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Entraide et Tradition

Commentaire des psaumes de Matines du bréviaire romain N°6

publié dans couvent saint-paul le 6 novembre 2018


Commentaire des psaumes des Matines du dimanche

Du Bréviaire romain

Psaume 3

Domine, quid multiplicati sunt

 

 

Ce psaume 3, nous dit saint Thomas, « est rédigé sous la forme d’une prière », une vraie supplique. Le psalmiste est entouré d’ennemis, « une multitude s’élève contre moi », alors il  implore le secours de Dieu. « Mais vous Seigneur, vous êtes mon protecteur et ma gloire et vous relevez ma tête. De ma voix j’ai crié vers le Seigneur et il m’a exaucé du haut de sa montagne sainte ». Ensuite le psalmiste s’excite à la confiance. Ce sont les strophes 8 et 9 : « je me suis endormi et j’ai été assoupi et je me suis levé parce que le Seigneur a été mon soutien. Je ne craindrai point les milliers d’hommes du peuple qui m’environne. Levez-vous Seigneur ; sauvez-moi ».

Mais quelles sont les circonstances de cette prière ? Elles sont indiquées dans le verset premier : « Psalmus David, cum fugeret a facie Absalum, filii sui ». C’est donc  la fuite de David devant son fils Absalon révolté qui est la raison de cette supplique. Saint Thomas écrit : « Comme le rapporte le deuxième livre des Rois, (II Reg 15-17) Absalom, fils de David, poursuivait son père cherchant à le tuer; sur quoi David s’enfuit avec les siens et sortit de Jérusalem nu-pieds. … Or tandis qu’Absalom poursuivait David, l’armée de David se retourna contre lui; et voici que son mulet l’entraîna dans sa course sous la ramure d’un chêne, dont les branches entourant son cou saisirent sa tête et le laissèrent suspendu. C’est alors que Joab, le chef de l’armée de David, le tua. Après la mort de ce dernier, David fut rétabli dans son royaume et régna en paix. C’est donc contre cette persécution que s’élève la prière de ce psaume : une vraie supplique, un appel au secours.

Saint Thomas laisse entendre que  « cette persécution préfigure celle que le Christ souffrit de la part de son fils Judas » Nous pouvons étendre, me semble-t-il,  cette réflexion à toute la Passion du Christ. Et de fait, la prière de ce psaume ne peut-elle pas être mise dans la bouche du Notre Seigneur fuyant son peuple qui le poursuit de sa haine. N’a-t-il pas adressé de ferventes prières à son Père alors qu’il est cloué à la Croix ?

C’est ce que nous allons voir.

Et tout d’abord du nombre de ses ennemis.

« Domine, quid multiplicati sunt qui tribulant me ? Multi insurgunt adversum me ».

« Seigneur, pourquoi ceux qui me persécutent sont-ils multipliés ? une multitude s’élève contre moi ».

Nonobstant  le fait que le Christ soit mort par sa propre volonté : « nul ne me ravit mon âme j’ai le pouvoir de la poser et de la reprendre. Je la donne de moi-même ». Nonobstant qu’il ait subi la mort par obéissance et soumission à la volonté de son Père. – C’est clairement enseigné par saint Thomas d’Aquin dans la question de la Somme de la cause efficiente de la mort de Christ, (III 47 1-6), le Christ est cependant mort par la volonté formelle de ses ennemis « qui s’élevèrent contre lui ». Saint Thomas dit explicitement qu’ils ont agi « directement pour cela ». « C’est de cette manière, dit saint Thomas,  que les persécuteurs du Christ l’ont mis à mort ; car ils lui ont fait subir les traitements qui devaient amener la mort, avec l’intention de la lui donner. Et la mort qui s’en est suivie a été réellement produite par cette cause ». Le Christ n’a pas utilisé sa puissance divine pour éviter leurs coups. Il eut pu le faire, comme il l’a montré face à Judas et à sa cohorte au jardin des oliviers en les terrassant tous….(III 47 1). Mais il ne l’a pas fait.  « En ce sens, le Christ n’a pas  écarté de son propre corps les coups qui lui étaient portés, mais a voulu que sa nature corporelle succombe sous ces coups ». C’est pourquoi on peut dire « que le Christ a donné sa vie ou qu’il est mort volontairement » (dito).

Ses persécuteurs furent, comme le dit le psaume, des « multitudes »: « une multitude s’élève contre moi ». Tous ils lui ont fait subir mille tracas, mille souffrances. Cette strophe convient bien à la Passion du Christ. « Domine, quid multiplicati sunt qui tribulant me ? Multi insurgunt adversum me ». « Seigneur, pourquoi ceux qui me persécutent sont-ils multipliés ? Une multitude s’élève contre moi ». Ce fut vraiment une vraie persécution, jusqu’à la crucifixion… Notre Seigneur lui-même l’avait annoncé « Ils le livreront aux païens pour qu’il soit bafoué, flagellé et crucifié. » (Mt 20, 19) :

Saint Thomas exprime bien cet aspect  innombrable de ses ennemis et l’immensité de ses souffrances, dans l’article 5 de la question 48. Il écrit : « Il a souffert de la part des païens et des juifs, des hommes et des femmes, comme on le voit avec les servantes qui accusaient Pierre. Il a encore souffert de la part des chefs et de leurs serviteurs, et aussi de la part du peuple, comme l’avait annoncé le psalmiste (2, 1) : « Pourquoi ce tumulte des nations, ce vain murmure des peuples ? Les rois de la terre se soulèvent, les grands se liguent entre eux contre le Seigneur et son Christ. » (Saint Thomas eut pu citer le psaume 3).  Il a aussi été affligé par tous ceux qui vivaient dans son entourage et sa familiarité, puisque Judas l’a trahi et que Pierre l’a renié ».

« Il a souffert dans ses amis qui l’ont abandonné ; dans sa réputation par les blasphèmes proférés contre lui ; dans son honneur et dans sa gloire par les moqueries et les affronts qu’il dut supporter ».  Et c’est pourquoi sont très justes ces paroles du psalmiste au verset 2 : « beaucoup disent à mon âme : il n’a pas de salut pour elle dans son Dieu ». Ils se moquèrent de lui alors qu’il était pendu à la Croix. Souvenez-vous des propos moqueurs des Juifs et même du mauvais larron, comme nous le relate saint Luc : « Le peuple se tenait là et regardait. Les magistrats se joignaient à lui pour railler Jésus en disant :  » Il en a sauvé d’autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu.  Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant et lui présentant du vinaigre : ils disaient : «  Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ». Il y avait encore au-dessus de sa tête une inscription portant, en caractères grecs, latins et hébraïques : « Celui-ci est le roi des Juifs. » Or, l’un des malfaiteurs pendus à la croix l’injuriait, disant :  » Puisque tu es le Christ, sauve-toi toi-même et sauve-nous ! » (Lc 23  35-38).

Il souffrit, poursuit Saint Thomas, « dans ses biens lorsqu’il fut dépouillé de ses vêtements ; dans son âme par la tristesse, le dégoût et la peur ; dans son corps par les blessures et les coups ».

Et ses ennemis l’ont fait souffrir « Dans tous les membres de son corps. Le Christ a enduré : à la tête les blessures de la couronne d’épines ; aux mains et aux pieds le percement des clous ; au visage les soufflets, les crachats et, sur tout le corps, la flagellation. De plus il a souffert par tous ses sens corporels : par le toucher quand il a été flagellé et cloué à la croix ; par le goût quand on lui a présenté du fiel et du vinaigre ; par l’odorat quand il fut suspendu au gibet en ce lieu, appelé Calvaire, rendu fétide par les cadavres des suppliciés ; par l’ouïe, lorsque ses oreilles furent assaillies de blasphèmes et de railleries ; et enfin par la vue, quand il vit pleurer sa mère et le disciple qu’il aimait ».

Voilà la multitude qui s’éleva contre lui et qui le frappa de mille manières. Saint Jean l’Evangéliste dit juste lorsqu’il écrit, dans son Prologue : « En lui était la vie, et la vie était la lumière. Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçue » (Jn 1 4). Ou encore « Il était dans le monde et le monde par lui a été fait et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1 1 10)

Et Péguy avait raison d’exprimer, dans son théâtre,  son effroi et son étonnement lorsqu’il fait remarquer : « il n’a pas pu faire de mal à tout ce monde. Il n’en a pas eu le temps ».

Mais tout ce monde a-t-il seulement connu la victime qu’ils présentèrent à Pilate pour qu’il soit exécuté ? Saint Thomas distingue entre les païens, les gentils, Pilate  et les juifs et en ces derniers, entre les membres du Sanhédrin et le petit peuple.

Saint Thomas, en sa question 5 sur la Passion, distingue en effet entre « les grands et les petits ».

« Les grands, qui étaient leurs chefs, ont su  » qu’il était le Messie promis dans la loi ; car ils voyaient en lui tous les signes annoncés par les prophètes ; mais ils ignoraient le mystère de sa divinité ». Et c’est pourquoi S. Paul dit : « S’ils l’avaient connu, jamais ils n’auraient crucifié le Seigneur de gloire. »

Il faut cependant remarquer que leur ignorance n’excusait pas leur crime, puisque c’était en quelque manière une ignorance volontaire (affectata). En effet, ils voyaient les signes évidents de sa divinité ; mais par haine et jalousie, ils les prenaient en mauvaise part, et ils refusèrent de croire aux paroles par lesquelles il se révélait comme le Fils de Dieu. Aussi dit-il lui-même à leur sujet (Jn 15, 22) : « Si je n’étais pas venu, et si je ne leur avais pas parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils n’ont pas d’excuse à leur péché. » Et il ajoute : « Si je n’avais fait parmi eux les œuvres que personne d’autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché. » On peut donc leur appliquer ce texte (Job 21, 14) : « Ils ont dit à Dieu : « Éloigne-toi de nous, nous ne voulons pas connaître tes chemins ».

« Quant aux petits, c’est-à-dire les gens du peuple, qui ne connaissaient pas les mystères de l’Écriture, ils ne connurent pleinement ni qu’il était le Messie, ni qu’il était le Fils de Dieu. Car bien que quelques-uns aient cru en lui, la multitude n’a pas cru. Parfois elle se demanda si Jésus n’était pas le Messie, à cause de ses nombreux miracles et de l’autorité de son enseignement, comme on le voit chez S. Jean (7, 31). Mais ces gens furent ensuite trompés par leurs chefs au point qu’ils ne croyaient plus ni qu’il soit le Fils de Dieu ni qu’il soit le Messie. Aussi Pierre leur dit-il : « je sais que vous avez agi par ignorance, comme vos chefs  » ; c’est-à-dire que ceux-ci les avaient trompés ».

La responsabilité d’un chacun, dans ce meurtre, sera jugée alors en fonction de la connaissance du mystère du Christ. C’est l’objet de l’article 6 de cette question : « le péché des meurtriers du Christ ». Saint Thomas écrit :

« Nous l’avons dit à l’Article précédent, les chefs des juifs ont connu le Christ, et s’il y a eu chez eux de l’ignorance, elle fut volontaire et ne peut les excuser. C’est pourquoi leur péché fut le plus grave, que l’on considère le genre de leur péché ou la malice de leur volonté.

Quant aux  » petits », aux gens du peuple, ils ont péché très gravement, si l’on regarde le genre de leur péché, mais celui-ci est atténué quelque peu à cause de leur ignorance. Aussi sur la parole : « Ils ne savent pas ce qu’ils font », Bède nous dit-il : « Le Christ prie pour ceux qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient, ayant le zèle de Dieu, mais dépourvus de connaissance. »

Beaucoup plus excusable fut le péché des païens qui l’ont crucifié de leurs mains, parce qu’ils n’avaient pas la science de la loi. »

 

« Tu autem Domine, susceptor meus es, gloria mea et exaltans caput meum

 « mais vous Seigneur vous êtes mon protecteur et ma gloire et vous relevez ma tête ».

Toutefois au milieu de la tribulation, le Christ, comme le psalmiste ici,  sut exprimer sa « confiance » en Dieu, son Père : « mais vous Seigneur vous êtes mon protecteur et ma gloire et vous relevez ma tête ».

Cette confiance ! N’est-ce pas le sens profond de la prière que Jésus fit après l’Institution de la Sainte Eucharistie et que Saint Jean nous rapporte dans son Evangile au chapitre 17: « Ayant ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit :  » Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie, puisque vous lui avez donné autorité sur toute chair, afin qu’à tous ceux que vous lui avez donnés, il donne la vie éternelle. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous, le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ. Je vous ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que vous m’avez donnée à faire. Et maintenant à vous, Père, glorifiez-moi auprès de vous, de la gloire que j’avais auprès de vous, avant que le monde fût.  J’ai manifesté votre nom aux hommes que vous m’avez donnés du milieu du monde. Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés : et ils ont gardé votre parole. Ils savent à présent que tout ce que vous m’avez donné vient de vous ; car les paroles que vous m’avez données, je les leur ai données ; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de vous, et ils ont cru que c’est vous qui m’avez envoyé. C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que vous m’avez donnés ; parce qu’ils sont à vous : car tout ce qui est à moi est à vous, et tout ce qui est à vous est à moi, et que je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde ; pour eux, ils sont dans le monde, et moi, je vais à vous. Père saint, gardez dans votre nom ceux que vous m’avez donnés, afin qu’ils ne fassent qu’un, comme nous. Lorsque j’étais avec eux, je les conservais dans votre nom. J’ai gardé ceux que vous m’avez donnés, et pas un d’eux ne s’est perdu, hormis le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie.
Maintenant je vais à vous, et je fais cette prière, pendant que je suis dans le monde, afin qu’ils aient en eux la plénitude de ma joie. Je leur ai donné votre parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde. Je ne vous demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde. Sanctifiez-les dans la vérité : votre parole est la vérité. Comme vous m’avez envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.
Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés en vérité. Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, par leur prédication, croiront en moi, pour que tous ils soient un, comme vous, mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous, — pour que, eux aussi, ils soient [un] en nous, afin que le monde croie que vous m’avez envoyé. Et je leur ai donné la gloire que vous m’avez donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et vous en moi, afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que vous m’avez envoyé, et que vous les avez aimés comme vous m’avez aimé. Père, ceux que vous m’avez donnés, je veux que là où je suis, ils y soient avec moi, afin qu’ils voient la gloire que vous m’avez donnée, parce que vous m’avez aimé avant la création du monde. Père juste, le monde ne vous a pas connu ; mais moi, je vous ai connu, et ceux-ci ont connu que c’est vous qui m’avez envoyé. Et je leur ai fait connaître votre nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux, et que je sois moi aussi en eux. »
(Jn 17 1-26)

Quelle sérénité dans la pensée ! Quel calme ! Quelle grandeur ! Quelle paix. « Tu autem Domine, susceptor meus es, gloria mea et exaltans caput meum », « mais vous Seigneur vous êtes mon protecteur et ma gloire et vous relevez ma tête ». Et cette paix de l’âme n’est-elle pas révélée dans cette ultime parole du Christ expirant en Croix : « Père je remets mon esprit entre vos mains » (Lc23 46) N’est-ce pas l’équivalent de cette strophe : « Mais vous Seigneur, vous êtes mon protecteur »

« Voce mea ad Dominum clamavi : et exaudivit me de monte sancto suo »

« De ma voix, j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exhaussé du haut de sa montagne sainte ».

Ce fut là aussi l’attitude du Christ en Croix. Saint Luc est formel : « Il était environ la sixième heure, quand les ténèbres couvrirent toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Le soleil s’obscurcit, et le voile du Temple se déchira par le milieu. Et Jésus cria d’une voie forte, « et clamans voce magna », le psalmiste dit : «Voce mea ad Dominum clamavi » : « Père, je remets mon esprit entre vos mains » (Lc 23 44-46)

« Ego dormivi et soporatum sum : et exsurrexit quia Dominus suscepit me »

« Je me suis endormi, et j’ai été assoupi ; et je me suis levé parce que le Seigneur a été mon soutien ».

Cette strophe exprime d’une manière littéraire les derniers instants de la vie de NSJC, sa mort, sa sépulture et sa résurrection.

De sa mort, Saint Jean en témoigne ainsi : « Après cela, Jésus sachant que tout était maintenant consommé, afin que l’Écriture s’accomplît, dit :  » J’ai soif.  » Il y avait là un vase plein de vinaigre ; les soldats en remplirent une éponge, et l’ayant fixée au bout d’une tige d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit :  » Tout est consommé  » ; et baissant la tête, il rendit l’esprit. Or, comme c’était la Préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, — car le jour de ce sabbat était très solennel, — les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés et qu’on les détachât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi, vous croyiez. Car ces choses sont arrivées afin que l’Écriture fut accomplie :  » Aucun de ses os ne sera rompu.  » Et il est encore écrit ailleurs :  » Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19  28-37)

De sa sépulture, Saint Luc en parle ainsi : « Or, il y avait un homme, appelé Joseph, membre du conseil, homme bon et juste, qui n’avait donné son assentiment ni au dessein des autres, ni à leurs actes ; — il était d’Arimathie, ville de Judée, et attendait, lui aussi, le royaume de Dieu. Cet homme alla trouver Pilate, lui demanda le corps de Jésus,
et l’ayant descendu, il l’enveloppa d’un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait encore été mis. C’était le jour de la Préparation, et le sabbat allait commencer. Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus, ayant accompagné Joseph, considérèrent le sépulcre, et la manière dont le corps de Jésus y avait été déposé. S’en étant donc retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums ; et le jour du sabbat, elles demeurèrent en repos, selon le précepte ».
(Lc 24 50 55)

De sa résurrection, on peut prendre, entre autres, le texte de saint Luc : « Mais, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles (les femmes) se rendirent au sépulcre, avec les aromates qu’elles avaient préparés. Elles virent que la pierre avait été roulée loin du sépulcre ;
et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Tandis qu’elles étaient remplies d’anxiété à ce sujet, voici que deux hommes, vêtus de robes resplendissantes, parurent debout auprès d’elles. Comme, dans leur épouvante, elles inclinaient le visage vers la terre, ils leur dirent :  » Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit, lorsqu’il était encore en Galilée : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. » Elles se ressouvinrent alors des paroles de Jésus, et, à leur retour du sépulcre, elles rapportèrent toutes ces choses aux Onze et à tous les autres. Celles qui dirent ces choses aux Apôtres étaient Marie-Madeleine, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et leurs autres compagnes. Mais ils regardèrent leurs discours comme vain racontage, et ils ne crurent pas ces femmes. Toutefois Pierre se leva et courut au sépulcre ; et, s’étant penché, il ne vit que les linges par terre, et il s’en alla chez lui, dans l’admiration de ce qui était arrivé
.( Lc 24 1-12) « et je me suis levé parce que le Seigneur a été mon soutien ».

« Non timebo millia populi circundantis me exurge Domine, salvum me fac, Deus meus »

« Je ne craindrai point les milliers d’hommes du peuple qui m’environnent ; Levez-vous Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu »

Le meilleur commentaire que l’on puisse faire de cette strophe, c’est de citer et de méditer le chant de Zacharie, le jour de la circoncision de Jean Baptiste, son fils, le chant du Benedictus : « Et Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit-Saint, et il prophétisa, en disant : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, Parce qu’il a visité et racheté son peuple. Et qu’il a suscité une Force pour nous sauver, Dans la maison de David, son serviteur, (Ainsi qu’il l’a promis par la bouche de ses saints,
De ses prophètes, dès les temps anciens). Pour nous sauver de nos ennemis Et du pouvoir de tous ceux qui nous haïssent ».

C’est bien aussi la prière du psalmiste : « Je ne craindrai point les milliers d’hommes du peuple qui m’environnent. Levez-vous Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu » 
« Afin d’exercer sa miséricorde envers nos pères. Et de se souvenir de son pacte saint ; Selon le serment qu’il fit à Abraham, notre père, De nous accorder que, sans crainte, Affranchis du pouvoir de nos ennemis,  – « ut sine timore de manu inimicorum nostrorum liberati… » – Nous le servions, avec une sainteté et une justice
Dignes de ses regards, tous les jours de notre vie »
(Lc 1 68-75).

« Quoniam tu percussisti omnes adversantes mihi sine causa :dentes peccatorum contrivisti »

« Car vous avez frappé tous ceux qui s’opposaient à moi sans raison ; vous avez brisé les dents des pécheurs ».

Le psalmiste veut  exprimer ici la toute-puissance de Dieu qui protège et sauve son peuple et d’abord son Christ. « Vous avez brisé les dents des pécheurs. Vous avez frappé tous ceux qui s’opposaient à moi sans raison ». C’est pourquoi le psalmiste peut dire à juste titre en conclusion :

« Domini est salus et super populum tuum benedictio tua »

« Le salut vient du Seigneur ; et c’est vous qui bénissez votre peuple ».

 

 

 

 

 

 

 

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