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Entraide et Tradition

Supprimer les instances permanentes de la conférence épiscopale

publié dans nouvelles de chrétienté le 30 novembre 2015


Une opinion à méditer.

Supprimer les instances permanentes
de la conférence épiscopale

Dans Liturgie et transmission de la foi, Zachée, descends de ton arbre, Arnaud de Beauchef nous livre une analyse intéressante sur la crise de l’Eglise, crise de la foi, crise de la liturgie. Les familles chrétiennes, comme Zachée en son temps, attendent de leurs pasteurs, évêques et prêtres, qu’ils les visitent et les conduisent à celui qui, seul, est «  La voie, la vérité et la Vie  ». La crise de la transmission de la foi atteint l’Église en plein cœur. Or, il existe un rapport étroit entre la liturgie et la foi. L’Église croit comme elle prie. Restaurer une liturgie digne de Dieu est un devoir de justice mais aussi une condition de la « ré-évangélisation ».

Dans un chapitre, l’auteur évoque la fragilisation de l’autorité au sein de l’Eglise.

La crise a d’abord été structurelle : le clergé local a été dépouillé d’une partie de ses prérogatives de son statut au profit de l’évêque. Dans le même temps, l’évêque s’est appuyé plus fortement sur la communauté épiscopale et sur l’institution permanente qui la supporte : la conférence des évêques. Cette centralisation a eu pour effet un éloignement des évêques de la réalité pastorale de leur diocèse. Elle a aussi fait naître un écart sans cesse grandissant entre le pouvoir accru des nouvelles structures anonymes du type conférence épiscopale et l’affaiblissement de l’autorité des personnes, curés et évêques.

L’auteur parle ensuite de l’instabilité des curés, qui, contrairement au saint curé d’Ars, reçoivent des mandats, assez court, 6 ans, éventuellement renouvelables.

le « rapport de forces » entre l’évêque et le prêtre, curé pasteur d’une communauté, a considérablement évolué en faveur de l’évêque qui, seul, dispose du bénéfice de la durée. On en est au point où le terme même de curé est en voie de disparition, faisant place à la notion de délégation et d’assignation d’un prêtre par l’évêque à un secteur géographique régulièrement remodelé.

Le prêtre est donc soumis en quelque sorte aux caprices de son évêques, capable de le muter d’une année sur l’autre, et à la pression des fidèles activistes, qui font la pluie et le beau temps dans les paroisses. Mais cet effacement du curé ne profite pas tant à l’évêque, puisque lui-même a démissionné au profit de la conférence des évêques, devenue la conférence épiscopale, sorte de Sénat supérieur et non plus lieu de l’exercice de la collégialité. Et l’auteur pointe le problème de fond, qui explique la crise d’autorité et la crise de foi :

Dans la société chrétienne, il n’y a pas d’autorité sans relation personnalisée de paternité et sans esprit de service. Par la création de ces instances administratives nouvelles et leur mode de gestion en assemblées, il n’existe plus de responsabilité personnelle de quiconque. Par exemple, qui blâmer pour la publication dans les années 80 du parcours catéchistique ambigu Pierres vivantes, promu par une des instances de cette conférence épiscopale et imposé, en son temps, à tous les diocèses de France ?

L’intérêt de cet ouvrage c’est aussi que l’auteur ne se contente pas de pointer les défauts structurels qui nuisent à l’Eglise qui est en France. Il propose aussi des solutions. Celles-ci seront-elles acceptées ? Seront-elles seulement discutées ? La nouvelle évangélisation est à ce prix : soit la conférence épiscopale reste une structure mondaine, dénoncée par le pape François, c’est-à-dire loin des fidèles, auto-référentielle, soit elle renoue avec sa véritable vocation.

Pour sortir de l’ornière, la solution est sans doute de réévaluer d’abord le rôle du curé de paroisse, et de redéfinir son rôle par rapport à celui de l’évêque : en replaçant la réalité de l’autorité au plus près des fidèles et en faisant de l’évêque le serviteur de ses curés, service par et pour lequel il est doté d’une autorité paternelle, incluant les droits d’inspection et de contrôle. La concentration des pouvoirs de fait entre les mains de la conférence épiscopale a été un échec ; il faut maintenant en tirer les conséquences et rétablir la légitimité du curé, dans le respect de la doctrine des corps intermédiaires, tout en réduisant considérablement, voire en supprimant les instances permanentes de cette conférence épiscopale.

Et l’auteur ajoute :

En renouant avec une organisation plus claire, il deviendra possible de rendre à l’évêque son rôle de gardien de la mémoire en son diocèse.

 

 

Source

Revue-Item.com

 

 

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