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« Célibat ecclésiastqie. Arrière toute?

publié dans nouvelles de chrétienté le 13 février 2020


« Cette décision est une défaite claire et nette pour les partisans du mariage des prêtres lors du synode pour l’Amazonie. Les progressistes vont-ils rentrer par la fenêtre après que le pape leur a fermé la porte ? Il faudra observer le synode en Allemagne. »

Explications par le journaliste spécialiste de l’Église catholique Laurent Dandrieu.

 

Le pape François a tranché.¨Pas d’exception concernant l’ordination d’hommes mariés pour l’Amazonie. Confirmez-vous cette décision ?

Le pape François vient de refermer cette fenêtre que le synode sur l’Amazonie avait voulu ouvrir. Ce synode souhaitait créer une exception pour l’Amazonie. Cette exception aurait constitué une brèche dans le principe du célibat sacerdotal. On va voir ce qu’il va se passer à l’avenir. Les progressistes qui soutiennent cette mesure vont-ils rentrer par la fenêtre alors qu’on leur a fermé la porte au nez ?
Le processus synodal est actuellement à l’œuvre dans l’Église d’Allemagne. Cette dernière avait fait savoir qu’elle souhaitait bénéficier de l’exception offerte à l’Amazonie. Cela va-t-il être un coup d’arrêt définitif ou cette revendication va-t-elle revenir sous une autre forme ?
La décision claire et nette du pape François est une défaite peut-être temporaire, mais une défaite pour les partisans du mariage des prêtres.

Ce débat avait été relancé au moment de la sortie du livre coécrit par Benoît XVI et le cardinal Sarah. Pourquoi ce sujet revient-il régulièrement dans la mesure où la plupart des prêtres interrogés en France tenaient à ce célibat ?

Cette très bonne question soulève un paradoxe. On n’a pas l’impression qu’il y ait une véritable demande, chez les prêtres. La plupart des prêtres, et notamment de la jeune génération, sont très attachés au célibat sacerdotal, qu’ils considèrent d’ailleurs comme faisant partie intégrante de leur identité. Il y a, évidemment, une revendication idéologique de la part d’un courant que l’on peut qualifier de progressiste. La position, sur cette question comme sur toutes les autres, est d’essayer d’aligner l’Église sur les valeurs du monde sous le prétexte pastoral de dialogue avec le monde et de s’adapter à l’évolution des temps. Cette revendication des courants progressistes est très fortement soutenue, en dehors de l’Église, par des gens qui ne devraient pas du tout s’occuper de ces questions-là puisqu’ils ne sont ni catholiques ni pratiquants. Dans la sphère médiatique, il y a tout un discours qui met en avant cette revendication de manière très insistante. À mon avis, la raison en est simple. Ces gens-là voient un moyen très clair d’affaiblir l’Église catholique en la banalisant et en banalisant notamment le caractère sacré du prêtre. Ils en font une sorte de distributeur de sacrements et de fonctionnaire d’une ONG, en ayant la radicalité de l’engagement, que traduit le célibat sacerdotal.

Ce livre a-t-il pu ou non influencer le choix du pape François ?

On n’en saura jamais rien de manière certaine. Deux hypothèses s’affrontent. La première serait que le pape n’ait jamais voulu faire cette exception en faveur de l’Amazonie. Cette thèse est étayée par un responsable de la communication du Vatican, au lendemain de la publication du livre du cardinal Sarah et du pape émérite. Ce responsable faisait remarquer que, dans son discours de clôture du synode, le pape François n’avait absolument rien dit de l’ouverture de la prêtrise aux hommes mariés. C’était, pour lui, un indicateur du fait qu’il était en accord sur ce point avec le pape émérite Benoît XVI.
La deuxième hypothèse serait que le pape François ait bien voulu ouvrir la prêtrise aux hommes mariés, mais qu’il ait eu conscience que c’était un sujet explosif. Par conséquent, le coup de semonce qui aurait été tiré dans ce livre par le cardinal Sarah et le pape émérite l’aurait incité à la prudence et à reculer sur ce point.
J’avoue que ce qui se joue en faveur de cette hypothèse me paraît un peu plus vraisemblable que la précédente. On sait à quel point le pape François dirige de très près les synodes sous son pontificat, que ce soit le choix des intervenants, l’ordre du jour, la façon dont les comptes rendus sont rédigés et rendus publics. Tout cela est contrôlé de très près par le pape François. On imagine mal qu’il aurait laissé le synode mettre en avant cette proposition d’ordonner des hommes mariés s’il n’avait pas eu son aval.

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