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Entraide et Tradition

Le sacerdoce du Christ

publié dans nouvelles de chrétienté le 12 mai 2016


 Le Sacerdoce du Christ

SOURCE – Lettre à Nos Frères Prêtres – FSSPX France – n°69 – mars 2016


Par le péché, les hommes ont rompu avec Dieu et sont dans l’incapacité de renouer avec lui, parce qu’ils ne peuvent, réduits à leurs seules forces, ni se convertir, ni réparer leur faute.

La rupture entre l’homme et Dieu

La situation paraissait donc irrémédiablement compromise pour l’humanité. Pourtant Dieu, dans sa miséricorde infinie, n’a pas voulu que cette rupture entre l’homme et lui fût définitive. Il n’a pas voulu que ceux qu’il avait créés pour sa gloire et pour leur bonheur fussent définitivement éloignés de lui. C’est pourquoi il s’est proposé, dans sa charité immense, de rétablir ce lien rompu. Malheureusement, aucun homme, ne serait-ce qu’à cause du péché qui le souille, ne pouvait être par lui-même le médiateur capable de recréer le chemin qui va de l’homme à Dieu et de Dieu à l’homme. Seul Dieu lui-même pouvait réaliser ce prodige. D’où ce mystère inconcevable, qui doit être pour nous l’occasion d’actions de grâces incessantes : Dieu s’est lui-même fait homme dans la seconde Personne de sa Trinité, il est devenu le Sauveur, le Médiateur, le Pontife, le Prêtre entre l’humanité et Dieu.

Le sacerdoce, conséquence de l’union hypostatique

Notre-Seigneur, qui réunit en une même personne la nature humaine et la nature divine est, par essence, le Médiateur entre Dieu et l’homme : il ne peut y en avoir un autre. En raison de cette union hypostatique, Notre-Seigneur est non seulement le Médiateur, mais il est aussi le Prêtre. Il est le Prêtre parce qu’il est le Pontife, c’est-à-dire celui qui fait le pont entre le Ciel et la terre.

Le sacerdoce de l’homme-Dieu

Cette grâce de l’union hypostatique est si sublime que jamais aucun être ici-bas n’a pu la recevoir. C’est celle de la divinité même descendant dans l’humanité de Jésus-Christ, l’oignant en quelque sorte, comme l’huile qui descend sur la tête consacre celui qui la reçoit. L’humanité de Notre-Seigneur a été pénétrée par la divinité du Verbe de Dieu et ainsi il a été fait prêtre, c’est-à- dire médiateur entre Dieu et les hommes. Jésus-Christ est donc prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech, parce que la divinité du Verbe de Dieu a été infusée dans l’humanité qu’il a assumée. Au moment où il a assumé cette humanité dans le sein de la très sainte Vierge, Jésus est devenu prêtre.

Le sacerdoce le plus parfait 

La définition, peut-être la plus belle, la plus complète du sacerdoce du Christ se trouve dans l’épître de saint Paul aux Hébreux. Toute la première partie de l’épître aux Hébreux est destinée à nous faire connaître ce qu’est le sacerdoce de Notre-Seigneur. Saint Paul montre d’abord que Jésus est supérieur aux anges (He 1, 4-14 et 2). Ensuite il montre que Jésus est supérieur à Moïse, le plus grand des prophètes (He 3) : tandis que Moïse balbutiait le nom de Dieu, Jésus est la Parole substantielle, le Verbe éternel, descendu vers nous pour nous sauver. Troisièmement, Jésus est incomparablement supérieur au grand-prêtre de l’ancienne Loi (He 4, 14-16 et 5, 1-10).

Les trois conditions de la perfection du sacerdoce

Le sacerdoce du Christ est, en effet, le plus parfait qui se puisse concevoir. D’où lui vient cette perfection ? On la perçoit aisément en considérant la triple union du prêtre avec Dieu, avec la victime qu’il offre et avec le peuple pour lequel il l’offre. Plus le prêtre est uni à Dieu et plus son sacrifice est parfait ; plus il est uni à la victime et plus également son sacrifice est parfait ; enfin, plus il est uni au peuple avec lequel il l’offre et plus son sacrifice est parfait. Donc, plus le prêtre sera uni à Dieu, plus le sacerdoce sera parfait, puisque le prêtre doit suppléer par sa sainteté à l’imperfection de l’adoration, de la reconnaissance, de l’expiation et de la supplication du peuple. Plus la victime sera pure, précieuse et entièrement consumée en l’honneur de Dieu, plus le sacrifice sera parfait. L’holocauste était le plus parfait des sacrifices de l’ancienne Loi parce que toute la victime était consumée en l’honneur de Dieu, pour signifier que l’homme doit s’offrir tout entier à Dieu. Et plus le prêtre et la victime seront unis, plus le sacrifice sera parfait, puisque l’oblation et l’immolation extérieures de la victime ne sont que le signe de l’oblation et de l’immolation inté- rieures du cœur du prêtre qui accomplit ainsi le plus grand acte de la vertu de religion. Enfin, plus le prêtre et le peuple seront unis, plus le sacerdoce sera parfait, puisque le prêtre doit réunir toutes les adorations, actions de grâces, prières, réparations des fidèles en une seule élévation vers Dieu.

Jésus-Christ prêtre uni à Dieu

Il suffit d’appliquer ces principes au sacerdoce de Notre-Seigneur pour conclure immédiatement qu’il est le plus grand de tout ce qui se puisse concevoir. En effet, le Christ Jésus prêtre n’est pas seulement pur de toute faute originelle et personnelle, de toute imperfection, mais il est la Sainteté même. On ne peut pas imaginer un prêtre plus uni à Dieu. Il est Dieu lui-même par son union hypostatique. Par conséquent, par son union à Dieu, ce ne peut être que le prêtre le plus parfait.

Jésus-Christ prêtre uni à la victime du sacrifice 

Il ne peut pas y avoir d’union plus parfaite entre Notre-Seigneur, prêtre, et sa victime. Il est lui-même la victime, et on ne peut pas imaginer de victime plus parfaite que Notre-Seigneur. Là encore, c’est la perfection absolue, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. L’union du prêtre et de la victime ne peut pas non plus être plus intime, le lien du sacrifice intérieur et du sacrifice extérieur ne peut pas être plus étroit, puisque c’est le prêtre lui-même qui est victime, non seulement dans son corps, mais en son cœur et en son âme. Sa douleur la plus vive est celle même de la charité à la vue du mal immense qu’il a pour mission d’effacer. Cette union du prêtre et de la victime a paru de plus en plus à la Cène, au Calvaire et après la Résurrection. L’Eucharistie, au Cénacle, est le commencement de la Passion ; elle en est aussi la conséquence. Donc le prêtre et la victime ne peuvent pas être plus parfaitement unis qu’en Notre-Seigneur immolé pour nous.

Jésus-Christ prêtre uni au peuple fidèle

Enfin, l’union du prêtre et du peuple fidèle ne peut pas être plus grande non plus qu’en Notre-Seigneur, car il est la tête du corps mystique. Il ne peut pas y avoir d’union plus grande qu’entre les membres et la tête du corps mystique, parce que nous sommes unis à lui dans le corps mystique par une participation à sa grâce. C’est donc Jésus, en quelque sorte étendu au corps mystique, qui offre le sacrifice.

Le prêtre humain agissant « in persona Christi » 

Et voilà que le prêtre humain que nous sommes, devenu par l’ordination alter Christus, s’il n’est pas médiateur par essence, participe à cette médiation de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est lui aussi pontife, faisant le pont entre l’humanité et Dieu. Il est le canal ordinaire, la voie normale que Jé- sus a voulue pour communiquer le salut aux âmes. Par conséquent, le prêtre doit avoir confiance dans la grâce de la Rédemption obtenue par Notre Seigneur Jésus-Christ, grâce qui aujourd’hui transforme les âmes en leur communiquant la vie divine.

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