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Entraide et Tradition

D’autres principes de sainteté

publié dans couvent saint-paul le 10 mars 2012


Troisième dimanche de Carême

D’autres principes de sainteté

L’Eglise, MBCF, met pour chacun d’entre nous, pourrait-on dire, la barre très haut : elle veut que nous soyons saints. En effet elle nous rappelait dans l’Epître de dimanche dernier que « la volonté de Dieu est que nous soyons saints », « Haec est voluntas Dei, sanctificatio vestra ». Saint Paul ne s’exprimait pas devant un par terre de « curés » ou de moines, comme si la sainteté leur était réservée, et n’obligeait pas les autres. Non point. Saint Paul écrivait aux Thessaloniciens, à tous. C’est donc une obligation qui nous touchent tous, hommes, femmes, parents, enfants, adolescents, grands parents, tout le monde, pour l’Eglise, est tenu à travailler à sa sainteté, à sa sanctification, surtout pendant ce temps de Carême. Et je vous disais dimanche dernier qu’elle ne nous abandonne pas dans cette recherche, elle ne nous laisse pas errer. Non ! Elle nous montre le chemin à suivre. Elle nous donne dimanche après dimanche, dans les différents textes de ses messes quotidiennes, les principes de sainteté. La semaine dernière, notre attention était attirée par la charité fraternelle. La charité fraternelle sera le principe du jugement pour entrer dans le royaume de Dieu. A bon entendeur, salut ! Elle nous rappelait aussi l’importance du respect du à Dieu. Et elle nous rappelait la belle scène de NSJC chassant, l’œil en feu, les vendeurs du Temple. Elle nous rappelait l’importance de la foi mettant sous nos yeux et nous faisant entendre le merveilleux dialogue entre Jésus et la veille femme suppliant, d’une manière instante, du Maître, la guérison de sa fille. Elle nous rappelait aussi l’importance des commandements de Dieu nous faisant monter avec Moïse sur le Sinaï pour y recevoir la loi taillée dans la pierre. Et je me souviens que cette loi comprends les 10 commandements, les trois premiers concernent mes devoirs envers Dieu, les 7 autres, mes devoirs envers le prochain. Qui s’en préoccupe ! Dites-moi dans le monde politique. Certainement pas Hollande qui va nous concocter un programme comme on dit aujourd’hui « sociétal » à la Zapatero…Attention ! On n’aura pas nécessairement un épiscopat espagnol énergique, capable de défendre les droits de Dieu et nos devoirs…Voilà que le curé se met à faire de la politique. On n’en a pas fini ! Politique dehors ! Politique dedans ! Je dois dire que je crains pour ma vieillesse…et pour les familles…

Et cette semaine quelle fut le langage de l’Eglise sur la sainteté ?

Lundi, elle nous parlait de la prière et elle nous montrait comment prier nous disant de nous défier de nous-mêmes. Plus même ! De ne pas nous appuyer sur aucun de nos mérites… Mais de nous reposer seulement sur Dieu, sur la puissance de son nom, sur ses nombreuse miséricordes, sur le pacte qu’il a passé avec nous, son peuple : « Maintenant, donc, écoutez, notre Dieu, les supplications de votre serviteur ; montrez votre face sur votre sanctuaire, qui est désert ; faites le pour vous-même. Ouvrez vos yeux et voyez notre désolation et cette ville sur laquelle votre nom a été invoqué ; car ce n’est pas à cause de notre justice que nous nous présentons humblement nos prières, mais à causes de vos nombreuses miséricordes. Agissez ; ne tardez pas, mon Dieu, pour vous-même, parce que votre nom a été invoqué sur cette ville et sur votre peuple, o Seigneur Notre Dieu ». Et cette prière et ce mode sera repris dans la lecture de mercredi. Nous entendrons la même supplique dans le livre d’Esther : « Exhaussez ma prière et soyez propice à une nation qui est votre part et votre héritage »

Belle prière pleine d’humilité se nourrissant des nombreuses miséricordes du Seigneur…Voilà un principe de sainteté.

Et puis l’Evangile de ce lundi était merveilleux. Il nous campait Jésus dans toute sa grandeur de Fils de Dieu. A la question brutale des Pharisiens et des Publicains : « Qui êtes vous », Jésus répond : « Je suis le principe, moi qui vous parle » « Principium, qui et loquor vobis ». Il est « le principe ». Il est le principe de tous. Il est le premier. Il est la fin de toutes choses. Il est le principe, le principe de vie. Et comment sera-t-il principe de vie, « principium vitae ? par sa Passion : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous reconnaitrez, qui je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle de ce que le Père m’a enseigné. Et celui qui m’a envoyé est avec moi, et il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable », « quia ego, quae placitaé sunt ei, facio semper ». Voilà la sainteté. Ces paroles me rappellent les paroles de Jésus de la semaine dernière : « qui est ma mère, qui est mon frère qui est ma sœur » ? celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans le cieux ». Cette insistance ne vous interpelle-t-elle pas ?

L’Evangile de mardi nous parlait de l’hypocrisie de scribes et des pharisiens. NSJC se plaisait à les peindre, les dépeindre : « Alors Jésus dit : Les scribes et les Pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’imitez pas leurs actions, car ils disent et ne font pas… Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes, car ils élargissent leurs phylactères et allongent leurs houppes; ils recherchent les premières places dans les repas, les premiers sièges dans les synagogues, les saluts sur les places publiques, et l’appellation de Rabbi. Pour vous, ne vous faites point appeler Rabbi, car il n’est pour vous qu’un seul maître, et vous êtes tous frères…Vous n’avez qu’un Maître, le Christ. Le plus grand d’entre vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé ».

Belle sentence, vraie de tous les temps. Beau chemin de sainteté ! Belle sentence qui sera reprise dans l’Evangile du mercredi. Et là, NSJC fait venir les disciples près de lui pour qu’ils entendent bien toutes ses consignes d’humilité et d’esprit de service : « Mais Jésus les appela et dit :  » Vous savez que les chefs des nations leur commandent en maîtres, et que les grands exercent leur empire sur elles. Il n’en sera pas ainsi parmi vous; au contraire, celui qui voudra devenir grand, parmi vous, se fera votre serviteur; et celui qui voudra, parmi vous, être premier, se fera votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup.  » ». On voit l’insistance que NSJC met en ce principe. Qui pourrait nier que ce principe fait vraiment parti de la sainteté.

Jeudi nous avons eu une merveilleuse description de l’homme qui se confie dans le Seigneur opposée radicalement à celle de celui qui se confie en lui même. C’était un texte de Jérémie : « Béni soit l’homme qui se confie dans le Seigneur et dont le Seigneur est l’espérance. Il est comme un arbre planté au bord des eaux; qui pousse ses racines vers le courant; il ne craint pas quand vient la chaleur, et son feuillage reste vert; il ne s’inquiète point de l’année de la sécheresse, et ne cesse pas de porter du fruit ». C’est le contraire pour l’homme qui se confie en lui-même : « Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme, qui se fait un bras de chair, et dont le cœur se retire du Seigneur…il ne verra pas arriver le bonheur ; mais il habitera au désert dans la sécheresse, dans une terre de sel et inhabitable »!

Et c’est ainsi que nous pouvions lire ensuite la magnifique parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare. Le mauvais riche ne se reposait que sur ses richesses et sa gloire, oubliant Lazare, effondré par la lèpre. Lui aurait bien voulu se rassasier « des miettes qui tombaient de la table du riche, mais personne ne lui en donnait ». Il n’avait d’espérance que dans le Seigneur. L’un et l’autre vint à mourir et Lazare fut reçu dans « le sein d’Abraham ». Là, « il est comme un arbre planté au bord des eaux ». Par contre le mauvais riche alla en son lieu, l’enfer. Et là, « il habite au désert dans la sécheresse, dans une terre de sel et inhabitable » où il souffre les tourments de l’enfer : « Je suis tourmenté dans cette flamme, dit-il » Aussi criait-il de ce lointain pays de souffrances à Abraham : « Père Abraham, ayez pitié de moi et envoyez Lazare, afin qu’il trempe l’extrémité de son doigt dans l’eau pour rafraichir ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme ». Voilà pour les peines des sens de l’enfer…Et les peines du dam, ne sont pas oublié, non plus, du Seigneur, dans cette description de l’enfer. Elles sont là exprimées dans ces paroles :  » Je te prie donc, père, de l’envoyer à la maison de mon père, — car j’ai cinq frères, — pour leur attester (ces choses) de peur qu’ils ne viennent, eux aussi, dans ce lieu de tourment. « . La peine du dam, c’est la peine du tourment d’avoir perdu Dieu pour toujours et de ne jamais le revoir… Abraham lui dit :  » Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent !  » Il dit :  » Non, père Abraham; mais si quelqu’un de chez les morts va vers eux, ils se repentiront.  » Il lui dit :  » S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts, ils ne seraient pas persuadés. « . Et nous nous avons Jésus, notre Maître qui nous enseigne les choses du Père. Je ne dis pas qu’il faille sans cesse parler de l’enfer. Je dis qu’il faut toutefois en parler quelque fois. Car c’est le commencement de la sagesse…

Les lectures de l’Epître et de l’Evangile du vendredi nous introduisent dans le récit de la passion de NSJC, qui vient ; nous introduisent dans le cœur de ceux qui l’ont tramée. C’est le récit de Jacob, image du Père, envoyant Joseph, l’image du Christ, près de ses frères à la garde du troupeau dans le désert. C’est manifestement les frères de Joseph, qui veulent par jalousie et par haine la mort de Joseph. Cet homme de « vision » prétendait qu’il serait « adorer » par ses frères et qu’il règnerait sur eux. « Il me semblait que je liais avec vous des gerbes dans la campagne, que ma gerbe se leva et se tint debout et que les vôtres entourant la mienne, l’adoraient ». Ses frères lui répondirent : « Est-ce que tu seras notre roi et serons nous soumis à ta puissance ? » « Ces entretiens allumèrent en eux envie et haine contre Joseph ». Alors un jour, Jacob envoya Joseph près de ses frères à la garde des troupeaux pour prendre de leurs nouvelles. « Lorsqu’ils l’eurent aperçu, de loin, avant qu’il ne fut rapproché d’eux, ils résolurent de le tuer ; et ils se disaient l’un à l’autre : Voici notre songeur qui vient. Allons, tuons le et jetons le dans une vieille citerne ; nous dirons qu’une bête sauvage l’a dévoré et après cela on verra à quoi ses songes lui auront servi ». C’est clair ! Ses frères ! Voilà ses meurtriers. Et un détail ne vous aura pas échappé. Joseph reçoit l’ordre de son Père, Jacob d’aller voir ses frères et Joseph de répondre : « Je suis tout prêt, lui dit Joseph », « Praesto sum ». Un autre dira plus tard : je viens o Dieu faire votre volonté ».
Et l’Evangile nous raconte l’histoire du propriétaire de la vigne qui envoie ses serviteurs, les uns après les autres auprès des vignerons pour cueillir légitimement le fruit de la vigne. Ils les tuèrent tous, les uns après les autres.. Enfin, il envoya son fils, « filium meum » : ils auront du respect pour mon fils. Mais les vignerons voyant le Fils dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons le et nous aurons son héritage. Et s’étant saisis de lui – ce qu’ils firent au jardin des Oliviers – ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent ». « Lorsque les princes des prêtres et les pharisiens eurent entendu ces paraboles, ils comprirent que Jésus parlait d’eux. Ils cherchèrent à se saisir de lui, Mais par crainte des foules qui le regardaient comme un prophète, ils ne firent rein…Ce jour là. L’Eglise nous enjoint à méditer souvent la Passion de notre Seigneur afin que le « glaive de l’amour » enflamme notre âme et transperce notre cœur.

Enfin l’évangile du samedi nous raconte le beau récit de l’enfant prodigue. Je dirai plus volontiers du père de l’enfant prodigue. De ce récit, je tire deux principes de sainteté : la nécessaire contrition ou componction du cœur devant nos misères et la certitude de la bonté du Père. C’est le Père qui le premier voit le fils et court à sa rencontre. Je confesse cette miséricorde.

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