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Rencontre liturgique de Cork: Juillet 2011

publié dans nouvelles de chrétienté le 20 juillet 2011


18 juillet 2011
[SPO] Rencontre liturgique de Cork : le compte-rendu (1)
SOURCE – SPO – 18 juillet 2011

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Un lecteur de ce blog s’est rendu en Irlande, et plus exactement à Cork, pour assister à la 4th FOTA International Liturgical Conference qui s’est tenue du 9 au 11 juillet dernier. Il a bien voulu nous proposer un compte-rendu des conférences et de ses impressions. Je le remercie de tout cœur pour son aide et pour son compte-rendu très intéressant, qui ouvre une porte sur l’actualité des travaux liturgiques. Il s’agit d’un travail de restitution très riche et complet, portant sur les principales conférences. C’est un véritable travail de synthèse et encore une fois je tiens à remercier notre correspondant pour ce résumé que je publie, au regard de sa richesse, en deux parties.

Notre ami lecteur écrit notamment : « A vrai dire, en allant assister à ces conférences, je m’attendais à une attitude politiquement correcte vis-à-vis de la réforme liturgique, rejetant la faute sur des abus qui avaient accompagné la réforme mais ne l’avaient pas comprise. Globalement, il n’en fût pas ainsi, les conférenciers furent très critiques sur la réforme de Paul VI. Ce fut une agréable surprise sachant que certains d’entre eux travaillent comme conseillers dans des organes pontificaux. Cependant, certains (je pense notamment à l’exégète allemand, ou à l’organisateur de la conférence) restent dans une ligne acritique, voire professent des idées difficilement compatible avec la foi catholique traditionnelle. Mais le fait que de telles critiques puissent être entendues au sein de conférences officielles et publiques, est déjà un grand pas dans le sens de la réforme de la réforme. »

Le cardinal Burke présida avec beaucoup de classe cette rencontre. Dans le cadre des conférences, il célébra plusieurs fois à l’Eglise St Pierre et St Paul de Cork. Le Samedi 9 juillet au soir il a célébré des vêpres pontificales. Le dimanche 10 il célébra une messe pontificale puis le soir même des vêpres selon le nouveau rite. Enfin le lundi 11 au matin une messe solennelle avec assistance pontificale fut célébrée par un prêtre récemment ordonné de l’Institut du Christ-Roi. Le service des messes était en grande partie assuré par des séminaristes/prêtres de cet institut.

La 1ère conférence fut celle de Dom Cassian Folsom, prieur du monastère bénédictin de Norcia (Italie) sur le thème du Missel Romain dans Summorum Pontificum. Il rappela l’histoire du développement du missel romain depuis sa promulgation par Pie V en 1570 jusqu’à la réforme de Paul VI en 1969. Il montra en quoi il y eu au cours de ces quatre siècles un développement organique de la liturgie romaine, les seuls changements portant alors sur :
– la correction de certaines erreurs ;
– la mise en place de normes d’édition des missels ;
– l’harmonisation des textes liturgiques avec ceux de la Vulgate ;
– des modifications du sanctoral ;
– la mise à jour de certaines rubriques.

Dom Cassian Folsom a ensuite montré en quoi la réforme de 1969 diffère radicalement du développement normal du missel romain, et diffère également de la réforme du début du XXème siècle initiée par Pie X et mie place par Pie XI qui visait essentiellement à réorganiser le sanctoral. En effet le sanctoral a toujours été soumis à d’importantes modifications dans la liturgie romaine et il n’a jamais réussi à atteindre une stabilité, contrairement à d’autres liturgies orientales.

Dans la deuxième partie de son exposé, Dom Cassian Folsom a indiqué les perspectives de modifications pour la liturgie romaine actuelle. Il a notamment cité le Motu Proprio Summorum Pontificum, qui indique que les deux missels expriment une même foi. Il s’est ensuite interrogé sur cette affirmation qui est difficilement recevable au regard des faits car le missel de 1970 laisse transparaître des positions contestables de la théologie contemporaine, il a introduit une rupture radicale avec l’ancien missel, et il est doté d’un esprit anti-rubriciste. Le grand liturgiste Klaus Gamber indiquait quant à lui que le rite de Paul IV était non un développement, même radical, du rite romain, mais bel et bien un nouveau rite (mais cela ne semble pas être la position de Benoît XVI). Comment donc comprendre l’affirmation du Pape que les deux missels « expriment une même foi » ? Le bénédictin a alors proposé qu’on comprenne cela non pas comme un état de fait, mais comme un objectif a atteindre.

Comment atteindre cet objectif ? Par la réforme de la réforme en trois points :
– Un nouveau mouvement liturgique
– Un renouveau de la théologie de la Liturgie
– Une critique et une correction de la liturgie issue des réformes post Vatican II. Un enrichissement mutuel des missels (dans le cas du missel de 1962 l’enrichissement serait essentiellement un enrichissement du sanctoral)

NB : je partage  l’opinion ici exprimée par Dom Cassian Folsom

La 2ème conférence fut donnée par Dom Paul Gunter, bénédictin, professeur à l’Institut Pontifical de Liturgie de Rome sur le thème Sacerdos paratus et Populo congregato : le développement historique du Missel Romain. L’essentiel de son exposé fut un rappel des évolutions du missel Romain depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Dom Paul Gunter a regardé ces évolutions sous l’angle des rôles respectif du prêtre et de l’assemblée. Il montra alors une rupture sur ce point entre la liturgie du missel de 1962 centrée sur le prêtre, et celle de 1970, essentiellement centrée sur l’assemblée des fidèles. C’est de cette façon qu’il faut interpréter la quasi-disparition des messes privées, et la totale disparition des prières privées du prêtre lors de l’habillement et des prières au bas de l’hôtel dans le missel de 1970.

La 3ème conférence fut donnée par le Père Vincent Twomey (S.V.D), professeur et vice-supérieur provincial des missionnaires de la Parole Divine. Il est aussi l’organisateur de la Conférence à Cork. Sa conférence portait sur le thème de Verbum Domini : Parole et Rite dans la théologie des sacrements de Joseph Ratzinger.

Il a commencé par indiquer que le mot grec doxa ne désigne pas seulement une doctrine ou une opinion, mais également la gloire ou la manière d’adorer. Par conséquent, étymologiquement, l’orthodoxia est aussi la manière droite et appropriée de rendre gloire à Dieu.

Comment alors envisager cette bonne façon de rendre gloire à Dieu ? Il faut selon le Père Twomey sortir de la conception néoscholastique selon laquelle le sacrement est Forme+Matière. Cette conception, qui serait commune à la fois aux traditionalistes et aux modernistes doit être dépassée. C’est le sens de la réforme qu’entreprend Benoit XVI, qui envisage dans ses écrits les sacrements non plus à la manière scholastique, mais comme étant essentiellement un divine worship. Cette nouvelle perspective devrait être féconde pour une compréhension renouvelée de la liturgie, et pour comprendre ses rapports essentiels avec l’orthodoxia.

La 4ème conférence fut donnée par le cardinal Burke sur le Jus Divinum et la Liturgie sacrée.

Le cardinal Burke a procédé à un vibrant hommage du droit canon. Il a commencé par expliquer que Dieu a voulu réguler lui-même la manière de lui rendre un culte. Dans l’ancien Testament déjà, Dieu institue très précisément les modalités de la liturgie des hébreux.

De même, dans le Nouveau Testament, le Christ établit la sainte Messe. Le culte que nous rendons à Dieu fait parti de nos devoirs de créatures de Dieu. La religion est un devoir de créatures envers leurs créateurs. C’est une vertu morale.

Pour le cardinal Ratzinger, les deux problèmes de l’homme moderne sont que :
1 – Dieu n’est pas reconnu comme étant Autre, non réductible à notre humanité.
2 – L’homme crée son propre culte, indépendamment des règles divines.

Pour remédier à ce second danger, le droit canon est là pour nous indiquer la manière la plus appropriée de rendre gloire à Dieu. Car les gestes et les actions extérieures sont soumis à la législation de l’Eglise. Cependant ces législations ne sont pas arbitraires, elles ne font que préserver l’institution divine des sacrements. C’est ainsi que l’Eglise ne peut pas elle-même changer les sacrements. La liturgie est essentiellement un don divin et non pas une création des hommes.

A propos des abus liturgiques, la cardinal a rappelé que suivre les normes, ce n’est pas être rubriciste ou ritualiste, mais c’est être respectueux du culte divin.

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Voici la deuxième partie du comptre-rendu:

28 juillet 2011

[SPO] Rencontre liturgique de Cork : le compte-rendu (2)

 
SOURCE – SPO – 19 juillet 2011


Suite du compte-rendu de la rencontre liturgique de Cork. Encore une fois merci à notre correspondant pour son travail si riche et passionnant.

 
La 5ème conférence fut donnée par le père Dieter Boehler, jésuite, professeur d’Exégèse à Francfort, sur le rapport entre la liturgie chrétienne et l’Ancien Testament. L’intitulé complet de sa conférence était : L’Eucharistie de l’Eglise, la Cène du Seigneur, le Sacrifice d’Israël : réflexion sur l’axiome de Benoît XVI : « La liturgie Chrétienne ne peut pas être comprise indépendamment du patrimoine de l’Ancien Testament. »
Le sujet de cette intervention était de rapprocher l’enseignement de St Paul sur l’Eucharistie dans la 1ère Epître aux Corinthiens des sacrifices végétaux (non sanglants) des juifs à son époque, ce que l’on appelait les minhah. Comparer ces deux éléments peuvent apporter des indications sur la conception de l’Eucharistie chez St Paul et les premiers chrétiens.
Le père Dieter Boehler a ensuite développé des idées presque hérétiques sur le sacrifice (d’ailleurs l’assistance a pas mal réagi) Cette intervention a eu au moins le mérite de montrer que l’exégèse catholique est toujours aussi ravagée, et de surcroît complètement indifférente à la théologie et à la doctrine catholique de manière générale.
 
La 6ème conférence fut donnée par l’abbé Sven Conrad (de la FSSP) sur le thème de La liturgie en tant que « mouvement transcendant » (J. Ratzinger) : Réflexions sur la forme et la Théologie des Rites d’introduction.
L’abbé Conrad a tout d’abord rappelé une spécificité de la liturgie romaine dès ses origines antiques : une séparation très nette entre :
  • les clercs et le peuple
  • le célébrant et le reste du clergé.
Il a rappelé également que dans la liturgie romaine, la messe pontificale est l’archétype qui a influencé les autres messes : la messe solennelle surtout, et dans une moindre mesure la messe chantée.
C’est à la lumière de ces deux éléments qu’il faut lire les rites de préparation dans la liturgie romaine. De la même façon que l’évêque se vêtit des habits liturgiques au cours d’une cérémonie ritualisée au début des messes pontificales, le prêtre se vêtit lui aussi de manière ritualisée avant la messe pour se préparer à l’action liturgique. De plus les prières au bas de l’autel, qui constituent une autre préparation du prêtre à la célébration des mystères proviennent elles aussi de la messe pontificale romaine. Dans les deux cas on remarque que la messe est à deux vitesses : le prètre/eveque et les servants d’un côté, la schola avec l’assemblée de l’autre. Le célébrant est donc mis doublement à part par les rites de préparation pour se préparer à l’action liturgique.
Lorsque le mouvement liturgique s’est développé dans les années 1920-1930, il fut très critique des rites de préparations. En effet, un des principes fondamentaux du liturgiste Pius Parsh était que « tout ce qui ne relève pas de la participation active doit être banni de la messe ». D’autre part la séparation clerc/fidèles était aussi à atténuer. Enfin, les réformateurs prenaient comme la messe de référence, non pas la messe pontificale romaine, comme cela avait toujours été le cas auparavant, mais la messe paroissiale.
On voit bien que les prières au bas de l’autel ou les rites d’habillement n’avaient plus leur place pour les réformateurs, ainsi ils ont été purement supprimés et remplacé par un rite de salutation mutuelle, centré sur la relation assemblée-prêtre.
 
La 7ème conférence fut donnée par le père Uwe Michael Lang de la Congrégation de l’Oratoire de St Philip Neri de Londres sur le thème : La voix de l’Eglise en Prière : Benoit XVI et le langage de la liurgie.
Tout d’abord le père Uwe Michael Lang a fait des remarques générales sur le langage de Dieu :
Saint Augustin déclarait qu’il avait eu du mal à comprendre la « la façon de parler de Dieu » (God’s way of speaking). C’est un point important pour la catéchèse : Dieu emploie des images et une façon de s’exprimer qui n’est pas évidente et qui s’apprend par la catéchèse. Saint Augustin, lorsqu’il décrit la Cité de Dieu, écrit qu’il existe dans celle-ci un langage commun à tous ses habitants : c’est la « la façon de parler de l’Eglise » (Church’s way of speaking). Car le la foi ne peux pas être totalement dissociée du langage dans lequel elle est exprimée. Et un seul langage est donc un garant d’unité.
A propos des langues sacrés, le père Lang a remarqué que les pères de l’Eglise ont toujours vénéré les trois langues de la croix (Hébreux, Grec et Latin). Cependant, le trilinguisme, qui est la position théologique selon laquelle seulement ces trois langues peuvent être sacrées apparaît assez tard, avec Isidore de Séville, au VIIe siècle dans le cadre de la polémique entre les chrétiens latins et grecs pour se justifier contre des attaques des Grecs. On peut donc envisager d’autres langues liturgiques dans l’absolue.
Le conférencier a ensuite spécifié les trois caractéristiques de toutes les langues sacrées :
  • c’est une langue stable, dans le sens où elle n’évolue pas car elle n’est pas parlé couramment, ce n’est pas une langue vulgaire.
  • C’est une langue qui a récupéré des éléments d’une langue étrangère et des éléments de traditions reconnues comme très anciennes (par exemple le Latin a récupéré des mots et des tournures de l’hébreu biblique)
  • c’est une langue normée par des textes fixés (la Vulgate pour le latin)
Avant les normes liturgiques du IVème siècle, les prières n’étaient pas mises par écrit (pour des raisons pratique : persécutions…) mais elles étaient apprises par cœur. Il y avait donc parfois des possibilités d’improvisation du prêtre pour certaines prières mais elles étaient très minces et elles s’inséraient dans un cadre invariable.
Enfin, le père Uwe Michael Lang a répondu à une objection courante contre l’utilisation de langues liturgiques : le passage du Grec au latin au IVeme siècle, n’est-ce pas l’adoption d’une langue vernaculaire ? Le père Lang répond que non. Car le latin liturgique fut, dès le départ, une langue bien différente du latin populaire d’alors. C’est un latin dérivé du latin classique, qui a un style bien particulier et un vocabulaire emprunté au grec et à l’hébreu.
C’est en 1946 qu’est apparu au sein du mouvement liturgique cette idée que le passage du grec au latin était un précédent du passage aux langues vernaculaires. Mais cela n’avait jamais été envisagé de cette façon par les Pères de l’Eglise latins.
 
La 8ème conférence fut donnée par le Professeur Helmut Hoping, diacre permanent et doyen de la faculté de théologie de Freiburg im Breisgau. Sa conférence s’intitulait : L’Ordo Missae de 1965, le missel Latin-Allemand et le Renouveau Liturgique.
Le ton de la conférence semblait plutôt favorable au nouveau rite (notamment en ce qui concerne la destruction de l’offertoire) mais aussi critique sur certains points.
Le Professeur Hoping a commencé par retracé un bref historique des réformes liturgiques et de leur réception en Allemagne entre 1962 et les années 1970. Ila noté que dès les années 1960 les principales traductions allemandes des missels de 1962 et 1965 étaient très déficientes et allaient toujours dans le sens d’une théologie libérale ou s’adaptaient à des positions politiques contestables.
Après la réforme de 1969 les traductions vont encore empirer dans le sens de positions théologiques avancées. Les traducteurs allemands ayant dans l’idée qu’il fallait continuer l’œuvre du Concile qui n’avait pas pu se déployer totalement entre 1962 et1965 pour des raisons historiques. Le Pr Hoping a donc pointé ces différences dérives, ainsi que l’historique des différents rappels à l’ordre de la part du vatican, ainsi que les normes de traduction que celui-ci a promulgué (nécessité d’avoir des traductions fidèles et littérales).
 
La 9ème conférence a été donnée par le Professeur Manfred Hauke, prêtre, professeur de Théologie Dogmatique à la faculté de Théologie de Lugano et président de la Société Allemande de Mariologie. Son intervention s’intitulait : La structure de base (grundgestalt) de la célébration Eucharistique selon Joseph Ratzinger.
Après un rappel sur la notion philosophique de gestalt (en français on dirait forme) et de grundgestalt (en français : structure de base ou structure fondamentale), le Pr Hauke a indiquait comment cette notion a été appliquée à la messe par les théologiens du mouvement liturgique.
  • Romano Guardini (qui a par ailleurs largement influencé Benoît XVI) dit que si l’essence de la messe est d’être un sacrifice, néanmoins sa grundgestalt (structure de base) est celle d’un repas.
  • Joseph Pascher, un autre liturgiste allemand va même plus loin : pour lui la messe a la grundgestalt (structure de base) d’un repas et seulement le symbolisme d’un sacrifice.
  • Le théologien et liturgiste jésuite Jungmann critique dans les années 40 ces deux positions : dans la célébration liturgique, l’Eucharistie est prédominante par rapport au repas et elle a bien la forme (ou la structure) et la réalité d’un sacrifice. Ainsi, le geste d’élévation du calice lors de l’offertoire et le fait que les espèces corps et sang soient séparées sur l’autel sont deux arguments décisifs qui témoignent du caractère sacrificiel de la forme de la célébration Eucharistique dès les temps apostoliques.
  • Les avancées de l’exégèse ont donné raison à Jungmann, notamment avec les travaux de Heinz Schürmann.
  • Mais à la suite de cette querelle, d’autres opinions ont émergé : la messe aurait une structure essentiellement « eulogique »  (action de bénir Dieu et de lui offrir quelque chose). Cette opinion est partagée par le litugiste Lothar Lies et est soutenue par l’exégète protestant Harmut Gese.
Le professeur Hauke a ensuite exposé la position de Benoit XVI vis-à-vis de ce débat qui fut lancé par le mouvement liturgique.:
  • Benoît XVI est critique lui aussi de la position de Guardini (le repas est la structure fondamentale de la messe)
  • Il semblerait que pour Benoit XVI, ce soit l’action de grâce (thanksgiving) qui constitue la structure liturgique de la sainte Messe. L’action de grâce fait partie de la nature sacrificielle de la messe, de même que le Banquet Eucharistique.
La 10ème conférence fut donnée par Lauren Pristas, professeur de théologie à l’université de Caldwell (USA) sur le sujet de la réforme postconciliaire des Collectes du missel Romain.
Lauren Pristas a exposé le résultat de ses recherches sur les modifications des collectes du missel romain. Elle a montré que les nouvelles collectes étaient en général le fruit d’un mélange de plusieurs sources différentes, dont la principale était le sacramentaire gélasien. Mais comparée aux collectes du missel de 1962, l’enseignement et la théologie des nouvelles collectes sont très différentes.
Pour illustrer ses propos, Mme Lauren Pristas a pris comme exemple les collectes du temps après pentecôte. Dans les nouvelles collectes il y a des omissions flagrantes : il n’y a plus de référence à la difficulté de la vie spirituelle, à la crainte de Dieu, le Dieu Tout-Puissant est transformé en Dieu miséricordieux, il n’y plus de demande de purification de l’Eglise et de fuir le démon etc… Au contraire les nouvelles collectes se focalisent sur l’action de grâce.
Elle a montré enfin comment certaines collectes ont été parfois de véritable trahison de leurs différentes sources. En multipliant les sources, les réformateurs ont pu récupérer et isoler différents passages hors de leur contexte, et leur donner un sens différent dans la nouvelle prière. Cela leur a permis enfin d’éviter certains enseignements des vieux sacramentaires et de la doctrine traditionnelle, ainsi la référence au jeûne a-t-elle pratiquement disparu des collectes.
Trois autres conférences ont été également données, conféreces auxquelles notre correspondant n’a pu assister. En voici les titres : :
 
La 11ème conférence : Prof. William Mahrt sur la Musique et Sacralité dans les deux formes.
La 12ème conférence : Dr. Caitriona O Dochartaigh sur Le développement du vocabulaire de dévotion en langue vernaculaire dans l’Irlande médiévale.
La 12ème conférence : Dr. Janet Rutherford : Le Patrimoine Anglican : ce que c’est, et ce que l’on peut en faire.
 

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