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Entraide et Tradition

« Maître que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ».

publié dans couvent saint-paul le 3 septembre 2011


12ème dimanche après la Pentecôte

« Maître que dois-je faire pour posséder la vie éternelle»

Autrement dit : « Maître que dois-je faire pour posséder « la récompense de la Vie Eternelle » ?

MBCF, nous posons-nous quelque fois cette question ? Il faut nous la poser. Nous devons avoir souvent devant nos yeux, dans notre cœur, cette question. Nous le savons, nous sommes motels. Nous avons déjà, tous, plus ou moins souvent, conduits des défunts au tombeau. Parents, grands Parents, amis. Ce séjour, sur cette terre n’est pas notre demeure pour toujours. Ce séjour présent prendra fin un jour pour moi aussi. « Je viendrai comme un voleur ». Mais pour mortels que nous sommes, nous savons que nous avons une âme immortelle créée par Dieu pour une félicité éternelle. Nous devons avoir sans cesse devant les yeux cette félicité éternelle et en faire le but et la fin de nos pensées et de tous nos désirs.

Ce docteur de la loi, de cet évangile qui s’approche de Jésus, lui pose la question du « comment » de la vie éternelle : « que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ». Mais ne serait-il pas préférable d’abord de poser la question : « Maître, qu’est-ce que la vie éternelle » ?

La vie éternelle ? C’est la béatitude. Mieux encore, c’est l’éternité de la béatitude des élus, des saints. C’est la béatitude qui comble tous les désirs des élus. Ainsi demander ce que je dois faire pour posséder la vie éternelle, c’est équivalemment demander « que faut-il que je fasse pour parvenir au lieu où l’on jouit d’une parfaite félicité ». La vie éternelle c’est donc le « bonheur souverain et parfait » qui ne comprend rien de corporel ni de sensible puisque tout ce qui est corporel et sensible est caduque. Ce bonheur n’est limité par aucun temps. Il est éternel. C’est pourquoi on peut dire que sur cette terre il n’y a pas de vrai bonheur parfait parce que tout passe et tout est périssable… ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas être heureux dans ce monde …Mais nous le serons si nous nous dépouillions de ce monde et si nous vivons de la bienheureuse espérance et de la certitude de posséder un jour, grâce à une vie juste, la gloire de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ. .

Parler de Vie Eternelle c’est donc équivalemment parler d’un bonheur qui une fois acquis ne se perd plus, ne peut plus se perdre. Il est éternel. Que serait une félicité qui pourrait se perdre. Que serait la félicité de celui qui pourrait perdre cette félicité. Ce serait une félicité « instable ». Ce ne serait pas une « pleine » félicité. Ce ne serait pas une « parfaite » félicité. La vraie félicité renferme tous les biens, et tout particulièrement son éternité. « Celui qui est heureux, peut-il ne pas désirer ardemment de jouir sans fin de ce qui fait son bonheur ? Et sans l’assurance d’une félicité « stable et certaine », ne sera-t-il pas malgré lui en proie à tous les tourments de la crainte » ? (cat du Concile de Trente)

Parler de Vie Eternelle, c’est aussi équivalemment dire que ce bien est immense. Grande est la félicité des bienheureux. Saint Paul l’exprime à sa manière en disant que « l’œil n’a rien vu, l’oreille n’a rein entendu et le cœur de l’homme n’a jamais rien conçu de semblable » (1 Cor 2 9). C’est dire que la vie éternelle c’est une chose trop élevée et trop excellente, pour qu’il soit possible d’en donner, par un mot propre, une idée assez complète.

S’il en est ainsi de la Vie Eternelle, vous comprendrez que nous ne ferons jamais assez pour posséder ces récompenses éternelles que l’on désigne sous le nom de Vie Eternelle. Si la vie présente, pourtant pleine de difficultés, est pour nous le bien le plus cher, le plus aimé, le plus agréable, on s’y attache…avec quel zèle, avec quelle ardeur ne devons-nous pas nous empresser vers cette Vie Eternelle, qui détruit tous les maux, et nous offre l’abondance parfaite de tous les biens ?

Car c’est cela la Vie Eternelle

C’est à la fois la délivrance de tous les maux, et la possession de tous les biens.

C’est la délivrance de tous les maux. C’est ce que nous dit l’Apocalypse: « Les Bienheureux n’auront plus ni faim, ni soif ; le soleil, ni aucune chaleur ne les incommodera plus ». Et ailleurs: « Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux ; il n’y aura plus ni mort, ni deuil ni cris, ni douleur, parce que le premier état sera passé ».

C’est la possession de tous les biens : c’est essentiellement la possession de la vison de Dieu, c’est la connaissance de Dieu. Voilà le bien essentiel des élus, la connaissance de sa Beauté. La Vie Eternelle, dit Notre-Seigneur Jésus-Christ, « c’est de vous connaître, vous, le seul Dieu véritable, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ ». Paroles que saint Jean semble expliquer quand il dit: Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu ; mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. Nous savons que lorsque Jésus-Christ se montrera, nous lui serons semblables, parce que nous Le verrons tel qu’Il est ».

Ainsi fort de ces affirmations scripturaires, on peut facilement comprendre que la béatitude consiste en deux choses: voir Dieu tel qu’Il est en Lui-même et dans sa propre nature et devenir nous-mêmes comme des dieux », pour le connaître tel qu’Il est.

Car rien de créer, aucune image, aucun symbole ne peut opérer une telle connaissance en l’élu. C’est la lumière de la Gloire qui réalise en eux cette merveille, lorsque ils sont éclairés par sa splendeur, et qu’ils voient Dieu qui est la vraie lumière, dans sa propre lumière. Les bienheureux contemplent éternellement Dieu présent devant eux ; et ce don, le plus excellent et le plus admirable de tous, les rend participants de la nature divine, et les mettent en la possession de la vraie et définitive Béatitude. Béatitude qui ne peut venir que de la Bonté de Dieu.

C’est là une chose merveilleuse. Le bienheureux est transformé en Dieu pour le connaître tel qu’il est.

Une image, peut-être, pourrait nous permettre de le comprendre un peu. Prenez le fer que l’on soumet à l’action du feu, il prend la forme du feu ; il ne change pas de substance, cependant il est tout autre, et semble n’être plus que du feu, il est comme le feu. Et bien de même ceux qui sont introduits dans la gloire du Ciel sont tellement enflammés par l’amour de Dieu que, sans changer de nature, ils sont plus divins qu’humains (c’est pourquoi saint Jean dit que les élus sont comme des dieux, comme le fer qui reste du fer, dans le feu devient comme du feu .

Ainsi la félicité souveraine et absolue, que nous appelons essentielle, consiste dans la possession de Dieu. Elle est parfaite, nous l’avons dit. Que peut-il manquer en effet au bonheur de celui qui possède le Dieu de toute Bonté et de toute perfection.

Béatitude essentielle, la possession de Dieu.
Béatitude accidentelle. N’est-ce pas une joie profonde que d’être appelés par le Seigneur, non plus ses serviteurs, mais ses amis, ses frères, et les enfants de Dieu. Ne sera- ce pas aussi une joie profonde que d’entendre ces paroles de la bouche notre Sauveur: « Venez, les bénis de mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé ». De plus Jésus-Christ comble les élus de louanges devant son Père céleste et devant les Anges. Enfin, les élus s’entourent réciproquement de la plus profonde estime.

S’il en est ainsi de la Vie Eternelle, je comprend la question que le docteur de la loi pose au Seigneur : « Maitre, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ? La réponse du Maître est donc capitale. Jésus lui dit : « Qu’y-a-t-il d’écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? Il répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toutes tes forces et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même ». Jésus lui dit : tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras.

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