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Entraide et Tradition

Dimanche du Bon Pasteur

publié dans couvent saint-paul le 13 avril 2013


Dimanche du Bon Pasteur.
« Je suis le Bon Pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis mes connaisse »

Notre Seigneur Jésus Christ se présente devant les Pharisiens, comme « le Bon Pasteur » et il affirme « et mes brebis me connaissent »
En êtes-vous bien sur. Etes-vous bien sur de bien connaître ce Bon Pasteur qui a donné sa vie pour nous tous ?
Essayons de le mieux connaître en ce dimanche
Il s’est fait connaître sous la « parabole du Bon Samaritain »
Il est le « Bon Samaritain » qui, touché de compassion, s’arrête pour soigner, panser la victime abandonnée, demi-morte, sur le bord du chemin. – Oui ! Comme il faut aimer lire, relire notre Evangile – La conduite du Samaritain révèle une charité parfaite. C’est celle même du Bon Pasteur. Sa charité est pleine de spontanéité et de promptitude. Le scribe qui passe aussi n’aimera que s’il y est obligé et dans la mesure même où il est obligé. Le samaritain, lui, aime, non seulement sans se référer à un article de code. Sa bonté jaillit d’elle-même, de son propre cœur. Le Samaritain, non seulement est le premier à aimer, mais sa charité, désintéressée, est un pur don. Il ne s’agit pas de discerner au sein de l’humanité quels êtres on peut aimer, mais bien d’aimer soi-même, purement et simplement, sans faire de discrimination entre les objets aimables ou non. La charité du Samaritain apparaît singulièrement personnelle, active, effective. Il interrompt son voyage, il panse les plaies, il couvre tous les frais. Il intervient lui-même. Si grand que soit sa générosité pécuniaire, elle n’atteint pas le prix de son engagement personnel. Son amour lui fait prendre un intérêt profond à la misère du blessé avec qui il entre en contact direct.

A voir la Samaritain, on comprend que la charité du « Bon Pasteur » comporte de la compassion et de la miséricorde. Le Samaritain devait se douter qu’un blessé sur la route de Jérusalem à Jéricho avait toutes chances d’être un juif, un ennemi abhorré. Mais voici que non seulement il le secourt, mais il est tout ému en le voyant si maltraité ! C’est sur ce trait que Notre Seigneur insiste. Aussitôt que le Samaritain aperçoit le blessé, il ressent une vive compassion : il est ému. La compassion est un sentiment propre au Sauveur ; c’est une émotion physique devant la douleur, la peine ou la misère des hommes et à laquelle Jésus, le Bon Pasteur, ne résiste jamais C’est elle qui explique souvent ses interventions miraculeuses. Au spectacle d’un grand chagrin, le Maître est envahit de pitié. Lorsqu’il se rendait à Naïm et qu’aux approches de la ville il rencontre le convoi « d’un mort, un fils unique, dont la mère était veuve », le Seigneur « l’ayant vue, fut plein de compassion pour elle, nous dit saint Luc, et lui dit : « Ne pleure plus » (Lc 7 13) Le Seigneur prête au Samaritain la même pitié pour le blessé ; c’est par compassion que le Samaritain s’approche sans hésiter ni délibérer, qu’il est plein de sollicitude, qu’il soigne ce malheureux. C’est ce sentiment si pur si vrai que n’ont pu ressentir le prêtre et le lévite qui explique toute sa conduite. La compassion fait partie intégrante de la charité. Il y a donc dans la charité, caractéristique de Samaritain comme du « Bon Pasteur », dans la charité du Nouveau Testament, une note de tendresse. Cela ressort bien dans l’attitude du Bon Pasteur, du Bon Samaritain.
Souvenons-nous-en. Il y a de la compassion dans notre Bon Pasteur
Il y a aussi de la générosité dans ce Bon Pasteur. Il va chercher la « brebis perdue »

Souvenez-vous de ce très beau récit : « Qui d’entrevous, ayant cent brebis, s’il en perd une, ne laisse les quatre-vingt dix neuf autres dans le désert, pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? – admirez cette ténacité dans le propos du Bon Pasteur. : « jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée » -. Et quand il l’a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules ; et de retour à la maison, il assemble ses amis et ses voisins et leur dit : « Réjouissez-vous, parce que j’ai trouvé ma brebis qui était perdue ». Admirez, vous dis-je, cette ténacité dans sa recherche. Mais aussi sa tendresse, sa miséricorde une fois la brebis retrouvée ainsi que sa joie exprimée, manifestation de la pureté, de la sincérité de ses sentiments et du prix que cette « brebis perdue » représentait pour lui. Elle était chère à son cœur. (Luc 15 4-8)
Voilà un peu saisi la richesse du cœur de ce Bon Pasteur. Ce Bon Pasteur a de la compassion, de la tendresse, de la ténacité, de la joie.
Souvenez-vous aussi de la parabole de la femme qui recherche la drachme perdue et là aussi avec quelle application, quelle constance, quelle ténacité : elle lui était chère cette drachme ! C’était son bien. C’était son bien propre, pas un bien quelconque qu’elle cherche d’une manière distraite et même indifférence. Non. Rien de cela : « Quelle est la femme qui, ayant dix drachmes, si elle en perd une, n’allume une lampe, ne balaye sa maison et ne cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle l’ait retrouvée ? Et quand elle l’a retrouvée, elle assemble ses amis et ses voisins et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, parce que j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue ». (Lc 15 8-10). Ténacité. Application. Joie
Le Bon Pasteur est également le père de l’enfant prodigue qui se réjouit du retour de cet enfant. Il l’accueille. Et avec quelle émotion ! Avec quelle joie : « Et le père dit à ses serviteurs : « apportez la plus belle robe et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt et une chaussure aux pieds. Amenez le veau gras et tuez-le ; faisons un festin de réjouissance : car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé. Et ils se mirent à se réjouir ». (Lc 15 21-24)
Notre Seigneur, le Bon Pasteur, est celui aussi qui est sensible à la peine du prochain. On l’a vu devant la douleur de la femme à la porte de Naïm, Il est sensible à la douleur des malades, des aveugles, des sourds, des muets, des paralytiques
Oui ! Vraiment ! Jésus-Christ, le Bon Pasteur, manifeste la miséricorde de Dieu.
Mais il est aussi celui qui accomplit la miséricorde de Dieu qui veut le salut du genre humain. Il accomplit le « vouloir divin », le « propos salvifique de Dieu par l’acceptation du sacrifice de la Croix. « Il est le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis » Et par là, il apporte le salut. Il est le salut. Il apporte le salut parce qu’il est le Sauveur.

Souvenez-vous du très beau récit de l’Evangile de Zachée
« Jésus étant entré dans Jéricho, traversait la ville. Et voilà qu’un homme nommé Zachée, chef des publicains et fort riche, cherchait à voir qui était Jésus ; et il ne pouvait y parvenir à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour le voir parce qu’il devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’ayant vu, il lui dit : « Zachée, descends vite, car il faut que je loge aujourd’hui dans ta maison. Zachée se hâta de descendre et le reçut avec joie. Voyant cela, ils murmuraient tous en disant : « Il est allé loger chez un pécheur ». Mais Zachée, se présentant devant le Seigneur, lui dit : « Voici, Seigneur, que je donne aux pauvres la moitié de mes biens et si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple ». Jésus lui dit : « le Salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».(Lc 19 7 et ss)
Souvenez-vous de la belle confession de Saint Pierre devant le Sanhédrin. Il vient de guérir le boiteux, mendiant à la porte du Temple appelée « la Belle Porte ». Avec Saint Jean, il enseigne le peuple dans le Temple, survient mécontents « les prêtres et le capitaine des gardes du Temple » (Act 4 1). Tous deux sont emprisonnés le soir. Le lendemain, ils comparaissent devant le Sanhédrin. Ils sont interrogés « Par quelle puissance ou au nom de qui avez-vous fait cela » (Act 4 5) ? Alors Saint Pierre prend la parole et leur dit cette belle confession de foi : « Chefs du peuple et anciens d’Israël, écoutez : « si l’on nous interroge aujourd’hui à l’occasion d’un bienfait accordé à un infirme, et qu’on nous demande par quoi cet homme a été guéri, sachez-le bien, vous tous et que tout le peuple d’Israël le sache aussi : C’est par le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, que vous vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente devant vous pleinement guéri. Ce Jésus est la pierre rejetée par vous de l’édifice et qui est devenue la pierre angulaire. Et le salut n’est en aucun autre ; car il n’y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Act 4 12)
Ce fut la proclamation de l’ange de la Nativité : aux bergers, l’ange dit : « Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.Voici à quel signe vous le reconnaîtrez…)(Lc 2 10)
Peut-on trouver une acclamation plus belle en l’honneur de Notre Seigneur, définissant le but de la mission du Bon Pasteur qui est une « œuvre de miséricorde « Il a accompli la miséricorde promise » disait un peu plutôt Zacharie dans son Benedictus.
Et le chant du prophète Siméon : ayant l’Enfant Jésus dans ses mains, il chante dans le temple son cantique de toute beauté : « C’est maintenant, Seigneur, que, selon votre parole, vous laissez votre serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu votre salut, que vous avez préparé devant tous les peuples, pour être la lumière qui éclairera les nations et la gloire de votre peuple d’Israël » (Lc 2 27)
Le Bon Pasteur est le salut, le Sauveur. Et c’est pourquoi, il est compatissant, tenace, joyeux et ne craint pas le commerce des pécheurs. Il est venu pour eux.

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