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Entraide et Tradition

Noël Messe de Minuit Jésus sauveur

publié dans couvent saint-paul le 24 décembre 2020


 

2020

Noël

Prédication pour la messe de minuit

Jésus,  Sauveur

 

MBCF, méditons les paroles de l’ange aux bergers : « …et l’ange leur dit :  «  Ne craignez point, car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie : il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Et voici ce qui vous en sera le signe : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche.  Tout à coup se joignit à l’ange une troupe de la milice céleste, louant Dieu et disant : «  Gloire, dans les hauteurs, à Dieu ! Et, sur terre, paix aux hommes de bonne volonté ! ».

Par ses paroles, MBCF, l’ange donne le motif de l’Incarnation : « un Sauveur vous est né qui est le Christ Seigneur ». Cette raison est la grande révélation de l’Evangile. C’est la bonne nouvelle de la Nuit de Noël. Et cette bonne nouvelle du salut apportée par le Christ Seigneur est, sera, doit être, bien évidemment, la raison de la joie du peuple : « Je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie : Il vous est né aujourd’hui un Sauveur »

Toujours, dans tous les écrits évangéliques, MBCF, l’Incarnation est liée au salut. Le Christ Seigneur est venu nous apporter le salut. C’est l’affirmation de l’ange.

Et qui pourrait oser affirmer n’avoir pas besoin du salut de Dieu …Il faudrait être saisi par la perversité de ce monde moderne pour l’oser l’affirmer. Le monde moderne n’éprouve en effet aucune nécessité du salut parce qu’il ne sait pas pécheur. Ca ne lui dit rien ! Il ne sait plus ce qu’est le péché parce qu’il ne sait plus ce qu’est Dieu et sa perfection. « Aversio a Deo, Conversio ad creaturas ». Et c’est pourquoi n’ayant aucun sens du péché, il n’éprouve aucune nécessité d’un Sauveur. Et c’est pourquoi il traîne sa vie sans espérance, sans désir du ciel, sans amour de Dieu, sans reconnaissance et sans joie. Il vit seulement la fête, il profite des fêtes chrétiennes pour se divertir un peu mais dans la tristesse et demain dans la casse….Quand on pense qu’il faut des milliers d’hommes d’armes pour garder l’ordre dans la cité…On peut mesurer le déclin d’une société…

Mais nous nous le savons. Le péché existe. Le péché originel, les péchés personnels. Pour nous en libérer, le Christ Seigneur est venu en cette Nuit.

Déjà dans l’Ancien Testament, le Seigneur lie la venue du Messie à la Rédemption. La première promesse de l’Incarnation, faite aussitôt après la chute, prédit un Sauveur qui doit briser la tête du serpent. C’est affirmé dans la Genèse au chapitre 3, verset 15. Vous en connaissez le texte. Les prophètes entrevoient un Messie qui se substitue à nous pour expier. Et c’est pourquoi ils nous le présente – c’est Isaïe – comme un Messie brisé, broyé à cause de nos iniquités. C’est le fameux texte d’Isaïe sur le « serviteur souffrant ». Il mettra fin ainsi au péché, détruira le mal et amènera le règne de la justice éternelle. C’est Daniel qui l’annonce.
Mais le Nouveau Testament est plus explicite encore.
L’ange de l’Annonciation annonce à Marie l’Incarnation et annonce en même temps que le Christ vient comme Sauveur et qu’il faudra l’appeler Jésus : « Voici que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus ». Quand Joseph est dans le trouble, le céleste messager lui révèle que le Fils de Marie est l’œuvre du Saint Esprit, que son nom doit être Jésus parce qu’il sauvera les hommes de leurs péchés : « Joseph, son mari, qui était juste et ne voulait pas la diffamer, se proposa de la répudier secrètement. Comme il était dans cette pensée, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe, et lui dit : «  Joseph, fils de David, ne craint point de prendre chez toi Marie ton épouse, car ce qui est conçu en elle est du Saint-Esprit. Et elle enfantera un fils, et tu lui donneras pour nom Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. » Voilà qui est clair ! Après la naissance de Jésus, souvenez-vous des paroles de l’ange aux bergers : « Il vous est né aujourd’hui un Sauveur, le Christ Seigneur, dans la cité de David ». Plus tard, Saint Jean Baptiste saluera Jésus comme l’Agneau victime qui efface le péché du monde : « Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: « Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde ». Et voici pourquoi notre Saint Jean Baptiste de notre vitrail restauré, est représenté avec un Agneau et la Croix, instrument du Salu. Jésus, lui-même, dans toute sa vie publique et ses prédications, se donne comme le médecin qui vient guérir l’humanité malade. Ainsi quand les pharisiens se scandalisent de voir NSJC assister chez Lévi à un grand dîner de publicains et de gens très douteux pour  les scribes, Notre Seigneur leur explique, en ces termes, la raison de sa Mission : « Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais ceux qui sont malades. Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs, afin qu’ils fassent pénitence » (Lc 5 31-32) C’est la même déclaration très nette quand il répond à Zachée : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19 10). C’est aussi l’affirmation de saint Paul à Timothée : « C’est donc une parole certaine et entièrement digne d’adhésion, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier » (1 Tm 1 15) Et il répète ce même enseignement lorsqu’il s’adresse aux Galates : « Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, né sous la Loi, afin qu’il rachetât ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l’adoption ».
Et saint Jean confirme en son évangile même doctrine : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3 15).

Et les pères de l’Eglise – la Tradition – parlent tous dans le même sens que les Ecritures. Saint Irénée affirme que « si la chair n’avait pas eu besoin d’être sauvée, jamais le Verbe de Dieu ne se serait fait chair » (Adv. Haer. 1. 5, 14).
Saint Augustin dit encore : « Le Christ n’avait aucune raison de venir, sinon pour sauver les pécheurs : pas de maladie, pas de blessures, pas non plus besoin de remède » et ailleurs, il écrit : « Si n’aimait pas vraiment les pécheurs, il ne descendrait pas du ciel sur terre ». On ne peut lier en termes plus formels l’Incarnation d’avec la délivrance de nos péchés. NSJC n’est pas venu pour un autre motif que celui de vivifier, de sauver, de délivrer, de racheter les hommes.

C’est pourquoi, MBCF, en cette Nuit de Noël, il nous faut lever la tête et savourer la paix de Seigneur. C’est ce que nous récitions lors des premiers vêpres de la fête : « Levez la tête : voici qu’approche votre rédemption ».

Et c’est pourquoi Saint Léon le Grand, pape, dans une des  lectures de Matines, nous appelle à la joie: « Notre Sauveur est né aujourd’hui : réjouissons-nous. Il ne peut y avoir de tristesse au jour où naît la vie, qui dissipant la crainte de la mort, répand en nos âmes la joie, par la promesse de l’éternité. Il n’y a personne qui n’est sa part de cette allégresse. Tous ont un même motif de se réjouir car notre Seigneur, destructeur du péché et de la mort, nous trouvant tous assujettis au péché, est venu pour nous affranchir tous. Qu’il trésaille celui qui est saint, car la palme approche pour lui. Que le pécheur se réjouisse : voici qu’on l’invite au pardon. Que le Gentil prenne courage : car il est convié à la vie. En effet, le Fils de Dieu dans la plénitude des temps fixés par les impénétrables profondeurs du conseil divin, a pris la nature humaine, pour la réconcilier avec son auteur, afin que l’inventeur de la mort, le diable, fut vaincu par où il avait triomphé ». Amen.

 

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