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25 août 1270 : Mort de saint Louis

publié dans regards sur le monde le 24 août 2020


Mort de Saint Louis devant Tunis

Le 25 mars 1267, jour de l’Annonciation, le roi Louis IX, futur Saint Louis, bien que déjà âgé de 52 ans et à l’apogée de son règne, annonce son intention de tenter une huitième croisade pour sauver ce qui pouvait l’être des États francs de Palestine après l’échec de la précédente.

Ses barons et amis se montrent cette fois très réticents à le suivre. Son plus proche ami, le sire de Joinville, sénéchal de Champagne, refuse même de le suivre, faisant valoir la nécessité de surveiller sa province. Instruit par l’expérience, le roi confie le gouvernement du royaume à ses conseillers plutôt qu’à son épouse, pour éviter à celle-ci les tourments qui ont atteint Blanche de Castille pendant l’expédition d’Égypte…

Le 16 mars 1270, prenant la route d’Aigues-Mortes, le roi quitte « la noble dame, Marguerite, sa femme ». Il ne la reverra plus.

Mort de Saint Louis devant Tunis (miniature du XVe siècle, BNF)

Improbable croisade

Le roi quitte Aigues-Mortes le 1er juillet 1270 avec 15 000 hommes et, curieusement, dirige son expédition vers Tunis dont il espère convertir l’émir. Peut-être y est-il incité par son frère Charles d’Anjou, devenu roi de Sicile en 1266 et dès lors soucieux de sécuriser les relations commerciales de ses sujets avec l’Afrique du Nord. C’est ainsi qu’il débarque à La Goulette, près de Tunis, le 18 juillet 1270 (au plus fort des chaleurs estivales !).

Ses espoirs de convertir l’émir sont immédiatement déçus. Dans l’attente des renforts promis par son frère Charles d’Anjou, il entreprend le siège de la ville. Mais une épidémie de typhus et de dysenterie ne tarde pas à frapper l’armée. Le roi lui-même est atteint de même que son plus jeune fils Jean-Tristan, qui va en mourir dès le 3 juillet, et son fils aîné Philippe, qui va heureusement y survivre.

Le roi lui-même meurt pieusement sur un lit de cendres le 25 août 1270, après avoir reçu les derniers sacrements. Se pose alors la question du rapatriement de la dépouille royale dans la nécropole royale de Saint-Denis, auprès de tous ses prédécesseurs. Il y va du prestige de la dynastie.

À défaut de savoir embaumer correctement la dépouille, l’entourage du feu roi se voit proposer par Charles d’Anjou de l’inhumer au plus vite à Monreale, dans son royaume de Sicile, de l’autre côté du détroit. Ainsi Charles espère-t-il légitimer sa fragile couronne. Finalement, le nouveau roi, Philippe III le Hardi (25 ans), décide de ramener malgré tout la dépouille de son père en France, à l’exception des entrailles qui seront conservées à Monreale.

La dépouille est ébouillantée et les chairs enlevées de façon à ne conserver que les os en vue du long voyage de retour, qui va durer pas moins de neuf mois. Quatre cercueils princiers accompagnent en France la dépouille royale : celui de Jean-Tristan, d’Isabelle, fille de Saint Louis, ainsi que d’Isabelle d’Aragon, épouse du nouveau roi Philippe III, et de Thibaut V, comte de Champagne et de Navarre.

Saint Louis est inhumé le 22 mai 1271 à Saint-Denis après que sa dépouille a été veillée une nuit à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Tout le long du parcours funèbre, des croix monumentales, les montjoies, signalent les lieux où la dépouille royale a fait étape.

Très vite se répand la rumeur de nombreux miracles autour du cercueil de Louis IX. Le pape Grégoire X, élu le 1er septembre 1271, s’en enquiert et engage aussitôt un procès en canonisation selon le droit canon le plus strict.

Le roi s’est préparé à la mort en rédigeant à l’intention de son fils et successeur Philippe de remarquables Enseignements : « Cher fils, s’il advient que tu deviennes roi, prends soin d’avoir des qualités quiappartiennent aux rois, c’est-à-dire que, quoi qu’il arrive, tu ne t’écartes pas de la justice. Et s’il advient qu’il y ait une querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence le pauvre contre le riche jusqu’à ce que tu saches la vérité, et,quand tu la connaîtras, fais justice. Et, s’il advient que tu aies querelle contre quelqu’un d’autre, soutiens la querelle de l’adversaire devant ton conseil… »

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