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Dom Gérard Calvet: Une évidence de 21 ans

Dom Gérard Calvet: Une évidence de 21 ans

publié dans regards sur le monde le 2 septembre 2009


Jean Madiran, dans un article de Présent du vendredi 28 août 2009, sous le titre « Une évidence de 21 ans », revient sur l’action dans l’Eglise de Dom Gérard, son ami de toujours. Il défend son œuvre au service de l’Eglise, sa résistance au désordre post-conciliaire, la restauration de la vie monastique qu’il entreprit, la fondation d’un magnifique monastère, le Barroux, les nombreux disciples qu’il laisse derrière lui et ses fondations, toujours fidèles à la tradition, à la messe tridentine, à la vérité catholique. Voilà ses œuvres. Voilà des faits. Cela doit suffire, devrait suffire. « Contra factum nihil valet ». Son honneur est sauf.

J’ai moi-même beaucoup fréquenté Dom Gérard, par suite de ma position de supérieur du District de France de la FSSPX, moins que d’autres, il est vrai. Dans nos relations, nous nous sommes souvent « frictionnés », aimablement. Nous ne nous comprenions pas toujours très bien, lui au Barroux, moi à Suresnes.

Cet article très louangeux de Jean Madiran sur Dom Gérard me donne l’occasion de donner moi aussi, à mon tour, mon témoignage. Je le ferai en toute amitié et en exprimant préalablement tout le respect que je lui portais, que je lui porte, que je lui devais. L’œuvre qu’il a accomplie au Barroux est l’œuvre d’une grande âme, forte et courageuse, surnaturelle. Mais n’a-t-il pas eu parfois des attitudes équivoques et contradictoires ? C’est ce que je pense et c’est ce qui a parfois « énervé » les relations au sein des différentes « familles de la Tradition. J’aimerais le montrer. Mais certains n’ont-ils pas reproché un peu la même chose à Mgr Lefebvre dans son gouvernement ? Le combat était difficile. La Rome « conciliaire » cachait la Rome éternelle ! Une éclipse !
Ce sera l’occasion pour moi de réfléchir à ce beau combat de la foi mené dans le respect de Mgr Lefebvre, cette belle figure aimée de beaucoup de catholiques, et dans l’estime de tous ceux qui se sont levés pour défendre la foi contre des lions rugissants.

Une évidence de 21 ans

Un auteur anonyme a pris soin cette année, et je l’en remercie, rectifier une erreur de date dans mon article de l’année dernière sur « Dom Gérard et la messe » (Présent du 17 avril 2008). Je m’y exprimais comme si Dom Gérard, en un seul et même voyage à Rome, à la tête d’un grand pèlerinage, avait apporté à Jean-Paul II une pétition en faveur de la messe traditionnelle. En réalité il y eut pour cela deux voyages : l’un en 1995 pour apporter la pétition ; l’autre en 1998, pour le pèlerinage. Ces rectifications correspondent aux dates que donne de son côté l’abbé Paul Aulagnier dans son livre L’Enjeu de l’Eglise (p. 337-339).

Mon erreur matérielle ne change ni n’affecte, semble-t-il, le propos de mon article. Mais toute inexactitude mérite en effet d’être rectifiée. J’invite les lecteurs qui ont conservé mon article de l’année dernière à bien vouloir y joindre le présent rectificatif.

C’est au cours du pèlerinage de 1998 que Dom Gérard prononça terme contesté d’« orthodoxe ». Par ce terme, il a voulu dire que la messe de Paul VI, une fois son article 7 rectifié, n’est pas hérétique, et rien d’autre.

Tel est mon témoignage

L’auteur anonyme entreprend contester contre moi, par raison démonstrative, l’opportunité même l’adéquation du terme orthodoxe ». Cela tombe à plat parce qu’extérieur au propos de mon article, qui était non pas un jugement de valeur sur l’adéquation ou l’opportunité du terme, mais le témoignage de l’intention de Dom Gérard, arbitrairement contestée : il n’a jamais voulu (ou incité à) se rallier à la nouvelle messe ni aux erreurs issues du Concile, il n’a pas cessé de s’y opposer avec pertinence, sagesse et fermeté.

La querelle interminable qui lui est faite à ce sujet (et subsidiairement à moi-même) n’a d’ailleurs pas pris naissance avec le terme « orthodoxe » de 1998, elle remonte dix ans plus haut : au mois de décembre 1988, où fut lancée pour la première fois la prophétie téméraire selon laquelle Dom Gérard et moi-même allions
inévitablement nous rallier aux erreurs et à la messe issues de Vatican II. C’était il y a vingt et un ans. Dom Gérard avait en 1970 entrepris une vie d’ermite puis fondé un monastère justement pour y maintenir, à l’encontre de l’apostasie immanente, la liturgie, la théologie, la règle monastique antérieures aux désordres post-conciliaires. Cette œuvre de Dom Gérard fut et demeure non pluribus impar, elle se poursuit par une abbaye et ses fondations qui vivent, qui expliquent, qui font aimer la piété, la doctrine, les rites, l’esprit traditionnels. Les faits sont là. Les plus brillants raisonnements théoriques ne peuvent rien contre l’évidence des faits. Une évidence de vingt et un ans.

Jean Madiran, Présent du vendredi 28 août 2009

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