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Entraide et Tradition

de la joie chrétienne.

publié dans couvent saint-paul le 20 avril 2013


3ème dimanche après Pâques
de la joie chrétienne.

De la joie chrétienne ! Tel sera l’objet de notre méditation dominicale. L’Evangile nous y invite : « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira et nul ne vous ravira votre joie » (Jn 16 22). En latin, ça sonne mieux encore : « Iterum autem videbo vos et gaudebit cor vestrum et gaudium vestrum nemo tollet a vobis ».
L’introït aussi exprime la même idée et avec quel accent : « Jubilate Deo omnis terra. Psalmum dicite nomine eius ! Alleluia ! Date gloriam laudi eius Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !
Ainsi que l’Alluia de la messe : « Alleluia ! Alleluia – ce qui est un chant de joie – Redemptionem misit Dominus populo »
Ces quelques textes de ce dimanche, – on pourrait les multiplier -, nous permettent de comprendre que la joie chrétienne, la vraie joie a sa source en Dieu, en NJSC : « Je vous reverrai et votre cœur sera dans la joie ». « Gaudebit ».
C’est une première affirmation. Une première découverte. La joie est lié à la vue du Seigneur. La joie a pour principe, pour raison Notre Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu.
Il faut préciser : la foi en Notre Seigneur est source de joie. On peut dire d’une façon plus générale : la connaissance de Dieu, de son nom, de sa puissance, de ses merveilles engendre la joie en l’âme. « Je vous reverrai et votre cœur sera dans la joie.
C’est clairement affirmé dans l’ « Alléluia ». « Alléluia ! Alléluia. Redemptionem misit Dominus populo suo ». Ce qui veut dire « Soyez dans l’allégresse. Chantez de joie parce que le Seigneur a envoyé sa rédemption à son peuple, a racheté son peuple, a sauvé son peuple de la damnation éternelle.
Dans la phrase de l’Alléluia, il n’y a pas le « parce que », le « quia ». Il est sous-entendu. L’Ecriture réunit l’ « Alléluia », c’est-à-dire la joie au mystère de la Rédemption. C’est dire équivalemment qu’il y a un lien entre la joie expérimentée dans l’âme et la connaissance et la contemplation de la rédemption réalisée par amour par Dieu de nos âmes.
« Alléluia ! Alléluia » ! Vous le voyez, il y a redondance. Ce qui veut dire qu’il y a surabondance de joie par la contemplation du mystère de la Rédemption.
D’une façon plus générale, on peut dire que tous les « mirabilia Dei », toutes les merveilles de Dieu, c’est-à-dire, tous ses mystères, la Nativité, l’Incarnation, la Passion du Christ, sa Rédemption, sa Glorification après son humiliation de la Croix, son exaltation à la droite du Père, sa Résurrection, son Ascension…Oui tout cela, tous les « mirabilia Dei » sont raison de la joie chrétienne.
L’âme chrétienne, contemplative qui s’arrête stupéfaite devant le mystère divin, chante, acclame, bénit et rend grâces à son Seigneur et Maître.
Ah que je voudrai que vous le compreniez et que vous en soyez persuadés. Ce n’est pas en « s’éclatant » comme disent le jeune que l’on trouve la vraie joie. La vraie joie est plus intime, plus intérieure. Elle n’est pas mondaine. Elle est divine.
Mais Oui ! Qui contemple l’amour de Dieu dans sa création…Qui contemple les oiseaux, les couleurs des arbres, des fruits, des collines, des montagnes…est dans la joie, connaît la joie. Rien de plus beau que la lumière. Rien de plus beau que le soleil et la lune et les étoiles du ciel. Les regarder, les contempler, les voir met l’âme dans la joie et arrache de notre cœur un chant joyeux de louange. Ecoutez le chant d’un oiseau le matin, votre âme est dans la joie…
Souvenez-vous de la prédication de Saint François d’Assise aux oiseaux du Ciel, dans ses Fioretti, au chapitre XXI. C’est un vrai chant d’allégresse.
Oui, la contemplation de la création de Dieu met l’âme dans la joie.
Plus encore !
La contemplation de l’amour de Dieu engendre la joie, la louange joyeuse. C’est dire que l’amour de Dieu connu, apprécié, soupesé, dans la foi, grâce à la foi, met le cœur en joie.
Regardez. Ecoutez. Souvenez-vous des paroles de l’ange, le jour de la Nativité, « manifestation de la charité de Dieu ». Souvenez-vous des paroles de l’ange : « Je vous annonce une grande joie, magnum gaudium, destinée à tout le peule, car il vous est né aujourd’hui un Sauveur » (Lc 2 10-11) « Ecce enim evangelizo vobis gaudium magnum… QUIA natus est vobis hodie Salvator qui est Christus Dominus in civitate David ».
Le QUIA , « parce qu’il vous est né… » est à souligner. Il permet de dire que le fondement de la joie, c’est le Christ. C’est sa manifestation, sous quelque forme que ce soit. Le fondement de la joie, c’est le salut qu’il apporte. Le fondement de la joie, c’est le pardon des péchés qu’il donne. C’est le don qu’il fait surtout de lui-même et de son amour. « Je vous ai dit cela (l’amour de mon Père) afin que ma joie soit en vous et que votre joie ( de vous savoir aimé) soit parfaite » (Jn 15 11)
Le mystère de notre Seigneur Jésus-Christ, notre élection divine par notre baptême, notre nom inscrit dans le livre de vie…tout cela est source, fondement, raison de notre joie stable.
« Réjouissez-vous et tressaillez d’allégresse PARCE QUE votre récompense est grande dans le ciel ». « Réjouissez-vous de ce que vos noms soient inscrits dans le ciel » (Lc 10 20)
Ces phrases nous permettent de dire aussi que l’espérance chrétienne est fondement de la joie. Saint Paul a cette merveilleuse phrase : « Que l’espérance vous tienne en joie » (Rm 12 12). En latin, vous goûterez la « nervosité » de la phrase : « Spe gaudentes ». La joie est associée à l’espérance.
Saint Pierre a une phrase fameuse dans sa première Epître : « Jésus-Christ, sans l’avoir vu, vous l’aimez sans voir encore mais croyant, vous tressaillez d’une joie ineffable et toute glorifiée, obtenant ce à quoi vise votre foi, le salut de vos âmes »
Ici, c’est l’affirmation que la vie théologale est source de joie. La foi, l’espérance et la charité, ces trois vertus théologales qui ont toutes trois Dieu pour objet, sont, dans cette phrase, rassemblées pour fomenter la joie qui n’est pas une conséquence secondaire plus ou moins occasionnelle de joie. La joie sourd de la charité, comme d’une source, et anticipe sur le bonheur du ciel grâce à l’intelligence de la foi qui a la connaissance de l’objet divin
On comprend alors que les Apôtres furent soucieux, dans leur apostolat de la joie de leurs fidèles. Saint Paul, encore lui, ne cesse de répéter aux chrétiens : « Soyez joyeux ». « Réjouissez-vous en tout temps » « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur. Je le dis encore : Réjouissez-vous »
Je vous le répète – mais l’enseignement n’est-il pas une répétition – la connaissance, la médiation, la contemplation des bienfaits de Dieu, de son Eglise, de cette église, de ce sacrifice de la messe fait éclater, doit faire éclater en nous la reconnaissance, l’action de grâce, la bénédiction, les louanges joyeuses.
Voilà une vérité certaine.

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