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De belles réflexions pour l’évêque des Yvelines!

publié dans regards sur le monde le 13 octobre 2016


 

 

Yvelines : des chrétiens opposés aux camps de migrants (1)


1-yvelines

Valérie d’Aubigny et Fabien Bouglé, conseillers municipaux de Versailles du groupeVersailles Familles Avenir, nous ont fait parvenir un très long mais fort intéressant texte intitulé « Pourquoi, chrétiens, nous nous opposons à l’installation de camps de migrants ». Cette réflexion a été rédigée par des chrétiens de paroisses versaillaises : Notre-Dame,Saint-LouisSainte-Jeanne-d’ArcImmaculée-ConceptionNotre-Dame-de-Armées… Compte tenu de la longueur de ce texte, nous le publierons en trois fois. Aujourd’hui, outre la copieuse introduction, vous pourrez lire les points 1 : « Quelle est la différence entre réfugiés et migrants économiques ? », et « Que nous dit la Bible sur les migrants ? ». Demain, jeudi 13 octobre, nous publierons les points 3 : « La Charité peut-elle conduire à négliger les vertus de Justice et de Prudence ? »« Jusqu’où va l’hospitalité chrétienne ? » et 5 : « L’Église face aux enjeux de la Défense nationale ». Enfin, vendredi 14 octobre nous publierons la fin de ce document avec ses points « En quoi l’immigration est-elle une arme dans une guerre de civilisation ? »« Chrétiens d’Occident, entendons-nous les alertes des chrétiens d’Orient ? » et 8 : « Faut-il évangéliser les immigrés musulmans ? ».

*

vfaNous sommes chrétiens. Nous croyons que le Christ est le Maître de l’Histoire. Nous savons que, si elles n’étaient pas secouées par l’immigration massive déjà vécue depuis quelques dizaines d’années, nos vieilles sociétés fatiguées se seraient doucement assoupies : vieillards attentifs à protéger leur capital, foyers avec un ou deux enfants, garçon ou fille, appelés à faire de bonnes études et à décider s’ils veulent plus tard rester garçon et fille ou devenir l’inverse.

Nous sommes des chrétiens engagés de façons diverses dans la société, dans notre époque.

Certains d’entre nous accompagnent des jeunes issus de l’immigration, des Samir, Jamel, Kacem…, dans leurs projets scolaires et professionnels. Nous sommes conscients de l’ampleur du travail social requis pour assurer la bonne intégration de ces jeunes dans la société, et du faible nombre d’ouvriers.

Nous avons dans notre entourage des personnes qui se sont chargées de l’accueil de familles de migrants du Moyen-Orient.

Nous sommes résolument opposés à l’installation de camps de migrants, que ce soit à Louveciennes, ailleurs dans les Yvelines ou n’importe où en France.

Non, il n’est pas possible pour des chrétiens de limiter les fondements de leur position sur l’immigration à ces deux seuls textes bibliques : « cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme l’un de vous » et : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. » D’ailleurs, il s’agit dans ces textes de « cet immigré » et d’« un étranger », c’est-à-dire deux individus déterminés, et non pas d’une masse de personnes provenant de quinze pays différents, aux motivations diverses, sans que l’on sache de chacun la raison particulière de sa migration : véritable persécution ouvrant droit au statut de réfugié, fuite devant la difficulté à faire son devoir dans un pays en guerre, attirance pour un pays développé, désir de tenter l’aventure…

Avons-nous perdu le contact avec le réel ? Nous croyons-nous capables d’assurer un avenir à toutes ces personnes, avec nos 5 millions de chômeurs, nos 2 200 milliards de dettes, nos usines qui ferment, nos agriculteurs qui n’ont plus de quoi vivre, l’explosion de la violence, nos départements asphyxiés par les demandes sociales, notre enseignement à la dérive, nos difficultés à intégrer les familles issues de l’immigration africaine qui représentent au moins 20 % de la population ?

N’avons-nous pas compris qu’en ouvrant ainsi la porte il ne s’agira bientôt plus de loger quelques milliers de migrants autour de Paris et en province, mais des centaines de milliers, voire des millions ?

Nos prédécesseurs, rois chrétiens, saints dévoués aux pauvres, n’avaient-ils pas compris que l’Évangile ne les obligeait pas seulement à des bons sentiments mais aussi au réalisme ? Le cardinal Etchegaray, alors président de la commission Justice et Paix, déclarait avec justesse en février 1989 : « Il appartient aux pouvoirs publics, qui ont la charge du bien commun, de déterminer la proportion de réfugiés ou d’immigrés que leur pays peut accueillir. »

Avons-nous perdu l’espérance ? Ainsi, il ne serait plus possible de vivre au Nigéria, au Soudan, en Afghanistan, en Somalie, au Bangladesh, etc. ? Seuls nos pays seraient capables de paix civile et de développement ? Pour qui nous prenons-nous ?

Il y a aussi, soulignés par le Magistère, les devoirs de l’immigré vis-à-vis de son pays d’accueil. Le Catéchisme de l’Église catholique affirme dans son paragraphe 2241 : « Les autorités publiques peuvent en vue du bien commun subordonner l’exercice du droit d’immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l’égard du pays d’adoption ; l’immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d’accueil… » Et le pape Jean-Paul II à Paris en 1980 : « Ayez soin du pays dans lequel je vous ai conduits, priez pour lui votre Dieu. » Même si nous nous savons très imparfaits, nous sommes profondément choqués par les malédictions souvent entendues contre notre pays, les revendications scandaleuses de certains immigrés entendues en Italie concernant la nourriture et le logement, le harcèlement des femmes par des immigrés dans les villes allemandes.

Enfin, nous sommes conscients des périls majeurs que l’Islam, religion de la très grande majorité des migrants, fait courir à notre pays et à toute la civilisation occidentale. Même si elle a tardé à s’installer, la conviction est maintenant largement répandue que l’Islam ne peut se comporter comme une composante d’un ensemble multiculturel et a pour principe moteur de s’imposer par la force à l’ensemble de la société. Dans une interview récente au quotidien italien Il giornale, le cardinal Burke affirme : « J’ai entendu plusieurs fois des islamistes qui expliquaient : ce que nous n’avons pas réussi à faire avec les armes dans le passé nous sommes en train de le faire avec la natalité et l’immigration. La population est en train de changer. Si on continue ainsi, dans des pays comme l’Italie, la majorité sera musulmane. »

Le cardinal donne comme explication à ce phénomène notre acceptation de pratiques contraires à la loi naturelle et notre faiblesse dans la foi. C’est ce que nous croyons nous aussi ; c’est pourquoi nous appelons à un sursaut.

  1. Quelle est la différence entre réfugiés et migrants économiques

De manière générale, une confusion est médiatiquement et savamment entretenue entre les réfugiés et les immigrés illégaux, qui sont tous désignés sous le vocable de réfugiés.

Attention aux termes utilisés. Il existe bien des réfugiés de guerre, qui viennent généralement d’Irak ou de Syrie. Ces derniers viennent souvent en famille avec femme et enfants comme, à l’époque du communisme, les boat people. Ils sont d’ailleurs accueillis comme il se doit par des familles françaises et nous avons dans notre entourage de nombreux exemples de dévouement à leur égard.

Bien différents sont les immigrés clandestins, qui sont des hommes seuls principalement musulmans, en provenance d’Afghanistan, d’Érythrée, du Soudan, attirés par le mirage de notre société de consommation. Ils abandonnent femmes et enfants, sont manipulés par des passeurs qui font payer au prix fort leur passage de la Méditerranée. Ces migrants sont soutenus par des associations, parfois violentes, comme les « No Border » ou la fondation de George Soros, qui mènent partout dans le monde des campagnes visant à la disparition des frontières et des nations.

  1. Que nous dit la Bible sur les migrants ?

Pour ce qui concerne le déracinement culturel, il nous faut bien remarquer à quel point notre Seigneur ne fut, bien que venant du ciel, aucunement un déraciné !

Ni la Bible, par ailleurs, livre venu lui aussi du Ciel, mais où toutes les saveurs de la réalité créée, de la réalité historique, du style local, sont présentes. Notre foi a donc immanquablement un caractère enraciné ! Le chrétien n’est aucunement cet homme sans lieu ni feu si cher à l’idéalisme d’un christianisme non doctrinal moderne.

Notre finalité terrestre n’est certes pas notre finalité dernière, mais elle fait quand même partie intégrante de notre finalité céleste ! Ceux qui séparent les deux font le jeu d’un certain platonisme. Comme nous l’enseigne si bien Dietrich Bonhoeffer, les réalités ultimes (la foi d’Abraham) ne s’opposent aucunement aux racines araméennes du patriarche ni à sa destination terrestre, le pays de Canaan.

Les trésors des nations ne seront-ils pas, eux aussi, au ciel avec toutes les beautés de la terre, puis aussi, toutes les langues et les cultures humaines en tout ce qui en elles a aussi été sanctifié au travers de ce prisme merveilleux de la présence, en chacun de ces peuples, de chrétiens, sanctifiés et non désincarnés ?

Suite demain jeudi 13 octobre…

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