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Entraide et Tradition

Au sujet du livre de Mgr Schneider: Christus vincit

publié dans nouvelles de chrétienté le 1 octobre 2020


Renaissance Catholique

Entretien avec Jeanne Smits, traductrice de Christus Vincit

– Sur quoi portent ces entretiens de Mgr Schneider avec Diane Montagna ?
– Christus Vincit est le portrait exhaustif d’un fidèle successeur des apôtres : un portrait véritablement autobiographique, où Antonius Schneider, né sous la persécution communiste et soviétique, raconte son itinéraire humain et personnel. Jeune, il a vécu le choc de la confrontation avec l’Occident en proie à une forme de déchristianisation très particulière : le renvoi aux périphéries de Notre Seigneur Jésus-Christ, remplacé par « l’homme au centre » que l’on retrouve aussi bien dans la société sécularisée que dans cette partie de l’Eglise qui a tourné le dos à la doctrine, à sa liturgie centrée sur le Christ, à son souci de la rédemption des âmes en vue du salut éternel. Il en découle un itinéraire intellectuel et spirituel dont Mgr Schneider décrit l’aboutissement avec l’autorité de celui qui enseigne.
– Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en vous familiarisant ainsi avec la pensée de Mgr Schneider ?
– Sa sérénité et sa jeunesse ! Mgr Schneider a beau parler avec l’expérience de l’âge, il apparaît comme un jeune homme aux cheveux blancs, curieux d’analyser et de faire connaître les erreurs – franc-maçonnerie, communisme, modernisme, l’emprise de l’islam, l’absolutisation de la liberté religieuse… – qu’il faut combattre pour contribuer à remettre l’Eglise à l’endroit. Avec l’intrépidité et peut-être la naïveté de celui qui parle sans le moindre souci du qu’en dira-t-on. Ainsi développe-t-il de manière très intéressante et nuancée à la fois les biens et les limites de la vertu de religion naturelle. Sa sérénité lui vient clairement de ce qu’il compte sur Notre Seigneur – Christus vincit ! – pour vaincre toutes ces erreurs.
J’ai été aussi frappée par son humilité lorsqu’il avoue qu’il évitait volontairement de lire certaines critiques du modernisme dans l’Eglise – celles de la Fraternité Saint Pie X notamment – alors qu’il était adolescent, jeune adulte, jeune prêtre. Mgr Schneider reconnaît que c’était pour se garder d’être ébranlé, par fidélité à la hiérarchie catholique. Aujourd’hui, il plaide en quelque sorte pour le bénéfice d’inventaire.
En tant que traductrice, je ne le suis évidemment pas dans chacune de ses affirmations, mais je me suis efforcée de les restituer le plus exactement possible, y compris dans le style plutôt oral. La journaliste Diane Montagna a choisi une approche thématique, où elle approfondit les questions – et Mgr Schneider n’en esquive aucune.
Il apporte également des éclairages originaux : j’ai été sensible à sa lecture du troisième secret de Fatima, et encore à sa vision de la dévotion aux saints anges, nos « co-combattants » indispensables dans la bataille surnaturelle qui se livre aujourd’hui.
– Qu’apportent ces entretiens au milieu du flot des documents épiscopaux qui paraissent chaque jour ?
Eh bien, la réponse est précisément dans le livre ! Mgr Schneider dénonce à plusieurs reprises la réunionite aiguë qui a cours dans l’Eglise avec ses commissions, ses comités, ses synodes que l’on organise à grands frais pour donner lieu à des documents-fleuves que nul ne lira jamais.
Ses propos apportent des réponses fortes sans être trop succinctes, un langage clair, un message d’espérance centré sur la réalité et la force de la présence de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Surtout, elles reconnaissent la gravité des problèmes qui se posent aujourd’hui, avec les ambiguïtés et les erreurs qui se sont introduites jusque dans le concile Vatican II et dans d’autres documents émanant de la hiérarchie, y compris dans ceux signés du pape François. Celui-ci ne fait pas l’objet d’attaques directes dans le livre mais on comprend bien que Mgr Schneider appelle de ses vœux une restauration.
– Quelle figure spirituelle d’évêque transparaît de ces entretiens ?
– J’aurais envie de vous renvoyer vers saint Athanase, saint patron reçu au moment de son entrée en religion. Mgr Schneider semble l’avoir accepté dans toutes ses dimensions, y compris celle de devoir être seul, ou presque, à lutter contre certaines erreurs, et il a creusé son histoire. En cela il apparaît principalement comme un homme de Dieu, chose pas si fréquente aujourd’hui dans le corps épiscopal. En ces temps de désarroi il comble certainement un vide chez de nombreux catholiques du rang. Chose curieuse, il dresse le portrait du pape qu’il faudrait à l’Eglise en détaillant les mesures à prendre et les priorités à respecter – comme celle de la nomination d’évêques selon des critères bien précis, la sûreté doctrinale en tête. Un vrai programme.
– À qui, selon vous, s’adresse ce livre ?
– D’abord à moi ! Je veux dire par là que j’ai été profondément touchée par les propos de Mgr Schneider, et ce d’autant plus que je les ai analysés et restitués ligne à ligne. Et si je l’ai été, il me semble que tous le seront, qui se désolent de la situation actuelle et cherchent comment tout restaurer dans le Christ. Identifier et nommer le mal ; rechercher et demander la grâce d’une conversion personnelle ; s’appuyer sur la vérité ; avoir confiance en le Christ victorieux. Cela nous concerne tous.

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