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Le péché d’incrédulité et ses conséquences.

Le péché d’incrédulité et ses conséquences.

publié dans couvent saint-paul le 6 mai 2010


Prédication pour le 4ème dimanche après Pâques.

Le péché d’incrédulité et ses conséquences.

« Quand le Saint Esprit sera venu, il convaincra le monde au sujet du péché et de la justice et du jugement ».

Au sujet du péché…qu’ils ont commis
Au sujet de la justice qu’ils ont négligée
Au sujet du jugement qu’ils ont méprisé

Au sujet du péché qu’ils ont commis « parce qu’ils n’ont pas cru en moi ».
Au sujet de la justice qu’ils ont négligée parce qu’ils n’ont pas cru en ma résurrection par laquelle Dieu le Père me rendait toute justice.
Au sujet du jugement qu’ils ont méprisé parce qu’ils n’ont pas cru que le prince de ce monde était jugé, Satan vaincu, le péché racheté.

 

Ainsi, MBCF, le péché du monde et du peuple juif encore, c’est son incrédulité en NSJC, à sa divinité. Cette incrédulité est terrible, incompréhensible, lugubre.
Incompréhensible ! Oui ! NSJC n’a-t-il pas suffisamment prouvé sa toute puissance, et ainsi sa divinité par le nombre incalculable de miracles.

 

Le miracle des noces de Cana, de l’eau changé en vin, sous les yeux des juifs. Et le fait de ce miracle se répandit tout à l’entour.

Le miracle du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain. La foule était nombreuse. Jésus arrive avec ses disciples. Vous vous souvenez de la scène. Il descend dans l’eau. Le Baptiste proteste. Non Seigneur. Je ne suis pas digne. Laisse ! Il faut que toute écriture s’accomplisse. Il reçoit le baptême de pénitence. Il remonte sur la berge et là, une voix se fit entendre du Ciel : « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui je me complais, écoutez le ». Le Saint Esprit apparaît sous forme d’une colombe, comme demain, le jour de la Pentecôte, Il sera donné par Jésus glorifié sous forme de langue de feu. C’est la merveilleuse théophanie, la première, avant son renouvellement sur le Thabor, en présence des trois disciples qui seront choisis pour assister à l’Agonie du Christ, prélude terrible de sa Passion, où Il terrassera le démon. Il vous souvient, je pense, de cette scène terrible, l’agonie, reprise dans le film, la Passion de Mel Gipson. Satan est terrassé avec un bruit assourdissant, effrayant. A faire peur. Théophanie, une, puis une seconde…deux manifestations de la divinité du Christ …à peine commencé le début de sa vie publique.

Et les miracles n’en finiront pas. Le miracle de la multiplication des pains…Une foule affamée en est le témoin…Plus de 5000 personnes sans compter les femmes et les enfants. Ce miracle n’a pas pu passer inaperçu. Et puis ce sont les guérisons sans nombre…Les sourds qui retrouvent l’ouie. Les aveugles qui retrouvent la vue. Les estropiés qui laissent leurs béquilles comme les miraculées de Lourdes au rocher de la grotte….Tout cela était visible.

 

Et puis c’est sa bonté qui éclate de toutes parts. Sa bonté envers les enfants : « Laissez venir à moi les petits enfants ». Sa bonté à l’égard des pécheurs, des pécheresses. J’ai en mon cœur sans cesse, ce beau récit du pardon qu’Il accorde à la femme adultère : « Jésus s’étant relevé et ne voyant plus personne que la femme lui dit : Femme où sont ceux qui vous accusaient. Est-ce que personne ne vous a condamné ? Elle répondit : « Personne, Seigneur ». Jésus lui dit : « Je ne vous condamne pas non plus. Allez ! Ne pêchez plus » C’est qu’il avait pris soin de dire auparavant : « Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre ». Habile ! Mais après ce geste merveilleux de miséricorde, Jésus poursuit son discours en saint Jean et leur dit : « Je m’en vais et vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché. Où je vais vous ne pouvez venir…Vous, vous êtes d’en bas ; moi je suis d’en haut. Vous vous êtes de ce monde ; moi je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans votre péché ; car si vous ne croyez pas que c’est moi le Messie, vous mourrez dans votre péché ». Et ce fut le cas. Malheur ! Et ‘est toujours le cas.

 

Et puis c’est ce merveilleux récit de la guérison de l’aveugle de naissance si joliment comté par Saint Jean, avec un humour fou. C’est son chapitre 9. Je ne résiste pas à la joie de vous le lire : « Jésus vit, en passant, un aveugle de naissance. »Maître, lui demandèrent ses disciples, est-ce que cet homme a péché, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle? » Jésus répondit: « Ni lui, ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.
Il faut, tandis qu’il est jour, que je fasse les œuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »

Ayant ainsi parlé, il cracha à terre, fit de la boue avec sa salive, puis il l’étendit sur les yeux de l’aveugle, et lui dit: « Va, lave-toi dans la piscine de Siloé (mot qui se traduit: Envoyé). » Il partit, se lava, et s’en retourna, voyant clair. Les voisins, et ceux qui l’avaient vu auparavant demander l’aumône, disaient: « N’est-ce pas là celui qui était assis et mendiait? » Les uns répondaient: « C’est lui »; d’autres: « Non, mais il lui ressemble. » Mais lui disait: « C’est moi. »Ils lui dirent donc: « Comment tes yeux ont-ils été ouverts? » Il répondit: « Un homme, celui qu’on appelle Jésus, a fait de la boue, il l’a étendue sur mes yeux, et m’a dit: Va à la piscine de Siloé et lave-toi. J’y ai été, et, m’étant lavé, j’ai recouvré la vue. »

« Où est cet homme? » lui dirent-ils. Il répondit: « Je ne sais pas. » Ils menèrent aux Pharisiens celui qui avait été aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait ainsi fait de la boue et ouvert les yeux de l’aveugle. A leur tour, les Pharisiens lui demandèrent comment il avait recouvré la vue, et il leur dit: « Il m’a mis sur les yeux de la boue, je me suis lavé, et je vois. »

Sur cela quelques-uns des Pharisiens disaient: « Cet homme n’est pas envoyé de Dieu, puisqu’il n’observe pas le sabbat. » D’autres disaient: « Comment un pécheur peut-il faire de tels prodiges? » Et la division était entre eux. Ils dirent donc de nouveau à l’aveugle: « Et toi, que dis-tu de lui, de ce qu’il t’a ouvert les yeux? » Il répondit: « C’est un prophète. »Les Juifs ne voulurent donc pas croire que cet homme eut été aveugle et qu’il eût recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir les parents de celui qui avait recouvré la vue. Ils leur demandèrent: « Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant? »

Les parents répondirent:  » Nous savons que c’est bien là notre fils, et qu’il est né aveugle; Mais comment il voit maintenant, nous l’ignorons, et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas. Interrogez-le lui-même; il a de l’âge, lui-même parlera de ce qui le concerne. » Ses parents parlèrent ainsi, parce qu’ils craignaient les Juifs. Car déjà les Juifs étaient convenus que quiconque reconnaîtrait Jésus pour le Christ serait exclu de la synagogue. C’est pourquoi ses parents dirent  » Il a de l’âge, interrogez-le. »Les Pharisiens firent venir une seconde fois l’homme qui avait été aveugle, et lui dirent: « Rends gloire à Dieu. Nous savons que cet homme est un pécheur. » Celui-ci répondit:  » S’il est un pécheur, je l’ignore; je sais seulement que j’étais aveugle, et qu’à présent je vois. » Ils lui dirent: « Qu’est-ce qu’il t’a fait? Comment t’a-t-il ouvert les yeux? »

Il leur répondit: « Je vous l’ai déjà dit et vous ne l’avez pas écouté: pourquoi voulez-vous l’entendre encore? Est-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples? »Ils le chargèrent alors d’injures, et dirent: « C’est toi qui es son disciple; nous, nous sommes les disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci nous ne savons d’où il est. » Cet homme répondit: « Il est étonnant que vous ne sachiez d’où il est, et cependant il m’a ouvert les yeux.

Nous savons que Dieu n’exauce point les pécheurs; mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, c’est celui-là qu’il exauce. Jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils lui répondirent: « Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous fais la leçon? » Et ils le chassèrent.

Jésus apprit qu’ils l’avaient ainsi chassé, et l’ayant rencontré, il lui dit: »Crois-tu au Fils de l’homme? » Il répondit: « Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? » Jésus lui dit: « Tu l’as vu; et celui qui te parle, c’est lui-même. ». »Je crois, Seigneur » dit-il, et se jetant à ses pieds, il l’adora. Alors Jésus dit: « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Quelques Pharisiens qui étaient avec lui, lui dirent: « Sommes-nous, nous aussi des aveugles? »Jésus leur répondit: « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez point de péché; mais maintenant vous dites: Nous voyons; votre péché demeure. »

 

Et puis celui qui a fait voir cet aveugle a ressuscité le fils de la veuve de Naïm. Il est celui qui a ressuscité Lazare, son ami, le frère de Marthe et de Marie.

 

Aussi le peuple ne peut pas ne pas croire. Et c’est la belle fête des Rameaux. C’est Marie qui parfume les pieds de son Maître d’un excellent parfum, d’un grand prix qui embaume toute la maison. Elle veut confesser sa divinité. Mais Dieu le Père aussi, quelque jours avant la Passion, veut le glorifier et une voix, comme un tonnerre se fait entendre du Ciel : « Je l’ai glorifié et le glorifierai » (Jn 12 28). La foule qui était là et qui avait entendu disait : « c’est le tonnerre, d’autres disaient : « un ange a parlé ». Jésus dit : ce n’est pas pour moi que cette voix s’est fait entendre mais pour vous. C’est maintenant que le jugement du monde a lieu ; c’est maintenant que le Prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi » (12 30) ?

 

Et malgré tous ces miracles, « Ils » restaient incrédules. Saint Jean le dit : « Quoiqu’il eut fait tant de miracles en leurs présences, ils ne croyaient pas en lui » ’12 37)

Et saint Jean nous garde encore ces merveilleuses paroles du Christ. Nous sommes dans la Cène, Jésus épanche son cœur sur celui des disciples. Il pleure l’incrédulité des juifs : « Si je n’avais pas fait au milieu d’eux des œuvres que nul autre n’a faites, ils seraient sans péché ; mais maintenant ils ont vu et ils me haïssent moi et mon Père. Mais cela est arrivé afin que s’accomplit la parole qui est écrite dans leur loi : « Ils m’ont haï sans sujet » (15 24)

Oh terrible incrédulité des juifs et du monde.
Incrédulité des juifs et du monde sur la divinité de NSJC refusant de croire à tant de miracles. Attitude incompréhensible

Incrédulité de juifs et du monde sur la divinité de Jésus refusant de croire à la Résurrection du Christ, la plus belle preuve de la divinité de NSJC, Dieu le Père lui rendant toute justice.

Incrédulité des juifs et du monde sur la divinité du Christ terrassant en sa Passion, par son sang versé sur la Croix, le démon et le péché. C’est le jugement définitif

Incrédulité des juifs et du monde au sujet de l’Eglise, forte du Saint Esprit envoyé par le Christ lors de la Pentecôte, qui ne cesse de confesser la divinité du Christ en rappelant au monde iterum et iterum les miracles du Sauveur.

 

Mais le monde se ferme au monde du Christ, au monde l’au-delà, au monde l’esprit pour ne se consacrer, pour ne vouloir que ce monde d’ici bas. Et a cause de cela, en raison de cette fermeture au monde de Dieu, l’Occident, particulièrement à « décliner de son pas triomphal à sa débilité présente », pour s’exprimer comme Soljenitsyne.

Et quelle est-elle « cette débilité présente » ?

C’est « l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui.  C’est l’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout », oublieux de Dieu, de son Christ, de sa divinité, de son jugement, de son rôle rédempteur..

 

La pensée humaniste…en Occident « ne voit pas de tâche plus noble que d’atteindre le bonheur sur terre ». Alors l’Occident se met sur « la pente dangereuse de l’adoration de l’homme et de ses besoins exclusivement matériels. Tout ce qui se trouve au-delà du bien-être physique et de l’accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d’une nature spirituelle, sont rejetés hors du champ d’intérêt de l’Etat et du système social et de la personne » comme si la vie n’avait pas un sens plus élevé. Mais pour le trouver ce sens, il faut le trouver en Dieu.

 

Il est vrai que « l’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Et c’est ainsi qu’il est tombé dans « la misère morale » au XXème siècle et qu’il ne donne pas l’impression d’en vouloir sortir au XXI siècle. Mais pour cela il faudrait enfin se décider à faire l’expérience du Christ et de l’Eglise. Mais de cela on n’en veut pas. Il veut rester dans « son matérialisme » où l’homme est la mesure de toutes choses. Mais nous avons perdu l’idée d’une entité supérieure qui était jadis notre espérance et notre raison de vivre.
Ainsi « notre vie doit changer si elle ne veut pas périr par sa propre faute », dit encore Soljenitsyne. « La seule expansion matérielle ne peut être la fin de notre existence ». Il faut revenir au Christ. Et renoncer à ce péché d’incrédulité.

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