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« Correspondance européenne » de Roberto de Mattei

publié dans flash infos le 24 novembre 2012


On lit dans

Correspondance européenne n. 259 du 20 novembre 2012

d’excellentes analyses, entre auttres

CE 259/01 États-Unis: Obama 2, le sécularisme avance en Amérique et dans le monde

Quel est l’avenir des Etats-Unis après la réélection de Barak Obama ? Le charisme du Président américain s’est certainement terni après quatre ans pendant lesquels ont été tenues bien peu des promesses faites en 2008. Ce qui reste cependant et qui a caractérisé son premier mandat, est un programme de gouvernement ouvertement séculariste. L’action politique d’Obama s’oppose frontalement aux principes de l’ordre naturel et chrétien et risque de se proposer comme un modèle pour le monde entier, comme cela a déjà été le cas pour le Président du gouvernement espagnol Zapatero. Le Pr. Patrick O’Malley a résumé de manière efficace les raisons qui l’ont poussé, comme la majeure partie des catholiques américains, à voter contre Obama. Le Président américain considère l’avortement comme un droit absolu à tout moment de la grossesse et il est favorable à la liberté totale de la femme d’avorter chirurgicalement et chimiquement (en ayant recours à la RU486 et à tous les autres abortifs chimiques). Il est également favorable à ce qu’il est convenu d’appeler le Partial Birth Abortion – dans le cadre duquel l’enfant qui doit être avorté est contraint à quitter le sein maternel et, à l’apparition de la tête, cette dernière est défoncée et l’enfant tué. Obama et les démocrates sont également en faveur d’une libéralisation massive de l’euthanasie. Mais surtout, ils veulent contraindre les universités, les écoles, les hôpitaux, les associations sans but lucratif, les cliniques et autres entreprises sociales catholiques – ainsi que les entreprises privées gérées par des catholiques pratiquants – à assurer à leurs salariés une couverture sanitaire valable pour des anticonceptionnels, des abortifs, des méthodes de stérilisation et le recours au suicide assisté etc. L’amende pour ceux qui décident de ne pas appliquer cette imposition de l’Etat est de plusieurs centaines de dollars par jour et par salarié. Cela signifie la banqueroute et/ou la renonciation de l’Eglise à son activité d’assistance. Face à cette très grave situation, l’Eglise américaine a, pour la première fois dans son histoire, réagi contre un président américain, promouvant plus de 45 causes devant les tribunaux pour violation du deuxième amendement de la Constitution qui prévoit la liberté de credo et de religion.

En ce qui concerne la Cour Suprême, Obama a déjà nommé deux juges radicalement libéraux au cours de son premier mandat et a promis d’en nommer d’autres de la même tendance au cours du second. La société américaine sera profondément influencée, au cours des 20 ou 30 prochaines années, par la composition laïciste de la Cour qui interviendra juridiquement sur les questions morales les plus importantes, à commencer par le droit à la vie. Obama est enfin un partisan convaincu du « mariage » homosexuel, qu’il veut légaliser dans tous les États par le biais d’une loi fédérale ou d’une décision de la Cour Suprême, valide dans tout le pays. Le délit d’homophobie menace tous ceux qui voudront défendre l’ordre naturel, par exemple en s’opposant publiquement à l’endoctrinement « pro-homosexuel » qui est imparti dans les écoles et dans les institutions publiques. Dans ce cas également, ce qui est en jeu est la liberté des chrétiens et des défenseurs de l’ordre naturel.

En ce qui concerne les thèmes cruciaux d’ordre moral, l’Amérique est coupée en deux et ceux qui craignent une guerre civile ne manquent pas. En parlant, voici quelques temps, à un groupe de prêtres, Son Éminence le Cardinal Francis George, Archevêque de Chicago, a affirmé qu’il prévoyait de mourir dans son lit, mais que son successeur mourrait en prison alors que le successeur de celui-ci finira ses jours martyr sur la place publique. Il ajouta ensuite, à propos de l’évêque qui suivrait le martyre : « Son successeur recueillera les débris d’une société en ruine et, lentement, il aidera à reconstruire une civilisation, comme l’Eglise l’a fait de si nombreuses fois au cours de l’histoire humaine ». Ce sont des paroles qui doivent nous redonner courage. Jésus Christ règne sur l’histoire et lorsque la défaite de l’Eglise semble inévitable, s’approche, irréversible, l’heure de la victoire.

Sur le plan de la politique internationale, est-il possible d’avancer des prévisions pour le second mandat présidentiel d’Obama ? Pour un catholique ayant un esprit surnaturel, aucune prévision ne peut faire abstraction de la prophétie de Fatima. Moins de cinq années nous séparent du premier centenaire de l’apparition de Notre-Dame aux trois pastoureaux de la Cova da Iria, de mai à octobre 1917. Benoît XVI lui-même a déclaré que la prophétie de Fatima n’est pas encore pleinement réalisée. Elle conserve donc une actualité dramatique en ce qui concerne l’avenir de l’Eglise, des nations et de chacune de nos âmes. Dans cette prophétie, Notre-Dame donna une clef de lecture de la politique internationale du siècle à venir, affirmant que si l’humanité ne s’était pas convertie, la Russie aurait répandu dans le monde entier ses erreurs. La menace pour l’humanité ne venait pas des États-Unis d’Amérique mais de la Russie et il s’agissait d’une menace à caractère idéologique plus que politique et militaire. La Russie était le point de départ, le monde le point d’arrivée, d’une dissémination de fausses doctrines, non pas limitées à des points secondaires à caractère politique ou économique mais relatives à une idéologie intrinsèquement perverse.

L’erreur de la Russie, au XXe siècle, a été le communisme et le communisme est une conception de l’homme et de l’histoire fondée sur le matérialisme évolutionniste. Après la chute du mur de Berlin, évolutionnisme et matérialisme représentent les deux dogmes vécus, bien avant que d’être proclamés, par l’Occident mais ils constituent également les fondements idéologiques d’un régime politique contemporain qui continue à s’inspirer à Marx, à Lénine et à Mao Tse Dong : la Chine communiste du Président Hu Jintao. En Chine, depuis 1949, année de la prise du pouvoir par les communistes de Mao Tse Dong, la liberté a été réprimée dans le sang. La population souffre la faim et vit dans un état de semi esclavage et les portes des Laogais, les camps de concentration où l’on meurt suite aux privations, s’ouvrent devant les opposants. La Chine communiste est le premier pays au monde en termes de nombre de condamnations à mort (90 % des condamnations à la peine capitale du monde), d’avortements d’État et de suppression de nouveaux-nés, mais elle détient également le primat en ce qui concerne le commerce d’organes destinés aux greffes, l’exploitation du travail des mineurs et la persécution des religions. Le génocide de masse en Chine a le visage de l’avortement sélectif. En 1978, Deng Xiao Ping impose la politique du fils unique par une loi qui ordonnait aux chinoises de n’avoir pas plus d’un enfant. Cette loi est encore en vigueur, avec des conséquences tellement catastrophiques qu’elles suscitent, ces jours-ci, à l’intérieur même de la nomenklatura chinoise, les premières réactions. Aujourd’hui en Chine, il existe un lourd déséquilibre entre les sexes, dû à la suppression systématique des fillettes de la part des parents. Les Chinois en effet, contraints à n’avoir qu’un enfant, pratiquent l’avortement non seulement sur les enfants qui suivent le premier mais également sur le premier s’il s’agit d’une petite fille. En 2005, on estimait à 1,1 millions le nombre des hommes surnuméraires dans l’ensemble du pays alors que le nombre des hommes de moins de 20 ans avait dépassé le nombre des femmes de 32 millions environ.

Obama a reçu avec tous les honneurs le Président Hu Jintao à la Maison Blanche. Entre les deux Chefs d’États il existe une affinité de fonds. Aucun des deux ne considère immoral le meurtre de l’innocent : tous deux promeuvent l’avortement dans leurs pays respectifs. Planned Parenthood, la plus puissante organisation abortiste mondiale a financé à hauteur de 1,4 millions de dollars la campagne électorale d’Obama. Ce dernier a pris position en faveur de l’avortement sélectif ainsi que le Parti démocrate américain qui a repoussé une proposition de loi qui aurait interdit l’avortement sur la base du sexe de l’enfant à naître. Aucune barrière morale ne sépare Obama de Hu Jintao, qui était, jusqu’il y a quelques jours, le Secrétaire général du Parti communiste chinois. Le terrorisme abortiste les unit. Et le premier pays au monde à introduire l’avortement dans sa législation fut, en 1920, la Russie communiste. (Roberto de Mattei)

CE 259/02 France: les « mariages » homosexuels approuvés, mais pour qui ?

Pour l’heure, il s’agit d’un projet de loi mais le Parlement le discutera au début de 2013. Le Conseil des Ministres français l’a adopté pour autoriser les « mariages » homosexuels et l’adoption d’enfants de la part des couples homosexuels. Le Ministre des Affaires familiales, Dominique Bertinnoti, l’a qualifié de « pas important vers la parité des droits » alors que pour Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, « il s’agit d’une grande réforme qui s’adresse à la société française dans son ensemble ». Hollande lui-même parle d’un « progrès non seulement pour quelques-uns mais pour toute la société ». Selon les journaux, la majorité des français est d’accord avec le gouvernement. Mais les manifestations du 17 et du 18 novembre semblent ne pas confirmer cet état d’esprit. La gauche a toujours été à l’aise dans la rue mais il n’est pas toujours facile pour les conservateurs de faire de même. Mais cette fois-ci le succès des deux journées est si évident que les organisateurs se sont donnés rendez-vous le 13 janvier 2013 pour une grande manifestation nationale contre le projet de loi.

Mais il faudrait aussi se demander combien seront les bénéficiaires de la nouvelle loi. En ce moment, naturellement, il n’est pas possible de prévoir combien de « mariages » homosexuels auront lieu en France au cours des prochaines années et encore moins de comprendre combien une loi comme celle-ci s’adresse à la société française « dans son ensemble ». Toutefois, il est facile d’imaginer la prochaine sarabande de propagande des groupes qui l’ont soutenue. Au travers d’une habile insistance médiatique, la « grande réforme » apparaîtra comme l’un des problèmes résolus de la société actuelle. Un problème, il n’est pas besoin de le dire, fondamental pour le progrès du genre humain. Ils chercheront à démontrer que de très nombreux français étaient homosexuels sans l’avoir jamais confessé et que tous ou presque sont d’accord avec la loi. A part, naturellement, les conservateurs rétrogrades et les catholiques. La seule manière pour savoir combien est « globale » une disposition de ce genre est de se référer aux données divulguées par d’autres États. Prenons l’Espagne par exemple. Dans ce pays, la loi sur le mariage homosexuel existe depuis le 1er juillet 2005. Le quotidien italien « Le Messagero » (proche du centre-gauche NDT), dans un article du 7 novembre 2012, mentionne le nombre global : en sept ans d’application de la loi, 22 442 « mariages » homosexuels ont été célébrés. Le site « Corriere.it » précise également la répartition par année : « Plus de 4 753 couples homosexuels se sont « mariés » au cours de la seule année 2006 et depuis lors une moyenne de 3 000 par an selon les données de l’Institut national de la Statistique. La moyenne a augmenté de 21,5 % l’an dernier, pour atteindre les 3 880 ».
Si l’on prend en compte le fait que la population espagnole est de quelques 46 millions d’habitants, cela veut dire que chaque année – en prenant pour véridique la moyenne des 3 000 unions – à peine 0,006522 % se marie dans le cadre de « noces » homosexuelles. Le pourcentage atteint 0,048 % si l’on prend en compte le chiffre total de 22 442.

Et cela ne va guère mieux en Angleterre. Cela va même plus mal si on la considère comme la patrie de l’orgueil homosexuel. Le « Queerblog » du 10 août 2009 cite des chiffres qui n’ont rien de consolant : « le Bureau des Statistiques nationales a démontré (que) l’an dernier, ont été célébrées 7 169 unions civiles, en diminution par rapport aux 8 728 de 2007. Encore plus éloigné et plus inaccessible, le boum enregistré en 2006 lorsque, durant les premiers temps de la réforme, les couples de longue durée ont immédiatement profité de l’avantage de pouvoir s’unir légalement ». Et de poursuivre : « En 2003, le gouvernement estima qu’environ 62 000 couples se seraient unis civilement d’ici 2010. Or, ils ont été seulement 33 953, 53 % composés d’hommes et 47 % de femmes ». Or, environ 34 000 unions pour une population de 53 millions d’habitants donne à peine 0,0641 %.

Et nous ne parlons pas de quelque chose qui existe depuis cent ans, ce qui expliquerait une diminution contingente. Non, il s’agit d’une nouveauté en faveur de laquelle tous auraient dû se bousculer au portillon. Et il ne s’agit pas même de chiffres qui viennent s’ajouter à des « mariages » précédents. Ce ne sont donc pas des « nuptialités » nouvelles par rapport à une société connaissant déjà des « mariages » de ce type. Mais ce sont probablement toutes celles qui sont possibles à trouver, jusqu’à la dernière. Par ailleurs, nous sommes encore dans l’attente de savoir combien ses unions seront durables ou combien s’achèveront par une séparation. Toutefois, si l’on veut prendre pour vrais certains sondages qui parlent d’à peine 1 % de la population anglaise prête à se définir homosexuel et seulement 0,5 % bisexuel, il est nécessaire de prévoir un fort nombre d’homosexuels non mariés et probablement n’ayant aucune intention de le faire. Ce qui revient à dire qu’eux-mêmes ne sont pas intéressés par ces lois sur le « mariage ».
Faisons en revanche une autre comparaison, par acquis de conscience. Question : combien de couples (hétérosexuels) se sont-ils mariés en Italie en 2005 ? Le mariage italien, si fortement malmené, peut heureusement nous donner quelques satisfactions. L’Institut de la Statistique (ISTAT) confirme une moyenne généreuse supérieure à 200 000 unions par an (mariages civils et religieux, premières et secondes noces) pour un total de 1 439 018. Près d’un million et demi qui, tout compte fait, correspondent à 2,39 % de la population. Et ce nonobstant toutes les diminutions de 1972 à ce jour, les divorces, la disqualification généralisée de la famille classique et les concubins. Voici les chiffres : 2005 : 247 740 mariages ; 2006 : 245 992 ; 2007 : 250 360 ; 2008 : 246 613 ; 2009 : 230 613 ; 2010 : 217 700.

En conclusion, il faut bien se demander ce que signifie aujourd’hui le mot « démocratie ». Représente-t-elle « la société dans son ensemble » ou est-il devenu seulement l’instrument de minorités représentées par de puissants groupes de pression ? Avec la confusion typique de notre époque, la démocratie n’est plus le gouvernement de la majorité mais celui de tous, de quiconque. Et l’on ne comprend plus si c’est la majorité qui décide ou de petits groupes de pression qui veulent imposer leur modèle de vie par la force. Ou au travers de lois inutiles. Les chiffres parlent haut et fort. Malgré les oripeaux de la propagande, ils ne justifient pas les mobilisations. Pas comme dans d’autres domaines. Et alors, retournons à nous occuper de choses sérieuses. (D. G.)

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CE 259/04 UE : l’adhésion de la Turquie promue par la Commission

La Commission européenne a à nouveau appelé à la reprise des négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Un temps laissées de côté à cause de l’impopularité croissante du Premier ministre turc en Europe, ces négociations semblaient devoir se clore d’elles-mêmes sur un constat négatif. Aussi bien la nature du pays que le radicalisme du parti au pouvoir éloignaient la Turquie de l’Europe.

Par ailleurs, tout le monde peut se rendre compte que dans le contexte international d’un islam militant et l’instabilité du Proche-Orient, ce serait une folie pour l’Union européenne d’avoir des frontières communes avec la Syrie, l’Irak et l’Iran. De plus, une Turquie en voie de radicalisation islamique deviendrait comme une passoire pour un flot continu de jihadistes vers l’Europe. Mais il faut croire que le Commissaire à l’Elargissement, Stephan Fule, n’a jamais pris le métro dans une des grandes capitales européennes et n’est donc pas capable de se rendre compte de ce qu’est le phénomène de l’islamisation rapide. Il a donc exprimé le vœu que les pourparlers d’adhésion soient repris, comme en témoigne le rapport de la Commission européenne publié le 10 octobre dernier. « La Turquie est un pays-clé pour l’Union européenne – déclare Stephan Fule – et nous avons des intérêts en commun. La Commission européenne recommande que les négociations reprennent ».

En mai, le Commissaire était à Ankara pour tenir le même discours. Les négociations ont officiellement débuté en 2005, mais elles ont été considérablement gênées par le refus de la Turquie de reconnaître Chypre. En juin, le ministre turc des Affaires étrangères annonçait que la Turquie n’assisterait à aucun événement présidé par la République chypriote qui assurait la présidence de l’Union. Cette seule attitude qui suffirait à suspendre les relations entre la Turquie et l’Union européenne, ne compte pas pour Fule.
De même, il a ignoré les reproches de la Turquie à l’encontre de l’Union l’accusant d’être trop « molle dans la coopération anti-terrorisme ». Une telle obstination dépasse l’entendement. Doit-on penser que l’Union européenne aux abois cherche dans une fuite en avant à redistribuer les dés sans se soucier des conséquences ? Ou bien est-ce la situation critique au Proche-Orient qui la pousserait, sous la pression américaine, à sécuriser un allié turc de moins en moins fiable ? Une chose est certaine : la recherche de l’adhésion de la Turquie se fait sans la moindre considération pour les intérêts européens, ce qui démontre une fois de plus combien l’Union européenne est à la solde de puissances étrangères et d’intérêts particuliers. (G. de B.)

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CE 259/06 Irlande : tensions au sujet de l’avortement

Les associations irlandaises pro-vie craignent que les recommandations d’un panel d’experts nommés par le ministre irlandais de la santé, James Reilly, soient la première étape vers la légalisation de l’IVG dans leur pays. Ces recommandations seraient la réponse irlandaise à la condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire A,B,C contre Irlande en 2010. La Cour avait demandé à l’Irlande de clarifier dans quelles conditions la vie d’une femme enceinte doit être considérée en danger. Alors que la Cour ne reconnaissait pas l’existence d’un droit à l’avortement en droit européen, elle citait un précédent de la Cour suprême Irlandaise, l’affaire X, celui par lequel la Cour irlandaise créait en 1992 un droit à l’avortement dans les cas où la vie de la mère serait « en danger réel et substantiel ».
Malgré cette décision, les Irlandais ont rejeté la légalisation de l’IVG à trois reprises par référendum, ainsi que toutes les tentatives de légalisation parlementaire. Une libéralisation de l’IVG par décret ministériel serait très controversée et susceptible de perturber la majorité des citoyens irlandais, voire de faire tomber la coalition gouvernementale. La réaction a été immédiate. Les associations pro-vie irlandaises se sont montrées actives pour influencer les conclusions du panel d’experts. Une demi-douzaine de conseils départementaux ont adopté des résolutions pro-vie à l’unanimité ou presque, des manifestations ont été organisées, et les électeurs ont contacté leur député. Plus de 140 médecins et experts des soins de santé se sont rassemblés lors du symposium international sur la santé maternelle à Dublin le mois dernier. Les conclusions de la Déclaration de Dublin sur la santé maternelle considèrent que « l’avortement n’est pas une nécessité médicale pour sauver la vie d’une femme ». La déclaration ajoute que l’avortement et les traitements médicaux conçus pour sauver la vie de la mère sont « fondamentalement différents » et conclut : « l’interdiction de l’avortement n’empêche aucunement [le médecin] de dispenser les soins de santé optimaux aux femmes enceintes » (« Friday Fax », 19 octobre 2012). (C. B. C.)

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CE 255/03 France : inaugurée la mosquée en Saône-et-Loire

Le Ministre du Culte algérien, Bouabdallah Ghlamallah, est venu inaugurer la nouvelle mosquée de Torcy, en Bourgogne. Une présence qui montre l’importance grandissante de la communauté algérienne dans cette commune de France.

C’est vendredi 24 août, en milieu d’après-midi que Bouabdallah Ghlamallah, accompagné notamment par le consul général venu de Lyon, Abdelkader Kacimi El Hassani, et le président de la Fédération régionale Sud-ouest de la Grande Mosquée de Paris, Abdallah Zekri, a été accueilli par le premier magistrat de Torcy en la personne de Roland Fuchet (PS).

La présence de ce ministre algérien en France, venant prendre acte d’une nouvelle étape de l’islamisation du pays, est particulièrement choquante car c’est ce même Bouabdallah Ghlamallah qui avait, l’année dernière, fait fermer 10 églises en Algérie et s’était justifié au journal “L’Expression” par cette phrase : « J’assimile l’évangélisation au terrorisme ». La “réciprocité” et la “tolérance” ne semble pas encore d’actualité. (A.D.V.)

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CE 255/06 Livres: La vie et les miracles de la Bienheureuse Isabelle de France

Tous connaissent le roi saint, Louis IX de France, modèle de tous les souverains catholiques, mais très peu connaissent la vie de sa sœur Isabelle qui répandait autour d’elle un parfum de vertu et de vraie piété.

Jean de Joinville, qui vécut auprès du roi, nous a laissé, avec sa biographie, un document extraordinaire sur la vie et sur toutes les vertus de Louis IX. Ce fut de même pour sa sœur Isabelle: Agnès d’Harcourt, à la demande de Charles d’Anjou, roi de Sicile, frère cadet de Louis et d’Isabelle, compose à la fin du XIII siècle un récit sur sa «sainte dame et mère» (Agnès d’Harcourt, La vie et les miracles de la Bienheureuse Isabelle de France, sœur de Saint Louis, Editions du Cerf, Paris 2012, 173 p., 12 euros). Agnès d’Harcourt est dans une situation privilégiée car elle a été dame de compagnie d’Isabelle lorsqu’elle vivait à la cour et l’a ensuite suivie dans le monastère de Longchamp dont elle a été à deux reprises abbesse.

Le livre est divisé en deux parties: la première sur la vie de la Bienheureuse Isabelle et la seconde sur les miracles qui lui ont été attribués. Isabelle naît en 1225 et est la seule fille de Louis VIII, roi de France, et de Blanche de Castille qui eurent huit enfants. Elle ne connaîtra pas son père qui meurt quand elle a un an et comme ses frères, sous la seule juridiction de la reine Blanche, elle recevra une éducation religieuse mais aussi littéraire et artistique. Fille obéissante et dévouée, elle s’oppose tout de même à la décision de sa mère qui avait décidé de la marier à Conrad de Hohenstaufen, fils de Frédéric II, empereur du Saint Empire. Isabelle résiste et rien ne peut lui faire changer d’avis, même pas l’insistance du Pape Innocent IV: «elle ne voulait consenter à aucun mariage corporel . Elle avait en parfaite virginité choisi comme époux éternel notre Seigneur Jésus-Christ» (p. 33). Dès son plus jeune âge, elle mène une vie d’une grande piété et charité envers les pauvres (p. 57). Elle jeûne quatre jours par semaine et «lorsque l’heure du repas arrivait, elle mangeait de si petites quantités qu’aucun corps humain ne pourrait y résister sans la grâce de Dieu» (p. 45).

Son désir de plaire à Dieu et de faire quelque chose pour Lui, pousse Isabelle à demander à pouvoir utiliser sa dot pour une nouvelle fondation. Mais elle hésite, nous explique Agnès d’Harcourt, entre un établissement charitable ou un couvent. Elle se laisse conseiller par son confesseur et chancelier de Paris, Aymeric de Veire, qui lui écrit «qu’il n’y avait pas de comparaison entre fonder un établissement charitable ou un couvent, (…), car la divine louange de notre Seigneur y est faite et célébrée; la virginité y est respectée et multipliée (…) et les œuvres de miséricorde y sont faites» (p. 63-64). En 1255 elle fondra donc l’abbaye de Longchamp prenant comme règle celle de Claire d’Assise, tout en la rendant un peu plus souple. Cette règle est approuvée par le Pape Alexandre IV en 1259 et remaniée par son successeur Urbain IV en 1263. Isabelle quitte donc la cour avec l’autorisation de son frère le Roi, auquel elle est très liée, pour aller vivre dans une petite maison au sein de l’abbaye et suivre la vie austère de ses religieuses, mais sans jamais rentrer dans les ordres. Elle s’éteint le 23 février 1270, «très dévotement, en parfaite virginité, en très grande humilité, et en charité» (p. 75) et elle sera béatifiée par le Pape Léon X en 1521. C’est après sa mort que la plus grande partie des miracles racontés par Agnès d’Harcourt auront lieu. Ils se produisent en general à l’abbaye de Longchamp, autour de la tombe d’Isabelle ou bien grâce à des objets qui lui ont appartenu.

Malgré les époques difficiles, l’abbaye royale de Longchamp continuera à subsister jusqu’à la Révolution française quand les religieuses seront expulsées (1792) et l’abbaye détruite (1795). Le corps de la Bienheureuse Isabelle a subi la même devastation mais quelques reliques ont été sauvées par la dernière abbesse et ont été par la suite distribuées à diverses églises et abbayes. (M. d. S.)

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