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Entraide et Tradition

Le Pape François et les Européennes

publié dans regards sur le monde le 6 mai 2019


Le pape dans la campagne des Européennes
Le jeudi 2 mai, en recevant les membres de l’Académie pontificale des sciences sociales, le Pape s’est lancé, ou
relancé, dans la campagne pour les Européennes. Et en faveur, bien entendu, de l’Union européenne qui devrait élargir toujours plus l’accueil des migrants.
Il a notamment déclaré que : « l’Etat national ne peut plus être considéré comme un absolu », s’inquiétant « des courants agressifs envers les étrangers».
Or, aujourd’hui, il n’y a plus de régime, sauf communiste, qui considère l’Etat comme un absolu, et ce n’est donc
pas en Europe, mais par un glissement spécieux, qu’il assimile ce culte de l’Etat aux « courants agressifs envers les
étrangers». Et ce pour disqualifier ceux qui, dans la compétition électorale, rappellent que la nation est un bien néces-
saire à l’épanouissement de la personne en la nourrissant de ses traditions séculaires, spirituelles, culturelles et politi-
ques. Il est donc légitime de la défendre contre non seulement les agressions extérieures mais aussi les infiltrations illégales de ceux qui veulent profiter des biens acquis par tout un peuple au fil des siècles de labeur, et de prières.
Le Pape François a appelé l’Europe «à ne pas perdre la conscience des bénéfices apportés par la construction euro-
péenne».
Quels bénéfices pour un chrétien ? De pouvoir payer dans la même monnaie dans n’importe quel pays alors que 80%
des Européens ne franchissent jamais les frontières de leur propre Etat ? De limiter les commissions de change pour les entreprises ? D’Erasmus, qui permet à un étudiant de poursuivre un cursusuniversitaire dans n’importe quel pays de l’Union ? Etc.
videmment, il y a les subventions que distribue Bruxelles avec le geste auguste du semeur mais cette manne
ne tombe pas du ciel,Bruxelles n’a pas d’argent. Les fonds dits structurels qu’elle possède sont constitués des dota-
tions des Etats membres qui, par ce biais, leur sont, en partie, restituées. Bien sûr, tout n’est pas à rejeter dans l’Union
européenne mais les bénéfices qu’évoque le Pape seraient advenus même sans l’existence de la lourde bureaucratie
bruxelloise ; et ses initiatives auraient été tempérées par l’intérêt des Etats qui auraient mis les limites nécessaires à l’im-périalisme des technocrates.
Le Pape, tel Jean-Baptiste, prêche dans le désert.
Les catholiques ne lui obéissent plus et se refusent à ouvrir sans limites les frontières de l’Europe. Alors que le Pape ne
voit que les prétendus bénéfices de l’Union européenne, ils en voient, eux, les inconvénients dans leur vie quotidienne.
En effet, que ce soit en Italie, en Pologne et même en Espagne, pays très catholiques, les populistes et les nationa-
listes que fustige le Pape ont le vent en poupequand ils ne sont pas déjà au pouvoir.
Même phénomène en France où, aux dernières élections présidentielles, les catholiques n’ont jamais été aussi
nombreux à voter pour Marine Le Pen. En d’autres temps, cela eut été considéré comme un grand malheur pour la
chrétienté que les catholiques désobéissent au Pape mais, si les fidèles estiment que le pasteur suprême les fourvoie en
prenant une mauvaise direction, il est de leur devoir de suivre leur conscience plutôt que les directives pontificales.
P.R
(Source Bulletin d’André Noël)

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