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Entraide et Tradition

En souvenir du docteur Dickès.

publié dans nouvelles de chrétienté le 7 septembre 2020


Le Docteur Jean-Pierre Dickès, décédé fin août, médecin et catholique, a été jusqu’au bout un militant infatigable du respect de la vie.
« Euge Serve bone et fidelis… Bravo bon et fidèle serviteur, parce que tu as été fidèle en de petites choses je t’en confierai de grandes. » C’est probablement par ces paroles de l’Ecriture que le Juste Juge a accueilli son fidèle serviteur Jean-Pierre Dickès. Il est allé rejoindre ses camarades de combat, les médecins respectueux de la vie, ses amis les docteurs Pacreau, Perrel, Dor, etc. Sa gouaille et son inaltérable bonne humeur vont certainement réjouir les anges.
Né en 1942, à Boulogne sur mer, d’une famille de médecins, Jean-Pierre Dickés s’est éteint le 28 août dernier. Il laisse le souvenir d’un homme bon et chaleureux, fidèle, enthousiaste et entreprenant. Sa forte et riche personnalité lui permit de mener les combats de fidélité, qu’il estimait nécessaires, sur plusieurs fronts. Catholique engagé, il publie en 1998, le témoignage, passionnant, de son année au séminaire d’Issy-les-Moulineaux en 1965-1966 : La blessure. En l’espace d’une année tout est emporté : la télévision remplace le chapelet et la cravate la soutane, la table à repasser supplante le maître-autel, un professeur fait l’apologie de la pilule contraceptive, etc. Jean-Pierre Dickès quitte le séminaire, blessé. Présenté comme une rébellion, le traditionalisme est d’abord, en fait, une blessure. De cette épreuve naîtra une indéfectible fidélité à Mgr Lefebvre et à son œuvre qui se concrétisera par une contribution régulière à Fideliter, la publication du district de France de la Fraternité Saint Pie X.
Mais Jean-Pierre Dickès fut d’abord un médecin, cofondateur de la clinique d’Opale, médecin accoucheur et médecin généraliste. En 1998 il prend la direction de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins qui publie les Cahiers Saint-Raphaël, publication de 110 pages traitant dans chaque numéro de l’actualité médicale et éclairant un sujet particulier : les addictions, le transhumanisme, l’adoption, la GPA, etc. En parallèle il écrit plusieurs ouvrages qui font référence pour ceux qui s’intéressent aux réponses que le bon sens et l’enseignement de l’Eglise apportent aux défis posés par l’extension des possibilités de la médecine : L’homme artificiel, L’ultime transgression : refaçonner l’homme, La fin de l’espèce humaine. En 2007 il prend l’initiative d’une mission médicale et apostolique, devenue permanente, aux Philippines : Rosa Mystica. Homme libre, Jean-Pierre Dickès était très attaché à la liberté et à la responsabilité du médecin, contre la dictature sanitaire des Diafoirus de tout poil qui hantent le ministère de la Santé. Il animait ainsi, avec verve, en compagnie de son complice le docteur Luc Perrel, un libre-journal, toujours très animé, sur radio-courtoisie le dimanche matin. L’émission était généralement suivie d’un sympathique déjeuner accompagné de force libations. Militant infatigable du respect de la vie Jean-Pierre Dickès était aussi un participant régulier de la Marche pour la Vie que nous organisions au mois d’octobre et qui s’achevait par un salut du Saint-Sacrement à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
À l’heure de l’homme-nomade Jean-Pierre Dickès était surtout un homme passionnément attaché à son boulonnais natal. Président de la société académique du boulonnais il a ainsi publié une grammaire et un dictionnaire des picards de la côte ainsi qu’une biographie : Sainte Ide de Boulogne, la mère de Godefroy de Bouillon.
Enfin, comme souvent, comme toujours, rien de tout cela n’aurait été possible sans l’admirable dévouement de son épouse Bernadette, infirmière et sage-femme, conseillère éditoriale, collaboratrice des Cahiers Saint Raphaël, accompagnatrice et chauffeur lors des déplacements de son mari, infatigable globe-trotter et conférencier truculent lorsqu’il s’agissait de porter la bonne parole aux quatre coins de France ou de la planète.
Alors que notre pays s’enfonce chaque jour plus dans la marchandisation du vivant et la banalisation du crime de l’avortement nous ne doutons pas que du haut du ciel, où il est allé rejoindre son fils Damien, Jean-Pierre Dickès continuera de veiller sur nos combats.
Jean-Pierre Maugendre

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