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La porte fermée du pape François

publié dans nouvelles de chrétienté le 20 mai 2015


 La porte fermée du pape François

SOURCE – Sandro Magister – Chiesa (blog) – 11 mai 2015


Depuis la fin du synode de 2014, il est intervenu des dizaines de fois à propos de l’avortement, du divorce et de l’homosexualité. Mais il n’a plus dit un seul mot pour soutenir les « ouvertures » réclamées par les novateurs

ROME, le 11 mai 2015 – La seconde et dernière session du synode consacré à la famille approche et le degré de chaleur de la discussion ne cesse d’augmenter.
Une sortie des évêques allemands – qui considèrent désormais comme acquises, dans le « contexte culturel » de l’Église de leur pays, des modifications substantielles de la doctrine et de la pratique pastorale en matière de divorce et d’homosexualité – a dernièrement fait du bruit :
Il n’y a rien de nouveau dans tout cela. En effet les évêques d’Allemagne sont, pour une grande partie d’entre eux, installés sur des positions de ce genre depuis longtemps, avant même que le cardinal Walter Kasper n’ouvre le feu en prononçant son mémorable discours d’ouverture au consistoire cardinalice qui s’est tenu au mois de février 2014, discours dans lequel il a apporté son soutien à l’accès des divorcés remariés à la communion :
La nouveauté, c’est quelque chose d’autre. Qui a pour personnage principal le pape François.
Jusqu’au synode du mois d’octobre 2014, Jorge Mario Bergoglio avait manifesté, à de nombreuses reprises et de différentes manières, qu’il était favorable à ce que des « ouvertures » soient proposées en matière d’homosexualité et de remariage des divorcés et il avait obtenu à chaque fois un important écho dans les médias. Le cardinal Kasper a déclaré de façon explicite qu’il avait « élaboré en accord » avec le pape son explosif discours au consistoire.
Cependant, au cours de ce synode, les résistances aux nouveaux paradigmes se sont avérées beaucoup plus fortes et beaucoup plus étendues que prévu et elles ont déterminé la défaite des novateurs. L’audacieuse « relatio post disceptationem » publiée à la mi-session a été démolie par les critiques et elle a laissé place à un rapport final beaucoup plus traditionnel.
Le pape François a, lui aussi, contribué à ce que ce virage soit pris en accompagnant le déroulement du synode, notamment parce que, pendant les travaux de celui-ci, il a complété l’effectif de la commission chargée de rédiger le rapport final – elle était jusqu’alors dominée de manière écrasante par les novateurs – en y faisant entrer des personnalités de tendance opposée.
Mais c’est surtout à partir de la fin du synode que François a défini un nouveau cap, différent de celui qu’il avait fixé initialement.
Depuis la fin du mois d’octobre 2014 jusqu’à aujourd’hui, on ne peut plus citer une seule fois où il ait apporté son soutien, si peu que ce soit, aux paradigmes des novateurs.
C’est même tout le contraire. Il a intensifié ses interventions à propos de toutes les questions les plus sujettes à controverse qui sont liées au thème du synode, c’est-à-dire à la famille : la contraception, l’avortement, le divorce, le remariage des divorcés, le mariage des homosexuels, l’idéologie du « genre ». Et, à chaque fois, il en a parlé en tant que « fils de l’Église » – comme il aime à se définir – avec une fidélité inébranlable à la tradition et sans s’écarter d’un millimètre de ce qui avait été dit avant lui par Paul VI, Jean-Paul II ou Benoît XVI.
Ce site a déjà publié une première anthologie de toutes les interventions du pape François à propos des questions que l’on vient de citer, depuis la fin du mois d’octobre 2014 jusqu’au début du mois de mars 2015 :
Et l’on trouvera ci-dessous la suite de cette anthologie, comportant toutes les interventions du pape qui ont eu lieu ultérieurement, depuis le milieu du mois de mars jusqu’à aujourd’hui : dix-huit en moins de deux mois, qui viennent s’ajouter aux vingt-et-une de la précédente série.
Dans le monde des médias les novateurs continuent à bénéficier d’une grande visibilité et à être applaudis, et François continue à être présenté comme l’un d’eux.
Ce soutien qu’il leur apporterait continue à être considéré comme acquis, même par les plus fervents admirateurs de Bergoglio, comme par exemple ce « Cénacle des amis du pape François » qui se réunit mensuellement à l’abri des murailles du Vatican et qui a pour mentors les cardinaux Kasper et Francesco Coccopalmerio.
Mais la réalité est toute autre. En parfait jésuite, Bergoglio est un grand réaliste et il a déjà compris – ne serait-ce qu’en prenant connaissance de la liste des délégués qui ont été élus par les divers épiscopats nationaux – que la prochaine session du synode serait encore plus défavorable aux novateurs que la précédente.
Il sait que les décisions finales seront prises par lui et par lui seul. Mais il sait également qu’il lui sera impossible d’imposer au monde catholique tout entier des innovations qui seraient loin d’avoir recueilli au préalable l’accord collégial des évêques.
Ceux-ci ne se trouvent pas seulement dans la décadente Église allemande, mais aussi en Afrique, en Asie, et dans toutes ces « périphéries » du monde, bien vivantes, qui lui sont si chères.
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Journal du Vatican: La double démarche du pape argentin

Il est parfaitement fidèle à la tradition lorsqu’il parle de l’avortement, du divorce, de l’homosexualité. Mais il est par ailleurs ouvert à des changements dans la doctrine et dans la pratique. Voici une anthologie qui accroît le mystère

par Sandro Magister

CITÉ DU VATICAN, le 17 mars 2015 – Parmi les nombreuses déclarations du pape François, il y en a qui ne font presque jamais la Une des journaux. Et dans les rares occasions où elles y parviennent, elles sont immédiatement balayées par d’autres titres qui disent le contraire et qui triomphent.

C’est ce qui se produit à chaque fois qu’il s’exprime en « fils de l’Église » – comme il aime à se définir – et en fidèle témoin de la tradition, à propos de questions telles que la contraception, l’avortement, le divorce, le mariage homosexuel, l’idéologie du « gender », ou l’euthanasie.

À propos de ces questions-là, le pape François ne reste certainement pas silencieux. Et lorsqu’il en parle, ce qui arrive beaucoup plus fréquemment qu’on ne le pense, il ne s’écarte pas d’un millimètre de ce qu’ont affirmé avant lui Paul VI, Jean-Paul II, ou Benoît XVI.

Et pourtant, dans l’opinion dominante, aussi bien laïque que catholique, ce pape passe pour être celui qui innove, qui modifie les paradigmes, qui rompt avec les dogmes du passé, même et surtout à propos des questions de vie et de mort qui ont créé tant de problèmes à ses prédécesseurs.

On peut lire ci-dessous une anthologie, classée par ordre chronologique, des interventions du pape Jorge Mario Bergoglio à propos des questions mentionnées plus haut, depuis la fin du synode du mois d’octobre dernier jusqu’à aujourd’hui.

Cela fait 21 interventions en moins de cinq mois. Certaines d’entre elles attaquent avec beaucoup de vigueur « l’esprit du temps ». Elles sont toutes parfaitement en ligne avec la doctrine traditionnelle de l’Église. La dernière citée jette beaucoup d’eau sur le feu en ce qui concerne les attentes de changement dans le domaine du mariage, attentes qualifiées par le pape François de « desmesuradas », démesurées

La nouveauté de ce pontificat est que, parallèlement à ces réaffirmations de la doctrine de toujours, le pape donne libre cours à des doctrines et à des pratiques pastorales d’orientation différente et parfois opposée.

Une autre nouveauté, qui n’est pas moins importante, est que cette discordance provient de l’intérieur même de la hiérarchie catholique et même parfois d’autres déclarations de ce même pape qui sont prises comme emblème du changement, à commencer par le « Qui suis-je pour juger ? » qui est désormais devenu universellement la marque de fabrique de ce pontificat.

C’est ainsi qu’un homme aussi important que le cardinal Reinhard Marx en est venu à affirmer tranquillement, à l’occasion d’une récente conférence de presse, au nom de l’Église d’Allemagne et à propos de l’accès des divorcés remariés à la communion :

« Nous ne sommes pas une filiale de Rome. Chaque conférence épiscopale est responsable de la pastorale à l’intérieur de son territoire de compétence. Nous ne pouvons pas attendre qu’un synode nous dise comment nous devons nous comporter dans notre pays en ce qui concerne le mariage et la pastorale de la famille ».

Voici qu’un archevêque comme l’Italien Giuseppe Casale en arrive à admettre l’avortement, ce qu’il a fait dans une interview accordée à la revue « Il Regno » à propos de la réforme de l’Église « dans la ligne du pape François » :

« Pour le commencement de la vie, nous devons approfondir la question de savoir quand il y a la vie humaine, la personne, sans nous arrêter sur des opinions préconçues, parce que la science pourrait nous ouvrir de nouvelles perspectives ».

Voici que le changement de paradigme dans le jugement de l’Église sur l’homosexualité est déjà largement considéré comme acquis et interprété de manière positive, étant donné le nombre sans précédent d’ecclésiastiques homosexuels qui occupent à la curie des postes importants qui les mettent en contact rapproché avec le pape.

C’est pour cela aussi que les interventions de François reproduites ci-dessous, qui sont toutes tellement « traditionnelles », sont tellement impressionnantes.

Voilà quelle est l’énigme de ce pontificat. Elle est décrite de la manière suivante par le père Federico Lombardi dans la revue jésuite « Popoli » :

« Le projet du pape François n’est pas un projet structuré alternatif, c’est plutôt une mise en mouvement de la réalité complexe qu’est l’Église. C’est une Église en marche. Le pape n’impose pas sa manière de voir ni son mode d’action. Il demande à connaître les différentes opinions et il les écoute. Il ne sait pas où il va aller : il fait confiance au Saint-Esprit ».

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LE PAPE FRANÇOIS À PROPOS DE L’AVORTEMENT, DU DIVORCE, DE L’EUTHANASIE, DE LA CONTRACEPTION, DE L’HOMOSEXUALITÉ

Toutes ses interventions après le synode du mois d’octobre dernier

1. Extrait de sa réponse à une question qui lui a été posée pendant la rencontre avec le Mouvement apostolique de Schoenstatt, le 25 octobre 2014 :

Je pense que la famille chrétienne, la famille, le mariage, n’ont jamais été aussi attaqués qu’en ce moment. Ils sont attaqués de manière directe ou bien attaqués dans les faits. Je me trompe peut-être, les historiens de l’Église pourront nous le dire. Mais que la famille soit frappée et que la famille soit abâtardie… Est-ce que tout peut être appelé famille ? Non. Il y a de très nombreuses familles qui sont frappées, beaucoup de mariages qui sont brisés, beaucoup de relativisme dans la manière de concevoir le sacrement du mariage ! En ce moment, d’un point de vue sociologique et du point de vue des valeurs humaines, comme du point de vue du sacrement catholique, du sacrement chrétien, il y a une crise de la famille, parce que celle-ci reçoit des coups de bâton de tous côtés qu’elle est gravement atteinte !

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2. Extrait du discours adressé à l’Association des médecins catholiques italiens, le 15 novembre 2014 :

La pensée dominante propose parfois une « fausse compassion » : celle qui considère que c’est aider une femme que de favoriser l’avortement, un acte de dignité que de procurer l’euthanasie, une conquête scientifique que de « produire » un enfant considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don ; ou d’utiliser des vies humaines comme des cobayes de laboratoire en prétendant en sauver d’autres. […] La fidélité à l’Évangile de la vie et au respect de celle-ci comme don de Dieu demande parfois des choix courageux et à contre-courant qui, dans des circonstances particulières, peuvent aboutir à l’objection de conscience. Et aux nombreuses conséquences sociales que cette fidélité comporte. Nous vivons une époque d’expérimentation sur la vie. Mais une mauvaise expérimentation. Produire des enfants au lieu de les accueillir comme un don, comme je l’ai dit. Jouer avec la vie.

Faites attention, car c’est un péché contre le Créateur, contre Dieu Créateur, qui a créé les choses ainsi. Alors que si souvent, dans ma vie de prêtre, j’ai entendu des objections. « Mais dis-moi, pourquoi l’Église s’oppose-t-elle à l’avortement, par exemple ? C’est un problème religieux ?  » — « Non, non. Ce n’est pas un problème religieux » — « C’est un problème philosophique ? » — « Non, ce n’est pas un problème philosophique ». C’est un problème scientifique, car il y a là une vie humaine et il n’est pas licite de détruire une vie humaine pour résoudre un problème. « Mais non, la pensée moderne…  » — « Écoute, dans la pensée ancienne et dans la pensée moderne, le mot tuer signifie la même chose ! ».

Cela vaut aussi pour l’euthanasie : nous savons tous qu’avec autant de personnes âgées, dans cette culture du rebut, il existe cette euthanasie cachée. Mais il existe aussi l’autre. Et cela signifie dire à Dieu : « Non, la fin de la vie c’est moi qui la décide, comme je veux ». Un péché contre Dieu créateur. Il faut bien penser à cela.

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3. Extrait du discours prononcé au colloque international consacré à la complémentarité entre l’homme et la femme, organisé par la congrégation pour la doctrine de la foi, le 17 novembre 2014 :

Il faut insister sur les piliers fondamentaux sur lesquels repose une nation : ses biens immatériels. La famille humaine demeure le fondement de la coexistence et la garantie contre la fragmentation sociale. Les enfants ont le droit de grandir dans une famille, avec un père et une mère, capables de créer un milieu approprié à leur développement et à leur maturation affective. Pour cette raison, dans l’exhortation apostolique « Evangelii gaudium », j’ai mis l’accent sur la contribution « indispensable » du mariage dans la société, contribution qui « dépasse le niveau de l’émotivité et des nécessités contingentes du couple ». […]

Ces jours-ci, tandis que vous réfléchirez à la complémentarité entre homme et femme, je vous exhorte à souligner une autre vérité concernant le mariage : à savoir que l’engagement définitif à l’égard de la solidarité, de la fidélité et de l’amour fécond répond aux désirs les plus profonds du cœur humain. Pensons surtout aux jeunes, qui représentent l’avenir. Il est important qu’ils ne se laissent pas contaminer par la mentalité nuisible du provisoire et qu’ils soient révolutionnaires par le courage de chercher un amour fort et durable, c’est-à-dire d’aller à contre-courant : voilà ce qu’il faut faire.

Je voudrais dire quelque chose à ce propos : nous ne devons pas tomber dans le piège consistant à nous définir par des concepts idéologiques. La famille est un fait anthropologique et, par conséquent, un fait social, de culture, etc. Nous ne pouvons pas la définir à travers des concepts de nature idéologique, qui n’ont de force qu’à un moment donné de l’histoire, puis périclitent. On ne peut pas parler aujourd’hui de famille conservatrice, ou de famille progressiste : la famille est la famille ! Ne vous laissez pas définir par ce concept, ou par d’autres, de nature idéologique. La famille a une force inhérente.

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4. Extrait du discours prononcé devant le parlement européen à Strasbourg, le 25 novembre 2014 :

D’un peu partout, on a une impression générale de fatigue, de vieillissement, d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante. […] On constate avec regret une prévalence des questions techniques et économiques au centre du débat politique, au détriment d’une authentique orientation anthropologique. L’être humain risque d’être réduit à l’état de simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser, de sorte que – nous le remarquons malheureusement souvent – lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme, elle est éliminée sans trop de scrupules, comme dans le cas des malades, des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître.

C’est une grande méprise qui advient « quand l’absolutisation de la technique prévaut », ce qui finit par produire « une confusion entre la fin et les moyens ». Résultat inévitable de la « culture du déchet » et de la « mentalité de consommation exagérée ». Au contraire, affirmer la dignité de la personne, c’est reconnaître le caractère précieux de la vie humaine, qui nous est donnée gratuitement et qui, pour cette raison, ne peut pas être objet d’échange ou de commerce.

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5. Extrait du message adressé aux participants au Festival de la famille à Riva del Garda, le 5 décembre 2014 :

L’évolution démographique, préoccupante, exige de la part de tous les sujets intéressés une extraordinaire et courageuse stratégie en faveur des familles. De là peut également partir une relance économique pour le pays.

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6. Extrait du message « urbi et orbi » lors de la solennité de Noël, le 25 décembre 2014 :

Ma pensée va à tous les enfants aujourd’hui tués et maltraités, ceux qui le sont avant de voir la lumière, privés de l’amour généreux de leurs parents et enterrés dans l’égoïsme d’une culture qui n’aime pas la vie ; ceux qui sont déplacés à cause des guerres et des persécutions, abusés et exploités sous nos yeux et notre silence complice ; et aux enfants massacrés sous les bombardements, même là où le Fils de Dieu est né. Aujourd’hui encore, leur silence impuissant crie sous l’épée de nombreux Hérode. Au-dessus de leur sang plane aujourd’hui l’ombre des Hérode actuels. Vraiment, il y a tant de larmes en ce Noël, avec les larmes de l’Enfant-Jésus !

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7. Extrait du discours adressé à l’Association italienne des familles nombreuses, le 28 décembre 2014 :

Chers parents, je vous suis reconnaissant pour l’exemple d’amour de la vie, que vous protégez de la conception à la mort naturelle, en dépit de toutes les difficultés et des fardeaux de la vie, et que malheureusement, les institutions publiques ne vous aident pas toujours à porter. Vous rappelez à juste titre que l’article 31 de la Constitution italienne demande une considération particulière pour les familles nombreuses ; mais cela ne se traduit pas de façon adéquate dans les faits. Cela demeure à l’état de paroles. Je souhaite donc, notamment en pensant à la faible natalité que l’on enregistre depuis longtemps en Italie, une plus grande attention de la politique et des administrateurs publics, à tous les niveaux, afin d’apporter à ces familles le soutien prévu. Chaque famille est une cellule de la société, mais la famille nombreuse est une cellule plus riche, plus vitale, et l’État a tout intérêt à investir sur elle !

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8. Extrait du message à l’occasion de la XXIIIe journée mondiale du malade, le 30 décembre 2014 :

Avec une foi vive, nous demandons à l’Esprit Saint de nous donner la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, si souvent silencieux, qui nous conduit à consacrer du temps à ces sœurs et à ces frères qui, grâce à notre proximité et à notre affection, se sentent davantage aimés et réconfortés. En revanche, quel grand mensonge se dissimule derrière certaines expressions qui insistent tellement sur la « qualité de la vie », pour inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues !

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9. Extrait du discours adressé aux membres du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 12 janvier 2015 :

Il n’est pas rare que la famille elle-même soit objet de rejet, à cause d’une culture individualiste et égoïste toujours plus répandue, qui abîme les liens et tend à favoriser le phénomène dramatique de la dénatalité, ainsi que de législations qui privilégient différentes formes de cohabitation plutôt que de soutenir convenablement la famille pour le bien de toute la société.

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10. Extrait du discours adressé aux autorités et au corps diplomatique au palais présidentiel de Manille, le 16 janvier 2015 :

Les familles ont une mission indispensable dans la société. C’est dans la famille que les enfants grandissent dans des valeurs saines, des idéaux élevés, et dans une authentique préoccupation pour les autres. Mais, comme tous les dons de Dieu, la famille peut aussi être défigurée et détruite. Elle a besoin de notre appui. Nous savons combien il est difficile aujourd’hui pour nos démocraties de préserver et de défendre ces valeurs humaines de base, comme le respect de l’inviolable dignité de toute personne humaine, le respect des droits à la liberté de conscience et de religion, le respect de l’inaliénable droit à la vie, depuis celle des enfants qui ne sont pas encore nés, jusqu’à celle des personnes âgées et des malades. Pour cette raison, les familles et les communautés locales doivent être encouragées et assistées dans leurs efforts pour transmettre à nos jeunes les valeurs et la vision qui peuvent aider à créer une culture de l’intégrité – comme faire honneur à la bonté, à la sincérité, à la fidélité et à la solidarité qui sont les fondements solides et le ciment moral qui maintiennent unie la société.

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11. Extrait du discours adressé aux familles au “Mall of Asia Arena” de Manille, le 16 janvier 2015 :

Soyons attentifs aux nouvelles colonisations idéologiques. Il y a des colonisations idéologiques qui cherchent à détruire la famille. Elles ne naissent pas du rêve, de la prière, de la rencontre avec Dieu, ni de la mission que Dieu nous donne. Elles viennent du dehors, c’est pour cela que je dis que ce sont des colonisations. […] Et de même que nos peuples, à un moment de leur histoire, sont parvenus à maturité pour dire « non » à toute colonisation politique, nous devons, comme famille, être très clairvoyants, très habiles et très forts pour dire « non » à toute tentative de colonisation idéologique de la famille ; et demander à saint Joseph, qui est l’ami de l’ange, de nous envoyer l’inspiration pour savoir quand on peut dire « oui » et quand il faut dire « non ».

Les pressions sur la vie de la famille sont nombreuses aujourd’hui. […] Tandis que trop de personnes vivent dans la pauvreté extrême, d’autres sont saisies par le matérialisme et par des styles de vie qui détruisent la vie familiale et les exigences les plus fondamentales de la morale chrétienne. Ce sont les colonisations idéologiques. La famille est aussi menacée par les efforts croissants de certains pour redéfinir l’institution même du mariage à travers le relativisme, la culture de l’éphémère et un manque d’ouverture à la vie.

Je pense au bienheureux Paul VI. À un moment où se posait le problème de l’accroissement de la population, il a eu le courage de défendre l’ouverture à la vie dans la famille. Il savait les difficultés qui se trouvent en toute famille, c’est pour cela que, dans son encyclique « Humanæ vitæ », il a été si miséricordieux pour les cas particuliers ; et il a demandé aux confesseurs d’être très miséricordieux et compréhensifs avec les cas particuliers. Mais il a regardé au-delà : il a regardé les peuples de la terre, et il a vu cette menace de destruction de la famille par la privation d’enfants. Paul VI était courageux, c’était un bon pasteur et il a mis en garde ses brebis contre les loups qui arrivent. Que, du ciel, il nous bénisse ce soir ! […]

Chaque menace sur la famille est une menace sur la société elle-même. L’avenir de l’humanité, comme saint Jean-Paul II l’a souvent dit, passe par la famille. L’avenir passe par la famille. Donc, protégez vos familles ! Protégez vos familles ! Voyez en elles le plus grand trésor de votre pays et nourrissez-les toujours de la prière et de la grâce des sacrements. Les familles auront toujours leurs épreuves, elles n’ont pas besoin qu’on leur en rajoute d’autres ! Au contraire, soyez des exemples d’amour, de pardon et d’attention. Soyez des sanctuaires de respect pour la vie, en proclamant la sacralité de chaque vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Quel grand don ce serait pour la société, si chaque famille chrétienne vivait pleinement sa noble vocation !

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12. Extrait de l’homélie de la Messe au Rizal Park de Manille, le 18 janvier 2015 :

Quand l’Enfant Jésus est venu au monde, sa vie a été menacée par un roi corrompu. Jésus lui-même a eu besoin d’être protégé. Il a eu un protecteur terrestre : saint Joseph. Il a eu une famille terrestre : la Sainte Famille de Nazareth. Alors il nous rappelle l’importance de protéger nos familles et ces familles plus grandes que sont l’Église, la famille de Dieu, et le monde, notre famille humaine. Malheureusement, de nos jours, la famille a grand besoin d’être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture.

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13. Extrait de la conférence de presse lors du voyage de retour des Philippines à Rome, le 19 janvier 2015 :

Q. – Avec les familles, vous avez parlé de la « colonisation idéologique ». Pouvez-vous mieux nous expliquez le concept ? Puis vous avez évoqué le pape Paul VI, en parlant des cas particuliers qui sont importants dans la pastorale des familles. Pouvez-vous nous donner des exemples de ces cas particuliers et nous dire aussi s’il faut ouvrir les voies, élargir le couloir de ces cas particuliers ?

R. – La colonisation idéologique : je ne donnerai qu’un exemple, que j’ai vu. Il y a vingt ans, en 1995, un ministre de l’éducation nationale avait demandé un prêt important afin de construire des écoles pour les pauvres. On lui a accordé le prêt à condition que dans les écoles, il y ait un livre pour les enfants d’un certain niveau. C’était un livre d’école, un livre bien préparé sur le plan didactique, dans lequel était enseignée la théorie du gender. Cette femme avait besoin de l’argent du prêt, mais cela était la condition. Alors, rusée, elle a accepté et a fait faire également un autre livre ; elle les a donnés tous les deux et, ainsi, elle a réussi… C’est de la colonisation idéologique : on s’insère au sein d’un peuple avec une idée qui n’a rien à voir avec le peuple, […] et on colonise le peuple avec une idée qui change ou qui veut changer une mentalité ou une structure. Au cours du synode, les évêques africains se sont plaints de ce système, qui est la même chose que pour certains prêts que l’on accorde à certaines conditions. […] Mais ce n’est pas une nouveauté. Les dictatures du siècle passé ont fait la même chose. Elles sont entrées au moyen de leur doctrine. Pensons aux « Balillas », pensons à la jeunesse hitlérienne… Ils ont colonisé le peuple, ils voulaient le faire. Mais que de souffrance ! Les peuples ne doivent pas perdre la liberté. Le peuple possède sa culture, son histoire. […] Voilà ce que sont les « colonisations idéologiques ». Il y a un livre, […] il a été écrit en 1907 à Londres. […] Il s’appelle « Lord of the World » [Le Maître de la terre]. L’auteur est Hugh Benson, je vous conseille de le lire. En le lisant, vous comprendrez bien ce que j’entends par « colonisation idéologique ». Voilà pour la première question.

La deuxième question : ce que je voulais dire de Paul VI ? Il est certain que l’ouverture à la vie est une condition du sacrement du mariage. Un homme ne peut donner le sacrement à la femme et la femme le donner à l’homme s’ils ne sont pas d’accord sur ce point, d’être ouverts à la vie. Au point que, si l’on peut prouver qu’un tel ou une telle s’est marié en ayant l’intention de ne pas être ouvert à la vie, ce mariage est nul. […] Paul VI a étudié, au moyen d’une commission, comment on pouvait agir pour aider, dans de nombreux cas, face à de nombreux problèmes, des problèmes importants qui font l’amour de la famille. Des problèmes de tous les jours. Beaucoup, beaucoup… Mais il y a plus. Le refus de Paul VI ne concernait pas les problèmes personnels, à propos desquels il dira ensuite aux confesseurs de faire preuve de miséricorde, de comprendre les situations et de pardonner ou d’être miséricordieux, compréhensifs. Il voulait parler du néomalthusianisme universel qui était en cours. Et comment reconnaît-on ce néomalthusianisme ? Au taux de natalité inférieur à 1% que l’on trouve en Italie, ainsi qu’en Espagne. Ce néomalthusianisme qui visait un contrôle de l’humanité de la part des puissances. Cela ne signifie pas que le chrétien doive faire des enfants en série. J’ai réprimandé, il y a quelques mois, une femme dans une paroisse, parce qu’elle était enceinte de son huitième enfant, après sept césariennes. « Mais vous voulez laisser sept orphelins ? « . Cela signifie tenter Dieu. On parle de paternité responsable. Voilà la voie : la paternité responsable. Mais ce que je voulais dire, c’est que Paul VI n’a pas eu une vision arriérée, fermée. Non, il a été un prophète, qui nous a dit : attention au néomalthusianisme qui est en cours. Voilà ce qu’il voulait dire. […]

Q. – La majorité des Philippins estime que la croissance énorme de la population philippine est une des causes les plus importantes de l’immense pauvreté du pays et, en moyenne, chaque femme philippine donne naissance à plus de trois enfants au cours de sa vie. La position de l’Église catholique à l’égard de la contraception semble être l’une des rares questions avec lesquelles le peuple philippin est en désaccord. Qu’en pensez-vous ?

R. – Je crois que le nombre de trois par famille que vous mentionnez, d’après ce que disent les spécialistes, est important pour maintenir la population. Trois par couple. Lorsque l’on va en deçà de ce niveau, c’est l’autre extrême qui se produit, comme en Italie par exemple, où j’ai entendu — je ne sais pas si c’est vrai — qu’en 2024, il n’y aura plus d’argent pour payer les retraites. Une conséquence de la diminution de la population. C’est pour cela que le mot-clé pour répondre est celui que l’Église utilise toujours, moi y compris : « paternité responsable ». Comment y parvenir ? Par le dialogue. Chaque personne, avec son pasteur, doit chercher une façon de réaliser cette paternité responsable. L’exemple que j’ai mentionné il y a peu, de cette femme qui attendait son huitième enfant et dont sept étaient nés par césarienne : il s’agit dans ce cas d’irresponsabilité. « Non, j’ai foi en Dieu », dit-elle. « Mais écoute, Dieu te fournit les moyens, à toi d’être responsable ». Certains croient que — pardonnez moi l’expression — pour être de bons catholiques il faut être comme des lapins. Non. Il faut une paternité responsable. C’est un fait clair et c’est pour cela que dans l’Église il y a des groupes matrimoniaux, des experts, des pasteurs, et l’on réfléchit. Je connais de très nombreuses solutions licites qui ont aidé en cela. Mais vous avez bien fait de m’en parler. Il y a autre chose de curieux, qui n’a rien à voir mais qui est en relation avec cela. Pour les gens les plus pauvres, un enfant est un trésor. Il est vrai qu’il faut aussi se montrer prudent dans ce cas. Mais pour eux l’enfant est un trésor. Dieu sait comment les aider. Peut-être que certains d’entre eux ne sont pas prudents, c’est vrai aussi. Paternité responsable. Mais il faut également regarder la générosité de ce papa ou de cette maman qui voient chaque enfant comme un trésor.

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14. Extrait du texte de l’audience générale du mercredi 21 janvier 2015 :

Des familles saines sont essentielles à la vie de la société. Voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un véritable don de Dieu apporte réconfort et espérance. Ils savent que chaque enfant est une bénédiction. J’ai entendu dire par certaines personnes que les familles ayant beaucoup d’enfants et la naissance de nombreux enfants sont parmi les causes de la pauvreté. Cela me paraît une opinion simpliste. Je peux dire, nous pouvons tous dire, que la cause principale de la pauvreté est un système économique qui a ôté la personne du centre et qui y a placé le dieu argent ; un système économique qui exclut, exclut toujours : il exclut les enfants, les personnes âgées, les jeunes, sans travail… — et qui crée la culture du rebut que nous vivons. Nous nous sommes habitués à voir des personnes mises au rebut. Voilà le motif principal de la pauvreté, pas les familles nombreuses. […] Il faut aussi défendre les familles des nouvelles colonisations idéologiques, qui portent atteinte à son identité et à sa mission.

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15. Tweet pour la marche pro-life du 22 janvier 2015 à Washington :

Toute vie est un don.

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16. Extrait du discours adressé aux évêques de Lituanie en visite « ad limina », le 2 février 2015 :

En ce moment, toute l’Église est engagée dans un chemin de réflexion sur la famille, sur sa beauté, sur sa valeur, et sur les défis qu’elle est appelée à affronter à notre époque. Je vous encourage vous aussi, en tant que pasteurs, à apporter votre contribution à cette grande œuvre de discernement et surtout à prendre soin de la pastorale de la famille, afin que les conjoints sentent la proximité de la communauté chrétienne et soient aidés à « ne pas se conformer à la mentalité de ce monde, mais à se laisser renouveler continuellement dans l’esprit de l’Évangile » (cf. Rm 12, 2). En effet, votre pays, qui fait désormais partie de plein droit de l’Union européenne, est aussi exposé à l’influence d’idéologies qui voudraient introduire des éléments de déstabilisation des familles, fruit d’une mauvaise compréhension du sens de la liberté personnelle. Les traditions séculaires de la Lituanie, à cet égard, vous aideront à répondre, selon la raison et selon la foi, à de tels défis.

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17. Extrait du discours prononcé au symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, le 7 février 2015 :

En Afrique, l’avenir est entre les mains des jeunes et ils sont aujourd’hui appelés à se défendre contre de nouvelles formes de « colonisation » sans scrupules, comme le succès, la richesse, le pouvoir à tout prix, mais aussi le fondamentalisme et l’usage faussé de la religion, et les nouvelles idéologies qui détruisent l’identité des personnes et des familles

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18. Extrait du texte de l’audience générale du mercredi 11 février 2015 :

Une société avare de générations, qui n’aime pas s’entourer d’enfants, qui les considère surtout comme une préoccupation, un poids, un risque, est également une société déprimée. Pensons à tant de sociétés que nous connaissons ici en Europe : ce sont des sociétés déprimées, parce qu’elles ne veulent pas d’enfants, elles n’ont pas d’enfants, le niveau des naissances n’y atteint pas 1 %. Pourquoi ? Que chacun de nous y pense et réponde. Si une famille riche d’enfants est regardée comme si elle était un poids, il y a quelque chose qui ne va pas ! La génération des enfants doit être responsable, comme nous l’enseigne aussi l’encyclique « Humanæ vitæ » du bienheureux Paul VI, mais avoir plus d’enfants ne peut devenir automatiquement un choix irresponsable. Le fait de ne pas avoir d’enfants est un choix égoïste. La vie rajeunit et acquiert de l’énergie en se multipliant : elle s’enrichit, elle ne s’appauvrit pas !

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19. Extrait du texte de l’audience générale du mercredi 4 mars 2015 :

En Occident, les chercheurs présentent le siècle actuel comme le siècle du vieillissement ; le nombre d’enfants diminue et celui des personnes âgées augmente. Ce déséquilibre nous interpelle, il est même un grand défi pour la société contemporaine. Pourtant, une certaine culture du profit insiste pour faire apparaître les personnes âgées comme un poids, un « lest ». Non seulement elles ne produisent pas – pense cette culture – mais elles sont une charge. En somme, quel est le résultat d’une telle façon de penser ? Il faut les mettre au rebut. Il est mauvais de voir des personnes âgées mises au rebut, c’est quelque chose de mauvais, c’est un péché ! On n’ose pas le dire ouvertement, mais on le fait ! Il y a quelque chose de lâche dans cette accoutumance à la culture du rebut. Mais nous sommes habitués à mettre les gens au rebut. […] Nous, les personnes âgées, sommes toutes un peu fragiles. Certaines, cependant, sont particulièrement faibles, beaucoup sont seules et frappées par la maladie. Certaines dépendent de soins indispensables et de l’attention des autres. Ferons-nous pour cela un pas en arrière ? Les abandonnerons-nous à leur destin ? Une société sans proximité, où la gratuité et l’affection sans contrepartie — même entre étrangers — disparaissent, est une société perverse. L’Église, fidèle à la Parole de Dieu, ne peut pas tolérer cette dégénérescence.

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20. Extrait du discours prononcé à l’Académie pontificale pour la vie, le 5 mars 2015 :

« Honorer » pourrait aujourd’hui également être traduit comme le devoir d’avoir un respect extrême et de prendre soin de ceux qui, en raison de leur condition physique ou sociale, pourraient être laissés pour mort ou « poussés à mourir ». Toute la médecine détient un rôle spécial au sein de la société en tant que témoin de l’honneur que l’on doit à la personne âgée et à toute personne humaine. L’évidence et l’efficience ne peuvent être les uniques critères gouvernant les actes des médecins, pas plus que les règles des systèmes sanitaires et le profit économique. Un État ne peut envisager de s’enrichir par le biais de la médecine. Au contraire, il n’y a point de devoir plus important pour une société que celui de protéger la personne humaine.

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21. Extrait de l’interview accordée à Valentina Alazraki pour la chaîne de télévision mexicaine Televisa, interview réalisée le 6 mars 2015, diffusée le soir du 12, traduite et publiée dans « L’Osservatore Romano » daté du 14 mars :

Q. – Qu’attendez-vous du synode ? Pensez-vous que trop d’attentes aient été créées chez les couples qui souffrent, chez les divorcés remariés, chez les homosexuels, des attentes qui vont plus loin que ce à quoi vous pensez arriver ? Les divorcés remariés pourront-ils communier ? Et jusqu’à quel point ira l’acceptation du monde des homosexuels ?

R. – Je crois qu’il y a des attentes démesurées. […] La famille connaît une crise. Comment intégrer dans la vie de l’Église les familles « replay » – c’est-à-dire constituées par une seconde union – qui sont parfois de très grandes réussites, alors que la première union a été un insuccès ? Comment les réintégrer ? Qu’elles aillent à l’église. Alors on simplifie et on dit : « Ah, on va donner la communion aux divorcés ». Comme cela, on ne résout rien du tout. Ce que veut l’Église, c’est que les gens s’intègrent dans la vie de l’Église. Mais il y en a qui disent : « Non, je veux communier, un point c’est tout « . C’est comme une médaille, une décoration. Non. Il faut qu’ils se réintègrent. Il y a sept choses que, selon le droit actuel, les divorcés remariés ne peuvent pas faire. Je ne me les rappelle pas toutes, mais l’une d’elles est d’être parrain de baptême. Pourquoi ? Et quel témoignage pourraient-ils donner à leur filleul ? Celui de dire : « Tu vois, dans ma vie je me suis trompé. Maintenant je suis dans cette situation. Je suis catholique. Voilà quels sont les principes. Moi, je fais cela et je t’accompagne ». Un vrai témoignage. […] S’ils sont croyants, même s’ils vivent dans une situation définie comme irrégulière, qu’ils le reconnaissent et l’acceptent, qu’ils savent ce que l’Église pense de cette situation, ce n’est pas un empêchement. Lorsque nous parlons d’intégrer, c’est à tout cela que nous pensons. Et ensuite d’accompagner les processus intérieurs. […] Par ailleurs, nous avons un problème très sérieux qui est celui de la colonisation idéologique en ce qui concerne la famille. J’en ai parlé lors de mon voyage aux Philippines parce que c’est un problème très sérieux. Les Africains se plaignent beaucoup à ce sujet. De même en Amérique latine. Cela m’est arrivé une fois. J’ai été le témoin d’un cas de ce genre avec un ministre de l’éducation à propos de l’enseignement de la théorie du “gender” qui est quelque chose qui est en train d’atomiser la famille. Cette colonisation idéologique détruit la famille. Voilà pourquoi je crois qu’il va sortir du synode des choses trè

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