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Entraide et Tradition

Commentaire des psaumes du dimanche à Matines N°7

publié dans couvent saint-paul le 12 novembre 2018


 

Commentaire des psaumes du dimanche

A Matines

Psaume n°8

Domine Dominus noster

 

Ce psaume 8 est un psaume de louange, d’adoration. Le psalmiste veut chanter la gloire de Dieu. C’est même une acclamation. Cela apparait clairement dès les deux premières strophes : « Seigneur, notre Maître, que votre nom est admirable par toute la terre ! Parce que votre magnificence est élevée au-dessus des cieux ». « Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra ! Quoniam elevat est maginificentia tua super coelos ». De cette acclamation, qu’il  ne peut retenir en son cœur, il en donne les raisons : « le nom (de Dieu)  est admirable par toute la terre » en ce sens qu’il en est le principe et la cause. Rien ne serait, n’aurait l’existence, si Dieu n’avait pas lui-même jeté, de sa puissance, toutes choses dans l’existence. Il est la cause nécessaire de toute existence, de toutes choses. Il a fait toutes choses de rien. Tout, ici-bas est « être contingent », c’est-à-dire qu’il peut être ou ne pas être. C’est la définition même de la contingence. Rien ici-bas n’est nécessaire. Il sera un jour et demain ne sera. C’est-à-dire qu’il n’a pas en lui-même sa raison d’être. Et pourtant il est. Si donc il est, c’est qu’il  a l’existence par un autre. Et comme on ne peut monter dans le monde des causes jusqu’à l’infini, autrement rien qui est, aurait sa raison d’être, il faut donc s’arrêter à un être qui a l’existence par lui-même, en lui-même. Cet être, nous l’appelons Dieu. Il est. C’est, du reste ainsi que Dieu se nomma à Moïse : « tu diras que je suis celui  qui est. ». Magnifique définition de Dieu. Il est. Celui qui est par lui-même et qui donne l’être à tout être. Et sans lui, oui, très exactement rien ne serait de ce qui est. Rien n’aurait sa raison d’être. Ce qui est absurde. Puisque le monde est et qu’il n’a pas en soi sa raison d’être, il est nécessaire qu’il existe un être ayant l’être en lui-même. Il faut nécessairement affirmer l’existence d’un être premier qui explique toutes choses. L’existence de Dieu, de cet être premier,  est nécessaire. Dieu est nécessairement. Et  c’est pourquoi le psalmiste dit très justement « sa magnificence est élevé au-dessus des cieux ». « Quoniam elevata est magnificentia tua super coelos ».

« Magnificencia » se compose de deux mots, de  « magnus » et de «  facere » faire les choses grandes. Ainsi la grandeur de la création, sa beauté, reflet de la grandeur de Dieu, – il n’y a rien dans l’effet qui ne soit dans la cause – est une manifestation de sa magnificence. Et cette magnificence, le psalmiste veut la louer, l’adorer. « Que votre magnificence est élevée au-dessus des cieux ». « Magnus » veut dire « grand », « vaste », « considérable », « glorieux », « puissant ». C’est ce qu’a réalisé Dieu dans sa création : une œuvre « considérable », « vaste », « glorieuse », une œuvre magnifique. . Il a agi avec magnificence. « Magnificentia » veut dire « générosité », « noblesse », « éclat ». Ainsi de l’œuvre de Dieu dans sa création. Qui ne confessera la beauté de la création, la beauté du firmament, la richesse de la terre, son infinie variété, sa grandeur.

Ainsi celui qui en est l’auteur ne peut pas ne pas être « admirable », ne peut pas ne pas être « excellent ». Il doit être « adoré ». Son « excellence » est la raison de notre adoration, de notre respect. (II II 84 1). Il doit être « servi » et « chanté », et « loué ». C’est ce que fait, dans ces deux premières strophes, le psalmiste. « Seigneur, notre Maître, que votre nom est admirable dans toute la terre. Que votre magnificence est élevée au-dessus des cieux ». Et puisque Dieu est le créateur de l’univers, il en est « le Maître, le Seigneur ». Il en a le juste « dominium ». Il en est le « souverain ». Il est le  Maître de toute chose. C’est donc à juste titre que l’auteur de ce psaume commence son psaume par ces acclamations : « Domine, Dominus noster ». Ces deux mots expriment parfaitement ce qu’est Dieu : le propriétaire de tout.

« De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle vous avez tiré une louange parfaite contre vos adversaires pour détruire l’ennemi, et celui qui veut se venger »

Ex ore infantium et lactentium perfecti laudem propter inimicos tuos ut destruas inimicum et ultorem »

Ici, le psalmiste, par ces expressions : « De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle vous avez tiré une louange parfaite » veut montrer que « la majesté de Dieu est tout à fait manifeste », commente saint Thomas,  elle se manifeste à toute intelligence droite. Cette connaissance de la Majesté de Dieu, de son existence « est donnée à tous, aussi simples qu’ils soient, comme émanant d’une connaissance naturelle ». Cependant « Il en est certains qui pervertissent , poursuit sain Thomas, leur instinct naturel, et ces derniers rejettent la connaissance de Dieu…et ont  «  voulu l’ignorer », …préférant marcher dans les ténèbres ».

C’est ce qu’enseigne saint Paul dans son épitre aux Romains, au chapitre Ier :

« En effet, la colère de Dieu éclate du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, qui, par leur injustice, retiennent la vérité captive ; car ce qui se peut connaître de Dieu, est manifeste parmi eux (manifestum est in illis) : Dieu le leur a manifesté.(Deus enim illi manifestavit) (Saint Thomas, nous le voyons, dans son commentaire utilise le même mot que saint Paul et affirme que : Dieu peut être connu par toute intelligence droite et non pervers). En effet ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l’intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils sont devenus vains dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence s’est enveloppé de ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont échangé la majesté du Dieu incorruptible pour des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.
Aussi Dieu les a-t-il livrés, au milieu des convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte qu’ils déshonorent entre eux leurs propres corps, eux qui ont échangé le Dieu véritable pour le mensonge, et qui ont adoré et servi la créature de préférence au Créateur, (lequel est béni éternellement. Amen !)
C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie : leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant, dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. Et comme ils ne se sont pas souciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens pervers pour faire ce qui ne convient pas, étant remplis de toute espèce d’iniquité, de malice, [de fornication], de cupidité, de méchanceté, pleins d’envie, de pensées homicides, de querelle, de fraude, de malignité, semeurs de faux bruits, calomniateurs, haïs de Dieu, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, [implacables], sans affection, sans pitié. Et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font » (Rm 1 18-32).

Quoniam videbo coelos tuos, opera digitorum tuorum : lunam et stellas quae tu fundatsi. Quid est homo quod memor es eius ? aut filius hominis quaniam visitas eum ?

Quand je considère vos cieux qui sont l’ouvrage de vos doigts, la lune et les étoiles que vous avez créées, Je m’écris : Qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous souveniez de lui ? Ou le fils de l’homme, pour que vous le visitiez ».

 

Puis le  psalmiste revient à la création, manifestation de la puissance divine. Cette création, ll l’a dit « opera digitorum tuorum », « ouvrage de vos doigts ». L’expression est notable. Elle n’est pas dite ouvrage de « vos mains », mais de « vos doigts ». Il semble vouloir exprimer la facilité, la subtilité et l’intelligence  avec laquelle Dieu créa toutes ces choses et plus particulièrement les cieux. « la lune et les étoiles que vous avez créées ». Mais si le psalmiste revient sur la création c’est pour avoir comme un tremplin, pour lancer une nouvelle idée merveilleuse sur l’homme : « Je m’écris : Qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous souveniez de lui ? Ou le fils de l’homme, pour que vous le visitiez ». « Quid est homo quod memor es eius ? aut filius hominis quoniam visitas eum ? ». Oui ! Cette réflexion est merveilleuse. Elle me fait penser aux trois ordres de Pascal, la matière, l’intelligence et  la charité. Qu’est-ce que l’homme par rapport à l’immensité de la matière, de la Création ? Rien. « Sinon qu’il a l’intelligence et qu’il peut penser. » Vous connaissez tous cette pensée de Pascal : « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser ; une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien », ou encore  « Ce n’est point de l’espace que je dois chercher ma dignité, mais c’est du règlement de ma pensée. Je n’aurai point d’avantage en possédant des terres. Par l’espace l’univers me comprend et m’engloutit comme un point, par la pensée je le comprends ». On comprend la conclusion pascalienne : « Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il nous faut relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale ».

Alors s’il en est ainsi, je comprends que Dieu porte à l’homme quelque attention et puisse se « souvenir » de lui et le venir « visiter » .

Mais oui ! N’oublions pas qu’il a été fait « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». « Faisons-le à notre image et ressemblance » s’écria Dieu après l’œuvre créatrice. Et Dieu est « pure esprit ».

C’est pourquoi le psalmiste dit dans la strophe suivante :

« Minuisti eum paulo minus ab Angelis, gloria et honore coronasti eum et constituisti eum super opera manuum tuarum ». « Vous ne l’avez mis qu’un peu au-dessous des Anges ; vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains ».

C’est l’enseignement de l’Ecriture Sainte, dans la Genèse :
Après l’œuvre de la création de toutes choses,  Dieu dit :  » Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre.  » Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu : il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et il leur dit :  » Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre.  » Et Dieu dit :  » Voici que je vous donne toute herbe portant semence à la surface de toute la terre, et tout arbre qui porte un fruit d’arbre ayant semence ; ce sera pour votre nourriture. Et à tout animal de la terre, et à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture.  » Et cela fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour ». (Gen 1)

Ainsi Dieu a établi l’homme « maitre » de la création : il l’a couvert « d’honneur et de gloire », comme le dit le psalmiste.

« Omnia subjecisti sub pedibus eius, oves et boves universas : insuper et pecora campi ». « Vous avez mis toutes choses sous ses pieds, toutes les brebis et tous les bœufs et même les animaux des champs ».

Ce verset me fait penser au sermon que Saint François d’Assise adressa un jour aux oiseaux du Ciel, selon l’histoire des Fioretti. C’est  la magnifique illustration de cette dominations de l’homme sur l’animal :  « Mes frères les oiseaux, vous êtes très redevables à Dieu votre Créateur, et toujours et en tous lieux vous devez Le louer parce qu’Il vous a donné la liberté de voler partout, et qu’Il vous a donné aussi un double et triple vêtement; ensuite parce qu’Il a conservé votre semence dans l’Arche de Noé, pour que votre espèce de vînt pas à disparaître du monde; et encore vous Lui êtes redevables pour l’élément de l’air qu’Il vous a destiné.

Outre cela, vous ne semez ni ne moissonnez, et Dieu vous nourrit, et Il vous donne les fleuves et les fontaines pour y boire, Il vous donne les montagnes et les vallées pour vous y réfugier, et les grands arbres pour y faire vos nids. Et parce que vous ne savez ni filer ni coudre, Dieu vous fournit le vêtement à vous et à vos petits. Il vous aime donc beaucoup, votre Créateur, puisqu’Il vous accorde tant de bienfaits. Aussi, gardez-vous, mes frères, du péché d’ingratitude, mais appliquez-vous toujours à louer Dieu ». 

« Volucres coeli et pisces maris, qui perambulant semitas maris » « Les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer, qui parcourent les sentiers de l’ocean. »

Ici, nous pouvons penser aussi au merveilleux récit que l’on trouve dans les Fioretti de saint Fançois,  au chapitre 40. Un disciple de saint François, le frère Antoine, lui aussi prêcha un jour aux poissons : « Comment saint Antoine prêcha merveilleusement aux poissons »

« Le Christ béni voulant montrer la grande sainteté de son très fidèle serviteur saint Antoine et comment il fallait entendre sa prédication et sa doctrine sainte, reprit, une fois entre autres par des animaux sans raison, – par des poissons – la sottise des infidèles hérétiques, à la manière dont jadis dans l’Ancien Testament il avait, par la bouche de l’ânesse, repris l’ignorance de Balaam.

Saint Antoine étant donc une fois à Rimini où il y avait une grande multitude d’hérétiques, et voulant les ramener à la lumière de la vraie foi et dans le chemin de la vérité, pendant plusieurs jours leur prêcha et discuta avec eux de la foi du Christ et de la Sainte Ecriture. Mais eux, non seulement n’acceptaient pas ses saints discours, mais encore, comme endurcis et obstinés, ne voulaient même pas l’entendre. Aussi, un jour, par une divine inspiration, saint Antoine s’en alla à l’embouchure du fleuve; et se tenant ainsi sur la rive entre la mer et le fleuve, il commença à la façon d’un sermon, à dire aux poissons de la part de Dieu: « Ecoutez la parole de Dieu, vous poissons de la mer et du fleuve, puisque les infidèles hérétiques ne veulent pas l’entendre ». Et dès qu’il eut ainsi parlé, subitement, vint de la rive une telle multitude de poissons, grands et petits et moyens, que jamais dans toute cette mer, ni en ce fleuve, on n’en avait tant vu; et tous tenaient la tête hors de l’eau et demeuraient attentifs tournés vers le visage de saint Antoine, en très grande paix, dans le calme et l’ordre, car sur le devant et le plus près de la rive se tenaient les plus petits poissons et après eux les poissons moyens, et puis derrière, où l’eau était la plus profonde, se tenaient les gros poissons.

Les poissons étant donc dans un tel ordre et une telle disposition, saint Antoine commença à leur prêcher solennellement, il parla ainsi: « Mes frères les poissons, vous êtes fort tenus, selon votre possibilité, de remercier votre Créateur, qui vous a donné un aussi noble élément pour votre habitation, en sorte que, selon qu’il vous plaît, vous avez les eaux douces et les eaux salées. Et il vous a donné beaucoup de refuges pour éviter les tempêtes; il vous a encore donné un élément clair et transparent et la nourriture pour que vous puissiez vivre. Dieu, votre Créateur, courtois et plein de bonté, quand il vous créa, vous donna l’ordre de croître et de vous multiplier, et il vous donna sa bénédiction. Puis, quand vint le déluge universel, alors que tous les autres animaux périrent, Dieu vous conserva seuls sans dommage. Ensuite, il vous a donné des nageoires pour pouvoir aller çà et là partout où il vous plaît. A vous, il fut accordé par le commandement de Dieu, de garder le prophète Jonas, et après le troisième jour de le rejeter à terre sain et sauf. Vous avez offert le cens à notre Seigneur Jésus-Christ, qui, comme un petit pauvre, n’avait pas de quoi payer. Par un mystère singulier, vous fûtes la nourriture de l’éternel roi Jésus avant et après sa Résurrection. Pour tout cela, vous êtes très obligés de louer et de bénir Dieu, qui vous a donné tant de bienfaits plus qu’aux autres créatures ».

A ces paroles et enseignements et autres semblables de saint Antoine, les poissons commencèrent à ouvrir la bouche et à incliner la tête; et par ceci et par d’autres signes de respect, ils louaient Dieu, de la façon qui leur était possible. Alors saint Antoine, voyant un tel respect des poissons envers Dieu leur Créateur, se réjouit en esprit et dit à haute voix: « Béni soit Dieu éternel, parce que les poissons des eaux l’honorent plus que ne le font les hommes hérétiques, et que les animaux sans raison écoutent mieux sa parole que les hommes infidèles ». Et plus saint Antoine prêchait, plus la multitude des poissons croissait, et nul ne quittait la place qu’il avait prise. A ce miracle, le peuple de la ville commença d’accourir; parmi eux y vinrent aussi les susdits hérétiques, qui voyant le miracle aussi merveilleux et aussi manifeste, le coeur rempli de componction, se jetèrent tous aux pieds du saint pour entendre son sermon. Et alors saint Antoine commença de prêcher sur la foi catholique; et il prêcha si noblement qu’il convertit tous ces hérétiques et les fit retourner à la vraie foi du Christ. Et tous les fidèles en demeurèrent en grande allégresse réconfortés et fortifiés dans la foi. Et ceci fait, saint Antoine congédia les poissons avec la bénédiction de Dieu; et tous s’en allèrent avec de merveilleux actes d’allégresse et le peuple fit de même. Puis saint Antoine demeura à Rimini de nombreux jours, prêchant et faisant beaucoup de fruits spirituels dans les âmes.

A la louange du Christ. Amen. (Ch 20 des Fioretti de saint François)

« Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra ».  « Seigneur, Notre Maître, que votre nom est admirable dans toute la terre ».

Ce psaume 8 se termine comme il a commencé par un cri de louange et d’admiration, tout à la gloire de Dieu : « quam admirabile est nomen tuum », « Que votre nom est admirable ».  L’auteur de ce psaume manifeste ainsi sa grande piété et sa dévotion à son créateur, son adoration, sa révérence. Et c’est justice. Saint Thomas nous enseigne que « nous devons révérer Dieu pour l’excellence qu’il possède » (II II  84 1), en raison de sa grandeur.

Cette strophe est une belle conclusion d’un psaume ayant eu pour objet de magnifier la grandeur de Dieu. Ce chant à la gloire de Dieu est un élément essentiel de la piété de l’Ancien Testament. On le retrouve dans de nombreux psaumes. Il en sera de même dans le Nouveau Testament. Ce fut la raison de la Passion du Christ, rendant à Dieu le Père par son Fils « tout honneur et toute gloire ». C’est encore la conclusion du Canon Romain : « per Ipsum et cum Ipso et in Ipso…omnis honor et Gloria ». C’est la finalité latreutique de la messe. Mais c’est également le chant de l’Eglise triomphante qui chante à « Celui qui est assis sur le Trône et à l’Agneau tout honneur et toute gloire ».

« Aussitôt je fus ravi en esprit ; et voici qu’un trône était dressé dans le ciel, et sur ce trône quelqu’un était assis. Celui qui était assis avait un aspect semblable à la pierre de jaspe et de sardoine ; et le trône était entouré d’un arc-en-ciel, d’une apparence semblable à l’émeraude.
Autour du trône étaient vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, avec des couronnes d’or sur leurs têtes. Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres ; et sept lampes ardentes brûlent devant le trône : ce sont les sept Esprits de Dieu.  En face du trône, il y a comme une mer de verre semblable à du cristal ; et devant le trône et autour du trône, quatre animaux remplis d’yeux devant et derrière. Le premier animal ressemble à un lion, le second à un jeune taureau, le troisième a comme la face d’un homme, et le quatrième ressemble à un aigle qui vole. Ces quatre animaux ont chacun six ailes ; ils sont couverts d’yeux tout à l’entour et au dedans, et ils ne cessent jour et nuit de dire :  » Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient !  »  Quand les animaux rendent gloire, honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre vieillards se prosternent devant Celui qui est assis sur le trône, et adorent Celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant :  » Vous êtes digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur, et la puissance, car c’est vous qui avez créé toutes choses, et c’est à cause de votre volonté qu’elles ont eu l’existence et qu’elles ont été créées. « 
(Apoc 4 2- 10)

Vivons dans cette révérence de Dieu et tout à sa gloire. C’est ce que nous demande saint Paul, dans une de ses Epitres : « Vivere Deo »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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