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Entraide et Tradition

La PMA pour demain

publié dans regards sur le monde le 3 octobre 2018


La PMA pour toutes et bientôt la GPA pour tous
Nos lecteurs ne seront pas étonnés du feu vert donné la semaine dernière à la PMA (procréation médicalement assistée) par le CCNE (Comité consultatif national d’éthique.) Nous avons donné à plusieurs reprises les raisons pour lesquelles les jeux étaient faits depuis longtemps,
ne serait -ce que parce que le candidat Macron s’y était déclaré favorable. La « consultation citoyenne », l’année dernière, n’était qu’un rideau de fumée pour masquer un choix déjà opéré, lui donnant l’apparence d’être le fruit d’une décision démocratique. 75% des participants
se sont déclarés hostiles à la PMA mais le rapport final n’en tient aucun compte, estimant que ceux qui sont intervenus étaient de « mauvais » citoyens issus de la Manif pour tous. Il dépendait des partisans de la PMA de se manifester nombreux auprès du CCNE. Or ils ne l’ont pas fait. Cela signifie qu’ils étaient moins motivés que leurs opposants, moins civiques ou, plus probablement, qu’ils savaient, comme nous, qu’ils auraient gain de cause malgré leur faible mobilisation.
Ce qui est certain, c’est que le consensus que cherchait Emmanuel Macron n’est pas au rendez-vous. C’était une illusion, il n’y a pas de moyen terme entre ouvrir la PMA aux lesbiennes et femmes célibataires et la leur interdire, on atteint là la limite du « en même temps » macronien.
Souvent le CCNE varie… En 2005, ce même comité refusait la PMA à ces femmes : « L’ouverture de la PMA à l’homoparentalité ou aux personnes seules ouvrirait de fait ce recours à toute personne qui en exprimerait le désir et constituer ait peut-être alors un excès de l’intérêt individuel sur l’intérêt collectif. La médecine serait simplement convoquée pour satisfaire un droit individuel à l’enfant. »
Aujourd’hui donc l’intérêt individuel des parents prime sur l’intérêt collectif et surtout sur celui des enfants ! On pense d’abord au plaisir des parents avant le bien -être des enfants . Même volte-face s’agissant de la congélation des ovocytes, refusée hier, acceptée aujourd’hui. On ne s’étonnera pas de ces revirements. L’éthique du comité est à géométrie variable, elle dépend de son président, des exigences du pouvoir politique, de la pression des media acquis en nombre à la cause « gay » et…de l’air du temps. La seule éthique qui vaille, immuable celle-là, c’est la loi naturelle dont nos sociétés se sont affranchies. Dès lors, il ne reste que l’arbitraire, la subjectivité, l’émotion, le primat du désir immédiat au service de l’individualisme contemporain. C’est « l’éthique (!) » qu’exprime le CCNE. C’est pourquoi on ne peut croire un seul instant que l’opposition du Comité à la GPA (grossesse pour autrui) sera dura-ble. Pas plus que nous devions croire Elisabeth Guigou, alors ministre de la justice  ,quand elle promettait aux adversaires du PACS, en 1998, qu’« Il n’est pas question, ni aujourd’hui ni demain, que deux personnes physiques du même sexe, quel que soit leur sexe, puissent se marier. » En 2013, elle a reconnu avoir menti mais … pour le bon motif : « A l’époque, l’important était de faire passer le pacs […] il n’était pas possible de mettre sur la table la question du mariage homosexuel, même au sein du gouvernement, il a fallu que j’insiste » et « La fin justifiait les moyens ».
Le CCNE comme Macron qui repoussent la GPA aujourd’hui font comme a fait Guigou hier pour « faire passer » cette fois la PMA.
Notons qu’Edouard Philippe, qui était hostile à la PMA quand il était chez les Républicains, y est maintenant « plutôtfavorable»
dit-il, depuis qu’il est le premier ministre de Macron. L’Hôtel de Matignon vaut bien un reniement…
Dans les attendus du CCNE pour autoriser la PMA les arguments justifiant la GPPA sont déjà là que l’on développera quand le Comité donnera son feu vert. Le principal est celui de l’égalité qui, depuis que l’on a accordé le « mariage » aux homosexuels comme il existait pour les hétérosexuels, se réalise en donnant aux premiers les mêmes droits qu’aux seconds :adopter, bénéficier de la PMA. Mais il ne saurait y avoir, dans cette fallacieuse logique, d’inégalité entre les lesbiennes et les homosexuels masculins. Le CCNE, afin de justifier sa position sur la PMA, expose que l’impossibilité d’avoir un enfant est «une souffrance» qui « doit être prise en compte » et cela même s’il ne s’agit pas de remédier à « une infertilité médicale ».
Observons que la souffrance, ce sont les intéressées qui se l’infligent ! Les lesbiennes sont en état, biologiquement, de procréer ; or le sexe masculin leur répugnant, elles demandent donc à la société de pallier cette répugnance. Mais on se demandera immédiatement pourquoi la souffrance des hommes « gays » de ne point avoir d’enfants ne devrait pas, elle aussi, être « prise en compte » ? Pour eux la PMA étant impossible, il n’y aurait donc que la GPA. Elle leur sera donc accordée et sans doute plus rapidement qu’on ne le pense.
Cela dit, il s’agit seulement de l’avis du CCNE. Macron décidera et sa majorité aux ordres exécutera. Il ne reviendra pas sur sa promesse et d’autant
moins qu’ayant déçu la gauche dans le domaine social, il entend lui donner des gages dans le « sociétal ». Mais pour faire croire qu’il a procédé à un arbitrage équilibré afin d’apaiser la tension entre les “pour” et les “contre”, il est probable que le chef de l’Etat ne reprendra pas l’intégralité de l’avis du CCNE. Peut-être refusera-t-il la congélation des ovocytes ou la procréation post-mortem, par exemple, en feignant de croire qu’il a ainsi tenu compte des avis de toutle monde. Mais l’essentiel, la PMA pour toutes, sera passée, c’est ce qui lui importera
(Sourc’e le bulletin d’André Noêl)

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