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Entraide et Tradition

ordinations à Courtalain le 26 octobre 2013

publié dans nouvelles de chrétienté le 28 octobre 2013


Le samedi 26 octobre  2013 ont eu lieu au séminaire de Courtalain des ordinations. Dom Forgeot, abbé émérite de Fontgombault, est venu conférer cléricature et ordres mineurs à une quinzaine de séminaristes de l’Institut du Bon Pasteur. Voici la belle homélie qu’il adressa aux  séminaristes qui étaient assistés de nombreux parents et amis.

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26 octobre 2013

Courtalain

 Homélie prononcée

par le Très Révérend Père Dom Antoine Forgeot,

Abbé émérite de l’Abbaye

de

Notre-Dame de Fontgombault.

Chers frères et sœurs, et vous particulièrement chers séminaristes,

Ce jour de votre première tonsure ou de la collation des ordres mineurs marque une étape dans votre vie et dans votre marche vers le sacerdoce auquel vous aspirez. Comme leur nom l’indique, les ordres mineurs vous font faire des petits pas vers la première marche de l’autel du Seigneur ; pour être petits, ces pas n’en sont pas moins importants. Ils vous donnent l’occasion et le temps de prier et de réfléchir sur votre vocation, pour l’approfondir, pour en mesurer la grandeur et pour vous préparer à en assumer les exigences ; celles-ci ne sont pas petites ; on le comprend bien si l’on prend conscience de ce qu’est le prêtre. Il est le ministre du Christ et son serviteur ; mieux encore, il est un autre Christ, sacerdos alter Christus. C’est dire avec quelle générosité il doit s’efforcer de suivre le Christ et de l’imiter dans le renoncement à soi-même, dans le don de soi à l’exemple du Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, dans le souci d’être comme le Christ « doux et humble de coeur » et d’entraîner les fidèles qui lui sont confiés sur la voie de la perfection évangélique vers la Jérusalem céleste leur véritable et définitive patrie.

Le Pape émérite Benoît XVI a souvent, et plus particulièrement durant l’année sacerdotale qui marquait le 150e anniversaire de la mort du saint Curé d’Ars, parlé du sacerdoce et de la spiritualité sacerdotale, donnant Saint Jean-Marie Vianney comme modèle exemplaire.

Le prêtre est avant tout le ministre des sacrements qu’il confère au nom du Christ Souverain et Grand Prêtre de la Nouvelle Alliance : il doit avant tout, baptiser, remettre les péchés et offrir le Saint Sacrifice de la Messe. Le Curé d’ Ars était convaincu que toute la ferveur de la vie du prêtre dépendait de la messe : « La cause du relâchement du prêtre, disait-il, c’est qu’on ne fait pas attention à la messe ! Hélas ! Mon Dieu ! Qu’un prêtre est à plaindre quand il fait cela comme une chose ordinaire ! » Et il avait pris l’habitude, quand il célébrait, d’offrir toujours le sacrifice de sa propre vie : « Oh !,disait-il, Qu’un prêtre fait bien de s’offrir à Dieu en sacrifice tous les matins. » (Benoît XVI  Le prêtre don du cœur du Christ  pp 329-330)

Il va de soi que le prêtre doit être homme de science ecclésiastique, non pas de science d’érudition, mais de science d’édification qui aide à grandir et à faire grandir les autres dans l’amour de Dieu et du prochain.  Chers séminaristes, faites de bonnes et solides études, avec application, piété et modestie, ainsi que le recommandait le 1er Concile du Vatican, dans une entière et filiale docilité à la Sainte Église et à son Magistère ; soyez assidus à la lecture spirituelle si profitable à la vie intérieure et à la prière ; fréquentez volontiers les vies des saints qui sont comme une application pratique de la théologie ; aimez le silence : les moyens modernes de  communication en font une denrée rare ; aussi, comme Saint Benoît le dit aux moines, je vous dis : étudiez-vous au silence ; si vous consentez à  vous y efforcer vous ne tarderez pas à goûter le calme et la paix que donne le  silence intérieur si propice à la prière. Car le prêtre doit être un homme de prière ; c’est dans la prière, dans un contact assidu avec Notre Seigneur qu’il doit puiser la nourriture qu’il distribuera à ses fidèles tant par ses paroles que par l’exemple de sa vie.

Si nos contemporains ont besoin de maîtres il leur faut aussi des témoins ; le prédicateur de l’Évangile doit mener une vie, avoir un train de vie, en harmonie avec ce qu’il prêche ; il doit  être humble et pauvre ; il doit fuir la mondanité superficielle et frivole ; il ne doit pas céder à l’ambition et au carriérisme ; il doit s’abstenir des commérages qui entraînent si facilement à la médisance et à la calomnie ; autant de mises en garde faites récemment par le Saint  Père à l’intention des clercs. En un mot, le prêtre, et déjà le séminariste, doit mener une vie très proche de l’Évangile. Il doit posséder et rayonner les fruits de l’Esprit dont Saint Paul a dressé la liste très aimable : »charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres,  douceur, maîtrise de soi. » (Gal 5,22)

Tel est, chers séminaristes, le programme qui vous est offert. Plus vous vous y appliquerez généreusement dès maintenant, mieux vous vous préparerez au sacerdoce, si Dieu le veut et si la Sainte Église vous y appelle ; vous vous préparerez à devenir de ces apôtres des derniers temps que Saint Louis-Marie Grignion de Montfort appelait de ses vœux et dont l’Église a tant besoin pour la Nouvelle Évangélisation ; « ce seront, écrit Saint Louis-Marie, de vrais disciples de Jésus-Christ,  marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Évangile, et non plus selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu’il soit. Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrés nom de Jésus et de Marie sur leur cœur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite. » (Traité de la vraie dévotion 59)

Que la Sainte Vierge, Mère du sacerdoce, vous accom-pagne toujours ! Jésus mourant sur la Croix nous l’a donnée pour Mère . À l’exemple de Saint Jean, le disciple bien-aimé, prenez-la chez vous. « Prendre avec soi Marie, a expliqué Benoît XVI, signifie l’introduire dans l’intimité de sa vie, de son être, dans la profondeur de son être, l’introduire dans le dynamisme de son existence tout entière ‒ il ne s’agit pas d’une chose extérieure ‒ et dans tout ce qui constitue l’horizon de son apostolat. Il me semble que l’on comprend donc que le rapport particulier de maternité existant entre Marie et les prêtres constitue la source primaire, le motif fondamental de la prédilection qu’Elle nourrit pour chacun d’eux…. Chaque prêtre (et déjà aussi chaque séminariste) peut et doit se sentir véritablement le fils bien-aimé de cette très noble et très humble Mère » (Audience générale, 12 août 2009).

Ainsi soit-il.

 

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