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Politique et bien commun

Politique et bien commun

publié dans doctrine politique le 1 octobre 2010


Politique et bien commun

Hugues Kéraly, dans « Sedcontra » du Ier octobre 2010, nous donne une belle synthèse de la politique, sa raison et sa finlaité.

“La politique n’est pas une technologie du pouvoir ni une manipulation des personnes, mais un des moyens de rechercher et de conquérir le sens de la vie, dans la perspective du service rendu au véritable bien de la communauté.” – Cette définition de Vaclav Havel, reprise un jour par Jean-Paul II, continue de nous donner, aujourd’hui encore, la seule clé durable de l’avenir européen.
La politique n’a pas pour but de dominer son prochain. – Condamnation du communisme ? Sans doute. Mais le critère fixé par ce texte ne se borne pas à distinguer les régimes en fonction des libertés de compétition électorale reconnues aux citoyens. Le critère, c’est l’idée-même qu’on se fait du pouvoir, des raisons d’y accéder et des moyens de s’y maintenir utilement. – Dans la vision chrétienne, si le pouvoir peut être conquis, ce n’est jamais pour lui-même ni pour la jouissance personnelle du vainqueur, comme celui qui deviendrait le plus fort aux échecs ou le plus riche aux placements boursiers. La politique utile aux citoyens ne se limite pas à un savoir-faire de compétition et ne débouche pas sur un savoir-durer dans la domination. Elle est un savoir-servir, investi au bénéfice de la communauté. Elle suppose de se faire une assez haute idée de l’homme pour penser qu’il a besoin d’être soutenu dans ses devoirs et défendu dans ses droits. Toute action politique qui ne se définit pas d’emblée comme un service des personnes, seule fin légitime de l’organisation sociale, s’oblige d’une manière ou d’une autre à les manipuler.

La politique est une science morale, comme l’éducation. – Evacuez le péché originel de la théologie chrétienne et vous n’avez qu’une sociologie : vindicative ou terroriste, selon les cultures et les continents… Evacuez la divinité du Christ du catéchisme catholique et vous n’avez qu’une pédagogie, qui n’ouvrira jamais les âmes à leur vocation finale : faire retour à la divinité… Evacuez les notions de bien et de mal de l’éducation publique et vous n’avez qu’une incitation collective aux disciplines du carriérisme ou de la lutte des classes, à l’esprit de jouissance et aux stratégies de domination… La politique a fait de même en méprisant sa propre finalité – veiller aux conditions générales du progrès dans la recherche et la conquête du sens de la vie –, et elle s’est dégradée en démagogie, en technocratie, quand ce n’est pas en ploutocratie… L’homme “sujet, fondement et fin de la vie sociale”, selon la doctrine constante du Magistère romain, en devient objet de toutes les stratégies de conquête temporelle, où son développement personnel ne compte pas…

La politique est un “service rendu” au véritable bien de la communauté. – La perspective d’un bien commun à tous constitue la seule fin qui puisse légitimer une action politique selon le droit naturel et chrétien. Or les biens “commun à tous”, dans l’organisation sociale, ne se limitent pas à la liberté d’entreprendre ou à la protection des salariés, pour procurer aux hommes un minimum de sécurité et de prospérité matérielle. Ces biens sont aussi ceux qui assurent l’épanouissement de la personne dans son droit à la recherche de la Vérité. Aucune organisation politique ne peut légitimement se substituer à cette conscience et à cette volonté du bien, transmise de cœur en cœur et de père en fils à tous les humains.– Elle ne peut se substituer aux familles, aux écoles ni à l’ensemble des cellules sociales naturelles qui lui préexistent à cette fin, pour décider à leur place à quoi doivent servir notre intelligence et notre liberté, ce qui fera le bien final de l’homme et ce qui le rendra heureux.
Hugues Kéraly

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