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Entraide et Tradition

L’église Sainte Rita évacué

publié dans flash infos le 3 août 2016


Paris: l’église Sainte-Rita évacué

Une trentaine de personnes opposées à la démolition de Sainte-Rita, l’église parisienne des animaux, ont été évacuées mercredi de l’édifice religieux qui doit laisser place à des logements, selon la préfecture de police. « Une trentaine de personnes ont pris place à l’intérieur du bâtiment pour s’opposer à la reprise des lieux. Leur évacuation s’est déroulée sans incident », précise la préfecture de police (PP) dans un communiqué.C’est le propriétaire de cette église au style néogothique située dans le XVe arrondissement, l’association des Chapelles Catholiques et Apostoliques, qui demande sa démolition en vue d’une opération immobilière confiée à la société Garibaldi. Les travaux de construction de logements, qui devaient démarrer en octobre 2015, se sont jusqu’alors heurtés à la présence d’occupants « sans droit ni titre », selon la PP. « Depuis la cession de cette propriété, une palissade métallique a été posée et quelques fidèles se réunissaient sur le trottoir, l’église n’est pas consacrée ni dédiée au culte », précise-t-elle.L’association a obtenu par ordonnance du tribunal de Paris le 6 janvierl’autorisation judiciaire de faire procéder à l’expulsion de ces occupants. Des élus de droite, dont certains étaient sur place aujourd’hui aux alentours de 06h45 pour empêcher l’évacuation, se sont notamment indignés que l’opération ait lieu « alors que toute la communauté chrétienne est en deuil », a souligné Philippe Goujon, maire LR du XVe arrondissement.L’élu fait référence à l’assassinat la semaine dernière du père Jacques Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray par deux jihadistes se réclamant de l’organisation État islamique. Présent sur les lieux, le député LR Frédéric Lefebvre a pour sa part qualifié l’évacuation, qui s’est déroulée selon lui pendant une messe, « d’acte indigne, perpétré au coeur de l’été, en profitant de l’absence d’une grande partie des paroissiens et du choc des fidèles après l’assassinat terroriste de Saint-Etienne-du-Rouvray ». L’église Sainte-Rita était la seule à Paris acceptant les animaux lors des offices. Une bénédiction annuelle d’animaux, qui attire des centaines de personnes, s’y déroulait le premier dimanche de novembre.

D’après un reportage de Streetpress en décembre 2015, le lieu était squatté par « catho’ tradis, islamophobes et ‘dissidents' ». Sur Twitter, plusieurs hommes politiques ont exprimé leur indignation. Sur place, d’autres étaient présents, comme Philippe Goujon, député-maire Les Républicains du XVe arrondissement de Paris et Frédéric Lefebvre, député LR candidat à la primaire à droite.

 
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mercredi 3 août 2016

Ce qui s’est vraiment passé à Sainte-Rita du Quinzième

L’opération avait été préparée dans le plus grand secret. Elle devait se dérouler sans anicroche dans la moiteur d’un été sans relief. Nous avons pu être au courant de ce que préparait la Préfecture de Police contre l’église Sainte-Rita quelques heures auparavant. Nous savions que les CRS auraient le dernier mot, l’Etat ne possède pas pour rien ce que Max Weber appelle le monopole de la violence légale. Mais nous ne voulions pas que le bouclage de Sainte-Rita en vue de sa destruction par le Promoteur Lamotte, soit un acte purement administratif. Ce haut lieu spirituel devait recevoir l’hommage qui lui est dû, au moins de notre part. Quelques coups de fil plus tard, dans Paris vidé de ses habitants, l’équipe des résistants était constituée. Surprise : le jour J, nous étions une centaine, en comptant ceux qui avaient passé la nuit dans l’église. Nous étions prêts à élever une protestation spirituelle digne de l’esprit des lieux contre le bouclage administratif de l’église Sainte-Rita. Oui une messe.
Quel est l’esprit des lieux ?
Sainte Rita a été construite au début du XXème siècle – dans un style qui marie harmonieusement le premier béton avec le néo-gothique – par une communauté d’origine anglicane. Ces fidèles se sont très vite appelés eux-mêmes les catholiques apostoliques. Leur rôle ? Diffuser le message décisif pour tous les chrétiens : la fin du monde est proche. C’était au début du XIXème siècle… Aujourd’hui, ce groupe est réduit à des personnes âgées et très peu nombreuses. L’église Sainte Rita avait été louée depuis une vingtaine d’années à des gallicans sans rapport avec Bossuet, que l’on peut définir comme des catholiques dissidents. Ils avaient donné à Sainte Rita un vrai rayonnement spirituel, à travers les bénédictions d’animaux et la prière à sainte Rita, patronne non seulement des causes désespérées mais de la paix dans les familles. Lorsque Mgr Philippe quitte l’édifice, de son propre mouvement, cela crée un grand vide. La communauté est en déshérence.
C’est dans cette situation que l’un des responsables me demande de venir célébrer la messe pour eux. Comment ne pas recevoir cet appel au secours ? Fin novembre 2015, je propose d’élever une protestation contre les desseins du Promoteur Lamotte, en célébrant la messe chaque dimanche à 16 H (le seul créneau libre dans ma journée, un horaire de messe incongru). Mais bientôt l’église est pleine. J’ai rajouté une messe à 11 H : on a fait le plein durant tout le mois de juin. J’étais prêt à en ajouter encore une… Les églises de Paris – il faut le dire – sont toutes pleines (en particulier dans le XVème), et il n’y a pas concurrence mais une offre encore insuffisante.

C’est dans ce contexte qu’une image fait le tour du monde, celle de l’abbé Billot, prêtre du Centre Saint-Paul depuis plusieurs années, maltraité par les policiers qui le traînent à terre alors qu’il se trouve encore en ornement sacerdotaux. Attention ! Il n’y a pas eu de scandale ni de profanation des saintes espèces, simplement une messe, la mienne, « finie au gaz » si vous… sentez ce que je veux dire, et puis des policiers un peu expéditifs avec un ministre de Jésus Christ.

Sainte-Rita ne demande qu’à vivre ! Il me semble que le dernier mot de cette affaire ne doit pas rester à la violence policière, ni à des calculs de rentabilité. Il importe que les partis en présence se mettent autour d’une table (sous l’égide par exemple du maire du XVème) pour décider de ce que l’on fera de cette église ? Un parking ? Des logements sociaux ? Ou – ce qu’elle a toujours été – une Maison de l’Esprit saint, où chacun pourra trouver ce Dieu qui se laisse chercher, en particulier dans la splendeur des liturgies traditionnelles ?

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