toujours une âme reconnaissante pour tant d’amour de NSJC, pour son sacrifice.

Mais aussi parce qu’Il se donne à notre âme.
Il se donne en nourriture à notre âme ?

Qu’est-ce à dire sinon que l’Eucharistie contient réellement et substantiellement NSJC sous les espèces du pain et du vin. C’est si vrai que saint Paul nous enseigne que « ceux qui ne discernent pas le Corps de NSJC » commettent un grand crime. Nous devons en effet élever notre esprit et notre foi au-dessus des choses sensibles. Au-delà de ce que nos yeux, notre toucher, notre odorat, notre goût nous rapportent – ils ne voient, eux, ne touchent, ne sentent et ne gouttent… que du pain et du vin, même après la consécration ; nous, nous ne voyons et nous ne contemplons, après la consécration, dans la foi, grâce à la foi en la toute puissance divine, que le Corps et le Sang du Christ Jésus. Nous croyons que le vrai corps de NSJC, Celui-là même qui est né de la Vierge Marie, qui est assis à la droite du Père, nous croyons que ce Corps est contenu dans l’Eucharistie. Nous croyons que dans ce sacrement, il ne reste donc rien de la substance du pain et du vin, quoi que cela soit contraire à ce que voient nos sens. C’est pourquoi nous croyons que les apparences, les espèces du pain et du vin, ce que nous appelons en langage philosophique, les « accidents » du pain et du vin, que nos sens continuent de voir, demeurent soutenus miraculeusement dans l’être sans la moindre substance ou sujet. Ils ne tiennent à aucune substance ; ils subsistent par eux-mêmes dans l’être. C’est un vrai miracle et unique miracle.

Nous ne pouvons douter de la présence réelle et substantielle de NSJC dans l’Eucharistie étant donné les paroles mêmes utilisées par NSJC. « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».
Saint Paul après avoir rappelé la consécration que le Seigneur avait faite du pain et du vin, et sa distribution à ses Apôtres, ajoute : « Que l’homme s’éprouve donc lui-même, et qu’après cela il mange de ce pain et boive de ce calice : car celui qui le mange et le boit indignement, mange et boit sa propre condamnation, ne discernant pas le corps du Seigneur ».
Si, comme le prétendent les hérétiques nous n’avions autre chose à vénérer dans ce sacrement que le souvenir et le signe de la Passion de Jésus-Christ, pourquoi l’Apôtre se servirait-il d’expression aussi fortes pour exhorter les fidèles à s’éprouver ? Ce mot terrible de condamnation employé par lui, montre que c’est un crime abominable de recevoir indignement le Corps du Seigneur caché sous les espèces eucharistiques, et de ne pas distinguer cette nourriture de toutes les autres. Mais l’Apôtre s’exprime encore plus formellement dans le chapitre précédent de la même Epîtres, lorsqu’il dit : « Le calice de bénédiction que nous bénissons, n’est-il pas la communication du Sang de Jésus-Christ, et le pain que nous rompons n’est-ce pas la participation du Corps du Seigneur » (1 Cor 10 16)
On ne peut désigner plus clairement la véritable substance du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Jésus-Christ est présent substantiellement sous les espèces eucharistiques Ce mystère, l’Eglise l’appelle « transsubstantiation ». C’est en effet la seule explication possible du mystère. En effet si après la consécration le Corps et le Sang de Jésus sont réellement présents sous les espèces du pain et du vin où ils n’étaient pas auparavant, ce ne peut être que par changement de lieu ou par création ou par le changement d’une autre substance en la sienne Or il est impossible que le Corps du Christ soit présent dans l’Eucharistie en y venant d’un autre lieu, puisque autrement il devrait quitter le ciel, un corps ne pouvant être mis en mouvement sans s’éloigner du lieu d’où part le mouvement. Il est encore moins croyable que le Corps du Christ soit présent dans l’Eucharistie par création. Que reste-t-il donc, sinon que le pain soit changé en son Corps et par conséquent que la substance du pain soit totalement détruite par la Consécration. Et cela se peut en raison de la toute puissance de Dieu. Il a bien pu changer l’eau en vin, apaiser la tempête, ressusciter les morts. Celui qui a fait tout cela peut bien changer la substance du pain en sa propre substance. Je crois Seigneur, mais augmentez ma foi.

Je veux croire parce que je crois en la toute puissance de Dieu.

Je veux croire en la présence réelle…Mon âme y a intérêt car, en cette foi en l’Eucharistie, est attaché la vie éternelle : « Celui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour »». Comme le dit très bien le catéchisme du Concile de Trente : « Pour exprimer en un seul mot tous les avantages et tous le bienfaits de ce sacrement, il suffit de dire qu’il possède une puissance souveraine pour nous faire acquérir la gloire éternelle ».
Mais pour donner un peu plus d’explication sur les bienfaits de l’Eucharistie, notre troisième idée, on peut relire le chapitre 6 de saint Jean où l’on trouve ces si belles affirmations : « Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif »… « En vérité en vérité, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie…Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Voici le pain descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, livrée pour le salut du monde ».

O Dieu-Eucharistie, je vous adore.

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