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Entraide et Tradition

Le sacerdoce catholique. Dixième conférence

publié dans la doctrine catholique le 3 décembre 2010


Dixième conférence.

Domus salutis (7)
Les fruits du sacrifice de NSJC

Arrivé à ce point de notre méditation, il ne nous reste plus qu’à expliquer — mais avec soin — les avantages et les biens que la Passion du Sauveur nous a procurés.

§-1 En premier lieu, Jésus-Christ par ses souffrances nous a délivrés du péché.

Le catéchisme du Concile de Trente donne deux citations de l’Ecriture, une de saint Jean et une de saint Paul :

« Il nous a aimés, dit Saint Jean (Apoc 1 5) et Il nous a lavés de nos péchés dans son sang. Et encore, comme dit l’Apôtre (Col 2 13-14) Il nous a fait revivre avec Lui, nous remettant tous nos péchés, effaçant l’arrêt de condamnation écrit et porté contre nous, l’abolissant et l’attachant à la Croix. »

Mais on peut développer davantage cette idée merveilleuse :

En effet c’est bien sous l’idée générale de délivrance que l’AT annonce la Rédemption. Isaïe prophétise ces heureux temps messianiques où seront prêchées aux pauvres la bonne nouvelle, aux captifs la délivrance, aux opprimés la liberté : Is 61 et 68.

Le NT précise qu’il s’agit avant tout de la délivrance du péché. Le nom même que Dieu donne au Messie, Jésus, exprime que sa mission est de sauver les hommes de leurs fautes (Mt 1 21). Son rôle sera celui de l’Agneau de Dieu, effacer les péchés du monde (Jn 1 29) ; les actes de son ministère seront de remettre les péchés (Mt 9 1-6 ; Mc 2 5-12 ; Lc 5 20-26) : il exerce lui-même cette œuvre de purification sur Madeleine pénitente : Lc 7 48. et avant de quitter ce monde pour monter au ciel, il établira dans son Eglise le sacrement de pénitence.
Aussi bien saint Jean pourra-t-il résumer l’œuvre de Jésus Christ en disant qu’elle est une propitiation immense pour tous les crimes de l’univers (1 Jn 2 2) et saint Paul tiendra-t-il à associer indissolublement la rédemption par le sang de NSJC et la rémission des péchés : Col 1 4 ; Eph 1 7

Toute la doctrine de l’Apôtre converge vers cette vérité capitale : la grâce de Jésus-Christ nous délivre du péché. Tous les hommes sont coupables, tous ont besoin de la gloire de Dieu ; la grâce de Jésus-Christ nous justifie et remet nos fautes (Rm 3 23-25). Celui qui nous affranchit, c’est le Christ : Rm 7 14-25. Le Christ nous a arraché à la malédiction, s’étant fait malédiction pour nous : Gal 3 13.

Saint Thomas explique que la passion de Jésus-christ est cause de la rémission des péchés de trois manières :

« Après avoir cité saint Jean dans l’Apocalypse (1, 5): « Il nous a aimés et il nous a lavés de nos péchés dans son sang. » – texte que reprend le catéchisme du Concile de Trente, saint Thomas donne trois raisons
Conclusion:
La passion du Christ est la cause propre de la rémission des péchés de trois manières.

1° Par mode d’excitation à la charité; car selon S. Paul (Rm 6, 8): « La preuve que Dieu nous aime, c’est que dans le temps où nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous. » Or, par la charité, nous obtenons le pardon des péchés, suivant cette parole (Lc 7, 47): « Ses nombreux péchés lui ont été remis parce qu’elle a beaucoup aimé. »

2° Par mode de rédemption. En effet, le Christ est notre tête. Par la passion qu’il a subie en vertu de son obéissance et de son amour, il nous a délivrés de nos péchés, nous qui sommes ses membres, comme si sa passion était le prix de notre rachat. C’est comme si un homme, au moyen d’une oeuvre méritoire accomplie par sa main, se rachetait du péché commis par ses pieds. Car, de même que le corps naturel est un, alors qu’il consiste en membres divers, l’Église tout entière, corps mystique du Christ, est comptée pour une seule personne avec sa tête, qui est le Christ.

3° Par mode d’efficience. La chair dans laquelle le Christ a souffert sa passion est l’instrument de sa divinité, et c’est en raison de sa divinité que ses souffrances et ses actions agissent dans la vertu divine, en vue de chasser le péché ».

Deux mots de commentaire :
Reprenons l’argument théologique. Que faut-il pour nous délivrer de nos fautes et les effacer ?
Plusieurs causes doivent exercer ici leur concours. Une cause propitiatoire ou de réconciliation, pour désarmer la colère de Dieu et l’incliner à pardonner, à remettre l’offense ; une cause satisfactoire, qui offre au souverain Seigneur, une réparation proportionnée à l’outrage. Enfin la cause formelle de la rémission des péchés, c’est la grâce sanctifiante qui lave la faute mortelle, à la manière dont la chaleur chasse le froid, et la lumière les ténèbres : sans elle il ne peut y avoir de justification, pas plus qu’il ne peut y avoir d’âme belle sans la beauté.

La passion de Jésus-Christ fait tout cela. En tant que sacrifice, elle est la cause propitiatoire qui apaise Dieu et nous le rend favorable ; en tant que satisfaction surabondante, elle répare et au delà toute l’injure faite à Dieu, par nos fautes. Elle est aussi la cause de la grâce : cause méritoire principale de tous biens surnaturels, de telle sorte que depuis la chute, aucun d’eux ne descend sur l’humanité que par la vertu du Rédempteur.
Il reste donc établi que la Passion est une vraie délivrance du péché, puisqu’elle en opère la rémission comme cause propitiatoire, satisfactoire, méritoire.

§-2 Ensuite Il nous a arrachés à la tyrannie du démon.

Le catéchisme du Concile de Trente cite cette très belle phrase de NSJC : « Voici maintenant le jugement du monde, dit le Sauveur Lui-même (Jn 12 30, 32) et le prince de ce monde va en être chassé, et Moi, quand j’aurai été élevé de la terre, J’attirerai tout à Moi. »

Mais on peut un peu expliciter

A- La liturgie.

La rédemption a pour effet de détruire le règne de Satan. La foi de l’Eglise à ce sujet s’est traduite dans le chant triomphal de la préface de la Passion : le démon qui avait vaincu l’homme par l’arbre du paradis terrestre, est vaincu à son tour sur l’arbre de la croix, par Jésus-Christ Notre seigneur ».

B- C’est l’écho de l’Ecriture :

C’est l’enseignement de saint Jean : 1 Jn 3 8
C’est l’enseignement de saint Paul : Col 1 13 ; Hb 2 14-15.

Comment, pratiquement, s’accomplit ce grand triomphe sur notre ennemi.

Le démon n’a d’action efficace sur l’homme qu’à raison du péché. Dans le degré où le chrétien s’affranchit du mal, il se dégage du pouvoir de Satan ; et donc dans la mesure où les hommes savent s’appliquer la Rédemption et se soustraire au péché, ils échappent au prince des ténèbres. Ainsi le royaume du démon recule partout où s’établit le règne de l’Evangile et de la grâce ; et il revient et il s’avance partout où les peuples modernes s’excluent volontairement des bienfaits de l’Evangile et se soumettent de nouveau au paganisme et au péché.
La Rédemption a d’elle-même anéanti la puissance diabolique ; elle a préparé à tous les membres de la famille humaine les secours qui leur permettent de secouer et de briser le joug de Satan ; la condition, c’est que les hommes, par leur libre coopération, sachent s’approprier cette vertu et consentent à s’appliquer le remède. « C’est pourquoi, dit saint Thomas, si les idolâtres demeurent sous la servitude du démon, cela vient de ce qu’ils négligent de recevoir les secours qui dérivent de la Passion du Christ ».

Voici l’enseignement de saint Thomas dans la Somme :

III 49 2 Par la passion du Christ sommes-nous délivrés de la puissance du démon?
Cependant: le Seigneur dit en S. Jean (12, 31) à l’approche de la passion: « Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. » Or le Christ a été élevé de terre par la passion de la croix. C’est donc par elle que le démon a été dépouillé de son pouvoir sur les hommes.

Conclusion:

Au sujet du pouvoir que le diable exerçait sur les hommes avant la passion du Christ, trois points de vue entrent en ligne de compte.

1° Celui de l’homme qui, par son péché, a mérité d’être livré au pouvoir du péché, dont la tentation l’avait dominé. – 2° Celui de Dieu que l’homme avait offensé en péchant, et qui en vertu de la justice l’avait abandonné au pouvoir du diable. – 3° Celui du démon qui, par sa volonté très perverse, empêchait l’homme d’atteindre son salut.
Or, 1° l’homme a été délivré du pouvoir du démon par la passion du Christ en tant que celle-ci est cause de la rémission des péchés. – 2° Elle nous a délivrés du pouvoir du démon en tant qu’elle nous a réconciliés avec Dieu, comme on le verra tout à l’heure. – 3° Elle nous a délivrés du pouvoir du démon en tant que celui-ci a dépassé la mesure du pouvoir que Dieu lui avait accordé, en complotant la mort du Christ, qui n’avait pas mérité la mort, puisqu’il était sans péché. Ce qui fait dire à S. Augustin: « Le démon a été vaincu par la justice de Jésus Christ, parce qu’il l’a tué, bien qu’il n’ait rien trouvé en lui qui mérite la mort. Dès lors il est juste que les débiteurs retenus par lui soient libérés, puisqu’ils mettent leur confiance en celui que le démon a mis à mort sans aucun droit. »

§-3 En troisième lieu, Il a payé la peine qui était due pour nos péchés : Délivrance des peines du péché.

Les peines du péché ?

C’est un point de l’enseignement catholique que la mort est entrée dans le monde par le péché : Rm 5 12
C’est encore un point de l’enseignement catholique que la désobéissance de nos premiers parents nous a transmis et la mort et les autres peines corporelles et le péché qui est la mort de l’âme : Concile de Trente, session 5 can I et 2.

La rédemption nous délivre de tout cela. Comment ?

La mort éternelle, la peine éternelle, effets du péché mortel, ne peuvent subsister que là où subsiste la faute grave. Du moment qu’elle efface le péché, la Passion remet la peine capitale ; et c’est pourquoi saint Paul assure qu’elle nous préserve de la colère de Dieu (Rm 5 9). Tous ceux donc qui veulent profiter de la Passion rédemptrice sont soustraits de la damnation.

Mais le péché lavé et l’âme purifiée, ne reste-t-il aucune dette à payer à la justice divine ?

Nous avons vu précédemment que la Passion a satisfait surabondamment pour toutes les fautes, payé pour toutes les dettes, et plus que cela, à l’infini. La somme est versée d’avance.

Seulement il faut la toucher, nous l’appliquer, la faire notre…Pour cela nous devons nous rendre semblables à NSJC, nous configurer en quelques sorte à sa passion et nous y associer. L’efficacité rédemptrice ne nous sera appliquée que par notre libre coopération. C’est la loi du salut.

La manière parfaite de nous ensevelir avec le Christ, c’est le baptême (Rm 6 3, ss). Voilà pourquoi les baptisés n’ont à offrir aucun autre paiement, délivrés qu’ils sont par la satisfaction de Jésus-Christ.

Le Sauveur n’étant mort qu’une fois pour les péchés, on ne peut s’ensevelir qu’une fois avec lui par le bain sacramentel. Ceux donc qui pèchent ensuite, doivent, pour obtenir le pardon, se rendre semblables au Sauveur en participant à ses souffrances. S’ils savent s’associer entièrement à lui par la douleur et l’amour, i.e. par la contrition et la charité parfaites, ils s’approprient ses satisfactions et sont exempts de tout autre tribut à la justice divine.
Beaucoup d’hommes, même après la justification au tribunal de la pénitence, n’arrivent pas à se conformer parfaitement à NSJC par l’intensité de leurs actes, et c’est pourquoi ils n’obtiennent pas la rémission totale de leur dette : il reste une partie de leur peine, qui doit être payée en ce monde ou en purgatoire ; (C de Trente, session 6 can 30)
Mais c’est en vertu de la Passion que cette peine sera un jour remise. Dès que l’âme se sera transfigurée en son Sauveur, ou par les satisfactions volontaires et méritoires de cette vie ou par les purifications du purgatoire, elle recevra les effets pléniers de la Rédemption.

Si l’âme refuse d’entrer en union avec le Christ, elle s’exclut elle-même de tous ses bénéfices. Il reste toujours vrai, cependant, que le Rédempteur a payé aussi pour elle et qu’il ne tenait qu’à elle de s’appliquer la valeur versée pour son rachat.

Ainsi pour tous ceux qui se rendront semblables à Jésus-Christ par leur libre coopération, la Rédemption sera une complète délivrance et de la peine éternelle et, tôt ou tard, de la dette temporelle contractée par le péché.

Quant à la mort et aux autres pénalités, l’Ecriture nous assure que la Rédemption doit un jour nous y soustraire

Le prophète Osée dit que le Christ sera la mort de la mort : Ero mors tua, o mors (os 13 41) Saint Paul commente cette parole : la mort, dit-il, sera anéantie, elle perdra son aiguillon, elle sera absorbée dans la victoire définitif de la Rédemption (1 Cor 15 26 54-55. Plus de mort, plus de larmes, plus de douleurs, s’écrit le voyant de l’Apocalypse, tout cela est le passé. Apoc 21 4.

La raison théologique est toujours la même : ce qui retranche la cause supprime les effets. La source de la mort et des autres pénalités corporelle, c’est le péché. Une fois admis que la Rédemption nous délivre de nos fautes, il faut conclure qu’elle doit un jour nous soustraire à la mort et à la souffrance. Le Sauveur ayant payé pour tout cela et pris sur lui nos peines afin de nous en excepter nous-mêmes, nous devons croire que nous en serons tôt ou tard affranchis.

Mais il faut remarquer que si la passion est d’une efficacité surabondante, elle ne produit ses effets dans les individus que dans la mesure où ceux-ci savent s’assimiler ses énergies.

Or pour nous assimiler la vertu rédemptrice, nous devons nous incorporer au Christ, nous unir à lui comme les membres à leur chef (III 49 3 ad 3). Il doit y avoir, en effet, conformité entre les membres et la tête. La Passion nous délivrera bien des pénalités, mais en suivant la gradation et les phases par lesquelles NSJC a voulu passer lui-même.

Le Christ a eu d’abord la grâce dans l’âme, en gardant une chair passible ; et c’est en souffrant et en mourant que NSJC est arrivé à la gloire de l’immortalité. Ainsi nous-mêmes : nous recevons d’abord dans l’âme l’Esprit d’adoption, qui nous donne droit à l’héritage de la gloire, tout en nous laissant encore une chair passible et mortelle ; ensuite nous devons porter la ressemblance des douleurs et de la mort du Christ, souffrir avec lui ; et voilà à quelle condition nous serons glorifiés avec lui pour toute l’éternité : si tamen compatimur, ut et conglorificemur (Rm 8 17)

Il est aisé de constater combien cette doctrine est profonde, pratique,grande, consolante.

Profonde, car elle nous montre comment la Rédemption se réalise d’après les lois admirables du gouvernement divin, lequel demande la coopération des créatures et exige que l’homme s’assimile l’efficacité surnaturelle par les actes et les efforts de sa liberté ;

pratique, puisqu’elle nous prêche de nous rendre semblables à Jésus-Christ par l’imitation de ses souffrances et de ses vertus ;

grande et consolante, car elle nous garantit la délivrance définitive : oui, si nous savons nous conformer au Rédempteur, nous sommes absolument assurés d’obtenir par lui et avec lui l’impassibilité, l’immortalité, la gloire du corps, de l’âme et des facultés.

§-4 De plus, comme on ne pouvait offrir à Dieu un sacrifice qui fût plus digne ou plus agréable, Il nous a réconciliés avec son Père (2 Cor 5 18) Il L’a apaisé, et nous L’a rendu favorable.

C’est l’œuvre de son sacrifice : il est agréé de son Père, nous le rendant ainsi favorable et l’apaisant. Nous en avons dit assez plus haut sur ce sujet pour aller de l’avant.

§-5 Enfin, en enlevant nos péchés, Il nous a ouvert la porte du ciel que le péché commun à tous les hommes avait fermée.

C’est ce que l’Apôtre nous marque bien dans ces paroles: Nous avons la confiance d’entrer dans le Sanctuaire, par le Sang de Jésus-Christ.(Hb 10 19) Et l’Ancien Testament ne manquait pas de symboles et de figures qui exprimaient la même vérité. Ainsi (Num 35 25)les citoyens qui ne pouvaient rentrer dans leur pays qu’à la mort du grand prêtre, étaient l’image des Justes à qui l’entrée dans la Céleste Patrie était interdite, malgré toute leur sainteté, jusqu’à la Mort du Souverain et Eternel Pontife, Jésus-Christ. Mais depuis que le Rédempteur l’a subie, cette Mort, les portes du ciel sont ouvertes à tous ceux qui, purifiés par les Sacrements, et possédant la Foi, l’Espérance et la Charité, deviennent participants des mérites de sa Passion.

Voilà comme s’explique saint Thomas :

III 49 5 : Par la Passion du Christ, la porte du ciel nous a-t-elle été ouverte ?

.
Cependant: il est écrit (He 10, 19): « Nous avons l’assurance d’entrer au sanctuaire  » c’est-à-dire au ciel,  » par le sang du Christ ».
Conclusion:
La fermeture d’une porte est un obstacle qui empêche les gens d’entrer. Or les gens étaient empêchés d’entrer dans le royaume céleste par le péché, parce que, dit Isaïe (35, 8): « On appellera cette voie la voie sacrée, et l’impur n’y passera pas. » Le péché qui empêche d’entrer dans le royaume du ciel est de deux sortes: 1° L’un est le péché commun à toute la nature humaine: c’est le péché du premier père. Par ce péché l’entrée du royaume céleste était fermée à tout homme. Aussi lit-on dans la Genèse (3, 24) qu’après le péché du premier homme  » Dieu plaça un Chérubin avec un glaive de feu tournoyant pour garder le chemin de l’arbre de vie ». – 2° L’autre est le péché spécial à chaque personne: c’est le péché que chaque homme commet par son acte personnel.
Or, par la passion du Christ non seulement nous avons été délivrés du péché commun à toute la nature humaine et quant à la faute, et quant à l’obligation de la peine, lui-même en payant le prix à notre place; mais encore nous sommes délivrés des péchés individuels de chacun de ceux qui communient à sa passion par la foi et la charité, et par les sacrements de la foi, on l’a dit Et c’est pourquoi la passion du Christ nous a ouvert la porte du royaume céleste. C’est ce que dit l’Apôtre (He 9, 11. 12): « Le Christ, survenu comme grand prêtre des biens à venir, entra une fois pour toutes dans le sanctuaire par son sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. » Et cela est symbolisé au livre des Nombres (35, 25 s. ): L’homicide  » demeurera là », dans la ville de refuge,  » jusqu’à ce que meure le grand prêtre consacré par l’huile sainte « ; après la mort de celui-ci, il pourra retourner dans sa maison. »

Je résumerai ce point des effets de la Passion du Christ en disant, avec le catéchisme du Concile de Trente : « que tous ces avantages, tous ces divins Bienfaits nous viennent de la Passion de notre Seigneur. En premier lieu, parce que sa mort fut une satisfaction pleine et entière qui Lui fournit le moyen admirable de payer à Dieu son Père toute la dette de nos péchés. Et ce prix qu’Il paya pour nous, non seulement égale notre obligation, mais lui est infiniment supérieur. En second lieu, parce que le sacrifice de la Croix fut infiniment agréable à Dieu. A peine Jésus-Christ l’eut-Il offert que la colère et l’indignation de son Père furent entièrement apaisées. Aussi l’Apôtre a-t-il soin de nous faire remarquer que la Mort du Sauveur fut un vrai Sacrifice :Jésus-Christ nous a aimés, dit-il, et Il s’est livré Lui-même pour nous en s’offrant à Dieu comme une Victime et une Oblation d’agréable odeur.(Eph 5 2). En troisième lieu, enfin, parce que la Passion fut pour nous cette Rédemption dont parle le prince des Apôtres, quand il dit :ce n’est ni par l’or ni par l’argent corruptibles que vous avez été rachetés de la vanité de votre vie, que vous avez héritée de vos pères, mais par le Sang précieux de l’Agneau Saint et Immaculé, Notre-Seigneur Jésus-Christ.(1 Pet 1 18-19) Et Saint Paul dit à son tour : Jésus-Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, en devenant malédiction pour nous. (Gal 3 13)

Que d’avantages qui nous obligent à chanter notre reconnaissance à Dieu, qui fondent notre acte de charité et l’obligation de l’aimer en retour.

Le catéchisme du Concile de Trente termine son exposé en disant : « Voilà ce que nous avions à dire ici sur la Passion et la Mort si salutaires de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Puissions-nous méditer sans cesse ces mystères au fond de nos cœurs ! Puissions-nous apprendre par là à souffrir, à mourir, à être ensevelis avec ce divin Sauveur ! C’est alors que purifiés des souillures du péché, et ressuscitant avec Lui à une vie nouvelle, nous mériterons, par sa Grâce et par sa Miséricorde, de participer un jour à la gloire de son Royaume céleste ».

C’est la pensée de tous les saints et plus particulièrement de Saint Bernard, de saint Grignon de Montfort, de sainte Thérèse de l’enfant Jésus.

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