La 7ème Béatitude, commentaire de Benoît XVI
publié dans nouvelles de chrétienté le 13 août 2010
Benoît XVI, dans son livre « Jésus de Nazareth » commente, bien évidemment, le sermon sur la Montagne: les « Béatitudes ».
Au sujet de la septième Béatitude: « Heureux les artisans de paix: ils seront appelés fils de Dieu », il fait remarquer que « cette phrase fait apparaître une relation entre la filiation divine et la royauté de la paix ». Il poursuit: « Jésus est le Fils, et il l’est réellement. C’est ce qui fait de lui le vrai « salomon » (dont le nom renferme le mot shalom, paix), celui qui apporte la paix. Faire oeuvre de paix apppartient par nature au fait d’être fils. Cette septième Béatitude nous invite à être et à faire ce que fait le Fils pour devenir nous-mêmes des « fils de Dieu ».
« Cela est valable, poursuit le pape, tout d’abord à petite échelle dans l’espace de la vie de chacun. Le point de départ en est la décision fondamùentale qu’au nom de Dieu, Paul appelle passionément de ses voeux: « Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Cor 5 20). Se brouiller avec Dieu est à l’origine de toutes les corruptions humaines, surmonter cette désunion est la condition fondamentale de la paix dans le monde. Seul l’homme réconcilié avec Dieu peut se réconcilier et être en harmonie avec lui-même, et seul l’homme réconcilié avec Dieu et avec lui-même peut faire oeuvre de paix autour de lui et la propager à travers le monde entier. Mais le contexte politique qui transparaît dans le récit lucanien de l’enfance de Jésus, comme chez Matthieu dans les Béatitudes, signale toute la portée de cette parole. « Paix sur la terre » (Lc 2 14), telle est la volonté de Dieu et du même coup la mission confiée aux hommes. Le Chrétien sait que l’existence de la paix sur la terre est lié au fait que l’homme se trouve dans l’eudokia, dans le « bon plaisir » de Dieu. La lutte pour être en paix avec Dieu fait partie de la lutte pour la paix sur la terre et lui est indispensable, c’est de là que viennent les critères et les forces nécessaires pour une telle lutte. Là où l’homme perd Dieu de vue, la paix elle aussi dépérit et la violence prend le dessus avec des formes de cruauté insoupçonnées jusque-là, c’est ce que nous ne voyons que trop bien aujourd’hui » ( p. 106-107)