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Entraide et Tradition

D’autres éléments de sainteté

publié dans couvent saint-paul le 18 mars 2012


Quatrième dimanche de Carême.

D’autres éléments de sainteté

Je ne sais si vous recherchez, tous, la sainteté comme nous y invite la Sainte Eglise en ce Carême, mais moi, je continue à en étudier la voie, dimanche après dimanche. Que nous dit la Sainte Eglise en cette affaire si importante pour le salut de nos âmes ?
Elle nous dit que parmi les éléments de la vie sainte, de la vie « juste », celle qui plait à Dieu, il y a la lecture de la Sainte Ecriture. C’est en invoquant l’Ecriture Sainte que Jésus a lutté contre les tentations du Démon. C’était l’enseignement du premier dimanche de Carême. Et qui peut dire n’avoir jamais été tenté ? Il y a aussi la pratique de la charité fraternelle. Et ceux qui la pratique sont assurés d’être les bénis de Dieu et d’être invités « en la vie éternelle ». « En vérité je vous le dis toutes les fois que vous avez fait cela…à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». J’ai remarqué aussi qu’un autre élément de sainteté était le respect du à Dieu. Et combien Dieu y est sensible, lui qui désire tant que sa maison soit une maison de prière et non une « caverne de voleurs », une maison de prière où même les enfants chantent : « Hosanna au Fils de David ». Oui ! « De la bouche des enfants et ceux qui sont à la mamelle, vous avez tiré une louange parfaite ». Il ne faudrait pas non plus oublier que parmi les éléments de justice, figure à bonne place aussi, le respect de la loi de Dieu, le Décalogue, la pratique des 10 commandements. Et je n’oublierai jamais cette réponse de Jésus à ceux qui étaient venus lui dire, alors qu’il enseignait le peuple, que sa mère et ses frères étaient là, à la porte, l’attendant et voulant l’interroger. Jésus de leur dire : « Mais qui est ma mère, qui sont mes frères, qui est ma sœur ? Et étendant sa main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère ».

Mais quelle est donc cette volonté de Dieu ? Au-delà la volonté de bon plaisir de Dieu, propre à chacun, cette volonté c’est la volonté signifiée, celle qui fut écrite sur la loi de pierre donnée par Dieu sur le mont Sinaï à Moïse. C’est celle que le Christ est venu accomplir en sa passion. Et j’entends encore dans mes oreilles cette phrase du prophète Ezéchiel : « s’il marche dans mes préceptes et observe mes ordonnances, pour agir selon la vérité ; celui là est juste, il vivra certainement, « et vita vivet », dit le Seigneur tout puissant ». Je sais aussi que la vie sainte, celle qui plait à Dieu, est celle qui est toute illuminée de la foi. « O femme ta foi est grande qu’il te soit fait comme tu le veux ». Je sais encore que le juste doit vivre de la miséricorde du Seigneur. Rien ne convient mieux à Dieu que cette miséricorde, que cette bonté et Dieu aime être considéré de cette manière. Il n’est pas le père « fouettard ». Il est le Dieu des miséricordes. « Dieu est si bon que meilleur ne se peut ». Je vis de cela et ce sentiment m’apaise. « Si l’impie fait pénitence de tous ses péchés qu’il a commis, s’il garde tous mes préceptes et s’il agit selon l’équité et la justice, il vivra certainement, « vita vivet », et ne mourra point ». « Je ne me souviendrai plus de toutes les iniquités qu’il avait commises ; il vivra dans la justice qu’il aura pratiquée ». C’est ainsi que je fais vivre mon âme, me souvenant des miséricordes de Dieu. Il est celui qui prend soin du grabataire, de celui qui souffre depuis 38 ans, tout proche de la piscine de Bethsaïda…qu’il ne peut pourtant atteindre…Tout cela met mon âme dans la joie. « Soyez toujours dans la joie », nous dit saint Paul. C’est un autre élément de sainteté. Il n’y a pas de triste saint ! Je sais aussi que je dois souvent penser à la Passion du Seigneur. C’était, mystérieusement, l’attrait de l’âme de Jésus. Un poids l’attirait vers la Croix pour y aller satisfaire la justice de Dieu, réparer toute justice. C’est ainsi que lors de sa transfiguration, Jésus, alors qu’il est dans sa gloire, s’entretînt pourtant avec Elie et Moïse de la Passion qu’il devait accomplir, nous dit saint Luc, sous peu, hors les portes de Jérusalem. Et c’est alors dans l’accomplissement de la Passion, qu’il peut se dire, comme il dit un jour aux pharisiens l’interrogeant sur son identité : « Je suis le principe, moi qui vous parle »…le principe de vie, de vie éternelle. Il l’enseignera encore un jour en parlant de son eucharistie : « je suis le pain de vie…Qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle ». Oh insondable mystère de NSJC ! Oh insondable richesse de sainteté. En lui, je contemple toute perfection et il me donne l’exemple de l’humilité, de l’esprit de service et par ses gestes et par ses paroles. Par ses gestes, en se faisant, le jeudi saint, le serviteur des serviteurs. Par ses paroles, lorsqu’il dit à ses disciples, « ne vous faites pas appeler Maitre, car vous n’avez qu’un seul Maître et vous êtes tous frères…Celui qui est le plus grand parmi vous, sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera humilié et quiconque s’élèvera sera élevé ». Nous étions au mardi de la seconde semaine de Carême.

Et je continue de cueillir les fleurs pour faire le bouquet que je veux vous offrir à la fin de ce Carême. Et dès le mercredi, je retrouvais affirmé dans l’Evangile de saint Mathieu l’allusion à la Passion de NSJC et à sa Résurrection : « Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux princes des prêtres et aux scribes et ils le condamneront à mort ; et ils le livreront aux gentils pour qu’ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; et il ressuscitera le troisième jour ». Ce sont bien là deux mystères essentiels à notre foi et à notre sainteté. Par le premier mystère, la Passion, je nourris la charité de mon cœur. Avoir été tant aimé…Pourrais-je rester dans l’indifférence. Par la Résurrection, je nourris mon espérance. Là où se trouve le Christ, en gloire, là se trouvent ses membres. Je sais alors que le ciel m’appartient, que le ciel est ma demeure…non point tant en raison de mes mérites, mais bien plutôt en raison de la bonté de Dieu et de sa justice. Aussi je me confie plus en Notre Dieu qu’en mes forces et talents personnelles. « Béni soit l’homme qui se confie dans le Seigneur et dont le Seigneur est l’espérance. Il sera comme un arbre transplanté près des eaux… qui ne craint pas la chaleur lorsqu’elle est venue. Son feuillage sera toujours vert ». Et alors que l’Eglise mettait ce beau texte sous nos yeux, elle me rappelait également le récit du mauvais riche et du bon Lazare…Me rappelant que Lazare ira, parce qu’il a mis sa confiance en Dieu, à la fin de sa vie, dans « le sein d’Abraham », alors que le mauvais riche, sans cœur, ira en son lieu, le feu éternel….Et pourtant il suffisait qu’il ait un peu de compassion pour connaître un autre destin…Comme l’enfant prodigue qui, pris de remord, retrouva le cœur de son père qui, depuis longtemps déjà attendait son retour.

Arrive alors la troisième semaine de Carême. Quel est donc son message de sainteté ? Tout d’abord le rappel de l’histoire du soldat Naaman, le Syrien. Il est touché par la lèpre mais guérit par l’eau du Jourdain, il s’y plongea sept fois selon l’ordre du prophète Elisée. Cela nous rappelle la nécessité du baptême pour trouver la régénération de notre âme, en Dieu. Cette semaine nous rappelle aussi la nécessité du pardon des offenses : « Seigneur, combine de fois pardonnerai-je à mon frère lorsqu’il aura péché contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois ». Et puis c’est de nouveau le rappel des commandements de Dieu donnés à Moïse pour le peuple. Avec deux instances cependant ; la première, un rappel à honorer ses pères et mères afin de vivre longuement ; la seconde, un rappel de ne point se faire de dieux d’argent ni de dieux d’or…ni d’aller avec des dieux étrangers…Le Dieu que j’adore n’est pas un dieu œcuménique…Mais bien d’offrir sur un autel de terre « holocaustes » et « hosties pacifiques ». Je comprends que je me dois d’honorer Dieu en raison de sa majesté. C’est un ordre divin. Mais c’est aussi justice. Je dois à Dieu tout honneur et toute gloire. .Et c’est pourquoi j’aime cette messe qui me permet de satisfaire cette obligation que Dieu me fait : lui rendre tout honneur. Il n’y a pas de sainteté sans cette justice là. Le vendredi de cette semaine me rappelle le beau récit du rocher frappé par le bâton donné par Dieu à Moïse d’où sortit une eau abondante pour que se désaltèrent le peuple et ses troupeaux souffrant de la sécheresse du désert. Ce Dieu que je sers est un Dieu compatissant, lent à la colère et plein d’amour. Mais ce bâton, fait de bois, conduit mon esprit sur le Golgotha, près de la Croix du Christ. C’est bien sur le bois de la Croix que Jésus fit couler de son cœur transpercé l’eau rédemptrice. Et « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif ; car l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle ». C’est ce que dit Jésus à la Samaritaine. Quel mystère ! Aussi pourra-t-il dire à la Samaritaine, qu’il est le Messie, lui qui lui parle : « La femme lui dit : Je sais que le Messie doit venir ; lors donc qu’il sera venu, il nous annoncera toute chose. Jésus lui dit : « je le suis moi qui te parle ». Comme cette phrase est lumineuse et combien elle éclaire ma foi. Enfin le samedi me donnera à lire le beau récit de Suzanne et m’apprendra le saint abandon à Dieu au milieu des difficultés. En toutes circonstances, je serai comme Suzanne. Entourée d’injustice et de malice, « Elle, en pleurs, leva les yeux au ciel, car son cœur avait confiance dans le Seigneur ». Et pour illustrer « cette confiance dans le Seigneur », l’Evangile me raconte le récit de la femme prise en flagrant délit d’adultère. « Alors Jésus se relevant, lui dit : Femme où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t-a-t-il condamnée ? Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et désormais ne pèche plus ». Qu’il en soit ainsi. Amen !

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