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Paroisse saint Michel : prédication pour la fête du Sacré Cœur, semaine du 21 au 27 juin 2009

Paroisse saint Michel : prédication pour la fête du Sacré Cœur, semaine du 21 au 27 juin 2009

publié dans couvent saint-paul le 21 juin 2009


Prédication en l’honneur du Sacré Cœur.

Nous célébrons aujourd’hui la fête du Sacré Cœur. Nous fêtons ainsi l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ, le cœur étant précisément le symbole de l’amour, de la charité, de son amour, de sa charité.

Comme le dit Pie XII, en son Encyclique « Haurietis aquas », le culte de Sacré Cœur n’est rien d’autre en substance que le culte de l’amour divin et humain de Verbe incarné. C’est le culte, dit-il, par lequel nous honorons l’amour de Dieu et de Jésus-Christ envers le genre humain à travers le signe auguste du cœur transpercé du Rédempteur crucifié.

Et c’est donc ce culte qui nous permet de parvenir à « la douce connaissance de l’amour du Christ ».

« Douce connaissance de l’amour du Christ ». Cette expression est encore de Pie XII.

Un regard sur notre Evangile nous permettra d’avoir, d’approcher de cette douce connaissance de cet amour du Christ.

C’est un amour qui habite le cœur du Christ après que la Vierge Marie eut prononcé son « Fiat ». C’est en effet ce que laisse entendre le Verbe de Dieu, selon les paroles de l’Apôtre, lorsqu’il dit, entrant dans le monde : « Vous n’avez voulu ni sacrifice ni oblation, mais vous m’avez formé un corps…Alors j’ai dit : « Me voici, je viens , o Dieu, pour faire votre volonté »…C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’oblation que Jésus-Christ a faite, une fois pour toutes, de son propre corps.

Oui ! Il n’est pas difficile de comprendre qu’il brûlait d’amour pour accomplir la volonté salvifique de son Père. Il était un Fils fidèle et aimant !

Il était animé du même amour lorsque dans la maison de Nazareth, il s’entretenait des choses divines avec sa très sainte Mère et saint Joseph, son père putatif qu’il secondait avec obéissance dans son métier de charpentier.

Son cœur était une fournaise d’amour.

Il était animé de cet amour dans ses continuelles courses apostoliques, à la recherche des brebis perdues ; dans les innombrables miracles qu’il accomplissait pour soulager les souffrances, guérissant les malades, soulageant les misères physiques et morales ; ressuscitant les morts… Souvenez-vous de la résurrection de Lazare, que les Evangiles nous présentent comme « son ami », souvenez-vous de ses larmes au tombeau. Elles manifestaient son cœur tendre et sensible. « Voyez comme il l’aime» disent les juifs qui le voyait pleurer au tombeau de son ami….

C’est le même amour qui animait ses travaux divers, ses prédications ; lorsqu’il priait son Père céleste…lorsqu’il prêchait ses belles paraboles, celles particulièrement qui ont trait à la miséricorde, celle de la drachme perdue, de la brebis égarée, celle du fils prodigue.

Oui vraiment on apprend à connaître le cœur de Dieu par les paroles et les geste de Dieu.

Quel amour n’exprimait-il pas lorsqu’il s’exclamait devant la foule fatiguée et affamée : « J’ai compassion de cette foule » ; lorsqu’il contemplait Jérusalem, la ville qu’il aimait, aveuglée de ses péchés et à cause de cela destinée à une ruine extrême…Il disait : « Jérusalem, Jérusalem qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés ! Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes et vous n’avez pas voulu ».

Son cœur frémissait d’amour pour l’honneur de son Père et de son Temple à Jérusalem alors qu’il se dressait contre ce commerce sacrilège : « Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous vous en avez fait une caverne de voleurs ». Son zèle est l’expression de son amour. Alors les disciples, en voyant leur maître, se souviennent de cette parole de l’Ecriture : « Le zèle de ta maison me dévore »

Son cœur était particulièrement affecté par l’amour et la crainte devant l’éminence de sa Passion. Son amour, parce qu’ainsi toute justice était accomplie et la nouvelle alliance scellée. Sa crainte, en raison de l’horreur de cette Passion. « Mon père, s’il est possible que ce sacrifice s’éloigne de moi ». Mais il se ressaisit : « que votre volonté soit faite ». C’est le triomphe de l’amour.

Ne sentez-vous pas l’amour de son cœur devant Judas qui le trahit par un baiser… « Ami, tu es là pour cela ? C’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ».

Au moment de subir le supplice immérité de la Croix, il dit, avec commisération et un amour très profond, aux saintes femmes qui pleuraient sur lui : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-même et sur vos enfants…Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’en sera-t-il du sec ? ».

Enfin lorsqu’il fut suspendu à la Croix, notre divin Rédempteur sentit son cœur bouillonner de sentiments divers et impétueux, d’un amour immense, d’épouvante, de miséricorde, de violent désir et de paix sereine, sentiments qui sont exprimés, ne croyez-vous pas, de façon significative par ces paroles prononcées sur la Croix : « Père, pardonnez leur, car ils ne savent ce qu’ils font » ; « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné » ; « Je te le dis en vérité, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » ; « J’ai soif » ; « Père je remets mon esprit entre vos mains ».

Et puis quel amour ardent était le sein lorsqu’il institua la Sainte Eucharistie. Cette phrase le révèle à l’évidence : « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ». Ces sentiments d’amour furent à leur comble lorsqu’il prit du pain et après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi ». Et pareillement pour la coupe, après qu’ils eurent soupé, en disant : « cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous »

On peut donc affirmer, dit Pie XII, que la divine Eucharistie, en tant que sacrement et sacrifice ainsi que le sacerdoce fondé pour perpétuer ces mystères, sont des dons du cœur très sacré de Jésus. Le saint Curé d’Ars disait de même : « le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus ».

Cet amour suprême du cœur de Jésus s’est exprimé d’une façon particulière encore dans la Passion de NSJC. « Nul ne peut avoir d’amour plus grand que de donner sa vie pour ses amis ». Aussi l’Apôtres saint Jean s’écrit-il : « A ceci nous avons connu l’amour, c’est que Lui a donné sa vie pour nous. Nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères ». C’est pourquoi, dit encore Pie XII : « Notre Rédempteur a été cloué sur la Croix par ses bourreaux plus par amour que par force » et son sacrifice volontaire est le don suprême qu’il a fait à tous les hommes, selon cette phrase concise de l’Apôtre : « Il m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». C’est pourquoi la blessure du Cœur sacré de Jésus est et restera pour le cour des siècles, l’image vivante, la plus expressive de cet amour ; amour dont le Christ nous a tous aimés si fortement qu’il s’est immolé pour nous sur le calvaire en hostie sanglante : « Le christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et un sacrifice d’agréable odeur » scellant, par son sang, l’alliance éternelle, preuve, s’il en est, de l’amour de Dieu de son amour fidèle et constant

Après son Ascension, Jésus n’a pas cessé d’entourer l’Eglise, son épouse, « de cet amour très ardent dont brûle son cœur ». Il est, là, à la droite de son Père, notre avocat, Il intercède pour nous. Il tient dans son cœur, « les immenses trésors de ses mérites » qu’il dispense largement au genre humain racheté. Ses mérites sont la source de toute sainteté.
C’est là la vérité très consolante que l’Apôtre exprime par ces paroles : « Il est monté dans les hauteurs, il a emmené des captifs et il a fait des largesses aux hommes…Celui qui est descendu est celui-là même qui est monté au dessus de tous les cieux, afin de tout remplir ».

Le don du Saint Esprit envoyé aux apôtres a été, dit Pie XII, « la première manifestation de sa généreuse charité ». Cet amour divin, le Saint Esprit, est le don très précieux du cœur de Jésus et de son Esprit.

C’est cet Esprit Saint qui a donné aux apôtres et aux martyrs après eux ce courage qui leur a permis de lutter jusqu’à leur mort héroïque, afin de prêcher la vérité de l’Evangile et d’en témoigner par leur sang.

C’est Lui qui a fait l’Eglise et qui la protège encore ! Quel travail !

Voilà quelques biens donnés à l’Eglise par le cœur de Jésus, par son immense charité.

Voilà une brève contemplation de notre Evangile qui nous donne « une douce et bien consolante, connaissance de la charité du Christ ». C’est cette connaissance de cette charité du Christ et des ses œuvres pour nous qui permet à saint Paul de s’exclamer : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce la tribulation ou l’angoisse ou la persécution ou la faim, ou la nudité ou le péril ou l’épée ? Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimé. Car j’ai l’assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses avenir, ni les puissances, ni les hauteur ni la profondeur, ni aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu dans le Christ Notre Seigneur »

Fasse le ciel que nous ayons un peu de cette amour de saint Paul !
Mais au moins adorons le cœur de Jésus-Christ.
Adorons son amour inépuisable qu’il ne cesse d’avoir pour chacun d’entre nous.

Abbé Paul Aulagnier

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