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Entraide et Tradition

Le Temps de la Passion. méditation de l’hymne des Vêpres: Vexilla Regis Prodeunt

publié dans couvent saint-paul le 31 mars 2021


Le temps de la Passion

Hymne des Vêpres

Vexilla Regis prodeunt

 

« Vexilla Regis prodeunt Fulget Crucis mysterium, qua vita mortem protulit et morte vita protulit » « Les étendards du Roi s’avancent. Il resplendit, le mystère de la Croix sur laquelle la vie a supporté la mort et, par la mort a produit la vie »

Voilà encore une magnifique hymne du temps de la Passion. Là aussi, le mystère de la Passion du Christ est merveilleusement expliqué. Ce mystère, de fait, est  essentiellement un mystère de Vie, de Régénération. Le Christ, principe de Vie – « je suis la Voix, la Vérité et la Vie » – sur la Croix a supporté la mort « et par la mort a produit la Vie » « «  et morte vita protulit ». C’est cela exactement le mystère de la Rédemption : un mystère de Vie. Je vais l’expliquer.

Mais avant de parler de ce mystère, l’auteur le présente d’une manière solennelle, flamboyante: « Vexilla Regis prodeunt » « les étendards du Roi s’avancent ». « Prodeunt » de « prodo ». Ici on traduit « s’avancent ». C’est bien ainsi dans la réalité. Les étendards, en tête d’une troupe, s’avancent toujours au milieu de la foule enthousiaste. Mais, plus que cela, les étendards portent un témoignage, sont un enseignement, disent la raison de cette cohorte. Ils galvanisent la foule ou la troupe. L’étendard est surtout une « protestation de foi », fait par le chef, l’homme de guerre, le responsable.  C’est du reste, le sens précis du verbe, « prodeunt ». Prodo veut dire en effet « faire connaître, révéler,  dévoiler un secret, proclamer ». Je serais plutôt attirer vers cette signification : les étendards du Roi  annoncent une doctrine, un idéal,  le proclame, le manifeste tout en avançant, il est vrai, dans la foule ou sur le terrain de combat. .

Je pense à l’étendard de Jeanne d’Arc qui annonçait sa mission et montrer les principes qui l’animait dans sa chevauché vers Reims pour faire sacrer le Dauphin. C’était une longue flamme de tissu blanc semé de fleurs de lis, la fleur de la Vierge Marie, la fleur des rois. D’un côté on voyait représenté Notre Seigneur Jésus-Christ en gloire tenant le monde, ou, selon certains, assis au-dessus du monde, ce qui symbolisait la  Royauté du Christ sur le monde. Raison essentielle pour laquelle elle voulait absolument faire sacré le Dauphin à Reims. Manifestation de ce principe politique de première importance : « Tout pouvoir vient de Dieu » « Omnis potestas a Deo ». C’était là une politique affirmée. De chaque côté du Christ, deux anges en adoration tenant chacun un lis à la main. C’est ainsi qu’il est adoré dans la cour céleste. C’est cette adoration que nous devons imiter sur la terre.  Et sur le milieu de l’étendard était écrit Jhésus Maria. C’est bien ces deux noms qui furent l’idéal proclamé de Jeanne. Sur son buché de Rouen ne cria-t-elle pas asphyxiée, « Jésus, Jésus, Jésus ». Au revers de l’étendard, était peinte une annonciation,  la Vierge Marie devant laquelle un ange s’inclinait en prononçant les mots « Ave Maria ».

Cet étendard était toute une profession de foi. Un vrai Credo confessé. Annoncé.

C’est ainsi qu’il faut comprendre la première strophe : « Les étendards du Roi s’avancent » : « Vexila Regis prodeunt ». Notre auteur ne veut pas seulement exprimer un mouvement local, une progression mais plutôt une « profession de foi ». Un Credo professé précisément sur le mystère de la Rédemption. Fort de cette explication, je traduirai plutôt : les étendards du Roi annoncent, rayonnent. Quoi ? Précisément  la royauté du Christ. Sur la Croix du Christ fut, de fait, inscrite, la raison de sa condamnation : « Jésus le roi des Juifs ». Rex judeorum ». C’est ainsi qu’il répondit à Pilate : « es-tu le Roi des Juifs ? » Tu l’as dit », répondit Jésus.  Il est non seulement le Roi des Juifs mais le Roi de l’univers et précisément par sa Croix. Il règne par sa Croix. C’est ce que notre auteur confessera quelques strophes  plus bas « Regnavit a ligno Deus » « Dieu règnera par le bois ».Cette croix du Christ, sous ce rapport,  est vraiment un étendard, comme je l’ai dit de celui de Jeanne d’Arc, une profession de foi.

Ce sens me parait d’autant plus manifeste que la strophe suivante commence par le verbe « Fulget » qui est un verbe de lumière. Il se traduit par : « faire des éclairs, luire, éclairer, briller » : « il resplendit le mystère de la Croix » « Fulget Crucis mysterium ».   Oui ! Les étendards du Roi, au milieu de la foule où ils avancent  font resplendir le mystère de la Croix, confessent le mystère de la Croix, tout comme l’étendard de Jeanne confessait  sa mission totalement surnaturelle tout en s’avançant au milieu du peuple. ..

Ceci  étant dit, notre auteur sans plus attendre nous dit que ce mystère de la Rédemption est tout centré sur la Croix. Le mystère de la Rédemption est le mystère de la Croix. La Croix en est la lumière, le principe : « Fulget Crucis mysterium ». Et quel est ce mystère ?  C’est celui de la mort donnant la vie parce que acceptée, portée  jusqu’à la fin, par le Verbe de Vie, principe de Vie. Saint Pierre le confessera : « il n’y a pas d’autre nom sous le ciel que le nom de Jésus par lequel nous puissions être sauvé ».  Jésus a supporté la mort pour donner la vie : «  Crucis mysterium qua vita mortem pertulit et mortem vitam protulit ». « La croix sur laquelle la vie (Le Christ) a supporté la mort et par la mort a produit la vie »

Arrêtons-nous quelques instants sur le verbe « pertulit » de « perferre ». Ce verbe exprime parfaitement la douloureux intense des souffrances du Christ. Il a porté ses souffrance jusqu’au bout. « Jusqu’à la mort ». Usque ad finem. « Mon âme est triste jusqu’à la mort ».  Avec une vraie  constance dans la souffrance, c’est le sens de ce verbe. Il veut dire en effet  porter jusqu’au bout ; conduire jusqu’au but, souffrir, endurer supporter avec courage. Ce fut bien le cas de Notre Seigneur en sa Passion. Il a été jusqu’au bout du sacrifice.  Son « consummatum est » l’exprime parfaitement.

« et par la mort a  produit la vie ». « Protulit » de proferre. C’est bien traduit.  Dire cela c’est faire une claire référence à saint Jean qui dit  que le Christ est pour nous « la voie, la vérité et la vie », « vita, veritas et vita ( Jn 5 6). Ainsi le Christ est pour nous, non seulement un docteur et un maître, non seulement  un idéal qui indique le chemin par son enseignement,  mais le Seigneur est la vie. Il  nous infuse intérieurement la vraie vie, la vie divine, en nous appliquant ses propres mérites.  Et saint Paul insiste dans le même sens : « La grâce de Dieu c’est la vie éternelle par Jésus-Christ Notre Seigneur » (Rm 7 25) Ainsi de même que le premier homme a causé notre mort en nous faisant hériter du péché originel, le nouvel Adam nous rend la vie en nous restituant la grâce qui répare et ressuscite. Et même il faut dire que  les mérites du Rédempteur apportent aux hommes plus de biens que le péché d’Adam ne leur en a fait perdre. (Rm 5)  Tous les biens du salut, la vie éternelle, la grâce sanctifiante…sont, dans la pensée de Saint Paul, la conquête du sang Rédempteur. Alors  saint Paul s’exprime avec enthousiasme : « Béni Dieu qui nous a comblés de toutes les bénédictions spirituelles et célestes par le Christ Jésus ». ( Eph 1 3) «  par le Christ Jésus »i.e.  en vertu des mérites de Jésus-Christ. Toute vie nous vient par les mérites et les satisfactions de NSJC. Il a détruit la mort et nous a renouvelé à son image, nous redonnant la vie.  En triomphant de la mort, il nous rétablit avec Lui dans la vie immortelle. Voilà le sens exact de « l’étendard du Christ », de l étendard du Roi », voilà la raison de sa Croix : le Christ cloué dessus. La Croix ne serait rien sans le Christ cloué sur la Croix.

Saint Basile dit clairement : Pour nous le Verbe s’est fait mortel afin de nous délivrer de notre mortalité et de nous rendre participants de la vie céleste (Epit 7 5)

Alors on comprend que l’Eglise au Concile de Trente lance l’anathème à qui dirait que le péché originel peut être effacé autrement que par les mérites de l’Unique Médiateur, NSJC (Con Trente : sess 6 cap 3). Les hommes ne peuvent être justifiés à moins de renaître dans le Christ et cette renaissance consiste en ce que la grâce leur est appliqué par les mérite de sa Passion. (Con de Trente Sess 6 cap 3). La cause méritoire de la justification, dit le Concile de Trente, c’est le Fils unique de Dieu, NSJC, qui, par sa très sainte Passion sur l’arbre de la Croix nous a mérité le salut, la Vie éternelle (Ib Sess 6 cap 7) Anathème à qui dirait que l’homme peut mériter sans la justice en vertu de laquelle le Christ a mérité que nous soyons justifiés.  (Session 7 cap 19)

Mais en quoi la mort du Christ a-t-elle pu donner la Vie. C’est le grand mystère du sacrifice du Christ. Le Christ, par sa mort, a expié les péchés du monde et nous a mérité la grâce sanctifiante.  « Il a produit la vie » en ce sens qu’il a restauré le genre humain. Il l’a réintégré dans sa condition première, lui a restitué la grâce et les autres biens gratuits qu’il avait reçus par bonté de Dieu, dans l’âge d’or de son innocence.  Le Christ en sa Passion a mérité que le péché nous soit entièrement remis. En effet il a apaisé Dieu, son Père, nous l’a rendu favorable, clément, par son sacrifice parfait, il lui a offert une réparation égale à l’offense par une satisfaction d’une valeur infinie. Il fallait cette réparation du Christ, Homme-Dieu, eu égard à l’infinie malice du péché originel puisque le péché se dresse contre Dieu et son infinie perfection. Injuria est in injuriato. L’injure se mesure à l’infinité de la personne offensée. Dieu est infini dans son essence. Le péché est donc infini en malice. Et l’acte du  Christ dans son sacrifice a satisfait parfaitement au Père par une obéissance absolue, en raison de sa perfection personnelle. C’est là que vaut l’adage : Honor est in honorante. En ce sens, il n’y avait qu’un Homme-Dieu qui puisse restaurer l’humanité dans l’état de sainteté et de justice. C’est pourquoi il faut dire avec notre auteur de l’hymne : toute grâce, toute vie, tout bien sacramentel nous viennent de la Passion du Christ seul, cause principale de la grâce à raison de sa divinité.  Autrement dit notre restauration dans nos privilèges surnaturels se fait par le mérite de Jésus-Christ.

Ainsi en nous ayant mérité la grâce sanctifiante, il nous a mérités aussi la gloire ; puisque la grâce est donnée en vue de la gloire, de la gloire éternelle. Ainsi la gloire est pour nous le prix du sang de Jésus-Christ et de ses mérites en sa Passion.  Et nous donnant la gloire, il nous donne la Vie, la Vie éternelle. Ainsi la Rédemption du Christ est une délivrance complète du péché et donc de la mort : « stipendia piccati mort » « le salaire du pêché c’est la mort ». . Et c’est dans la gloire que nous retrouverons une science sans lacune, une impeccabilité complète, une impassibilité et une immortalité glorieuses.  Ainsi lorsque le Christ reviendra en Gloire nous apparaitrons avec lui dans la gloire indéfectible (Col 3 4) ; Voilà la Vraie Vie, acquise par la mort du Christ et ses mérites.

Tout cela nous est offert par les mérites infinis du Christ ; il est notre seul Rédempteur. La victoire est acquise. Il nous suffit de nous l’approprier. On comprend les phrases de l’offrande  de la saint Messe: «  mirabilius reformasti ».

Voilà le mystère de la Rédemption, un mystère de Vie, de vie éternelle : « mystère de la Croix sur laquelle la vie a supporté la mort et par la mort, a produit la vie ».  

« Quae, vulnerata lanceae Mucrone diro, criminum Ut nos lavaret sordibus, Manavit unda et sanguine » « Blessure de la lance au cruel aiguillon ! L’eau et le sang en ont jailli pour nous laver de nos souillures »

Cette strophe fait allusion à un fait historique qui se déroula lors de la Passion du Christ. On se souvient du récit de saint Jean : « Or, comme c’était la Préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, — car le jour de ce sabbat était très solennel, — les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés et qu’on les détachât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi, vous croyiez. Car ces choses sont arrivées afin que l’Écriture fut accomplie :  » Aucun de ses os ne sera rompu. Et il est encore écrit ailleurs :  » Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé.  » (Jn 19 31 37).

Notre auteur manifeste sa sensibilité lorsqu’il dit que cette lance a « un aiguillon cruel » « mucrone diro »  Mucro, mucronis : pointe ; épée. Mais cette pointe  est « Dirus » ce mot veut dire « effrayant, affreux, farouche, cruel ». C’est bien vouloir donner des sentiments à cette lance qui transperça le cœur de Jésus en croix.  Cœur transpercé d’où, nous dit Saint Jean, il sortit, il vit sortir  « du sang et de l’eau ». « Unda » ; « eau en mouvement vague tempête ».  C’est vouloir dire que cette eau sortit en abondance du cœur de Jésus. « Sang et eau qui nous purifia de nos souillures ». On retrouve l’idée exprimée dans la strophe précédente qui nous rappelle les effets de la Rédemption.  Et l’Eglise nous enseignent que cette « eau et ce sang » signifient  les sacrements. Sacrements qui précisément nous purifient de nos péchés. Souvenez-vous  du  sacrement de Baptême. C’est bien ce sacrement qui nous lavent de nos péchés : « ut nos lavaret sordibus ».  Effets de la Rédemption.

« Impleta sunt quae concinit David fideli carmine, Dicendo nationibus : Regnavit a ligno deus » « Elle est accomplie la prophétie de David annonçant aux nations dans un chant inspiré : Dieu régnera par le bois ».

Saint Jean fait allusion  dans son récit de la Passion, nous l’avons vu plus haut,  à deux prophéties de l’Ancien Testament qui trouvent  leur réalisation en cette  lance qui transperça le cœur de Jésus,  lui évitant que ses jambes soient fracassées. «  Ces choses sont arrivées afin que l’Écriture fut accomplie :  » Aucun de ses os ne sera rompu. Et il est encore écrit ailleurs :  » Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé ».   Ne pourrait-on pas penser que cette  lecture  des deux prophéties de l’Ancien Testament ait inspiré notre auteur dans cette strophe et lui ait fait penser à cette prophétie de David  annonçant aux Nations – dans un chant inspiré « fideli carmine »  que  « Dieu règnera par le bois ».  C’est chose faite aujourd’hui. Cette inspiration de notre auteur  est très possible !

« Arbor decora et fulgida, Ornata Regis purpura, Electa digno stipite Tam sancta membra tangere » «  Bel arbre resplandissant, orné de la pourpre royale, surgi d’une d’une racine assez noble pour toucher des membres si saints »

C’est une strophe qui oriente notre esprit sur le bois de la Croix tout en les gardant aussi sur Jésus. Comment ? L’auteur veut magnifier toute la grandeur de l’arbre. Il en donne la raison. Ce bois porte rien d’autre que le sang royal : « Ornata Regis purpura »  Il est donc « arbor decora et fulgida » : « Decora » décorus : «  bea,  radieux, riche ». «  Bel arbre » c’est bien traduit.  Et « fulgida »  « lumineux ». « bel arbre resplendissant ». Ces deux adjectifs conviennent à l’arbre  en raison  de ce qu’il porte : le Verbe de Vie, le sang, la « pourpre royale ». Et non seulement le sang du Roi mais même des membres si saints : « Tam sancta membra tangere » qui touche les membres si saints. Quel arbre que ce bois-là ! « Surgi d’une racine bien noble » « electa digno  stipite ».

« Beata  cuius brachiis pretium pependit saeculi Statera facta corporis Tulitque praedam tartari » « Arbre bienheureux, dont les bras ont pesé la rançon du monde, devenu la balance de ce corps, il a enlevé sa proie à l’enfer ».  

Je crois qu’il est difficile d’exprimer avec plus de précision le mystère de la Rédemption. Elle  est bien une « rançon » payée et quelle rançon ! Saint Paul le dit clairement « vous avez été racheté à grand prix », le sang du Christ. En effet le mot « rédemption » désigne le rachat d’un esclave moyennant une rançon, un prix convenu.  C’est ce que notre auteur exprime : « beata cuius brachiis Pretium pependit saeculi » ; ce qui caractérise la rédemption, c’est le payement du prix pour la dette contracté, la rançon pour le captif. Ce qui caractérise la rédemption, nous dit saint Thomas c’est précisément la solution d’un prix (111 Sent dist 20 Q a4) ; Et ce prix versé a permis d’enlever à l’enfer sa proie que nous étions devenus : l’esclave par notre péché. Grâce à ce prix versé, l’esclave est réintégré dans l’amitié divine et restauré dans les privilèges de l’état premier. C’est l’expression même de NSJC : il est venu se mettre au service des hommes et donner sa vie en rançon pour un grand nombre : « dare animam suam redemptionem pro multis » « et donner sa vie pour la rédemption d’un grand nombre ».

« O Crux ave spes unica, Hoc Passionis tempore Piis adauge gratiam reisque dele crimine » « O Croix, salut espoir unique.  En ce temps de la Passion, augmentez la grâce chez les bons, effacez les fautes des coupables » 

Ce début de strophe est également merveilleux. Notre auteur salue la croix « ave » comme notre unique espoir  « spes unica ». On ne peut rien dire de plus fort ; de plus grand. C’est identifier la victime et l’instrument de l’immolation : la Croix. La Victime, c’est le Christ. L’instrument du sacrifice, c’est la Croix. Et parce que le Christ, par obéissance à la volonté de son Père, s’est livré librement sur la Croix, nous avons en elle notre unique espérance du Ciel. N’oublions pas l’enseignement du Concile de Trente, le Christ est notre unique Sauveur. Il me plait de le rappeler à la fin de cette méditation :

« Si quelqu’un affirme que ce péché d’Adam – qui est un par son origine et, transmis par propagation héréditaire et non par imitation, est propre à chacun -, est enlevé par les forces de la nature humaine ou par un autre remède que le mérite de l’unique médiateur notre Seigneur Jésus Christ qui nous a réconciliés avec Dieu dans son sang, devenu pour nous justice, sanctification et rédemption ; ou s’il nie que ce mérite de Jésus Christ soit appliqué aussi bien aux adultes qu’aux enfants par le sacrement du baptême conféré selon la forme et l’usage de l’Eglise : qu’il soit anathème. Car il n’est pas d’autre nom sous le ciel qui ait été donné aux hommes par lequel nous devons être sauvés. D’où cette parole : Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde, et celle-ci : Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ. »

Vraiment le Christ est notre unique espérance « spes unica »  parce qu’il est notre unique Sauveur. C’est pourquoi, il est pour nous notre  « justice », notre « sanctification » et notre « rédemption ».

C’est dire comme le confesse notre auteur en sa dernière strophe que la Trinité toute entière est « source du salut » « fons salutis » en ce sens qu’elle en a décrété le mode : l’Incarnation et le moyen, le sacrifice du Fils, et la fin : le salut éternel et que pour cette raison elle en doit être « loué ».

 

« O Vous, source de salut, Trinité que tous les esprits vous louent ensemble ; après la victoire de la Croix, donnez-nous encore la récompense ».
Voyez tout est grâce. Et le salut et la Vie éternelle.

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