Jésus-Christ Sauveur. le péché originel
publié dans couvent saint-paul le 13 février 2021
2021
Dimanche de la Quinquagésime.
Jésus-Christ, notre Sauveur
Le péché originel
Dimanche dernier, MBCF, je vous ai rappelé l’enseignement de l’Eglise sur la personne adorable du Christ Seigneur. Je me suis posé la question : Qui est donc ce Christ que vous voulez aimer ?
Je vous ai répondu : Il est « Notre Sauveur ». Il est venu opérer notre salut. C’est le grand mystère de notre sainte religion. « Le Sauveur », c’est la première affirmation qui fut dite sur lui lors de son apparition au milieu des hommes. Je me permettais de vous rappeler l’affirmation de l’ange alertant les bergers de la naissance de l’enfant de la crèche : « Ne craignez point, car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie : il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur ».
« Un Sauveur vous est né ». Voilà une première affirmation, concernant le Christ Seigneur. Il est le Sauveur, notre Sauveur qui vient opérer le salut du genre humain.
Je vous ai rappelé aussi que ce salut est « la volonté éternelle de Dieu, antérieur même à la constitution du monde », qu’il dépend, en conséquence, du « bon plaisir de Dieu » et nullement de nos mérites – nous en avons fort peu, il est vrai – qu’il a été « révélé de nos jours par l’Esprit Saint aux saints Apôtres et aux saints prophètes de Dieu » (Eph 3 5), qu’il est donc par sa nature même, inconnaissable aux hommes aussi longtemps qu’il n’est pas révélé.
Je me permettais aussi de vous rappeler que l’objet de ce mystère, c’est la Vie Eternelle qui commence dès ici-bas par la connaissance de la vérité et qui est comme une récompense de l’amour que l’on a pour Dieu. L’objet de ce mystère, c’est le bonheur du ciel et ce qu’il faut faire et croire pour l’obtenir. Essentiellement c’est de croire au Christ Jésus. C’est Lui qui m’ouvre le ciel. Il est donc ainsi pour moi, je vous le disais, « l’espérance de la gloire ». Le Christ est celui donc qui réalise, qui exécute le dessein de salut voulu par Dieu. Dès lors pour connaître ce salut, il faut donc être uni au Christ par la foi et le baptême. Il faut donc « réunir tout son être en Jésus-Christ ». L’Evangile auquel vous croyez c’est finalement « l’Evangile de notre Salut ».
« L’Evangile du Salut » dites-vous ! Mais pourquoi parler de « Salut ». Faut-il donc être sauvé ? Et de quoi être sauvé?
Tel sera l’objet du discours de ce dimanche. Etre sauvé du péché originel. Voilà ! Dieu avait créé l’homme, Adam et Eve, dans un état très heureux, dans le paradis terrestre, ornant son âme de toutes les vertus tant naturelles que surnaturelles, lui donnant les dons appelés «supra-naturels » qui sont l’immortalité, les dons de science et l’incorruptibilité et la domination de la volonté sur l’appétit sensitif. Mais Il avait donné ce précepte : « Tu peux manger de tous les fruits du jardin, mais ne touche pas à l’arbre de la science du bien et du mal ; car le jour où tu mangeras de son fruit tu mourras de mort ». Tel est l’enseignement de la Gen 2 16 17. Mais ayant transgressé ce précepte, ils tombèrent aussitôt dans cet affreux malheur : ils perdirent la sainteté et la justice dans lesquelles ils avairnt été créé, et ils devinrent sujet à une foule de maux que le Saint Concile de Trente a énumérés tout au long.
C’est le chapitre Ier de la 5ème session de ce Concile. Ecoutez : « Si quelqu’un ne confesse pas qu’Adam le premier homme, ayant transgressé le commandement de Dieu dans le Paradis, perdit immédiatement l’état de sainteté et de justice, dans lequel il avait été établi ; et par ce péché de désobéissance, et cette prévarication, a encouru la colère et l’indignation de Dieu, et en conséquence la mort, dont Dieu l’avait auparavant menacé (Gen. 2. 17.), et avec la mort, la captivité sous la puissance du Diable, qui depuis a eu l’empire de la mort (Heb 2. 14.) ; et que par cette offense et cette prévarication, Adam tout entier dans son le corps et dans son âme, a été changé en un pire état : qu’il soit anathême ».
D’autre part il ne faut pas oublier, non plus, que ce péché, son châtiment s’est étendu à toute leur postérité.
C’est l’objet du 2ème chapitre de la même session : « Si quelqu’un soutient que la prévarication d’Adam n’a été préjudiciable qu’à lui seul, et non pas à sa postérité ; et que ce n’a été que pour lui, et non pas aussi pour nous, qu’il a perdu la justice et la sainteté qu’il avait reçues, et dont il est déchu ; Ou qu’étant souillé personnellement par le péché de désobéissance, il n’a communiqué et transmis à tout le genre humain, que la mort et les peines du corps, et non pas le péché qui est la mort de l’Ame : Qu’il soit anathême ; puis que c’est contredire à l’Apôtre, qui dit que le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché ; et qu’ainsi la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché dans un seul. (Rom 5. 12.) »
C’est pourquoi, MBCF, l’homme étant tombé de si haut, rien ne pouvait le relever et le remettre dans son premier état, ni les forces des hommes, ni celles des Anges. A ses malheurs, à sa ruine, il ne restait de remède que le Fils de Dieu Lui-même, avec sa Puissance infinie. Seul Il pouvait, en se revêtant de l’infirmité de notre chair, détruire la malice infinie du péché, et nous réconcilier avec Dieu dans son sang, en réalisant à la perfection la volonté de son Père. La Passion du Christ fut le plus bel acte d’obéissance qui racheta la désobéissance d’Adam et d’Eve. .
Voilà de quoi NSJC nous a sauvé en sa Passion. Il nous a racheté du péché originel et de ses conséquences terribles. Voilà ce qu’est le salut : un mystère de Rédemption. Nous redonner l’amitié de Dieu.
Or la foi en ce mystère de la Rédemption a toujours été si nécessaire aux hommes pour les soutenir dans l’espérance et les conduire au salut, que Dieu a voulu le révéler dès le commencement.
Au moment même de la condamnation générale qui suivit de si près le péché, Il fit briller l’espérance de la Rédemption dans les paroles dont Il se servit pour prédire au démon sa propre ruine, par la délivrance même de l’homme: « Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta race et la sienne. Elle te brisera la tête, et toi tu chercheras à la blesser au talon ». (Gen 3 15) Et toute la Tradition voit en cette femme, Notre Dame, la Vierge Marie, la Mère de Dieu, ET parce qu’elle est Mère du Rédempteur, elle aussi en subordination à son Fils, Sauveur, co rédemptrice. . Et c’est pourquoi notre dévotion à ND ne sera jamais assez grande. « De Maria, nunquam satis ».
Souvent, dans la suite, Dieu confirma cette promesse, avec Abraham, avec Jacob….Et tous les prophètes rappelèrent la salut à venir
Ce salut annoncé, c’est toute l’Histoire Sainte.
Mais c’est surtou l’objet du Nouveau Testament, dans l’Evangile. Vous aimerez lire l’Evangile. Vous trouverez les paroles de Jésus, les paroles de vie, de la vie éternelle. Celles-ci par exemple, étonnantes : « Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie, puisque vous lui avez donné autorité sur toute chair, afin que, à tous ceux que vous lui avez donnés, il donne la vie éternelle. Or la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul Dieu véritable, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ…J’ai manifesté votre nom aux hommes que vous m’avez donnés du milieu du monde. Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés : ils ont gardé votre parole. Ils savent à présent que tout ce que vous m’avez donné vient de vous ; car les paroles que vous m’avez données, je les leur ai données ; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de vous, et ils ont cru que c’est vous qui m’avez envoyé » (Jn 172-5). Et c’est pourquoi saint Jean a pu écrire aussi: « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (JN 3 15). C’est ce Fils unique du Père qui réalisa par sa Passion le salut qui est universel « quoad Deum », mais malheureusement limité « quoad nos ». Car pour le posséder, ce salut, il faut avoir la foi en ce Christ Seigneur. Qui possède ce Christ, ce Mystère, possède tout, la clef de la vie. Et la joie.