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Entraide et Tradition

« Le Christ, l’espérance de la gloire »

publié dans couvent saint-paul le 9 février 2013


Dimanche de la Quinquagésime

« Le Christ, l’espérance de la gloire »

« Au dimanche de la Septuagésime, l’Eglise, utilisant l’image du coureur du stade, nous encourageait, en ce carême arrivant, à courir pour obtenir le trophée, le Royaume de Dieu, la Vie Eternelle. On voit ce sportif multiplier les entraînements et les privations pour gagner la victoire, une couronne périssable. Mais nous, nous devons courir pour gagner une couronne impérissable, la Vie Eternelle.

Ce prix, la Vie Eternelle, est peut-être ultime dans l’ordre de la réalisation, il est premier dans l’ordre de l’intention. Il préside à tous mes efforts. Il en est la raison. Il faut le vouloir. On le veut parce qu’on l’aime. C’est donc, finalement, l’amour qui est la raison de notre recherche du Ciel, notre vie durant.

Avec le temps de la Sexagésime, le dimanche suivant, l’Eglise, mettait sous nos yeux, un exemple concret de « coureur » pour la Vie Eternelle. C’est saint Paul. Ce n’est plus un coureur inconnu. C’est saint Paul qui, de fait, a vécu pour gagner le Ciel, pour posséder Jésus-Christ qui est la « gloire », la Vie Eternelle. Ne disait-il pas que le Christ est « l’espérance de la gloire » i.e. l’espérance de la Vie Eternelle. Il disait : « Pour nous, notre cité est dans les cieux »(Eph 2).

Et pourquoi saint Paul court-il avec tant de foi à la recherche de NSJC, à la recherche du Ciel ?
Parce qu’il sait que le Christ est Celui qui ouvrira, par sa passion, les portes du Ciel. Ecoutez-le prononcer sa foi dans l’Epître aux Romains : « C’est en Lui (NSJC) que(Dieu le Père) nous a choisi dès avant la création du monde pour que nous soyons saints … nous ayant dans son amour prédestinés à être ses fils adoptifs par Jésus-Christ, selon sa libre volonté, en faisant ainsi éclater la gloire de sa grâce par laquelle il nous a rendus agréables à ses yeux en son Fils bien aimé. C’est en Lui – le Christ- que nous avons la rédemption acquise par son sang, la rémission des péchés selon la richesse de sa grâce, … en nous faisant connaître le mystère de sa volonté selon le libre dessein que s’était proposé sa bonté pour le réaliser lorsque la plénitude des temps serait accomplie : à savoir de réunir toute chose dans le Christ Jésus. C’est en Lui que vous-même, après avoir entendu la parole de vérité, l’Evangile de votre salut, c’est en Lui que vous avez cru et que vous avez été marqués du sceau du Saint-Esprit qui avait été promis et qui est comme un gage de notre héritage, en attendant la pleine rédemption de ceux que Dieu s’est acquis à la louange de sa gloire ».

Merveilleux ! Non !

Voilà le plan divin. Voilà le don de Dieu. Voilà notre rédemption voulue, réalisée par Notre Seigneur Jésus-Christ et l’Esprit-Saint. Voilà notre héritage promis, notre gloire, notre Eternité. Voilà quelle est l’œuvre de la charité de Dieu, de son bon et libre vouloir. Voilà ce qui enthousiasme Saint Paul. Voilà ce qui fait naître en lui sa charité et son espérance. Il dira lui-même : « Je sais en qui j’ai mis mon espérance ». Merveilleux ! Non !

C’est la connaissance de cela, du plan de salut réalisé en Notre Seigneur Jésus-Christ qui comble de joie et d’amour de reconnaissance notre grand Saint Paul.

Nous étions morts par nos offenses et nos péchés. Nous marchions autrefois selon « l’esprit des fils de la désobéissance ». Nous étions, par nature, jadis, « enfants de la colère » comme ceux qui sont toujours sans espérance.
Mais aujourd’hui, grâce à Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés et alors que nous étions morts par nos offenses, Il nous a rendus vivants avec le Christ, grâce au Christ, grâce à sa passion, grâce à son sacrifice: « C’est par grâce que nous sommes sauvés »

Oui, poursuit Saint Paul, tout admiratif du don de Dieu : « C’est par grâce que (nous sommes) sauvés par le moyen de la foi et cela ne vient pas de (nous), c’est le don de Dieu. Ce n’est point pour les œuvres, nos œuvres, afin que nul ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage ayant été créés en Jésus-Christ pour faire de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions » (Eph 1 15).

Ah, si je vous demandais où Saint Paul trouve sa joie et cet amour de Dieu ?
Vous me répondriez sûrement : dans la connaissance du mystère de Dieu, de son plan de salut centré sur NSJC, sa Passion et sa Résurrection.

Et c’est précisément ce mystère que l’Eglise propose aujourd’hui, en ce dimanche de la Qinquagésime, à notre méditation, pour faire croître en nous l’amour de charité c’est-à-dire un amour cultuel, un amour de religion, un amour d’adoration et notre espérance.

Le mystère de la Passion, Jésus commence, en ce dimanche, à l’exposer aux Apôtres : « Voici que nous montons à Jérusalem et que s’accomplira tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme. Il sera livré aux païens, tourné en dérision, outragé, couvert de crachats ; après l’avoir flagellé, on le mettra à mort. Et le troisième jour, il ressuscitera ».
C’est à Jérusalem, dans la Cité Sainte, hors les murs, que s’accomplira le mystère du salut – au Golgotha – le mystère de la paix entre Dieu et les hommes…grâce au sacrifice du Fils de Dieu. C’est dans ce sacrifice que s’accomplira le mystère du pardon, le mystère de la justice, le Fils devenant pour nous, rançon, prix –et quel prix- sang versé pour notre délivrance. Lui, le « Fort » a terrassé le « fort » – le diable- Oui, au Golgotha, c’est là « qu’est mort la mort » et que renaît la vie, la vie divine, la vie de nos âmes ; là, que l’auteur de la mort –le diable- a été attaché, traîné derrière le char du triomphateur : Notre Seigneur Jésus-Christ.
C’est là que « la captivité est devenue captive ». C’est là que la terre, sous l’effet d’une nouvelle bénédiction qui la rajeunît, refleurit. C’est là, au Golgotha – par et dans le sang du Christ, que « la Nouvelle Alliance » est scellée et nous donne « droit » et accès à l’héritage éternel. Loué, alors, soit Jésus-Christ. C’est là la valeur de la messe catholique.

C’est là, au Golgotha, grâce à la Passion sanglante du Christ-Jésus, grâce à ce prix, à cette rançon que la justice de Dieu est satisfaite. Alors, loué soit Jésus-Christ ! Telle est la richesse de la messe catholique. Acte de justice par excellence.

« Dieu a établi Jésus-Christ pour être la victime de propitiation, par la foi dans son sang, montrant tout ensemble qu’Il est juste lui-même et qu’Il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ » (Rm 3 25)

C’est là, au Golgotha, que Jésus-Christ « se fait le médiateur de la Nouvelle Alliance afin que, par sa mort, ceux qui sont appelés, reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis ». Alors, loué soit Jésus-Christ. Telle est la messe catholique. Une eucharistie qui « est gage d’éternité ». « Qui mange mon corps et boit mon sang a la vie éternelle ».

C’est là, au Golgotha, que le Christ, le Messie, s’est fait le « serviteur souffrant », le Sauveur, en portant sur lui nos iniquités comme Isaïe, le prophète l’avait jadis annoncé : « Il s’est élevé devant lui comme un frêle arbrisseau, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée. Il n’avait ni forme ni beauté… Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et familier de la souffrance…Vraiment c’était nos maladies qu’il portait et nos douleurs dont il s’était chargé… Le juste, mon serviteur, justifiera beaucoup d’hommes. C’est pourquoi je lui donnerai sa part parmi les grands » (Is 53)

Et cette justification est gratuite, elle est gage d’éternité..
Ainsi est-il notre sanctification, notre justification, notre espérance ; il est notre gloire.
« En Lui, dira Saint Paul, l’espérance de la gloire. Il est notre vie.
Voilà le mystère de Dieu qui enthousiasme mon cœur.
Voilà le dessein éternel que Dieu a réalisé par son Fils au Golgotha.

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