La Revue Item - « La Tradition sans peur »
Suivez les activités de l'Abbé Aulagnier
Entraide et Tradition

Le sacerdoce catholique. Quatorsième Conférence

publié dans la doctrine catholique le 3 décembre 2010


Quatorzième conférence.

« domus adorationis »

Nous avons dit que le prêtre est un « alter Christus ». Cela se voit excellemment dans sa fonction de consécrateur du Corps et du Sang du Christ, lors du saint Sacrifice de la Messe. Le prêtre dit bien « Ceci est mon Corps. Ceci est mon Sang ». Agissant « in persona Christi », il s’identifie au Christ Seigneur.

Or le Christ fut le « grand priant », le « grand adorateur de Dieu ».

Il est le grand adorateur de Dieu ».

Il prie souvent sur la montagne Mt 14 24
Seul (ib)
A l’écart Lc 9 18,
Même quand tout le monde le cherche Mc 1 37
Il prie au baptême Lc 3 21
Avant le choix des douze Lc 6 12,
Lors de la transfiguration Lc 9 29
Avant l’enseignement du Pater noster.
Il prie pour la foi des disciples
Il prie lors de son agonie ;
Il prie en s’en remettant à Dieu
Il prie avec intensité Hb 5 7
Il prie lors de la Cène, une prière intime.

Oui Il est le grand adorateur de Dieu, son Père.
Il est le « religieux » de Dieu.

La vertu de religion :

Dieu est le principe et la fin de tout. Il est le Maître souverain de tout « pour ce motif que Lui-même a fait toutes choses et qu’il a sur toutes choses le principat souverain. Il s’ensuit qu’à Lui est due une raison spéciale de servitude ou de service » (II II 81 1 ad 3). C’est-à-dire que nul n’a droit à être servi comme lui.

Ce service absolument propre à Dieu seul et qui n’est chose due qu’à Lui seul, est appelé chez les grecs du nom de « Latria ». Maître souverain, c’est à ce titre, qu’ il doit être adoré, honoré, qu’il doit être « cultivé » : Celui de qui tout dépend, comme étant le premier principe de toutes choses devra être cultivé ou mieux recevoir un culte que nul autre ne saurait partager avec lui. Ainsi la religion implique une idée de lien qui relie et qui relie sous la forme la plus parfaite, sous la forme de la sujétion à l’endroit du maître ayant à être servi les droits les plus sacrés. Ce service ou culte est l’objet même de la religion, de l’adoration.

Il y a une analogie à établir entre le culte du à Dieu et le cultivateur de sa terre. Le paysan entoure sa terre de beaucoup d’amour et de labeur Ainsi du « religieux ». Il doit avoir pour Dieu le même amour, le même service et plus encore…parce que Dieu est Dieu…

Et ce service, notre religion, à l’endroit de Dieu, est un bien puisqu’il nous constitue dans l’ordre vis-à-vis de Dieu. Nous rendons à Dieu ce qui lui est du : notre sujétion manifestée. Nous sommes dans la vérité de notre être : créature. Notre religion a pour objet ces actes qui manifestent notre dû à Dieu, notre servitude, notre service à Dieu. Elle n’a pas directement Dieu pour objet, elle n’est pas une vertu théologale, mais a bien pour objet les actes ordonnés à la Majesté de Dieu qui doit être honoré et loué. Comme le dit le père Pègue : « Produire certains actes à l’effet d’honorer Dieu selon que le requièrent les droits de sa Majesté souveraine, ce qui est le propre de la religion, est chose bonne » (p 21)

Saint Thomas donne cette belle définition de la religion : « Il appartient à la religion de rendre hommage à un seul Dieu, selon une seule raison, savoir : en tant qu’Il est le premier principe de la création et du gouvernement des choses » (II II 81 3)

Ainsi on voit très bien que la raison du culte, du culte qui lui est propre, se tire de l’excellence de Dieu. Saint Thomas l’explique très bien dans l’article 4 de la question 81. Il écrit : « le bien auquel est ordonné la religion est de rendre à Dieu l’honneur qui lui est dû. D’autre part l’honneur est dû à quelqu’un en raison de son excellence. Et parce qu’à Dieu convient une excellence unique, en tant qu’il dépasse à l’infini toutes choses et dans tous les ordres, il s’ensuit qu’à Lui est dû un honneur spécial. C’est ainsi, du reste, que dans les choses humaines, nous voyons qu’à l’excellence diverse des diverses personne est dû un honneur divers, autre pour le père, autre pour le roi et ainsi des autres ».

C’est le principe de la piété filiale qui lie le fils au père.
C’est le principe du patriotisme qui lie le sujet à sa patrie.

Ces quelques réflexions, vous font comprendre l’importance de cultiver en vous l’excellence de Dieu. Il doit être votre unique « amour », votre unique bien. Il est votre tout. Il sera votre unique bien parce que vous saurez cultiver en votre âme son excellence. C’est dans la mesure où vous saurez apprécier l’excellence divine tout au long de votre vie que vous resterez fidèles et que vous passerez à travers toutes les épreuves que Satan ne manquera pas de susciter auprès de vous…Il est la « pierre précieuse » dont parle l’Evangile. Il est le « trésor » caché dans un champ qui mérite la vente de tout pour l’acheter…Dieu est l’excellence même. Il est le principe, l’ « Alapha et l’Oméga », le « Principe et la fin »…

Et ce n’est pas parce que la religion s’exprime par de nombreux actes, qu’elle n’est pas « une ». C’est en effet par un seul et même raison que l’homme sert Dieu et l’honore ou lui rend un culte. Le culte en effet regarde l’excellence divine à laquelle est dû le respect, le « service » ; et le service regarde la sujétion de l’homme qui, en vertu de sa condition, est obligé de rendre à Dieu le respect et l’hommage » (II II 81 3 ad secundum). Le même acte prendra donc le nom de culte, quand on considère l’excellence de Celui à qui il s’adresse ou pour qui il est fait ; et le nom de service, quand on considère la condition de celui qui le rend. Ainsi par tous les actes de religion, l’homme proteste et de l’excellence de Dieu et de sa propre sujétion envers Lui, soit en Lui offrant quelque choses, soit en usant de quelque chose de divin. Sous ce rapport, il est donc aussi important d’entretenir en soi et l’idée de l’excellence divine et l’idée de la sujétion de l’homme à Dieu.

Et la vertu de religion « participe » à notre perfection, à notre sainteté, en ce sens qu’elle soumet notre intelligence à Dieu qui est notre principe et que c’est en cette soumission que consiste notre perfection.

La contemplation de NSJC dans sa Passion nous permet de comprendre facilement cela : il identifie sa volonté à la volonté de son Père. Il repart l’insubordination d’Adam qui croyait ravir la dignité divine en affirmant son indépendance, sa volonté indépendante de celle de Dieu. Il se perdit. C’est le contraire qu’il faut faire. L’imitation du Christ en sa Passion est le chemin de la sainteté. : C’est en la soumission à la volonté de Dieu que consiste notre sainteté.

Saint Thomas l’explique très bien : « Si nous rendons à Dieu hommage et honneur, ce n’est point pour Lui qui est en Lui-même plein de gloire et à qui nous ne pouvons rien ajouter, mais pour nous : en ce sens que du fait que nous révérons Dieu et que nous l’honorons, notre esprit se soumet à Lui ; et c’est en cela que consiste la perfection de cet esprit, car tout être est rendu parfait par cela même qu’il se soumet à son supérieur ; comme le corps, du fait qu’il est vivifié par l’âme ; et l’air du fait qu’il est illuminé par le soleil ». (II II 81 7)

La perfection de l’esprit humain consiste à se soumettre à Dieu. Et parce que la vertu de religion a pour objet ces actes qui soumettent l’esprit humain à Dieu en lui rendant l’hommage et l’honneur qui lui sont dus, il s’ensuit que la religion accomplit les actes qu’elle produit, non pour Dieu Lui-même et comme si Dieu en avait besoin, mais plutôt pour le bien de l’homme lui-même, et afin que sa perfection soit d’autant plus grande qu’il se soumettra plus excellemment à Dieu par les actes de son esprit.

Mais cette vertu de religion peut s’accomplir dans un sujet avec plus ou moins d’empressement, on dira plus précisément plus ou moins de « dévotion ».

Et saint Thomas nous dira dans II II 82 1 que la « dévotion », qui est un acte intérieur de la vertu de religion, est « une certaine volonté de se livrer promptement aux choses qui sont du service de Dieu ».

Et ce service divin sera d’autant plus prompt qu’il sera animé par la contemplation ou méditation. En effet la cause extrinsèque et principale de la dévotion – en tant qu’acte intérieur de la vertu de religion – est Dieu mais la cause intrinsèque, en ce qui est de nous, il faut que ce soit la méditation ou la contemplation. En effet, nous avons dit que la dévotion est un certain acte de la volonté ordonné à ce que l’homme se livre avec empressement au service divin. Or tout acte de volonté procède de quelque considération, l’objet de la volonté étant le bien perçu par l’intelligence. Il s’ensuit qu’il est nécessaire que la méditation soit la cause de la dévotion en tant que par la méditation l’homme conçoit qu’il doit se livrer au service divin.

L’exemple du paysan.

« Et cette méditation doit porter sur la bonté de Dieu et sur ces bienfaits. Cette considération excite l’amour qui est la cause prochaine de la dévotion. L’autre considération se tire du côté de l’homme et porte sur ses besoins, ses défauts, ses misères qui font qu’il a besoin de s’appuyer sur Dieu. Cette considération exclut la présomption qui empêche que l’homme ne se soumette à Dieu, alors qu’il compte sur sa propre vertu » (II II 82 3)

Ainsi saint Thomas, dans cet article nous montre l’objet de la méditation dans son rapport à la dévotion, acte intérieur propre de la vertu de religion. La religion a pour objet le service de Dieu. Son premier acte, d’où tous les autres dépendront, est l’acte de la volonté se donnant comme il convient, c’est-à-dire avec un saint empressement, à ce divin service. Mais pour que cet acte se produise, dans la mesure où il dépend de l’homme lui-même, il faudra que l’intelligence en montre les motifs à la volonté. Ceci ne peut être que l’acte de l’intelligence considérant d’un côté l’excellence du bien divin et de l’autre, notre dépendance à l’endroit de ce bien. (Père Pègue p 50)

Mais soyez certains que si vous vous adonnez avec dévotion, i.e. avec empressement et promptement, à cette méditation, la joie jaillira spontanément dans votre cœur car, nous dit saint Thomas « l’allégresse est l’effet de la dévotion ». II II 82 4

Il précise : « La dévotion, par soi et principalement, cause l’allégresse spirituelle de l’esprit ; mais par voie de conséquence et accidentellement elle cause la tristesse. Il a été dit que la dévotion procède d’une double considération. Principalement, de la considération de la bonté divine ; car cette considération appartient comme au terme du mouvement de la volonté se livrant à Dieu. Et de cette considération, par soi, résulte la délectation ; mais accidentellement, cette considération cause une certaine tristesse en ceux qui ne jouissent pas encore pleinement de Dieu. – Secondement la dévotion est causée par la considération de nos misères ; car cette considération appartient au terme d’où l’homme se retire par le mouvement de la volonté dévote, en ce sens qu’il ne doit plus se fixer en lui-même, mais se soumettre à Dieu. Cette considération est en sens inverse de la première. Car, de soi elle est de nature à causer la tristesse, en rappelant nos misères ; et, par occasion, l’allégresse, en raison de l’espoir du secours divin. Par où l’on voit, conclut saint Thomas que la dévotion est suivie, premièrement et par soi de la délectation ; mais secondairement et accidentellement, de la tristesse qui est selon Dieu » (2 Cor 7 10) »

Cette attitude religieuse doit être l’attitude fondamentale du prêtre, un « alter Christus ».

C’est ce qu’il fait en récitant son bréviaire qui vous prendra plus d’une heure par jour. Et qui est une obligation grave du prêtre.

Cf : le canon 1174 §1 et le canon 276 §2 du nouveau code
Can. 1174 §1 : « Sont astreints à l’obligation de la liturgie des heures les clercs selon le canon. 276 §2 n°3 : mais les membres des instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique y sont astreints selon leurs constitutions ».
Can 276 §2 n°3 :Les prêtres ainsi que les diacres qui aspirent au presbytérat sont tenus par l’obligation de s’acquitter tous les jours de la liturgie des heures selon les livres liturgiques propres et approuvés… »

Dans l’ancien droit, c’est le canon 135 : « Les clercs des ordres majeurs, à l’exception de ceux que visent les canons 213 et 214, sont tenus à l’obligation de réciter entièrement chaque jour les heures canoniques, conformément à leurs propres livres liturgiques dûment approuvés » (cf le NAZ t 1 p 298)

C’est ce que lui enseigne son bréviaire qui est le livre du prêtre.

Le bréviaire – ses psaumes et ses hymnes – est un chant perpétuel de louange, d’adoration de Dieu. Le bréviaire chante sans cesse, psaumes après psaumes, la grandeur de Dieu, sa majesté, son excellence, sa bonté.
Il faut aimer son bréviaire. Vous passerez plus d’une heure par jour avec votre bréviaire. Il doit être comme votre ami. Vous devez façonner votre âme aux accents des psaumes.

« Venite, exultemus Domino, jubilemus Deo, salutari nostro »

Dès le matin, avec Matines vous ouvrirez votre cœur, votre bouche à la louange divine avec le psaume 94 : « Venite, exultemus Domino, jubilemus Deo, salutari nostro… » Ce psaume 94 chante l’excellence divine. Grâce à lui, à ce chant, vous accomplirez toute justice, la justice à laquelle vous êtes tenu et à laquelle a droit votre Dieu. En effet à Lui est due votre adoration, votre chant de gloire. Par ce psaume, vous le confessez merveilleusement.

Vous reconnaissez sa majesté.

Ce psaume chante le règne universel de Dieu.
Il est heureusement mis au début de l’office : il est une invitation à louer Dieu. Raison de mon existence de prêtre.

Le v 1 est une invitation, une convocation adressée à toute la communauté, à tout prêtre. Le prêtre doit acclamer Dieu : « venite exultemus Domino »
« Exsulto : se traduit en français par « sauter, bondir, rebondir, s’élancer bouillonner ; bondir de joie, exulter.
« Exultatio : saut, bond, transport de joie »
Nos journées, si nous vivons dans l’esprit liturgique, doivent nécessairement commencer dans la joie.

N’oubliez pas que la vertu de religion a pour effet, de soi et principalement, dans une âme, de lui faire connaître l’allégresse, en latin, saint Thomas utilise le mot : « laetitia » que l’on traduit par : « joie, allégresse » mais aussi « beauté, grâce, ornements » (style), non point une beauté plastique qui passe, mais une beauté spirituelle, une pureté du visage.

Le prêtre doit acclamer Dieu, pousser des cris de jubilation en l’honneur de celui qui est « le rocher de son salut » : « Venite, exultemus Domino, acclamemus petrae salutis nostrae » ou dans la Vulgate « jubilemus Deo salutari nostro »

« Rocher de son salut » est une image utilisée fréquemment dans les psaumes :
Ps 62, 3,7 ; Ps 139 27.

Dieu est solide comme le roc. La dureté du rocher fait de lui un abri sûr. Il offre refuge et salut. Dieu est appelé le rocher d’Israël parce qu’il lui assure le salut. Les titres divins qui vont de pair avec celui-ci soulignent ce sens : Dieu est citadelle, refuge, rempart, bouclier, tour forte, abri (2 S 22 2 ; Ps 18, 3.32 : 31 4 ; 61 4 ; 144 2). Il est le Rocher éternel (Is 26 4 ; 30 29) et unique (Is 44 8). Dans le NT, c’est le Christ qui est la pierre de fondement (Rm 9 33 ; 1 Pe 2 6ss). L’homme qui écoute sa parole édifie sur le roc (Mt 7 24)

Le rocher du désert d’où l’eau jaillit : il est source de vie du peuple : Ex 17 6
Le Christ ouvre aussi pour les siens la source de l’eau vive en leur donnant l’Esprit-Saint, les sacrements.

A l’abri de ce rocher, le prêtre sait que ses ennemis ne peuvent l’atteindre. C’est dans la contemplation de ce salut, de ce « mystère de la piété » que nous avons étudié plus haut, que le prêtre doit trouver sa joie, sa paix, l’ordre. Ce salut est pour le prêtre « l’Absolu ». Il doit iterum et iterum considérer cette Charité du Christ et voir tout à cette lumière. Tout le reste doit être considéré comme « secondaire», comme de la « balayeur » dira saint Paul :Cf Phil 3 8 et ss)…

« Présentons-nous devant lui avec nos louanges, célébrons le dans nos cantiques » « et in psalmis jubilemus ei ». « Jubilare : c’est encore un verbe de joie intense ».

De ce culte réclamé par l’Eglise pour son prêtre, le psalmiste donne aussitôt la raison.
D’abord, il est le « Dieu grand » « Deus magnus Dominus », il est le Dieu « puissant et fort ». Il est aussi un grand roi « Rex magnus » au dessus de tous les dieux, i.e. au dessus de toutes créatures que l’homme divinise : le ciel, la soleil, les différentes puissances terrestres. De tous celles-là, les versets 4-5 disent qu’ils sont les créatures, la propriété et les ouvrages de « ses mains », depuis les abîmes de la terre jusqu’au sommet des montagnes. Il est donc le créateur et le maître de tout ce qui existe.

Ici, vous le voyez, le psalmiste me fait contempler l’excellence divine tiré de son œuvre créatrice. Notre chant liturgique dans ce psaume sera d’autant plus spontané que nous aurons meilleure connaissance de ces qualités divines. La connaissance, la méditation de Dieu et de ses vertus est cause prochaine de la dévotion. Ne l’oublions pas.

Et le psalmiste en conclut : « venez, prosternons-nous et inclinons-nous, fléchissons le genou devant la face de Dieu, notre créateur ».

Nous retrouvons la raison du culte que l’on doit à Dieu : Il est le Seigneur et Maître, le principe et la fin de tout.

Mais ici, nous constatons que le psalmiste nous appelle à une attitude physique, corporelle. « Fléchissons le genou », « inclinons-nous ». La vertu de religion implique non seulement la méditation intérieure, une attitude spirituelle mais aussi corporelle et physique. Le corps doit exprimer aussi notre acte de religion. Il le manifeste. Et de plus l’âme s’en nourrit. Elle accroît même notre «vertu de religion ».

Mgr Lefebvre disait un jour, le 2 décembre 1975, dans une conférence spirituelle : « Lorsque vous vous inclinez au Gloria Patri et Filio et Spiritu Sancto, par exemple, vous exprimez votre adoration. C’est peut-être une des plus belles prières après le Pater Noster et l’Ave Maria. Le Gloria Patri est le résumé de toute la prière. Dans les psaumes, nous chantons la gloire de Dieu, qui nous est indéfinissable, ineffable et nous résumons les sentiments que nous avons eus au cours du Psaume dans le Gloria Patri à la fin de chaque psaume. C’est très beau et réconfortant. Ainsi une liturgie bien célébrée avec toutes les inclinations, toutes les révérences nous aide à développer notre vertu de religion. Nous ne faisons pas ces gestes pour donner l’aspect d’un beau théâtre réalisé par l’Eglise, mais pour alimenter notre esprit d’adoration » ( La sainteté sacerdotale. (p220).

Saint Thomas aussi l’explique dans l’article 2 de la question 84 de la IIa IIae.
Il écrit que l’adoration, qui est un acte de la religion, un acte de « latrie » parce qu’ « elle est ordonnée à la révérence de celui qu’on adore » -ce qui est le propre de la religion – doit s’exprimer d’une double manière parce que nous sommes composés d’une double nature, la nature intellectuelle et la nature sensible. L’adoration spirituelle qui consiste dans la dévotion intérieure de l’esprit ; et l’adoration corporelle qui consiste dans l’humiliation extérieure du corps. Et parce que dans tous les actes de latrie, ce qui est extérieur se réfère à ce qui est intérieur, comme à ce qui est principal, à cause de cela l’adoration extérieure elle-même se fait pour l’adoration intérieure : afin que par les signes d’humilité que nous donnons corporellement, notre cœur soit excité à se soumettre à Dieu ; car il nous est connaturel d’aller par les choses sensibles aux choses intellectuelles ».

Ainsi donc le psalmiste nous dit : « venez, prosternons-nous et inclinons-nous, fléchissons le genou devant la face de Dieu, notre créateur ».

Nous exprimons ainsi notre humilité devant la Seigneur du Maître.

Benoît XVI insiste lui aussi beaucoup sur cette attitude physique et spirituelle dans la liturgie.

Il en parle, je dois dire merveilleusement, dans son beau livre « L’esprit de la liturgie » et tout particulièrement au chapitre 2 de la Quatrième partie du livre intitulé : « la forme de la liturgie ».

Dans ce chapitre 2, il parle de la « participation active » ; il parle du « signe de la croix » ; et enfin de « l’agenouillement et de l’inclination » ; puis « de la station debout et assise » ; puis il revient sur « l’inclination » dans son § 5 consacré à certains « gestes » liturgiques ; enfin il parle des paroles et du silence liturgique.
Les objets du chapitre 2 de ce livre vous en disent l’importance.

Mais revenons à notre psaume :

V 8-9 : Hodie ; si vocem audieritis, nolite oburare corda vestra, sicut in exacerbatione secundum diem tentationis in deserto, ubi tentaverunt me patres vestri, probaverunt et viderunt opera mea »…

Aujourd’hui si vous écoutez ma voix : n’endurcissez pas votre cœur, comme à « Merida », comme au jour de « Massah », au désert. Ces deux noms et l’expression « endurcir » son cœur sont évidemment pris au Pentateuque, mais les deux noms géographiques se rapportent à deux circonstances et deux endroits différents, au campement d’Israël à Raphidim (Ex 17 2-7) où le peuple tente Dieu et querelle Moïse, ou aux eaux de Merida (Num 20 3-20), près de Cadès. Dans ces deux circonstances, Israël se plaint de manquer d’eau et regrette d’avoir quitté l’Egypte, doutant que Dieu lui vienne en aide, bien qu’il eut déjà donné tant de preuves de sa toute puissance et de sa providence vigilante depuis l’exode : « probaverunt et viderunt opera mea ».

V 10-11 : A cause de leur incrédulité et de leur défiance et cela durant quarante ans, j’eus de l’aversion : « offensus fui ».
« offendo : affecter, incommoder, blesser, choquer, déplaire »

C’est un peuple égaré de cœur et qui ne connaît pas mes voies c’est-à-dire qui ne m’obéit pas, qui ne suit pas les sentiers indiqués par son pasteur
C’est pourquoi, dans ma colère, j’en ai fait le serment : ils n’entreront jamais dans le lieu de mon repos. (la Palestine)

L’adoration est la grande loi divine. Qui ne s’y attache pas, qui ne confesse pas la grandeur de Dieu, sa majesté et ne l’adore, ne connaîtra pas « le repos du Seigneur ». Mais non seulement qui ne confesse pas « la grandeur de Dieu » mais qui murmure contre sa Providence ignorant les bienfaits incessants de Dieu à son Peuple.

NB : Le laïcisme qui refuse Dieu a une grande part dans la responsabilité du « dévoiement » du peuple et de sa désolation..

Usage liturgique : Par ses exhortations répétées à louer Dieu, ce psaume est particulièrement indiqué pour servir d’introduction à l’office divin. Il en est ainsi universellement depuis Saint Benôit.
(Regula c 9 :Combien de Psaumes dire à l’Office de nuit. Le début de l’Office : le premier Nocturne
1 Pendant l’hiver, du 1er novembre jusqu’à Pâques, on dit d’abord trois fois le verset : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange » (Psaume 50, 17).
2 On ajoute le psaume 3 et le « Gloire au Père ».
3 Ensuite on chante le psaume 94 avec antienne, ou bien sans antienne, d’un bout à l’autre sans s’arrêter…)

A la fête de l’Epiphanie, il ouvre le troisième nocturne.

Vous rencontrerez sans cesse dans le bréviaire, ces psaumes d’adoration, d’allégresse, de bénédiction, de joie qui inspireront le chant choral. Et qui ont inspiré les musiciens, un Bach…

Par exemple le Ps 95 que l’on chante aux laudes du mardi : « Cantate Dominum canticum novum »

« Chantez au Seigneur un cantique nouveau…Chantez et bénissez son nom raconter sa gloire parmi les nations… »

C’est un appel pour tous les peuples à louer Dieu, « à bénir son nom ». C’est un
appel à chanter le Seigneur pour sa grandeur infinie, sa puissance, sa bonté dont
il a donné des preuves si fréquentes à son peuple d’Israël et qui exige de lui sa reconnaissance, en même temps que son admiration pour la grandeur et la beauté de ses œuvres et ses merveilles. « mirabilia eius ». Pour l’Ancien estament, on peut penser à toute l’histoire de la délivrance du peuple de l’esclavage du Pharaon… Pour nous, on peut penser à la prière de Notre Dame au jour de la Nativité : Notre Dame gardait toutes ces choses dans son cœur. On peut penser au chant du Magnificat : « Il fit en moi de grandes choses » « « quia fecit mihi magna qui potens est ». On peut penser aux « merveilles » que partirent annoncer les disciples le jour de la Pentecôte…On peut pesner au merveilleux plan divin du salut…

Oui Dieu est grand « et souverainement digne de louange ». Il est appelé ici « terribilis » avec le sens « de digne d’adoration » en opposition à tous les autres dieux qui participent plus au néant qu’à l’être, qui ne sont que des « démons ». Face à ces « néants » de dieux, le Seigneur, lui, a créé les cieux… Le psalmiste leur oppose la puissance de Dieu : Lui, « Dieu a créé les cieux ». Les cieux sont l’œuvre de ses mains. Ils sont le sanctuaire où Il règne entouré de gloire et de majesté, de force et de beauté. Parmi les attributs divins, le psalmiste ne mentionne ici que ceux qui le représentent comme roi, laissant de côté son immensité, son éternité, et même sa sainteté. Il ne parle que de sa gloire et de sa majesté, que de sa puissance et de sa splendeur.

La grandeur de Dieu réclame donc qu’on commence par lui rendre hommage, « gloriam et honorem » et non pas un seul, mais toutes les races et toutes les nations.
« Adferte Domino gloriam nomini eius »
« Tollite hostias et in atria eius » : Il ne faut pas s’arrêter à la simple reconnaissance…le psalmiste demande plus, il demande aussi pour Dieu le culte extérieur. Il faut d’abord se présenter sur les sacrés parvis avec l’offrande des pains, du sacrifice non sanglant : « hostias » et avec ces présents, venez devant Dieu et faites devant Lui les prostrations, le geste de l’adoration et que toute terre se tienne en tremblant devant sa face, c-à-d devant son Temple, avec une humble et totale soumission. La Vulgate traduit ce mouvement par « commoveatur ». C’est un verbe de mouvement : Commoveo, commovi, commotum. : mettre en mouvement, déplacer ; secouer, agiter, remuer ; troubler, émouvoir, exciter. En français, commotion. On peut voir ici une allusion à l’action liturgique, allant jusqu’à la danse sacrée, celle de David lors du transport de l’Arche.

v/ 10 : Le Seigneur règne ; Dominus regnavit.

Et ce règne de justice et de force et d’amour est la raison de la joie de tout l’univers, ce qui est décrit par les v/ 11-13 : ils décrivent les tressaillements du monde entier à la venue du règne divin. La création inanimée prend part à la joie universelle, allégresse du ciel et de la terre ; la mer avec tout ce qu’elle renferme, exulte avec un bruit de tonnerre, ainsi que les forets…

C’est le très émouvant cantique des trois enfants dans Dan 3 57-88 et 56 que l’on chante à Laudes du dimanche.

Nous avons dit plus haut à l’occasion du « Tollite hostias » qu’il faut rendre un culte non seulement intérieur mais un culte extérieur, ce qu’on appelle le l’oblation du sacrifice qui permet de confesser une totale soumission à l’égard de Dieu.

Mais offrir le sacrifice à Dieu, qu’est-ce à dire ?

Offrir un sacrifice à Dieu est une disposition foncière à l’homme, cela relève de la loi naturelle. Cela relève de sa finitude et donc de sa soumission à l’égard de Dieu dont il reçoit tout. Le Père Pègue dit : « sa condition d’être fini, imparfait et défectueux, dicte à l’homme qu’il a besoin d’un être supérieur à lui dont il dépend et à qui il doit rendre, sous forme d’hommage et selon un mode qui convienne à sa nature d’être sensible, les biens qu’il en reçoit, marquant surtout l’entière dépendance où il est par rapport à Lui. Or c’est en cela même que consiste la raison de sacrifice. D’où il suit que l’obligation d’offrir à Dieu un sacrifice, en ce qu’elle a d’essentiel et de général, sans descendre encore aux déterminations particulières du mode d’y répondre dans la pratique, est une obligation qui relève de la loi naturelle ». (p. 145)

Voilà ce que nous enseigne le psalmiste, ce qu’il nous fait comprendre. « Tollite hostias »

Et il faut ajouter que « parce que le sacrifice est destiné à signifier la reconnaissance du souverain domaine de Dieu sur nous, domaine qui le constitue notre Maître et Seigneur en raison du bienfait de la création et de celui de la béatitude, où lui seul a, pour chacun d’entre nous, la raison de Principe et de Fin, il s’ensuit que le sacrifice ne peut être offert qu’à Dieu seul. L’offrir à tout autre, quel qu’il pût être, serait un crime de lèse majesté divine » (p 148)

Voilà ce qui est encore enseigné par notre psaume.

Au Ciel.

Cette adoration qui est le propre du prêtre est aussi le propre du Ciel.
Saint Jean, dans son Apocalypse entrouvre le ciel et nous permet de contempler la cour céleste, dans sa totalité, les anges et les élus, dans l’adoration du « trône de Dieu et de l’Agneau.
C’est particulièrement émouvant et édifiant.
C’est tout le chapitre 5 :

Chapitre 5

Puis je vis dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, et scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant qui criait d’une voix forte  » Qui est digne d’ouvrir le livre et de rompre les sceaux?  »
Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder.
Et moi je pleurais beaucoup de ce qu’il ne se trouvait personne qui fût digne d’ouvrir le livre, ni de le regarder.
Alors un des vieillards me dit :  » Ne pleure point; voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu, de manière à pouvoir ouvrir le livre et ses sept sceaux.  »
Et je vis, et voici qu’au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, un Agneau était debout: il semblait avoir été immolé; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint, et reçut le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône.

Quand il eut reçu le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints.

Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant :  » Vous êtes digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux; car vous avez été immolé et vous avez racheté pour Dieu, par votre sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; et vous les avez faits rois et prêtres, et ils régneront sur la terre.  »

Puis je vis, et j’entendis autour du trône, autour des animaux et des vieillards, la voix d’une multitude d’anges, et leur nombre était des myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte :  » L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la bénédiction.  »
Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer, et toutes les choses qui s’y trouvent, je les entendis qui disaient :  » A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles!  » Et les quatre animaux disaient :  » Amen !  » Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent [Celui qui vit aux siècles des siècles] »

Mais vous avez aussi le chapitre 7 9-17

« Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches et tenant des palmes à la main. Et ils criaient d’une voix forte, disant :  » Le salut vient de notre Dieu qui est assis sur le trône, et a l’Agneau !  »

Et tous les anges se tenaient autour du trône, autour des vieillards et des quatre animaux; et ils se prosternèrent sur leurs faces devant le trône, en disant  » Amen! La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, pour les siècles des siècles!  »
Alors un des vieillards, prenant la parole me dit:  » Ceux que tu vois revêtus de ces robes blanches qui sont-ils, et d’où sont-ils venus?  »
Je lui dis :  » Mon Seigneur, vous le savez.  » Et il lui dit  » Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.
C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son sanctuaire. Et Celui qui est assis sur le trône les abritera sous sa tente; ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif; l’ardeur du soleil ne les accablera plus, ni aucune chaleur brûlante; car l’Agneau qui est au milieu du trône sera le pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. « 

Enfin, il faut citer le chapitre 19 1-10 :

Chapitre 19

Après cela, j’entendis dans le ciel comme une grande voix d’une foule immense qui disait ;  » Alléluia ! Le salut, la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu, parce que ses jugements sont vrais et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, il a vengé le sang de ses serviteurs répandu par ses mains.  »
Et ils dirent une seconde fois :  » Alléluia ! Et la fumée de son embrasement monte aux siècles des siècles.  »

Et les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant  » Amen ! Alléluia!  »
Et il sortit du trône une voix qui disait : « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands !  » Et j’entendis comme la voix d’une foule immense, comme le bruit des grandes eaux, comme le fracas de puissants tonnerres, disant: « Alléluia! car il règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant ! Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons-lui gloire; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se vêtir de lin fin, éclatant et pur.  » – Ce fin lin, ce sont les vertus des saints.
Et l’ange me dit :  » Ecris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau!  » Et il ajouta :  » Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu.  »
Je tombai alors à ses pieds pour l’adorer; mais il me dit: « Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui gardent le témoignage de Jésus. Adore Dieu. » Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie ».

.
A cette adoration céleste, notre liturgie fait écho dans son « Te Deum Laudamus » que tous les dimanches et jours de fêtes vous direz dans votre intime :

Texte français (version traduite)
Nous te louons, Dieu,
Nous t’acclamons, Seigneur.
Père éternel,
Toute la Terre te vénère.

C’est pour toi que tous les anges,
les cieux, toutes les puissances,
les chérubins et les séraphins
chantent inlassablement :

« Saint, Saint, Saint,
Dieu, Seigneur de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis
de la gloire de ta majesté. »

C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs.

C’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît ;

Nous t’adorons, Père infiniment saint,
ton Fils unique et bien-aimé,
et aussi le Saint Esprit.

Toi, Christ, tu es Seigneur de la gloire,
Tu es le Fils de Dieu,
Toi, pour libérer l’humanité captive,
Tu n’as pas craint le corps d’une vierge.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant le Royaume des Cieux ;
tu sièges à la droite de Dieu le Père
dans la gloire.

Ici, on peut commenter cette strophe en utilisant Saint Thomas qui nous décrit dans la III pars les bienfaits de la Passion du Christ. Ce que nous avons déjà considéré plus haut.

Nous croyons que tu viendras en juge.
Aussi, défends tes serviteurs,
sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
pour jouir avec eux de la gloire éternelle.

Sauve ton peuple, Seigneur,
et bénis ceux qui ont recueilli ton héritage.
Et conduis-les
Et donne-leur l’éternité.

Chaque jour nous te bénissons ;
Nous louons ton nom pour toujours,
Et pour les siècles des siècles.

Pitié, Seigneur, aujourd’hui,
garde nous du péché.
Prends pitié de nous, Seigneur,
prends pitié de nous.

Que ta miséricorde, Seigneur, soit sur nous,
ainsi que nous l’espérons.
C’est en toi, Seigneur, que j’ai espéré.
Que je ne sois jamais confondu.

Ainsi, comme le dit Mgr Lefebvre, dans son livre « la Sainteté sacerdotale », l’Eglise, dans le Te Deum et de nombreux psaumes, multiplie les actes de louange et de reconnaissance, elle nous fait chanter la grandeur de Dieu et ses bienfaits, elle nous fait vivre en Dieu, elle nous fait participer déjà un petit peu au cantique éternel que chantent les saints dans le Ciel : sanctus, sanctus, sanctus » (p. 223).
Ou encore : « A force de louer Dieu, de mettre devant nos yeux sa grandeur, sa toute puissance, sa bonté…peu à peu nous nous mettons aussi à la place qui nous revient, à savoir l’humilité, c’est-à-dire la vérité. Cette humilité nous conduit à la révérence vis-à-vis de Dieu et de tout ce qui vient de Lui » (cf p 220)

Ne trouvez vous pas que le plus beau chant c’est le chant de la Vierge Marie, son Magnificat ! Là éclatent les sentiments d’humilité devant la grandeur de Dieu.

Revue-Item.com

 

 

partager cette page

bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark