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Entraide et Tradition

Tome 8 Chapitre 19 Vêpres du dimanche Psaume 113

publié dans couvent saint-paul le 9 octobre 2020


Tome 8
Chapitre 19
Psaumes 113
Les merveilles de la sortie d’Egypte

 

Ce psaume 113 est une véritable acclamation de Dieu en raison de ses bienfaits et de sa miséricorde qui se sont manifestés principalement lors de la sortie d’Egypte du peuple de Dieu.
La strophe première nous rappelle tout d’abord le milieu historique où s’est manifestée cette miséricorde divine : Israël était encore en Egypte vivant au milieu d’un « peuple barbare », les « égyptiens » le tenant en esclavage, le soumettant à de durs travaux que le livre de l’Exode au chapitre 1er nous raconte. Aussi en raison de ce traitement inhumain, le peuple gémissait-il. Dieu alors, nous dit l’Ecriture, eut pitié de son peuple, « de la maison de Jacob » : « Les enfants d’Israël, gémissant sous la servitude, poussèrent des cris, et ces cris, arrachés par la servitude, montèrent jusqu’à Dieu. Dieu entendit leurs gémissements, et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les enfants d’Israël et il les reconnut ». (Exode 2 23-25). C’est alors, dans ce contexte historique, qu’Il exerça sa miséricorde. Il multiplia les plaies en Egypte, aussi sur la famille du Pharaon qui, excédé, le laissa partir, mais à regret. Le livre de la Genèse nous raconte tout cela dans ses premiers chapitres. C’est à ce moment que commence la belle méditation du psalmiste :
« In exitu Israel de Aegypto, domus Jacob de populo barbaro » « Lorsqu’Israel sortit d’Egypte et la maison de Jacob du milieu d’un peuple barbare ».
« Facta est Judaea sanctificatio eius, Israel potestas eius » « Dieu consacra Juda à son service et établit son empire dans Israel ».
Qui est donc ce « Juda » ?
Juda est le 4ème fils de Jacob et de Léa, sa mère. Elle l’appela ainsi pour remercier Dieu de sa fécondité, en reconnaissance.
La Genèse nous le présente : Parmi les douze fils de Jacob, il se distingue à de nombreuses reprises. Par exemple il convainc ses frères de vendre Joseph qui était venu les visiter pour voir l’état du troupeau par ordre de son Père Jacob, de le vendre à une caravane d’Ismaélites, plutôt que de le tuer comme cela était leur intention première, par jalousie. Il voulait le sauver de leur méchanceté. Ce récit nous est compté par la Genèse au chapitre 37 du verset 12 à 37 : Un jour Jacob envoie son fils Joseph rejoindre ses frères qui font paître son petit bétail. Les frères de Joseph complotent pour le tuer et Siméon et Gad s’apprêtent à le tuer. Joseph se met alors derrière Zabulon et les supplie de ne pas le tuer. Ruben intervient et leur dit de ne pas le tuer mais de le jeter dans un puits, son intention étant de l’en retirer plus tard. Finalement Joseph est dévêtu de sa tunique et jeté dans un puits sans eau où il reste affamé pendant trois jours et trois nuits. Juda surveille le puits asséché pendant deux jours et deux nuits craignant que Siméon et Gad ne tuent Joseph. Zabulon est ensuite chargé de surveiller ce puits jusqu’à la vente de Joseph.
Juda propose de vendre Joseph à une caravane d’Ismaélites se rendant en Égypte. Des Madianites retirent Joseph du puits sans eau et il est vendu pour vingt pièces d’argent. Avant d’être vendu, Joseph est revêtu d’un vieux vêtement d’esclave. En réalité, Gad et Juda le vendent pour trente pièces d’or, en cachent dix et en montrent vingt à leurs frères. Siméon, Gad et six de leurs frères achètent des sandales. Ruben, parti chercher du nécessaire stocké à Dotham, n’est pas au courant de cette transaction et retourne au puits sans eau mais ne retrouve pas Joseph.
La tunique de Joseph est trempée dans le sang d’un bouc égorgé par Dan et portée à leur père Jacob par Nephtali. Jacob pense que son fils Joseph est mort dévoré par une bête sauvage et se montre inconsolable. Voilà le récit de la Bible qui met en honneur Juda.
Mais ce n’est pas le seul acte généreux de Juda : il se porta garant de Benjamin auprès de leur père pour pouvoir l’emmener en Égypte à la demande du vice-roi, qui n’est rien d’autre que Joseph. Cela nous est raconté dans Genèse au merveilleux chapitre 43 :

1 La famine s’appesantissait sur le pays.
2 Quand ils eurent fini de manger le blé qu’ils avaient apporté d’Egypte, leur père leur dit :  » Retournez nous acheter un peu de vivres. « 
3 Juda lui répondit :  » Cet homme nous a fait cette déclaration formelle : Vous ne verrez point ma face que votre frère ne soit avec vous.
4 Si donc tu laisses venir notre frère avec nous, nous descendrons et nous t’achèterons des vivres.
5 Mais si tu ne le laisses pas venir, nous ne descendrons point ; car cet homme nous a dit : Vous ne verrez pas ma face que votre frère ne soit avec vous. « 
6 Et Israël dit :  » Pourquoi m’avez-vous causé cette peine, de dire à cet homme que vous aviez encore un frère ? « 
7 Ils dirent :  » Cet homme nous a adressé beaucoup de questions sur nous et sur notre famille, en disant : Votre père vit-il encore ? Avez-vous un autre frère ? Et nous avons répondu selon ces questions. Pouvions-nous savoir qu’il dirait : Faites descendre votre frère ? « 
8 Et Juda dit à Israël, son père :  » Laisse partir l’enfant avec moi, afin que nous nous levions et nous mettions en route, et nous vivrons et ne mourrons point, nous, toi et nos petits enfants.
9 C’est moi qui réponds de lui, tu le redemanderas de ma main. Si je ne le ramène pas auprès de toi, si je ne le mets pas devant toi, je serai coupable envers toi à tout jamais.
10 Car si nous n’avions pas tant tardé, nous serions maintenant deux fois de retour. « 

11 Israël, leur père, leur dit :  » Eh bien, puisqu’il le faut, faites ceci : Prenez dans vos vaisseaux des meilleures productions du pays et portez à cet homme un présent : un peu de baume et un peu de miel, de l’astragale, du ladanum, des pistaches et des amandes.
12 Prenez dans vos mains de l’argent en double, et reportez celui qui a été mis à l’entrée de vos sacs, peut-être par erreur.
13 Prenez votre frère, levez-vous et retournez vers cet homme.
14 Que le Dieu tout-puissant vous fasse trouver grâce devant cet homme, afin qu’il laisse revenir avec vous votre autre frère, ainsi que Benjamin ! Pour moi, si je dois être privé de mes enfants, que j’en sois privé ! « 

15 Les hommes prirent ce présent, et ils prirent dans leurs mains de l’argent au double, ainsi que Benjamin ; et, s’étant levés, ils descendirent en Egypte et se présentèrent devant Joseph.

16 Dès que Joseph vit Benjamin avec eux, il dit à son intendant :  » Fais entrer ces gens dans la maison, tue des victimes et apprête un repas, car ces gens mangeront avec moi à midi. « 
17 Cet homme fit ce que Joseph avait ordonné, et il conduisit ces gens dans la maison de Joseph.
18 Pendant qu’on les conduisait à la maison de Joseph, les hommes eurent peur, et ils dirent :  » C’est à cause de l’argent rapporté l’autre fois dans nos sacs qu’on nous emmène ; c’est pour nous assaillir, tomber sur nous, nous prendre comme esclaves avec nos ânes. « 
19 S’étant approchés de l’intendant de la maison de Joseph, ils lui adressèrent la parole, à l’entrée de la maison,
20 en disant :  » Pardon, mon seigneur. Nous sommes déjà descendus une fois pour acheter des vivres.
21 Au retour, quand nous arrivâmes à l’endroit où nous devions passer la nuit, nous avons ouvert nos sacs, et voici, l’argent de chacun était à l’entrée de son sac, notre argent selon son poids : nous le rapportons avec nous ;
22 et en même temps nous avons apporté d’autre argent pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui a mis notre argent dans nos sacs. « 
23 Il leur dit :  » Que la paix soit avec vous ! Ne craignez rien. C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos sacs. Votre argent m’a été remis.  » Et il leur amena Siméon.
24 Cet homme, les ayant fait entrer dans la maison de Joseph, leur donna de l’eau et ils se lavèrent les pieds ; il donna aussi du fourrage à leurs ânes.
25 Ils préparèrent leur présent, en attendant que Joseph vint à midi ; car on leur avait annoncé qu’ils mangeraient chez lui.

26 Quand Joseph fut arrivé chez lui, ils lui apportèrent dans la maison le présent qu’ils avaient dans la main, et se prosternèrent par terre devant lui.
27 Il leur demanda comment ils se portaient, puis il dit :  » Votre vieux père, dont vous avez parlé, est-il en bonne santé ? vit-il encore ? « 
28 Ils répondirent :  » Ton serviteur, notre père, est en bonne santé ; il vit encore  » ; et ils s’inclinèrent et se prosternèrent.
29 Joseph leva les yeux, et il vit Benjamin, son frère, fils de sa mère ; il dit :  » Est-ce là votre jeune frère dont vous m’avez parlé ?  » Et il dit :  » Que Dieu te soit favorable, mon fils ! « 
30 Alors, en toute hâte, car ses entrailles étaient émues pour son frère, Joseph chercha un endroit pour pleurer ; il entra dans sa chambre et il y pleura.
31 Après s’être lavé le visage, il sortit et, faisant des efforts pour se contenir, il dit :  » Servez à manger. « 

32 On le servit à part, et ses frères à part, à part aussi les Egyptiens qui mangeaient avec lui, car les Egyptiens ne peuvent prendre leurs repas avec les Hébreux : c’est une abomination pour les Egyptiens.
33 Les frères de Joseph s’assirent devant lui, le premier-né selon son droit d’aînesse, et le plus jeune selon son âge ; et ils se regardaient les uns les autres avec étonnement.
34 Il leur fit porter des portions de devant lui, et la portion de Benjamin était cinq fois plus forte que les portions d’eux tous. Ils burent joyeusement avec lui » (Gen 43 1-34)
Enfin Juda se propose à Joseph, devenu vice-roi d’Égypte, comme « caution » pour permettre à Benjamin de rentrer auprès de Jacob, son père lorsque ses frères et lui furent accusés de vol. C’est le très beau récit de la Genèse au Chapitre 44, plein de délicatesse et de piété filial : « 1 Joseph donna cet ordre à l’intendant de sa maison :  » Remplis de vivres les sacs de ces gens, autant qu’ils en pourront porter, et mets l’argent de chacun à l’entrée de son sac.
2 Tu mettras aussi ma coupe, la coupe d’argent, à l’entrée du sac du plus jeune, avec l’argent de son blé.  » L’intendant fit ce que Joseph lui avait ordonné.

3 Le matin, dès qu’il fit jour, on renvoya les hommes avec leurs ânes.
4 Ils étaient sortis de la ville, sans en être encore bien éloignés, lorsque Joseph dit à son intendant :  » Lève-toi, poursuis ces gens ; et, quand tu les auras atteints, tu leur diras : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ?
5 N’est-ce pas la coupe dans laquelle boit mon seigneur, et dont il se sert pour deviner ? C’est une action mauvaise que vous avez faite. « 
6 L’intendant, les ayant rejoints, leur dit ces mêmes paroles.
7 Ils lui répondirent :  » Pourquoi mon seigneur parle-t-il ainsi ? Dieu préserve tes serviteurs d’avoir commis une telle action ! 8 Voici, nous t’avons rapporté du pays de Chanaan l’argent que nous avons trouvé à l’entrée de nos sacs ; comment aurions-nous dérobé dans la maison de ton seigneur de l’argent ou de l’or ?
9 Que celui de tes serviteurs sur qui sera trouvée la coupe meure, et que nous soyons aussi nous-mêmes les esclaves de mon seigneur.  » 10 Il leur dit :  » Eh bien, qu’il en soit selon vos paroles ! Celui chez qui se trouvera la coupe sera mon esclave ; et vous, vous serez quittes. « 
11 Chacun descendit aussitôt son sac à terre et chacun ouvrit son sac.
12 L’intendant les fouilla, commençant par le plus âgé et finissant par le plus jeune ; et la coupe se trouva dans le sac de Benjamin.

13 Ils déchirèrent leurs vêtements et, chacun ayant rechargé son âne, ils retournèrent à la ville. 14 Juda avec ses frères arriva à la maison de Joseph, qui s’y trouvait encore, et ils se prosternèrent devant lui jusqu’à terre. (NB : C’est le songe qui se réalise qui avait mis tant ses frères en colère…)
15 Joseph leur dit :  » Quelle action avez-vous faite ? Ne saviez-vous pas qu’un homme tel que moi saurait bien deviner ? « 16 Juda répondit :  » Que pouvons-nous dire à mon seigneur ? Comment parler ? comment nous justifier ? Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs. Nous voici esclaves de mon seigneur, nous et celui chez qui s’est trouvée la coupe. « 
17 Et Joseph dit :  » Dieu me garde de faire cela ! l’homme chez qui la coupe a été trouvée sera mon esclave ; et vous, remontez en paix vers votre père. « 
18 Alors Juda, s’approchant de Joseph, lui dit :  » De grâce, mon seigneur, que ton serviteur puisse dire une parole aux oreilles de mon seigneur, et que ta colère ne s’enflamme pas contre ton serviteur ! car tu es l’égal de Pharaon. 19 Mon seigneur a interrogé ses serviteurs, en disant : Avez-vous un père ou un frère.
20 Et nous avons répondu à mon seigneur : Nous avons un vieux père et un jeune frère, enfant de sa vieillesse ; cet enfant avait un frère qui est mort, et il reste seul de la même mère, et son père l’aime.
21 Tu as dit à tes serviteurs : Faites-le descendre vers moi, et que je pose mes yeux sur lui. 22 Nous avons répondu à mon seigneur : L’enfant ne peut pas quitter son père ; s’il le quitte, son père mourra. 23 Tu as dit à tes serviteurs : Si votre jeune frère ne descend pas avec vous, vous ne reverrez plus ma face.
24 Lorsque nous sommes remontés vers ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur. 25 Et quand notre père a dit : Retournez, achetez-nous un peu de vivres, 26 nous avons répondu : Nous ne pouvons pas descendre ; mais, si notre plus jeune frère est avec nous, nous descendrons, car nous ne pouvons voir la face de cet homme à moins que notre jeune frère ne soit avec nous. 27 Ton serviteur, notre père, nous a dit : Vous savez que ma femme m’a enfanté deux fils. 28 L’un s’en est allé d’avec moi, et j’ai dit : Il faut qu’il ait été dévoré, car je ne l’ai pas revu jusqu’à présent. 29 Si vous me prenez encore celui-ci et qu’il lui arrive malheur, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur au séjour des morts. — 30 Maintenant, quand je retournerai auprès de ton serviteur, mon père, sans avoir avec nous l’enfant, à l’âme duquel est attachée son âme, 31 dès qu’il verra que l’enfant n’y est pas, il mourra, et tes serviteurs auront fait descendre avec douleur au séjour des morts les cheveux blancs de ton serviteur, notre père. 32 Car ton serviteur (ndr Juda) a répondu de l’enfant en le prenant à mon père ; il a dit : Si je ne le ramène pas auprès de toi, je serai coupable envers mon père à tout jamais.
33 Permets donc, je te prie, que moi, ton serviteur, je reste à la place de l’enfant comme esclave de mon seigneur, et que l’enfant remonte avec ses frères.
34 Comment pourrais-je remonter vers mon père, si l’enfant n’est pas avec moi ? Non, que je ne voie point l’affliction qui accablerait mon père !  » (Gen 44 1-34)
Il est difficile de lire ce récit sans grande émotion. La supplique est des plus nobles. Du reste, Joseph ne put retenir ses larmes. Il dut se retirer. (Gn 4 5 1)
Enfin, il faut rappeler la bénédiction que Jacob, avant de mourir, donna à ses fils. Celle de Juda est particulièrement élogieuse : « 8 Toi, JUDA, tes frères te loueront ; ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les fils de ton père se prosterneront devant toi. 9 Juda est un jeune lion. Tu es remonté du carnage, mon fils ! Il a ployé les genoux, il s’est couché comme un lion, comme une lionne : qui le fera lever ? 10 Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton de commandement d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schiloh ; c’est à lui que les peuples obéiront. Il attache à la vigne son ânon, au cep le petit de son ânesse ; il lave son vêtement dans le vin, son manteau dans le sang de la grappe.
12 Il a les yeux rouges de vin, et les dents blanches de lait. » (Gn 49 8-12)
Ainsi Juda est présenté comme un chef par rapport à ses frères. Juda est associé au lion ; « Lion de Juda ». Cette bénédiction est comme une consécration: « Je vous annoncerai ce qui arrivera à la fin des jours » (Gn 49 1).
Enfin Juda est l’ancêtre du Christ dans sa généalogie. C’est sa plus grande gloire. C’est affirmé dans la généalogie de l’Evangile de Saint Matthieu : Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham.
2 Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères ;3 Juda, de Thamar, engendra Pharès et Zara ; Pharès engendra Esron ; Esron engendra Aram ; 4 Aram engendra Aminadab ; Aminadab engendra Naasson ; Naasson engendra Salmon ; 5 Salmon, de Rahab, engendra Booz ; Booz, de Ruth, engendra Obed ; Obed engendra Jessé ; Jessé engendra le roi David » (Matt 1 1-5).
C’est alors que commence la description par le psalmiste des merveilles de la libération du peuple hébreu de la terre d’Egypte et de sa marche dans le désert
Il parle tout d’abord du miracle de la mer rouge. Elle se retire pour laisser passer le peuple. : « Mare vidit et fugit » « la mer le vit et s’enfuit ». Le verbe « fugit » est très évocateur du miracle. A l’arrivée en terre de Canaan le Jourdain se retire également pour laisser passer le peuple. « Jordanis conversus est retorsum » « Le Jourdain retourne en arrière ». Voici le récit de Josué :
Quand le peuple leva le camp pour passer le Jourdain, les prêtres portaient l’arche d’Alliance en tête du peuple. Or, le Jourdain coule à pleins bords pendant toute la saison des moissons. Dès que les prêtres qui portaient l’arche furent arrivés au Jourdain, et que leurs pieds touchèrent l’eau, les eaux s’arrêtèrent en amont et se dressèrent comme une seule masse sur une grande distance, à partir d’Adame, ville voisine de Sartane ; et en aval, les eaux achevèrent de s’écouler vers la mer de la Araba, la mer Morte. Le peuple traversa à la hauteur de Jéricho.
Les prêtres qui portaient l’arche d’Alliance restèrent debout au milieu du Jourdain et le peuple se dépêcha de passer. Et quand tout le peuple eut fini de passer, l’arche du Seigneur passa avec les prêtres et reprit sa place en tête du peuple. Or, dès que les prêtres qui portaient l’arche de l’Alliance du Seigneur remontèrent du milieu du Jourdain – dès qu’ils en détachèrent la plante de leurs pieds pour gagner la terre sèche –, les eaux du Jourdain reprirent leur place et coulèrent, comme auparavant, tout au long de ses rives. (Josué 3, 14-16 ; 4, 10-11 ; 18)

« Montes exsultaverunt ut arietes et colles sicut agni ovium » « Les montagnes bondissent comme des béliers et les collines comme des agneaux »

Toute la nature participe à la joie de la libération, réalisée, du peuple d’Israël. C’est très beau !
« Quid est tibi mare quod fugisti et tu jordanis quia conversus es retrorsum ? « Qu’as-tu O mer pour t’enfuir ? et Toi Jourdain pour retourner en arrière »
C’est que le Dieu de bonté a manifesté sa puissance. « Quis ut Deus » ?
Le psalmiste confirme cette interprétation dans la strophe suivante immédiate : « A facie Domini mota est terra, a facie Dei Jacob » « La terre a été ébranlée devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob ».

« Qui convertit petram in stagna aquarum et rupem in fontes aquarum » « Qui a changé la pierre en des torrents d’eaux et la roche en fontaine abondante »

C’est ici la merveilleuse allusion au rocher frappé par le bâton de Moïse. Devant le murmure incessant du peuple qui se plaint à Moïse d’avoir été conduit en ce désert, Dieu donne à Moïse l’ordre de frapper de son bâton le rocher. Il en sortira comme un fleuve ou peuple et troupeau purent s’abreuver abondamment. Cela est le symbole du fruit de la Passion du Christ qui par sa Passion et son cœur transpercé d’où sortit du sang et de l’eau, sanctifia le peuple du Nouveau Testament. Cela nous est compté dans le livre des Nombres au chapitre 20 : « 1 Les enfants d’Israël, toute l’assemblée, arrivèrent au désert de Sin, dans le premier mois, et le peuple séjourna à Cadès. C’est là que mourut Marie et qu’elle fut enterrée. 2 Comme il n’y avait pas d’eau pour l’assemblée, ils s’attroupèrent contre Moïse et Aaron. 3 Le peuple disputa avec Moïse, et ils dirent : « Que n’avons-nous péri quand nos frères périrent devant Yahweh ? 4 Pourquoi avez-vous fait venir l’assemblée de Yahweh dans ce désert, pour que nous y mourions, nous et notre bétail ? 5 Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte, pour nous amener dans ce méchant lieu ? Ce n’est pas un lieu où l’on puisse semer, et il n’y a ni figuier, ni vigne, ni grenadier, ni même d’eau à boire ? »
6 Moïse et Aaron, s’éloignant de l’assemblée, vinrent à l’entrée de la tente de réunion. Ils tombèrent sur leur visage, et la gloire de Yahweh leur apparut.
7 Yahweh parla à Moïse, en disant : 8 « Prends le bâton et convoque l’assemblée, toi et ton frère Aaron ; vous parlerez au rocher en leur présence, afin qu’il donne ses eaux ; et tu feras sortir pour eux de l’eau du rocher, et tu donneras à boire à l’assemblée et à son bétail. » 9 Moïse prit le bâton qui était devant Yahweh, comme Yahweh le lui avait ordonné. 10 Puis Moïse et Aaron convoquèrent l’assemblée en face du rocher, et Moïse leur dit : « Ecoutez-donc, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » 11 Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher de son bâton ; et il sortit de l’eau en abondance. L’assemblée but, ainsi que le bétail. » (Nom : 20 1-11)

« Non nobis domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam » « que ce ne soit pas à nous, Seigneur, que ce ne soit pas à nous ; que ce soit à votre nom que vous donniez la gloire »

Il est clair qu’un tel acte : faire jaillir l’eau du rocher aurait pu enorgueillir Moïse et Aaron. Non ! Cela n’est dû qu’à la puissance de Dieu. Et de fait, Moïse et Aaron, même s’ils accomplirent l’ordre divin, doutèrent de la parole de Dieu : « Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » C’est ainsi qu’il faut comprendre les paroles de Moïse : des paroles de doute, un peu comme les paroles de Zacharie à l’Ange dans le Temple lui annonçant que sa femme enfanterait en sa vieillesse : Il douta. Il resta muet. Il faut relire ici ce texte merveilleux : « 5 Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; et sa femme, qui était une des filles d’Aaron, s’appelait Elisabeth. 6 Tous deux étaient justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et ordonnances du Seigneur, d’une manière irréprochable.
7 Ils n’avaient point d’enfants, parce qu’Elisabeth était stérile, et ils étaient l’un et l’autre avancés en âge.
8 Or, pendant que Zacharie s’acquittait devant Dieu des fonctions sacerdotales, dans l’ordre de sa classe, 9 il fut désigné par le sort, selon la coutume observée par les prêtres, pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y offrir l’encens.
10 Et toute la multitude du peuple était dehors en prière à l’heure de l’encens.
11 Mais un ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l’autel de l’encens.
12 Zacharie, en le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit.
13 Mais l’ange lui dit :  » Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée ; ta femme Elisabeth te donnera un fils que tu appelleras Jean. 14 Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance ; 15 car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni rien qui enivre, car il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère. 16 Il convertira beaucoup d’enfants d’Israël au Seigneur leur Dieu ; 17 et lui-même marchera devant lui, dans l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les indociles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple parfait. « 
18 Zacharie dit à l’ange :  » A quoi reconnaîtrai-je que cela sera ? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge. « 
19 L’ange lui répondit :  » Je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu ; j’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette heureuse nouvelle.
20 Et voici que tu seras muet et ne pourras parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru à mes paroles, qui s’accompliront en leur temps. « 
21 Cependant le peuple attendait Zacharie, et il s’étonnait qu’il demeurât si longtemps dans le sanctuaire. 22 Mais étant sorti, il ne pouvait leur parler, et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le sanctuaire, ce qu’il leur faisait entendre par signes ; et il resta muet. »
La punition du doute de Zacharie fut sévère : son mutisme jusqu’à la circoncision de l’enfant. Le scepticisme de Moïse et d’Aaron fut également sévèrement puni par Dieu. Ce que le livre des Nombre nous confirme: « 12 Alors Yahweh dit à Moïse et à Aaron : « Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. »

« Super misericordia tua, et veritate tua ; nequando dicant Gentes : Ubi est Deus eorum » « pour faire éclater votre miséricorde et votre vérité : de peur que les nations ne disent : où est leur Dieu ? ».

Pour comprendre cette strophe, il faut se souvenir de la strophe précédente : « que ce soit à votre nom que vous donniez la gloire », ce geste sur le rocher que vous avez ordonné de faire à Moïse manifeste à l’évidence votre puissance et cette puissance vous l’exercez au profit de votre peuple de sorte que les Nations sont obligées de reconnaître que vous vous souciez de votre peuple. Que vous êtes toute miséricorde et vérité.

« Deus autem noster in coelo, omnia quaecumque voluit fecit » « notre Dieu est dans le ciel ; tout ce qu’il a voulu, il le fait ».

On pourrait analyser selon le contexte : peut-être que notre Dieu est dans le ciel. Mais il est tel, sa puissance est telle que tout ce qu’il veut, il le fait. Les nations ne pourront pas dire : « Où est leur Dieu ?

« Simulacra gentium argentum et aurum, opera manuum hominum » « Les idoles des nations sont de l’argent et de l’or, et l’ouvrage des mains des hommes »

On sent dans cette strophe et les suivantes un immense mépris pour les dieux des païens. Il combat ici tout indifférentisme religieux ou tout subjectivisme. Le Dieu des païen ne sont que des « simulacres » de dieux, même s’ils sont d’or et d’argent. « Simulacrum » « simulacre » c’est – dire « simple apparence de dieux qui se donne pour la réalité. Ils sont pure illusion. On parlera de « simulacre de procès, une simple parodie, une simple imitation. On ne peut être plus méprisant de la divinité des païens . De toute façon, ils ne sont que l’œuvre des mains des hommes » « opera manum hominum » ou pure « élucubration » de l’imagination humaine. Voilà tout !

 

Malheureusement le pape François, dans sa dernière Encyclique, « Fratelli Tutti » favorise cette confusion, cet indifférentisme religieux dans plusieurs de ses affirmations. Permettez que j’en relève quelques-unes avec Mgr Vigano, dans sa récente critique.

Par exemple dans le n° 274, le Pape écrit : « À la faveur de notre expérience de foi et de la sagesse accumulée au cours des siècles, en apprenant aussi de nos nombreuses faiblesses et chutes, nous savons, nous croyants des religions différentes, que rendre Dieu présent est un bien pour nos sociétés. »
La proposition « nous savons, nous croyants des religions différentes, que rendre Dieu présent est un bien pour nos sociétés » est délibérément équivoque : « rendre Dieu présent » ne signifie rien au sens strict (Dieu est présent en lui-même). Au sens large, si l’on entend « rendre Dieu présent par la présence d’une ou de plusieurs religions » par opposition à l’« éloignement des valeurs religieuses » visé au numéro 275, comme le texte semble le suggérer, la proposition est erronée et hérétique, car elle met sur le même plan la Révélation divine du Dieu vivant et vrai avec les « prostitutions », ainsi que l’Écriture Sainte désigne les fausses religions. Soutenir que la présence de fausses religions « est un bien pour nos sociétés » est tout aussi hérétique, car non seulement cela offense la Majesté de Dieu, mais cela légitime aussi l’action des dissidents, en leur attribuant un mérite, au lieu de leur imputer la responsabilité de la damnation des âmes et des guerres de religion menées contre l’Église du Christ par les hérétiques, les musulmans et les idolâtres…
Enfin, je voudrais souligner que l’indifférentisme religieux implicitement promu par le texte Fratelli Tutti, qui définit comme « un bien pour nos sociétés » la présence de toute religion – plutôt que « la liberté et le triomphe de notre sainte mère l´Eglise » – nie en réalité les droits souverains de Jésus-Christ, Roi et Seigneur des individus, des sociétés et des nations.

Il faut également citer le n° 277 : L’Église valorise l’action de Dieu dans les autres religions et “ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui […] reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes” » (Décl. Nostra aetate, 2).
La référence au document conciliaire Nostra aetate est la confirmation du lien idéologique de la pensée hérétique bergoglienne avec les prémisses établies au préalable par Vatican II. Dans les fausses religions, il n’y a rien de vrai et de saint ex se, puisque tous les éléments de vérité qu’elles peuvent conserver sont de toute façon usurpés, et utilisés en vue de dissimuler l’erreur et de la rendre plus nuisible. Aucun respect ne peut être accordé aux fausses religions, dont les préceptes et les doctrines doivent être exclus et rejetés dans leur intégralité. Si donc parmi ces éléments de vérité et de sainteté Bergoglio veut inclure par exemple le concept du Dieu unique qui devrait rapprocher les catholiques de ceux qui professent une religion monothéiste, il faut préciser qu’il existe une différence substantielle et irrémédiable entre le vrai Dieu Un et Trine et le dieu miséricordieux de l’islam.
Ou encore le n°277 : « D’autres s’abreuvent à d’autres sources. Pour nous, cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ.
La seule source à laquelle il est possible de s’abreuver est Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’unique Église qu’Il a établie pour le salut des âmes. Ceux qui tentent d’étancher leur soif en s’abreuvant à d’autres sources n’étanchent pas leur soif, et presque certainement, s’empoisonnent eux-mêmes. Il est également discutable que le concept hétérodoxe de dignité humaine et de fraternité dont parle Fratelli Tutti puisse se retrouver dans l’Évangile, qui contredit en effet clairement cette vision horizontale, immanentiste et indifférentiste théorisée par Bergoglio. Enfin, la précision « pour nous » est trompeuse, car elle relativise l’objectivité du message évangélique à une manière personnelle de voir ou de vivre les choses, et prive par conséquent celui-ci de son autorité, qui découle de l’origine divine et surnaturelle de la Sainte Écriture.

Et enfin et surtout, ce n° 279, vraiment scandaleux : […] Il y a un droit fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix. C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions.
La liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions n’est pas un droit de l’homme, mais un abus dépourvu de tout fondement théologique, et, même avant cela, elle n’est ni philosophique ni logique. Ce concept de liberté religieuse – qui substitue à la liberté de l’unique religion, la « liberté de la religion catholique de remplir sa mission » et la « liberté des fidèles d’adhérer à l’Église catholique sans entrave de la part de l’État », la licence d’adhérer à n’importe quelle croyance, indépendamment de sa crédibilité et de ses credenda (ce que nous devons croire) – est hérétique et inconciliable avec la doctrine immuable de l’Église. L’être humain n’a pas droit à l’erreur : l’absence de contrainte magistralement mise en lumière par Léon XIII dans l’encyclique Libertas praestantissimum ne supprime pas l’obligation morale de n’adhérer librement qu’au bien, puisque de la liberté de cet acte dépend sa moralité, c’est-à-dire la capacité de mériter une récompense ou une punition. L’État peut tolérer l’erreur dans certaines situations, mais il ne peut jamais légitimement mettre l’erreur au même niveau que la vérité, ni considérer toutes les religions comme équivalentes ou sans importance : l’indifférence religieuse est condamnée par le Magistère, tout comme le relativisme religieux. L’Église a pour mission de convertir les âmes à la vraie Foi, de les arracher aux ténèbres de l’erreur et du vice. Théoriser un prétendu droit à l’erreur et sa diffusion est aussi une offense à Dieu et une trahison de l’autorité vicaire des Pasteurs sacrés, qu’ils doivent exercer dans le but pour lequel elle a été établie, et non pour répandre l’erreur et discréditer l’Église du Christ. Il est incroyable que le Vicaire du Christ (j’oubliais : Bergoglio a renoncé à ce titre !) puisse reconnaître un quelconque droit aux fausses religions, puisque l’Église est l’Épouse de l’Agneau, et il serait blasphématoire de seulement imaginer que Notre Seigneur puisse avoir d’autres épouses.
+ Carlo Maria Viganò, archevêque

 

Voilà des paroles fortes et vraies qui trouveraient l’approbation du psalmiste qui poursuit sans crainte sur le ridicule de ces divinités païennes :

« Os habent et non loquentur ; oculus habent et non videbunt » « Elles ont une bouche et ne parlent pas ; elle ont des yeux et ne voient pas »
«Aures habent et non audient ; nares habent et non adorabunt » « Elles ont des oreilles et n’entendent pas ; elles ont des narines et ne sentent pas »
« Manus habent et non palpabunt ; pedes habent et non ambulabunt, non clamabunt in gutture suo» « Elles ont des mains et ne touchent pas ; elles ont des pieds et ne marchent pas , avec leur gorge, elles ne peuvent crier ».

Il veut montrer la passivité de ces faux dieux par rapport à la suractivité de vrai Dieu qui porte attention à sa création et à ses sujets. C’est ce qu’il affirmait un peu plus haut.

« Similes illis fiant qui faciunt ea et omnes qui confidunt in eis » « Que ceux qui les font leur deviennent semblables, avec tous ceux qui mettent en elles leur confiance »

Là, le psalmiste devient vindicatif et vengeur. Cela nous change du ton mou et faux des discours que nous entendons sur les divers et nombreuses religions. Franois n’y déroge pas !

Puis le psalmiste reprend son hymne en l’honneur du vrai Dieu, de celui d’Israël qui est dans les Cieux et qui a fait le ciel et la terre. C’est une merveilleuse acclamation

« Domus israël speravit in Domino, adjutor eorum et protector eorum est » « La maison d’Isarël a espéré au Seigneur, il est leur secours et leur protecteur ».
« Domus Aaron speravit in Domino, adjutor eorum et protector eorum est » « La maison d’Aaron a espéré au Seigneur, il est leur secours et leur protecteur »

On pourrait comprendre ces deux strophes comme suit : parce qu’Israël et Aaron ont espéré au Seigneur, cela leur a été compté en justice et leur a assuré le secours et la protection du Seigneur.
C’est la même pensée qui est exprimée dans la strophe suivante :

« Qui timent Dominum, speraverunt in Domine, adjutor eorum et protector eorum est » « Ceux qui craignent le Seigneur ont mis en lui leur espérance, il est leur secours et leur protecteur ».
Dieu est le secours et le protecteur de ceux qui mettent en lui leur espérance et qui craignent le Seigneur.

« Dominus memor fuit nostri et benedixit nobis » « Le Seigneur s’est souvenu de nous et il nous a bénis ».
Parce que le Seigneur nous a trouvé fidèles, il s’est souvenu de nous et nous a bénis. Sa bénédiction est une conséquence de notre fidélité, encore que Dieu fasse grâce à qui il veut. Il est miséricorde.

« Benedixit domui Israël, benedixit domui Aaron” “Il a béni la maison d’Israël, il a béni la maison d’Aaron »

Ce psaume, ici, est manifestement un chant d’action de grâce en raison de l’attention que porte Dieu et à la maison d’Israël et à la maison d’ Aaron.

« Benedixit omnibus qui timent Dominum pusillis cum majoribus » » Il a béni tous ceux qui craignent Dieu, les petits et les grands ».

C’est ici encore la même idée, la même action de grâce. Mais le psalmiste en donne la raison. La raison de cette bénédiction divine, c’est la crainte que le fidèle témoigne à Dieu.

« Adjiciat Dominus super vos, super vos et super filios vestros » « Que le Seigneur vous comble de nouveaux biens, vous et vos enfants »

C’est une belle supplique pleine de confiance. Elle est basée sur la générosité de Dieu, amplement manifestée dans le passé. C’est pourquoi, il écrit : « qu’il vous comble de nouveaux dons ».

« Benedicti vos a Domino qui fecit caelum et terram » « Soyez bénis du Seigneur qui a fait le ciel et la terre »

C’est encore un appel à la bénédiction divine, d’autant plus certaine qu’il est tout puissant : « il a fait le ciel et la terre ».

Caelum caeli Domino, terram autem dedit filiis hominum » « Le ciel des cieux est au Seigneur, mais il a donné la terre aux enfants des hommes ».

C’est une claire allusion au récit de la création. Dieu donne à l’homme domination sur son œuvre, et la terre et les animaux.

« Non mortui laudaabunt te, Domine, neque omnes qui descendunt in infernum » « Les morts ne vous loueront point, Seigneur ni tous ceux qui descendent dans les enfers ».

Le « chant » des enfers ne peut être la louange divine. Les âmes qui sont en enfer en ont la haine.

« Sed nos qui vivimus, benedicimus Domino, ex hoc nunc et usque in saeculum » « mais nous qui vivons, nous bénissons le seigneur des maintenant et dans tous les siècles ».
Ainsi le psalmiste rappelle-t-il heureusement la finalité de l’existence humaine : le louange, l’honneur et le service de Dieu, ici et à jamais.

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