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Entraide et Tradition

De la fête de la Nativité de Notre Dame (2)

publié dans la doctrine catholique le 12 octobre 2016


Hymne des laudes (2)

O gloriosa virginum Sublimis inter sidera, Qui te creavit, parvulum Lactente nutris umbere

O la plus glorieuse des vierges, élevée jusqu’aux astres, vous nourrissez de votre sein celui qui vous a créée, devenu petit enfant »

Je pense que l’on ne  peut mieux commenter ce « O gloriosa virginum » qu’en citant Saint Bernard et un passage de son très beau texte intitulé « les douze prérogatives » de Marie. Il commente un texte de l’Apocalypse de saint Jean qui nous présente Marie couronnée de douze étoiles : « Sur la tête, douze étoiles en couronne ».  Ce sont les douze prérogatives de Marie, les douze qualités qui font que Marie soit « la plus glorieuse des vierges », de toutes les femmes.

Prenez le temps de lire ce texte sublime.

« 7. Sur la tête, douze étoiles en couronne. Ce front est bien digne d’être ceint d’étoiles, d’autant qu’il brille d’un éclat plus vif qu’elles, et qu’ainsi c’est lui qui est leur parure. Pourquoi les étoiles ne couronneraient-elles pas la femme que le soleil a vêtue ? … Nul ne peut estimer ces joyaux, dire le nom de ces étoiles qui sont serties dans le diadème de Marie. Déchiffrer les signes et la composition de cette couronne passe l’entendement humain. Pour ma part, sans perdre la notion de ma petitesse et en me gardant de vouloir sonder les divins arcanes, je crois pouvoir dire que ces douze étoiles figurent les douze prérogatives qui sont réservées à Marie. On peut, en effet, distinguer en elle des prérogatives célestes, charnelles et du cœur. S’il y a quatre prérogatives de chaque espèce, la multiplication me donne nos douze étoiles dont reluit le diadème de notre Reine. J’y vois étinceler d’un éclat particulier d’abord la naissance de Marie, deuxièmement la salutation de l’ange, troisièmement la survenue de l’Esprit, quatrièmement l’ineffable conception du Fils de Dieu. Et je trouve encore un rayonnement extraordinaire au premier vœu de virginité, à la maternité immaculée, à la grossesse sans fatigues, à l’enfantement sans douleurs. Enfin, il y a une lumière particulière dans la douceur pleine de réserve, la pieuse humilité, la foi magnanime, le martyre du cœur. Je laisse à votre zèle la méditation attentive de chacune de ces prérogatives, et je me contenterai ici de les expliquer brièvement.

8. Quel éclat sidéral trouvons-nous donc dans la naissance de Marie ? Elle est de royale extraction, de la race d’Abraham et de la noble lignée de David. Si cela vous paraît insuffisant, ajoutez que, par un privilège accordé en vue de sa sainteté future, cette descendance fut, comme on le sait, l’effet de la volonté divine : bien avant de naître, elle avait été promise à Abraham et à David, préfigurée par des signes mystérieux, et annoncée par les Prophètes, C’est elle que symbolisaient, en effet, la verge d’Aaron qui fleurissait même coupée de sa racine, la toison de Gédéon imbibée de rosée sur une terre sèche, la porte d’Orient, dans la vision d’Ézéchiel, qui ne s’ouvrit jamais à personne. C’est elle encore qu’Isaïe annonçait plus clairement que tous les autres, quand il parlait de la tige qui surgirait un jour de la racine de Jessé, ou de la Vierge qui enfanterait. Aussi l’Écriture dit-elle avec raison qu’un grand signe apparut au ciel, puisque nous savons que le ciel avait depuis si longtemps prédit sa venue. Le Seigneur dit : Il vous donnera lui-même un signe. Voici qu’une Vierge concevra. Ce signe fut grand, comme celui qui l’a donné. Cette première prérogative ne peut donc qu’éblouir tous les regards.

Le mérite sans pareil de notre Vierge et la grâce unique dont elle fut l’objet apparaissent de même dans la salutation de l’archange : il lui témoigna tant de respect et de déférence qu’il semblait l’apercevoir déjà sur son trône royal, au-dessus de toutes les légions célestes, et il s’en fallut de peu qu’il n’adorât une femme, lui qui avait coutume d’être, sans étonnement, adoré des hommes.

9. Et voici, brillant du même éclat, le mode inouï de sa conception : au lieu de concevoir dans le péché, comme les autres femmes, (1) Marie seule conçut en toute sainteté, par la survenue du Saint-Esprit. Quant au fait que Marie ait mis au monde le Fils de Dieu, vrai Dieu lui-même, afin qu’il fût tout ensemble fils de Dieu et de l’homme et qu’il naquît de lui homme et Dieu à la fois, c’est un gouffre de lumière, et je ne crois pas que même les yeux des anges puissent le contempler sans en être aveuglés.

Quant à la virginité de son corps et à la résolution qu’elle avait prise de la conserver, la nouveauté même d’un tel vœu en rehausse assez la splendeur : car c’est en dépassant les prescriptions de la loi mosaïque par l’esprit de liberté, qu’elle promit à Dieu de préserver ensemble la pureté de sa chair et de son âme. La preuve

(1)(Je n’aime pas trop cette expression. Concevoir et enfanter peuvent être très méritoire. Saint Thomas l’enseigne expressément si tout est fait pour la gloire de Dieu et pour peupler le ciel d’élus qui prendront la place des anges déchus. PA)

qu’elle s’en tint à ce vœu irrévocable, c’est qu’à l’ange qui lui promettait un fils, elle répondit fermement : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? C’est pourquoi, sans doute, elle fut d’abord troublée par les paroles de l’ange et se demanda ce que voulait dire cette salutation qui la proclamait bénie entre les femmes, alors que son désir était de rester toujours bénie entre les vierges. Et de ce fait, la salutation lui paraissait déjà sujette à caution. Mais dès que la promesse d’un fils lui parut mettre en péril sa virginité, elle ne put cacher plus longtemps ses soupçons. Comment cela se fera-t-il ? dit-elle, je ne connais pas d’homme. Elle a donc mérité la bénédiction qui revient à la mère, sans perdre celle que revendique à juste titre la vierge. La gloire s’accroît d’être vierge, par la maternité, et d’être mère, par la virginité : ce sont deux étoiles qui se renvoient mutuellement leurs rayons. C’est un grand honneur d’être vierge, mais infiniment plus grand d’être vierge et mère. Il est donc juste que, seule à concevoir sans péché, elle ait été seule ensuite à ne pas connaître ces sensations de dégoût qui accablent les autres femmes durant leur grossesse. Dans les premiers temps de la sienne, c’est-à-dire à l’époque où ces épreuves sont les plus pénibles, on la vit gravir d’un pas léger les montagnes pour aller offrir ses services à Élisabeth. Et on la vit pareillement, à la veille de ses couches, monter à Bethléem, portant le précieux dépôt qui lui était confié, fardeau léger et qui la portait plus qu’il n’était porté. Quelle lumière encore dans l’enfantement même qui ne fut pour elle qu’un surcroît de joie, au lieu de ces souffrances qui sont une malédiction pour les femmes en couches. Si nous mesurons à leur rareté le prix des choses, il n’est rien de plus rare que tout cela, en quoi elle n’a eu ni devancière ni émule. Méditons bien ces privilèges, qui doivent nous inspirer plus encore que de l’admiration : la vénération, la piété, la consolation.

10. Mais les quatre dernières prérogatives requièrent de nous, en outre, l’imitation. Il ne nous a été donné ni d’être annoncés, avant notre naissance, par tant de prophéties et de divines promesses, ni d’être salués avec ce respect inouï par l’archange Gabriel. Et nous avons moins de part encore aux deux prérogatives qui restent le secret absolu de la Vierge. D’elle seule il est écrit : Ce qui est né en elle est du Saint-Esprit, à elle seule il est dit: Le Saint qui naîtra de toi s’appellera Fils de Dieu. Qu’on présente des vierges au Roi, mais après elle, à qui revient le premier rang. Seule, elle a conçu sans péché, porté l’enfant sans fatigue, enfanté sans douleur. Aussi rien de tel n’est-il exigé de nous. Mais ce qui nous est demandé n’est pas rien. Si nous manquions, en effet, de douceur pudique, d’humilité, de foi généreuse, de compassion, pourrions-nous nous excuser sur ce que ces vertus sont réservées à Marie ? La rougeur qui monte au front d’un homme pudique est certes un joyau de son diadème et une étoile de sa couronne, car on ne saurait supposer que cette grâce fasse défaut à celle qui est pleine de grâce. Marie fut réservée, l’Évangile en fait foi. On ne l’y voit jamais ni bavarde ni présomptueuse. Cherchant son fils, elle se tenait à la porteet elle n’usa pas de son autorité maternelle pour interrompre sa prédication ou pour entrer dans la maison où il parlait. Dans le texte entier des quatre Évangiles, si j’ai bonne mémoire, on ne nous rapporte pas plus de quatre fois des paroles de Marie. La première fois elle s’adresse à l’ange, mais seulement après que lui-même lui a parlé par deux fois. Ensuite, c’est chez Élisabeth, lorsque sa voix fait tressaillir Jean dans le ventre de sa mère et que, louée par sa cousine, elle s’empresse de louer elle-même le Seigneur. La troisième fois, elle parle à son Fils, alors âgé de douze ans, et se plaint qu’elle-même et son père inquiets, aient dû le chercher. La dernière fois, aux noces de Cana, elle s’adresse à son Fils et aux serviteurs, et cette fois-là ses propos portent la marque la plus certaine de sa bonté native et de sa réserve virginale. Faisant sien l’embarras d’autrui, elle ne peut y tenir et elle avertit son Fils que le vin va manquer; lorsque son Fils la réprimande, la douceur et l’humilité l’empêchent de lui répondre, et pourtant, sans se laisser déconcerter, elle engage les serviteurs à faire ce que dira son Fils.

11. Et dès le début, ne nous dit-on pas que les Bergers trouvèrent Marie la première ? Ils trouvèrent Marie et Joseph, et l’enfant déposé dans la crèche. Les Mages à leur tour, souvenez-vous, ne trouvèrent pas l’enfant sans Marie, sa mère. Quand elle alla présenter le Seigneur du Temple au temple du Seigneur, elle s’entendit prédire par Siméon bien des choses qui concernaient son enfant et elle-mêmeEt toujours nous la voyons lente à parler, prompte à écouter. Marie conservait toutes ces paroles et les repassait dans son coeur. Mais dans toutes ces occasions vous ne l’entendez pas prononcer un seul mot touchant le mystère de l’Incarnation. Pauvres de nous, qui avons toujours les narines frémissantes d’impatience, prêtes à lâcher tout leur souffle d’un coup et qui, comme dit le poète comique, fuyons par mille fentes. Tant de fois, Marie a entendu son Fils parler en paraboles aux foules, ou biendans le petit groupe des disciples, leur révélant les mystères de Dieu ! Elle l’a vu faire des miracles, elle l’a vu cloué à la croix, expirant, ressuscité, elle l’a vu monter au ciel. A tous ces moments-là, combien de fois a-t-on entendu la voix de cette vierge, de cette pudique tourterelle ? On lit dans les Actes des Apôtres que revenant du mont des Oliviers ils persévéraient tous dans la prière. Mais qui, tous ? Si Marie était là, il faut la nommer la première, car elle est au-dessus de tous et comme mère du Sauveur et par sa propre sainteté. C’étaient Pierre et André, dit le texte, et Jacques et jean, puis viennent les autres noms. Eux tous persévéraient dans la prière, ainsi que les femmes, et Marie, mère de jésus Se montrait-elle donc au dernier rang parmi les femmes, pour être nommée ainsi après tout le monde ? Les disciples étaient encore tout charnels – l’Esprit ne leur était pas encore donné, puisque jésus n’était pas encore dans la gloire – lorsque s’éleva entre eux une dispute pour la première placeMarie, elle, en raison même de sa grandeur, se mettait toujours au rang le plus humble. Elle mérita d’être appelée à la première place, précisément parce que, y ayant droit, elle avait occupé la dernière. Pour s’être montrée la servante de tous, elle devint leur souveraine. Et elle fut élevée au-dessus des anges parce qu’elle s’était abaissée, dans son indicible bonté, au-dessous des veuves, des pénitentes, et même de cette femme dont on avait expulsé sept démons. Je vous en conjure, mes petits enfants, si vous aimez Marie, imitez cette vertu et si vous voulez lui plaire, soyez modestes comme elle. Rien ne sied mieux à un homme, à un chrétien, et très spécialement à un moine.

12Cette douceur fait assez ressortir la vertu d’humilité chez la Vierge. Douceur et humilité sont deux soeurs de lait, très particulièrement unies en celui qui disait : Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. De même que la superbe est mère de la présomption, la douceur ne peut naître que de la véritable humilité. On observe l’humilité de Marie, non seulement dans sa propension au silence, mais plus distinctement encore dans ses paroles. L’ange lui avait dit : Le Saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu; elle lui répond simplement qu’elle est sa servante. Puis elle se rend chez Élisabeth, à qui l’extraordinaire faveur accordée à la Vierge avait été révélée par le Saint-Esprit et qui s’écrie, surprise de la voir arriver -. Comment se fait-il que la Mère de Dieu me rende visite ? Et, bénissant la voix qui vient de la saluer, Élisabeth ajoute: Dès que mes oreilles ont entendu tes paroles de salutation, mon enfant a tressailli de joie dans mon sein; elle bénit encore la foi de Marie : Tu es heureuse d’avoir cru, car tu verras s’accomplir en toi les choses qui t’ont été dites de la part du Seigneur. Voilà de grands éloges, mais l’humilité de Marie lui interdit d’en rien garder pour elle-même et elle reporte tout sur celui dont on loue en elle les grâces,  » Tu magnifies la mère du Seigneur, dit-elle, mais mon âme magnifie le Seigneur. Tu dis qu’à ma voix ton fils a tressailli de joie, mais mon esprit a tressailli en Dieu, auteur de mon salut, et comme l’ami de l’Époux il se réjouit à sa voix. Tu me déclares heureuse d’avoir cru, mais ma foi comme mon bonheur ont pour seule cause le regard bienveillant de Dieu, car c’est parce qu’il a baissé les yeux vers son humble petite servante que toutes les générations me proclameront bienheureuse. »

13. Devons-nous croire, mes frères, que sainte Élisabeth se soit trompée, alors qu’elle était inspirée par le Saint-Esprit ? C’est impossible. Marie est bienheureuse, parce que Dieu l’a regardée et parce qu’elle a cru. Sa foi est le fruit du regard dîvin. Grâce à l’opération ineffable du Saint-Esprit survenu en elle, une extraordinaire grandeur d’âme s’ajouta, dans le secret de son coeur de Vierge, à une si étonnante humilité ; et ces deux vertus, comme tout à l’heure la virginité et la maternité, devinrent deux étoiles se renvoyant leurs feux. Ni l’excès d’humilité ne diminue la grandeur, ni l’excès de grandeur n’entame l’humilité. Si humblement qu’elle se jugeât elle-même, Marie accueillit sans mesquinerie la promesse de l’ange; elle qui se considérait comme une pauvre petite servante, elle ne douta pas qu’elle ne fût réellement choisie en vue de ce mystère incompréhensible, de cette merveilleuse union, de ce secret impénétrable. Elle admit aussitôt qu’elle serait en effet la vraie mère de Dieu et de l’homme. C’est la grâce divine qui, dans le coeur des élus, réussit ce prodige d’une humilité sans petitesse d’âme et d’une générosité sans orgueil; ces deux vertus s’allient si bien que la grandeur d’âme, non seulement n’ouvre la porte à aucune superbe, mais soutient les progrès de l’humilité ; en sorte que les élus sont les plus pénétrés de crainte du Seigneur et de gratitude pour ses largesses. Réciproquement, aucune lâcheté ne se glisse dans leur âme à la faveur de l’humilité : moins un homme a coutume de présumer de sa force dans les petites choses, et plus il lui est facile, dans les grandes, de s’en remettre à la puissance divine.

14. Quant au martyre de la Vierge (qui était, si vous vous en souvenez, la douzième étoile de son diadème), l’Écriture y attire notre attention aussi bien dans la prophétie de Siméon que dans le récit de la Passion du Seigneur. Cet enfant est venu, dit le vieillard en voyant le petit Jésus, comme un signe de contradiction. Et, s’adressant à Marie, il ajouta : Toi-même, un glaive te transpercera l’âme. Et en vérité, Bienheureuse Mère, un glaive a percé ton âme; il n’aurait pu, sinon, sans te percer, atteindre le corps de ton Fils. Lorsque ton Jésus (il est à tous, mais plus spécialement à toi) eut rendu le dernier souffle, la lance, cruelle ouvrit son flanc, sans ménager un corps qui ne pouvait plus souffrir, mais c’est ton âme qu’elle transperça. L’âme de ton Fils déjà n’était plus dans ce corps, mais la tienne ne pouvait s’en arracher, et c’est elle que poignit la douleur. Il faut donc t’appeler plus que martyre, puisque, en toi, la souffrance de compassion l’a emporté si totalement sur la douleur du corps.

15. Pour toi, ce fut plus qu’un glaive que cette parole qui, perçant ton âme, atteignit jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit : Femme, voici ton fils. Quel échange! Jean t’est donné en échange de Jésus, le serviteur en place du Seigneur, le disciple au lieu du Maître ; le fils de Zébédée doit remplacer le Fils de Dieu, un homme rien qu’homme se substituer au vrai Dieu! Comment ces mots, à les entendre prononcer, n’auraient-ils pas transpercé ton âme si aimante, quand nos coeurs de pierre et de fer se fendent en les entendant rapporter. Ne vous étonnez pas, mes frères, si on dit que Marie subit le martyre en son âme. Pour s’en étonner, il faudrait avoir oublié que saint Paul compte le manque d’affection au nombre des plus odieux crimes dont les Gentils se soient rendus coupables. Cette faute est bien loin du cœur de Marie et devrait l’être aussi du coeur de ses petits serviteurs. Mais on dira peut-être ;  » Ne savait-elle pas d’avance que son Fils devait mourir ? – Assurément. – N’espérait-elle pas qu’il ressusciterait bientôt ? – De toute son âme. Et malgré cela, elle pleurait au pied de la croix ? A chaudes larmes. Mais qui es-tu, mon frère, et d’où te vient cette sagesse que la compassion de Marie trouble davantage que la passion de son Fils ! Jésus a pu mourir dans son corps, et vous voulez que Marie ne soit pas en même temps morte dans son coeur ? Il a subi la mort du corps, par l’effet d’une telle charité que personne n’en eut jamais de plus grande; et Marie endura la mort du coeur par une charité telle qu’il n’y en aura plus jamais de semblable.

Et maintenant, Mère de miséricorde, par cette même compassion de ton âme si pure, la Lune (c’est l’Église, je l’ai dit) se prosterne à tes pieds et t’adresse de pieuses supplications, parce que tu es devenue sa médiatrice auprès du Soleil de justice. Que dans ta lumière elle voie la lumière et que par ton intercession elle obtienne la grâce de ce Soleil qui t’a vraiment aimée plus que toutes les créatures, qui t’a parée, revêtue d’une étole de lumière, et qui a ceint ta tête d’une couronne de beauté ! Tu es pleine de grâce, pleine de rosée céleste, appuyée sur ton bien-aimé, inondée de délices. Nourris aujourd’hui tes pauvres, ô Notre-Dame, fais que les petits chiens aussi aient leur part de miettes; de ta cruche qui déborde, ne donne pas à boire seulement au serviteur d’Abraham, abreuve aussi ses chameaux. Car tu es vraiment la Vierge élue dès l’origine et destinée au Fils du Très Haut, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni à jamais. Ainsi soit-il.

On ne peut vraiment rien écrire de plus beau pour commenter ce « O gloriosa virginis »

« Sublimis inter sidera », «  élevée jusqu’aux astres » : cette expression est très juste puisque l’Ecriture  dans l’Apocalypse nous dit, en parlant de Marie qu’: «  Un signe grandiose apparut dans le ciel : une femme qu’enveloppait le soleil, la lune sous les pieds et douze étoiles en couronne sur sa tête ».C’est bien cela.  Cette femme, Notre Dame, est « élevée jusqu’aux astres ».

« Vous nourrissez de votre sein celui qui vous a créée, devenu petit enfant » « Qui te creavit, parvulum Lactente nutris ubere ». « Nutris » vient du verbe « nutrire » qui se traduit de bien des manières : d’abord « nourrir », mais aussi « élever », mais aussi « soigner », « tenir en bon état » et enfin faire « progresser ».  Gardons la traduction proposée : « vous nourrissez », mais avec cette amplitude de sens qui décrit la bonne « éducatrice », la bonne éducation donnée par Notre Dame.

La Vierge Mère nourrit de son lait, La traduction dit « vous nourrissez de votre sein ». Le latin dit mieux : « vous nourrissez de votre lait », « lactente » participe présent du verbe lactere (inusité) N’oublions pas le mot « ubere » de « uber- uberis » qui veut dire « abondant, fécond, riche ». O la bonne Mère, au lait abondant.

Qui nourrit-elle de son lait abondant, au sein ? Rien moins que le Créateur du Ciel et de la Terre, qui s’est fait volontairement, par miséricorde, « enfant », « parvulum », « tout petit », « sans importance », « humble ». Il le confirmera dans son enseignement plus tard.

« Quod Heva tristis abstulit Tu reddis almo germine ; intrent ut astra flebiles, Caeli recludis cardines

« Ce que la pauvre Eve nous a enlevé, vous nous le rendez par votre Fils béni : vous ouvrez les portes du Ciel pour y faire entrer les affligés »

Il serait difficile, me semble-t-il, de commenter le début  de  cette strophe plus éloquemment qu’en utilisant les deux premiers paragraphes des « 12 Prérogatives », cette œuvre de saint Bernard si merveilleuse.  Il voit en Notre Seigneur et Notre Dame, la réplique parfaite d’Adam et d’Eve en l’ordre de la grâce. Une réplique ! Non ! Plus qu’une réplique !  Une surabondante réparation ! Plus,  une surabondance de grâces. Eve nous a donné la mort, Marie nous a donné, en nous donnant son Fils, la Vie et l’éternité. C’est ce que fait lui aussi remarquer l’auteur de cet hymne.

1Mes très chers frères, un homme et une femme nous ont causé le plus grand dommage; mais, grâce à Dieu, tout a été réparé par un autre homme et une autre femme, dans une merveilleuse surabondance de grâces. Le don n’est pas proportionné à la faute, et la grandeur du bienfait passe de loin le dommage subi. L’artisan très habile et très bon n’a pas brisé le vase fêlé, il l’a remodelé à notre usage et nous l’a rendu plus parfait. Du vieil Adam il en a tiré un nouveau, et il a transfiguré Ève pour former Marie. Certes, le Christ pouvait nous suffire, puisque, aujourd’hui encore, toute notre capacité vient de lui ; mais il n’était pas bon pour nous que l’homme restât seul. Il fallait, au contraire, que l’un et l’autre sexes prissent part à notre régénération, puisque l’un et l’autre avaient contribué à notre chute. Certes l’homme, le Christ Jésus est un médiateur fidèle et tout-puissant entre Dieu et les hommes, mais nous redoutons en lui la majesté divine. Son humanité s’est comme résorbée dans sa divinité, non pas que sa nature ait changé, mais parce que son rôle a été déifié. On ne célèbre pas seulement sa miséricorde, mais aussi son jugement,  bien que sa passion lui ait appris la compassion, qui le rend miséricordieux, il a le pouvoir de juger. Notre Dieu est un feu dévorant. Le pécheur redoute, en s’en approchant, de périr sous le regard de Dieu comme la cire fond en présence de la flamme.

2. Dès lors, la femme bénie entre les femmes n’intervient pas inutilement; elle a sa place nécessaire dans cette réconciliation. Nous avons besoin d’un médiateur pour aller au grand Médiateur, et nous ne saurions en trouver de plus efficace que Marie. Médiatrice, Ève le fut également, mais médiatrice de malheur, puisque c’est par son intermédiaire que l’antique serpent put inoculer à l’homme son venin pestilentiel. Marie, au contraire, est une médiatrice fidèle, qui apporte aux hommes comme aux femmes l’antidote du salut. L’une fut l’instrument de la séduction ; l’autre l’est de l’apaisement. La première fut l’instigatrice de la transgression, la seconde inaugure la rédemption. Pourquoi l’humaine faiblesse craindrait-elle d’approcher Marie ? Il n’y a en elle rien de dur ou d’effrayant ; toute douceur, elle offre à tous le lait et la laine. Repassez dans votre mémoire tout le cours de l’histoire évangélique; si vous trouvez en Marie le moindre signe d’acrimonie, de dureté ou de colère, vous pourrez vous défier d’elle et redouter son approche. Si au contraire – et c’est ce qui ne peut manquer de se produire – vous ne voyez dans tout ce qu’elle fait que bonté et grâce, douceur et compassion, remerciez la Providence de vous avoir donné, dans sa pitié infinie une médiatrice de qui vous n’avez rien à craindre. Elle s’est faite toute à tous, et dans l’excès de sa charité, elle a voulu être la débitrice des sages et des insensés. Elle ouvre à tous le sein de sa miséricorde, afin que tous participent de sa plénitude ; le captif y trouvera sa délivrance, le malade sa guérison, l’affligé sa consolation, le pécheur son pardon ; le juste y puisera la grâce, l’ange la joie, la Trinité entière y trouvera la gloire et le Fils une chair humaine. Ainsi, personne ne sera privé de sa chaleur ».

Cet enseignement de saint Bernard n’est-il pas joliment résumé par cette strophe :

Quod Heva tristis abstulit Tu reddis almo germine ; intrent ut astra flebiles, Caeli recludis cardines

« Ce que la pauvre Eve nous a enlevé, vous nous le rendez par votre Fils béni »  Mais il faut aussi s’arrêter aux mots. Ils sont tellement heureusement choisis.

Le « Fils » ici évoqué, Celui qui nous a rendu surabondamment ce qu’Adam nous avait fait perdre par sa désobéissance : l’accès au Ciel, – nous allons y revenir –  notre auteur, l’appelle très familièrement « almo germine », « Tu reddis almo germine » ce qu’il faut traduire exactement par « le saint rejeton ». N’est-ce pas parler du Fils d’une manière très familière ? Peut-être mais combien charmante. C’est bien juste de traduire : « Ce que la pauvre Eve nous a enlevé, vous nous le rendez par votre Fils », mais c’est combien plus évocateur de dire « almo germine » «vous nous le rendez  par votre saint rejeton » C’est tout le charme de la poésie !

« Par votre saint rejeton », vous ouvrez les portes du Ciel : « Caelis recludis cardines ». L’œuvre de la Rédemption est bien, comme le dit saint Bernard, une œuvre commune : « la femme bénie entre les femmes n’intervient pas inutilement; elle a sa place nécessaire dans cette réconciliation ».

Et ces portes du Ciel sont ouvertes par ce Fils de la Vierge : « ut intrent astra flebiles », « pour qu’y entrent les affligés ». Ce n’est pas seulement les « affligé », c’est exactement, les « Astra flebiles » ; « astra » de astrum-i  qui veut dire : « astres, constellations » ; « flebiles », de flebilis –e  (flere) : en pleurs, affligés. Cette expression, pour désigner  l’humanité déchue, suite au péché originel, est là aussi très heureusement choisie. C’est bien la réalité, la conséquence du péché. Cette humanité est bien « affligée ».  Mais c’est bien également se souvenir de la grandeur de l’homme en la création « fait à l’image de Dieu et à sa ressemblance ». Et c’est cette chute, son éloignement de Dieu, qui est la raison de son affliction.

« vous ouvrez les portes du Ciel pour y faire entrer les affligés ». « Vous ouvrez les portes du Ciel ». C’est un des effets de la rédemption par le Fils. Saint Thomas, dans la Somme, enseigne expressément que « le Christ par sa passion nous a ouvert les portes du ciel » (ianuam caeli). C’est l’article 5 de la question 49 de la Tertia Pars. Le catéchisme du Concile de Trente résume à merveille cet enseignement en disant : « En enlevant nos péchés, Il nous a ouvert la porte du ciel que le péché commun à tous les hommes avait fermée. C’est ce que l’Apôtre nous marque bien dans ces paroles : « Nous avons la confiance d’entrer dans le sanctuaire, par le sang de Jésus-Christ (Hb 10 19) Et l’Ancien Testament ne manquait pas de symboles et de figures qui exprimaient la même vérité. Ainsi les citoyens qui ne pouvaient entrer dans leur pays qu’à la mort du grand prêtre, étaient l’image des justes à qui l’entrée dans la céleste patrie était interdite, malgré toute leur sainteté, jusqu’à la Mort du Souverain et Eternel Pontife, Jésus-Christ. Mais depuis que le rédempteur l’a subie, la Mort, les portes du Ciel sont ouvertes à tous ceux qui, purifiés par les sacrements, et possédant la Foi, l’Espérance et la Charité, deviennent participants des mérites de sa passion » (Catéchisme du Concile de Trente P 60)

 

Tu Regis alti janua et aula lucis fulgida : Vitam datam per Virginem gentes redemptae, plaudite »

Vous êtes la porte du Grand Roi et son palais éclatant de lumière ; nations rachetées, applaudissez la Vie donnée par la Vierge ».

Cette strophe est, là encore, toute à la gloire de Notre Dame. Notre auteur en chante les grandeurs : Elle est la « porte du Grand Roi ». Elle est « son palais étincelant de lumière ». Elle est celle qui donne la Vie. Il ne dit pas seulement « elle est celle qui donne l’auteur de la Vie ». Il dit : « elle donne la Vie », « comme Eve donna la mort ». A tous ces titres, elle doit être louée par les nations : elle doit être « applaudie » par toutes « les nations rachetées ». On ne peut trouver de plus beaux fondements à la vraie dévotion de Marie. Revoyons un peu plus en détails cette strophe :

« Vous êtes la porte du Grand Roi » C’est bien la réalité : en donnant naissance au Fils de Dieu, Marie est bien sous un certain sens : « La porte du grand Roi ». Du « grand Roi » : c’est ainsi que l’Ange Gabriel lui présenta celui qui naitrait d’elle si elle donnait son consentement : « Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, auprès d’une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph, et le nom de la vierge était Marie. L’ange étant entré où elle était, lui dit :  » Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes.  » Marie l’ayant aperçu, fut troublée de ses paroles, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit :  » Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez en votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, on l’appellera le Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il règnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin.  »
Marie dit à
l’ange :  » Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? « (Lc 1 26 32)

Vous êtes « son palais éclatant de lumière » : c’est vraiment une expression très louangeuse, tout à l’honneur de Marie. Et s’il en est ainsi, c’est que Marie est lumineuse de vertus, d’humilité et d’obéissance, de silence et de discrétion. Et c’est pourquoi à elle seule est dû un culte spéciale que la théologie appelle : un culte d’hyperdulie.  Elle tire sa perfection éclatante de sa Maternité Divine. Louis Chardon, dans son œuvre magistrale : « la Croix de Jésus » a merveilleusement parlé de ce culte spécial dû à Marie, et à elle seule en raison de sa Maternité Divine.  Ecoutez : « Marie est un ouvrage admirable de la grâce et il semble qu’en elle, Dieu ait, en un certain sens, épuisé sa toute puissance. Il ne saurait rien produire de plus excellent que Marie, dans l’ordre des pures créatures, à raison de sa divine maternité qui trouve une sorte d’infinité dans sa participation à l’union hypostatique. On peut dire qu’elle le reconnait elle-même lorsqu’elle chante à Dieu le cantique de son humble reconnaissance : Celui qui est tout puissante a fait en moi de grandes choses ! …

Marie peut être considérée dans ses rapports avec Dieu, comme créature et comme Mère. Comme créature, Dieu était libre de ne pas la faire venir au monde, il pouvait ne pas vouloir naître temporellement d’une Mère par voie de génération humaine. Mais dès lors qu’il voulait avoir une Mère, il convenait qu’il ne la montrât au monde qu’enrichie de grâces en proportion avec la majesté d’une Mère de Dieu. Aussi, à raison du lien qui l’unit à Dieu par son auguste maternité, est-elle non seulement un des prodiges célestes, dont le spectacle est ravissant à contempler, mais elle est un miracle dans l’ordre des miracles surnaturels….L’union hypostatique est ce qu’il y a de plus élevé dans l’ordre de la grâce et Marie, par sa maternité, est entrée dans l’ordre de l’union personnelle, d’où il faut conclure qu’elle a plus d’élévation dans l’ordre de la grâce, que tout ce qui vit dans l’ordre de la grâce n’a d’élévation au-dessus des effets qui sont du domaine de la nature ; et il est vrai de dire que, dans l’état surnaturel qu’elle possède, il y a autant de différence entre elle et nous créatures, qu’entre le fils d’un peintre et le portrait de ce peintre….Pour Marie, Mère de Dieu, elle est entrée dans un degré suréminent de l’ordre surnaturel qui n’est communiqué à aucune autre créature et qui distingue Dieu par nature de Dieu par participation. Ce n’est pas pourtant, afin qu’elle devienne Dieu par nature, mais afin qu’elle soit la mère en la nature humaine de celui qui, dans l’essence divine, est Dieu par nature. L’honneur que les Anges et les hommes lui rendent nous fait connaître la gloire de sa condition. Cet honneur est inférieur à celui qu’ils doivent rendre à Dieu et supérieur aux hommages qu’ils accordent à toute autre personne moindre que Dieu ; nous apprenons donc de là que l’ordre qu’elle constitue à elle toute seule doit être entre celui de Dieu par nature et celui de Dieu par participation. Si donc Jésus est Dieu par nature, en sa personne divine, et si les saints et les anges sont des dieux par adoption en ce qu’ils participent à la nature de Dieu, il faut que Marie soit à elle seule, un Dieu par affinité, puisque les liens qui l’unissent à Dieu, en la rendant Mère de Dieu, touchent les confins même de la divinité. C’est ainsi que parle la théologie, appuyée sur la parole de l’archange (Lc 1 35 : Quod nascetur ex te sanctum, vocabitur Filium Dei) La grâce commune donne à Dieu des fils adoptifs, mais la grâce singulière de Marie la place dans des rapports d’affinité avec Dieu. La grâce commune peut admettre à ses épanchements une infinité de sujets. La grâce propre à la Mère de Dieu ne peut convenir à personne qu’à Marie. Et comme en la nature divine, il n’y a qu’un Dieu, et, en l’union hypostatique, une seule personne de Dieu, ainsi dans l’ordre de l’affinité avec Dieu il n’y a que Marie. Un seul Dieu remplit, et, s’il m’est permis de parler de Dieu en homme, épuise toute la capacité infinie, immense éternelle et toute puissante de l’essence divine. Une seule personne divine termine l’union des deux natures humaine et divine, et Marie occupe à elle seule la vaste étendue de l’ordre de l’affinité avec Dieu qui dépasse de beaucoup celle de la grâce commune au reste des hommes et aux anges. Voilà trois admirable plénitude : en la première, on adore un Dieu en la nature divine ; en la seconde, on honore d’un culte souverain une seule personne incréée en deux natures, en la troisième, on révère, dans un culte inférieur, (ndlr, le culte d’hyperdulie) la seule créature humaine qui soit avec Dieu en relation d’affinité ».

Ainsi montrons-nous en terme théologique et pas seulement moral que Marie est « le palais de Dieu étincelant de lumière »

Et qui donne la Vie. Aussi « nations rachetées, applaudissez la vie donnée par la Vierge ». « Vitam datam per Virginem, gentes redemptae, plaudite »

Vous remarquerez encore ce contraste entre  « la Vie » et la « Vierge ». C’est une Vierge qui donna la Vie en donnant par son fiat l’auteur de la Vie.

Une seule attitude s’impose, suite à cette vie donnée, c’est la louange de Marie, c’est la louange à son Fils, la Vie. C’est ce que veut dire notre auteur lorsqu’il conclut son hymne, son poème : « gentes redemptae, plaudite Vitam datam per Virginem». « Plaudite » ce verbe se retrouve très souvent dans le bréviaire romain et tout particulièrement le lundi à Laudes où le psaume 46 nous fait chanter : « Omns gentes, plaudite manibus, Jubilate Deo in voce exultatione. Quoniam Dominus excelsus, terribilis, Rex magnus super omnem terram….Jubillate Deo nostro, psallite, psallite Regi nostro, psallite. Quoniam Rex omnis terrae Deus, psallite sapienter…. » (Ps 46).

On ne peut pas dire en termes plus formels que Notre Dame, Notre Seigneur sont dignes, l’un et l’autre, de louange.

Jesu, tivi sit gloria Qui natus es de Virgine Cum Patre, et almo Spiritu in sempiterna saecula. Amen

Jésus, à vous soit la gloire qui êtes né de la Vierge, comme au Père et au saint esprit, dans les siècles éternels. Amen.

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