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« Le Seigneur est proche, venez adorons le »

« Le Seigneur est proche, venez adorons le »

publié dans couvent saint-paul le 28 novembre 2009


Prédication pour le Ier dimanche de l’Avent.

« Le Seigneur est proche, venez adorons le »

 

Nous le savons, l’Eglise célèbre, chaque année, le cycle liturgique qui nous rappelle et nous enseigne, dans le cours de l’année, les différents mystères du Christ, le mystère de l’Incarnation, le mystère de la Rédemption, le mystère pascal…le mystère du Royaume, tout le long du temps après la Pentecôte. Elle veut d’abord les offrir – ces mystères – par les mains des prêtres en hommage à Dieu lors de la messe dominicale. L’honneur de Dieu est le chant perpétuel de l’Eglise auquel nous devons nous joindre. Elle veut en plus que chacun en reçoive les effets de sainteté, les effets salutaires tant il est vrai que, par notre baptême, nous sommes prédestinés « à devenir conformes à l’image » de NSJC (Rm 8 2).

 

Or chaque période liturgique a sa signification propre, sa vertu propre, sa caractéristique propre.

 

Il convient que nous les connaissions bien, que nous en connaissions bien l’esprit pour nous mettre dans les dispositions voulues pour que toute honneur soit rendu à Dieu, par nos cœurs et que nous profitions bien de leurs effets salutaires. Si nous nous laissons guider ainsi toute l’année liturgique par l’Eglise nous nous sanctifierons d’une manière très méthodique et nous glorifierons Dieu « selon l’immensité de sa Grandeur ». L’année liturgique est un puissant sacramental.

 

Or quel est donc l’esprit du temps liturgique de l’Avent ?

 

Les textes liturgiques du temps de l’Avent, de ces quatre dimanches, qui précèdent Noël, ont tous pour objet la « venue du Messie » et l’attente ardente des Patriarches, des Prophètes et ultimement de Saint Jean Baptiste – « es-tu celui qui doit venir où devons nous en attendre un autre » – et de la Vierge Marie. Ils aspiraient tous à la venue du Messie dans son double avènement de grâce et de gloire. Oui, patriarches et Prophètes, tous aspiraient après le Sauveur promis et, dans leurs désirs enflammés, ils le suppliaient de hâter sa venue. En effet, en parcourant les textes de ces quatre dimanches, on ne peut s’empêcher d’être frappé de ces appels au Messie pressants et répétés. « Venez, Seigneur, ne tardez plus » (4e dim. Alleluia). « Le Roi qui va venir, venez, adorons le » ( Inv. 1er Dim). « Le Seigneur est proche, venez adorons le » ( Inv. 3e Dim) . « Venez Seigneur pour nous sauver » ( Trait du Sam. Q.T.) « Faites paraître votre puissance et venez » ( Or. 4e Dim). « O Sagesse, venez nous enseigner la voie de la prudence » « O Dieu conducteur de la Maison d’Israël, venez nous racheter en étendant votre bras ». « O rejeton de Jessé, venez nous racheter, ne tardez plus ». « O Orient, splendeur de la lumière éternelle, venez et éclairez ceux qui sont plongés dans les ténèbres et l’ombre de la mort ». « O Roi des Nations et leur désir, venez sauver l’homme que vous avez formé du limon ». « O Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, venez nous sauver, Seigneur, notre Dieu ». (Grandes Antiennes).

 

Le Messie attendu – qui est le Fils de Dieu lui-même, c’est le grand Roi libérateur, Celui qui vaincra Satan, qui règnera éternellement sur son peuple – ne règnera pas seulement sur Israël mais aussi sur les Gentils. Son Règne est universel. C’est pourquoi nous devons faire nôtre ce « veni » et dire à Jésus : « O Pierre angulaire qui réunissez en vous les deux peuples, venez » Et lorsqu’il sera venu, nous serons tous ensemble guidés par ce divin Pasteur. « Il paîtra son troupeau, dit Isaïe, Il recueillera les agneaux dans ses bras et Il les portera dans son sein, lui le Seigneur, notre Dieu »

 

Or cet avènement du Christ- Messie annoncé par les Prophètes et auquel aspire le peuple de Dieu est double :
– C’est tout à la fois l’avènement de miséricorde où le Divin Rédempteur est apparu sur la terre dans l’humble condition de son existence humaine,
– C’est aussi l’avènement de la justice où il apparaîtra plein de gloire et de majesté à la fin du monde comme juge et suprême Rémunérateur des hommes.

 

Les Voyants de l’Ancien Testament n’ont pas séparé ces deux avènements. Aussi la liturgie de l’Avent, qui nous rapporte leurs paroles, parle-t-elle tout à tour de l’un et de l’autre. Notre Seigneur, de même,  passe sans transition de son premier avènement au second. (Cf. l’Evangile de ce dimanche)

 

Mais ces deux avènements ont du reste le même but.

 

Car si le Fils de Dieu s’est abaissé jusqu’à nous en se faisant homme (Ier avènement),  c’est pour nous faire remonter jusqu’à son Père en nous introduisant dans son Royaume céleste (2ème Avènement). Et la sentence que le Fils de l’homme – à qui sera remis tout jugement – portera lorsqu’Il viendra la seconde fois en ce monde, dépendra de l’accueil qui lui aura été réservé lorsqu’Il est venu la première fois. « Cet enfant, dit le prophète Siméon, est établi pour la ruine et la résurrection d’un grand nombre et comme un signe qui excitera la contradiction ». « Il est la pierre angulaire de l’édifice ». C’est ainsi que selon le choix fait, – pour ou contre, – c’est inéluctable, Dieu est Dieu, et ses paroles sont éternelles – chacun décide lui-même finalement de son sort futur. « Bienheureux, dit le Maître, celui qui ne se scandalisera pas à mon sujet » (Ev 2ème dim de l’Avent), car celui qui mettra sa confiance dans le Christ ne sera pas confondu ». « Malheur, au contraire à celui qui se heurtera contre cette pierre de salut, car il s’y brisera ». « Si quelqu’un rougi de moi ou de mes paroles, déclare encore Jésus, le Fils de l’homme rougira de lui lorsqu’il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des Saints Anges » (Lc 9 26). « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa Majesté et avec Lui tous les Anges, Il s’assiéra sur le Trône de sa gloire. Et toutes les nations étant rassemblées devant Lui, il séparera les uns d’avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d’avec les boucs. Il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : « Venez les bénis de mon Père, posséder le royaume des cieux qui vous a été préparé dès l’origine du monde. Il dira ensuite à ceux qui sont à sa gauche. Retirez vous de moi, maudits, allez au feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25 31-46).

 

Le jugement divin est donc une séparation que Dieu établira entre les bons et les méchants. Tous ceux qui auront renié le Christ sur la terre, Il les éloignera de Lui et les séparera à tout jamais de ceux qui lui sont restés fidèles, tandis qu’Il rassemblera autour de Lui ceux qui l’auront suivi pour en faire les enfants de Dieu. Tous ceux qui l’auront accueilli par leur foi et leur amour, Il les fera entrer à sa suite dans le royaume de son Père. Intimement unis au Fils de Dieu fait homme, ils seront pour toute l’éternité ce que saint Paul appelle « le Christ et son corps spirituel », « le Christ total ». Et c’est pour ce motif que Jésus justifiera sa sentence judiciaire qui séparera les bons d’avec les méchants, en disant : « Tout ce que vous avez fait au moindre des miens, c’est à moi que vous l’avez fait et tout ce que vous n’avez pas fait à ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ».

 

C’est donc bien de l’acceptation du « mystère du Christ », comme l’appelle l’Apôtre, c’est-à-dire du mystère de l’Incarnation avec toutes ses conséquences – acceptation de Jésus dans son avènement d’humilité et acceptation de son Eglise qui partagera les humiliations de son Epoux – que dépendra le jugement final et le sort d’un chacun.

 

Alors je crains ! Oui je crains pour ceux qui s’opposent, par exemple, à l’exposition du Crucifix dans les écoles, et qui veulent le faire enlever et en Italie et en Belgique. Alors je crains ! Oui je crains pour ceux qui l’ont déjà fait arracher dans nos établissements scolaires au bénéfice de la Laïcité, dans les salles de nos tribunaux. Alors je crains ! Oui je crains pour ceux qui ont fomenté et qui fomentent la Révolution et son esprit et qui en poursuivent le programme politique. Alors je crains ! Oui je crains pour tout franc-maçon puisque la Franc-Maçonnerie poursuit ce programme « iterum et iterum ». Et quel est ce programme ? En un mot comme en mille, c’est « d’écraser l’infâme ». L’infâme ! c’est le Christ. Alors ne soyez pas étonner de voir la République fomenter la venue de l’Islam, l’organiser. Le programme de l’Islam étant de « tuer les chrétiens ». « A mort ! Les chrétiens ». Cela vient d’être encore affiché à la porte de la cathédrale de Clermont-Ferrand. Et je crains ! Oui je crains pour tous ceux qui s’opposent à l’ordre naturel voulu par Dieu, pour ceux qui ont légiféré et qui légifèrent pour l’avortement, en voulant toujours plus allonger le délai – comme en Espagne – avec des arguments spécieux. Alors je crains ! Oui je crains pour tous ceux qui veulent l’instauration de l’euthanasie. Mais nous savions très bien qu’instaurer l’avortement au bénéfice de la liberté de la femme qui peut et veut disposer de son corps comme bon lui semble, conduirait à l’euthanasie. Le voilà déjà établi en Hollande, au Luxembourg, en Belgique…demain en France et ailleurs. Malheur à ces suppôts de Satan. Ils leur restent une seule chance, celle de reconnaître, comme le Bon Larron, la « Seigneurie du Maître ». « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu seras dans Ton Royaume ». « Ce soir, tu seras avec moi dans mon Royaume ». On peut s’abandonner à sa miséricorde. Elle est absolue. Heureusement pour nous ! Mais il est bien difficile d’en appeler à la Miséricorde quand toute sa vie on l’a bafouée et méprisée. L’exemple de Voltaire en est la preuve d’autant que ses « amis » s’opposèrent à la venue du prêtre. Terrible !

 

On comprend dès lors le rôle de l’Avent. Ce Temps nous prépare à recevoir Jésus dans son premier avènement – c’est l’anniversaire de la venue du Sauveur – Il nous prépare à vouloir être du Christ pour être du nombre des bénis de son Père lorsqu’Il viendra en son second avènement. La liturgie de l’Avent nous fait donc envisager en même temps les deux avènements, afin que nous aspirions à la venue de l’Enfant de la Crèche et qu’au bénéfice de ce désir ardent, nous puissions être introduit dans son royaume lors de son retour dans la gloire. C’est la belle oraison de la Vigile de Noël : « Faites Seigneur, demande l’Eglise, qu’en recevant avec allégresse le Fils de Dieu lorsqu’Il vient nous racheter, nous puissions pareillement le contempler avec assurance lorsqu’Il viendra nous juger ». Amen.

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