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L’islam en France : faut-il se voiler la face ?

L’islam en France : faut-il se voiler la face ?

publié dans regards sur le monde le 18 juillet 2010


L’islam en France : faut-il se voiler la face ?

Le 3 mai 2010, Radio Courtoisie diffusait une émission remarquable intitulée L’islam en France : faut-il se voiler la face ? Cette production était due à Henry de Lesquen qui recevait trois spécialistes d’une juste renommée : René Marchand, Claude Sicard et Joachim Véliocas. Je souhaite commenter cette émission et, débordant du sujet traité, y suggérer une rallonge que je proposerai par ailleurs.

A elle seule, l’actualité justifiait l’émission puisque les parlementaires mènent une discussion difficile sur la préparation d’une loi. Celle-ci a pour ambition de réglementer le port des voiles intégraux (burqa, niquab, etc.), tandis que les prises de position, y compris les plus outrées, fusent de tous côtés dans les médias et dans l’opinion. A ce sujet, et pour faire pièce à l’affirmation de certains politiciens dont Sarkozy, les quatre intervenants ont démontré que le port du voile est le fruit d’une prescription coranique (sourate 33 et versets 55 et 59) et non d’une mode ou d’une habitude, même si les dimensions et l‘éventuelle intégralité du voile ne sont pas précisées dans ces textes « sacrés » L‘émission est allée bien plus profondément, évoquant l’essentiel de l’islam et des dangers qu’il présente pour notre civilisation.

L’islam, un système totalitaire

Dans l’émission, l’islam est parfaitement décrit comme un système global totalitaire, investissant et contraignant le fidèle dans sa vie privée, publique et sociale. N’y voir qu’une religion reviendrait à se tromper gravement. Les partisans citent un musulman égyptien, Karadaoui, dont l’authenticité et la compétence ne sauraient être mises en doute puisqu’il est président de l’Union des organisations islamistes d’Europe (UOIE). Il définit ainsi l’islam : « L’islam est religion et Etat, foi et loi, culte et commandement, livre et épée, prière et djihad tout à la fois. » Répéter qu’il y a dans l’islam confusion du pouvoir spirituel et temporel est insuffisant. Au-delà d’une religion, c’est une identité profondément singulière, une civilisation, une façon de vivre et de penser, une soumission absolue, une aliénation dans un monde clos. Il est rapporté dans l’émission que, d’après Komeiny – un connaisseur –, 90 % des prescriptions de l’islam sont politiques ou sociales et non point strictement religieuses.

En outre, l’islam sunnite s’est figé, pétrifié dès le XIIe siècle, et son interprétation est définitivement close depuis. Il n’est animé par aucun mouvement évolutif, par aucune adaptation – au moins des comportements – à un environnement changeant. Il n’est animé que par une perpétuelle volonté de revenir à l’origine. Tous les auteurs, tous les penseurs, tous les mouvements d’action, tous les groupes de pression ont pratiqué cette dynamique involutive que nous appelons maintenant le fondamentalisme.

La détermination de conquérir le monde

Dès la naissance de l’islam, dès Mahomet, il a été prêché et mis en route la conquête universelle. Il n’y a qu’un seul Dieu, il n’a fait qu’une seule loi et tous les hommes doivent s’y soumettre. Immédiatement après les « révélations » faites à Mahomet, en à peine plus d’un siècle, l’expansion des cavaliers d’Allah a déferlé sur le Nord de l’Afrique, l’Europe, le Proche-Orient, l’Asie. Ces progrès foudroyants n’ont pas été menés à bien – si j’ose dire – par la foi des martyrs, sanguis martyrorum, semen christianorum. Ils ont été obtenus par le fer et par le feu, par l’extermination et la conversion forcée.

En notre période contemporaine, l’objectif sacré et immuable de l’islam – celui de la conquête universelle – ne diffère que par la tactique. Dans le monde du passé, ne se distinguaient que deux aires différentes le dar el islam, maison de l’islam déjà conquise et soumise, et le dar el r’arb, domaine de la guerre où la conquête sanguinaire était en cours. La période contemporaine s’est enrichie d’un troisième domaine : la maison de la chaada, témoignage des martyrs, faussement appelée parfois la maison de la trêve. Là, les musulmans peuvent vivre en paix apparente sous des lois étrangères, profanes, impies. Je reviendrai plus bas sur l’inadéquation absolue du terme de trêve.

Mais dans cette diaspora en pays « païen » (athée ou mécréant), les musulmans succombent à un nouveau danger : celui de se laisser polluer par les charmes pervers de cette société matérialiste. Il importe alors de combattre ces dérives intolérables. René Marchand cite deux tactiques qui s’achèvent évidemment par deux défaites pour nous. La première fut la bataille des prénoms. Depuis quelques décennies, des musulmans de plus en plus nombreux et en début d’assimilation, donnaient à leurs enfants des prénoms ordinaires, d’origine chrétienne en général. Cela est terminé, même lorsque la mère est ostensiblement laïcisée et de comportement passablement libérée… Dès lors le nouveau-né, ainsi nommé, est musulman et si, plus tard, il ne se conduit pas en pur musulman, ce sera un apostat. A l‘égard de ce crime, la charia prévoit la mort. La seconde est celle du ramadan. Peu pratiqué en France jusqu‘à une époque très récente, les activistes ont réussi à le généraliser parmi les personnes de tradition musulmane, même parfois fort éloignées de toutes pratiques – sinon de la croyance même. Le jeûne rigoureux s’imposant de l’aube à la nuit, le contrevenant ne saurait échapper à l’identification et aux sanctions, ou au moins à la perspective de sanctions, dès que la conquête resserrera son étreinte.

Le fait musulman met en péril notre civilisation

Au fur et à mesure que se développe l’exposé des spécificités de l’islam, l’émission prend également en compte les dangers que le fait islamique présente pour la France. Il ne s’agit pas seulement de la fragmentation communautaire due à cette population imprégnée d’une culture d’une singularité totale et singulièrement totalitaire. L’Union des Associations musulmanes du 93 – soit une trentaine d’associations – a publié, sur son site, avec assurance : les lois divines ont une indéniable supériorité sur les lois humaines (…). Elles restent valables ad vitam eternam ». Certes, dans la civilisation occidentale, la supériorité d’une loi naturelle ou de la loi morale sur les lois profanes fut une vérité toujours présente, au moins en profondeur. C’est elle qui animait Antigone face à Créon et elle fut vivace chez nous, jusqu‘à Chirac, ce champion de la médiocrité, déclarant que « la loi de l’Etat devait avoir le pas sur la loi morale ». Mais, dans la déclaration de l’UAM 93 citée ci-dessus, il ne s’agit pas de cela. Car la distinction n’existe pas dans l’islam, puisque le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel s’y trouvent confondus. La loi divine de l’UAM 93 est celle d’Allah. La loi humaine, évoquée par eux, est celle de leur pays d’accueil. C’est-à-dire que la loi d’Allah chez nous est supérieure à la loi française laïque, profane – au sens le plus fort –, impie. Inspirés par leur foi fanatique à vocation universelle, ces activistes se considèrent moralement – si j’ose dire – déjà comme les maîtres chez nous. Et ils le sont.

Pour imposer leur pouvoir dans la cité – sans même souvent être citoyens –, ils savent jouer de tout. A l’origine et dès après la décolonisation de l’Afrique du Nord, la France – par imprévoyance, par bêtise, par lâcheté, parfois par intérêt matériel à courte vue – a laissé ces indigènes nord-africains s’introduire massivement dans notre pays, nombreux étant ceux qui venaient de nous faire la guerre. Cette immigration fournissait ainsi leur future troupe de choc aux islamistes. Ceux-ci ont joué sans arrêt et jouent toujours de la dissimulation et du mensonge. Le musulman a pour devoir de mentir si cela doit permettre à l’islam de progresser et de conquérir. Mahomet : « La guerre, c’est le mensonge ». – Des orfèvres en la matière – tels que Tarik Ramadan – persuadent des millions de Français trop crédules que l’islam peut être pacifique, tolérant, modéré, immuno-compatible avec une république laïque. Alors que ces prétendus réformistes n’ont aucune doctrine à opposer aux docteurs et aux prêcheurs du fondamentalisme.

Les activistes ont joué à fond de la visibilité de leur religion et de leur « civilisation » pour réussir ce tour de force d’accoutumer les Français au fait musulman, au point de le rendre non seulement banal mais naturel dans le contexte – issu de la tradition chrétienne – qui lui était le plus totalement étranger. Et d’abord, c’est le sacré avec ses mosquées – qui sont des casernes d’après Erdogan – et ses minarets qui défient les flèches de nos cathédrales. C’est le voile – y compris le voile intégral – qui est un drapeau dans nos rues et nos espaces publics. Ce sont leurs prières dans la rue. Ce sont leurs exigences discriminatoires de tous ordres qui empoisonnent littéralement notre société et la défigurent.

La profondeur des différences entre notre civilisation et l’islam donne la mesure de la gravité du danger. Lesquen affirme, à juste titre, que l’islam est dans son essence antagoniste, contradictoire et incompatible avec notre civilisation. Les différents intervenants insistent sur une incidence de la présence de l’islam « sur les éléments fondamentaux de notre propre civilisation qui est une façon de voir le monde, d’envisager la place de l’homme sur Terre et ses relations avec Dieu ». L’importance de ces considérations intellectuelles et spirituelles – sinon métaphysiques – ne saurait être sous-estimée. Mais il y a bien pire : l’objectif véritable qui est celui de la conquête absolue, corps et âme, de notre peuple et de notre pays.

Il est bien évoqué dans l’émission la soif de conquête universelle de l’islam, le danger que les musulmans aussi nombreux qu’actifs – pour ne pas dire activistes – représentent pour l’homogénéité de notre population et pour la paix sociale. Je crois que l’insistance sur la perspective de cette conquête définitive et irrémédiable est peut-être insuffisamment évoquée. Dire qu’il y a une incidence et un impact sur notre civilisation est un euphémisme : l’objectif dont le triomphe s’opère sous nos yeux, est un véritable basculement de population, comme l’ont connu tant de pays et tant de régions dans le passé. Que reste-t-il de la berbérité chrétienne romaine en Afrique du Nord, après l’invasion des Beni-Hillai et des Beni-Soieïman ? – Demain, la progression de l’islam nous acculera à la fuite. Mais la fuite où ? Certainement pas dans des pays voisins tels que l’Espagne, l’Angleterre ou la Belgique, largement aussi occupés – et désarmés sinon complices – que le nôtre. J’ai évoqué ci-dessus le domaine dit de la trêve, celui de la diaspora dans un pays profane (pour l’islam). En fait, c’est tout le contraire de la trêve. C’est le domaine de la conquête sans la guerre, subreptice mais foncièrement déterminée à aller jusqu‘à la victoire totale, grignotant le pays infiltré et pénétré, jouant sur une visibilité toujours accrue, sur des exigences toujours satisfaites et sans cesse aggravées, sur la fécondité démographique et sur la prosternation sinon la complicité des peuples envahis et de leur gouvernement. Mais, la conquête ira au-delà.

Quand la France aura fini de baisser pavillon – Alain Sanders dirait le sarouel –, l’Hexagone sera soumis au déchirement du chaos ethnique entre les différentes communautés, aussi nombreuses, aussi actives. Mais, la prolongation du désordre est toujours insupportable. Seul, l’islam y mettra fin, à la fois parce que sa communauté est la plus nombreuse et parce qu’elle est la seule brûlant d’un sacré aussi puissant. Et alors l’islam animera une masse d’immigrés de plus en plus nombreux que notre France moderne a été incapable d’assimiler ni même d’intégrer. Il prendra en main ces déracinés et les activera, les embrasera. Ainsi se trouveront annihilées dans le sang d‘éventuelles velléités de résistance trop tardives, soit d’improbables Français enfin réveillés de leur anesthésie, soit d’autres groupes ethniques rétifs à la soumission…

Les prolongements possibles à l’émission

Cette belle analyse que cette émission nous donne, de l’essentiel de l’islam et de son agressivité chez nous, n’a même pas pu aborder l’autre pan de cette histoire, parfaitement complémentaire, puisqu’on ne saurait tout dire en une heure et demie : c’est celui de notre décadence, de notre déchéance, notre désarmement, notre passivité, trop souvent notre complicité. Seulement deux mots, par-ci par-là. En fait, depuis 50 ans, depuis la funeste décolonisation, nous avons tout avalé, tout accepté, tout encouragé, des lieux de culte partout, le voile imposé aux femmes jusqu‘à grillager leurs yeux, les dérogations scandaleuses – antagonistes de notre civilisation – dans les piscines, dans les programmes scolaires, dans les menus, dans les hôpitaux, la pratique généralisée des mutilations sexuelles, les manifestations où l’on brandit un drapeau étranger et où l’on brûle le drapeau français. Et il n’en va pas mieux avec notre clergé moderniste aussi favorable à l’islam et à son expansion permanente qu’il demeure hargneux à l‘égard de tous ceux qui sont inspirés par le respect de notre tradition sacrée. Comment dans ces conditions, l’opinion publique à l’aval des médias, eux-mêmes formatés par les réseaux activistes, pourrait-elle être animée par le moindre esprit de résistance ? Si l’islam voile la face de ses fidèles, nous avons quant à nous perdu la figure. Cet aspect – celui de la responsabilité de notre propre décadence dans notre conquête par l’islam – fera l’objet d’un autre article.

Il reste un champ d‘étude d’une grande fécondité. Car si la France est actuellement conquise par l’islam, notre pays fut pendant plus d’un siècle une grande puissance musulmane, exerçant sa tutelle protectrice sur l’Afrique du Nord – de l’Atlantique au Golfe de Gabès –, sur de nombreux pays sub-sahariens et, plus provisoirement, sur la Syrie et le Liban. En Algérie par exemple, la paix, la prospérité et l’entente des communautés ont régné pendant plus d’un siècle, alors que l’islam avait les mêmes caractéristiques totalitaires qu’actuellement et que la population européenne était dans un rapport de 1 à 10 face aux indigènes musulmans. Puis tout s’est cassé et, en huit ans, les Français – ou plutôt les Européens – ont été acculés à la fuite. Ce sont les mêmes causes qui ont eu les mêmes effets. Cela méritera aussi un autre article.

GEORGES DILLINGER

Article extrait du n° 7137
du Samedi 17 juillet 2010

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