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Fête du Très Saint Rosaire

publié dans couvent saint-paul le 10 octobre 2011


Le 17ème dimanche après la Pentecôte

Fête du Très Saint Rosaire

Je voudrais cette année, en cette fête du Très Saint Rosaire, porter mon attention sur un point historique, sur l’histoire de cette dévotion qui est très chère à l’Eglise. Je m’inspirerai de l’encyclique de Léon XIII : « Supremi Apostolatus Officio » (Le devoir du suprême apostolat) des premiers mots de l’Encyclique du pape, sa première encyclique mariale. Léon XIII fut le pape du Rosaire dans l’Eglise, comme saint Dominique en fut « l’initiateur ». Léon XIII ne consacra pas moins de 12 encycliques sur le Très Saint Rosaire au cours de son long Pontificat, un des plus longs de l’Eglise, jusqu’en 1903.

Il constate tout d’abord qu’en ce début du XXième siècle, l’Eglise est menacée de « nombreuses calamités » et « dangers » Ce sont ses expressions. Que dirait-il aujourd’hui. Mais quels dangers, quelles calamités ? Je pense au combat de la laïcité en France, laïcité républicaine qui voulut annihiler l’Eglise comme société parfaite. Aussi chercha-t-elle à la réduire à une simple société de droit commun ; cette laïcité se dressa aussi contre les institutions écclésiales, les monastères, Solesmne, contre les nombreux collèges dispensant un enseignement religieux. Contre ces « calamités », contre ces « dangers », le pape lutte  de toutes ses forces.

Mais sentant sa propre faiblesse, il se tourne vers le Ciel et tout particulièrement vers notre Dame. Vers Notre Dame, il écrit : A cette fin, Nous estimons que rien ne saurait être plus efficace et plus sûr que de Nous rendre favorable la sublime Mère de Dieu, la Vierge Marie, par la pratique religieuse de son culte». Aussi en chante-t-il tout d’abord les vertus. Il implore son secours car elle est « dépositaire souveraine de toute paix et dispensatrice de toute grâce ». Elle « a été placée par son divin Fils au faîte de la gloire et de la puissance, afin d’aider du secours de sa protection les hommes s’acheminant, au milieu des fatigues et des dangers, vers la Cité Eternelle ».C’est pourquoi, il veut que « cette dévotion soit l’objet d’une attention toute particulière dans le monde catholique ». Il veut qu’elle soit honorée comme « Vierge Souveraine, afin que, par son intercession, nous obtenions de son divin Fils un heureux adoucissement et un terme à nos maux ».

Cette dévotion à la Vierge Marie et au très Saint Rosaire est dans l’Eglise ancienne et constante. Léon XIII nous dit : « Ce fut toujours le soin principal et solennel des catholiques de se réfugier sous l’égide de Marie et de s’en remettre à sa maternelle bonté dans les temps troublés et dans les circonstances périlleuses. Cela prouve que l’Eglise catholique a toujours mis, et avec raison, en la Mère de Dieu, toute sa confiance et toute son espérance ».

De cette dévotion mariale, il en rappelle tout d’abord la raison théologique puis il l’illustre de quelques faits historiques et enfin rappelle que de nombreux papes avant lui en ont recommandé la pratique.

La raison théologique : Elle est la Mère de NSJC qui est le Fils de Dieu et à ce seul titre, elle jouit auprès de son Fils d’une grande faveur et d’une grande puissance. Aussi intervient-elle facilement auprès de Lui dès lors qu’on le lui demande. Il lui est « doux et agréable par-dessus toute chose d’accorder son secours et son assistance à ceux qui les lui demandent ». Elle s’empresse même « d’accueillir les vœux » de ceux qui la supplient. Et voilà pourquoi l’Eglise dans sa liturgie la salue volontiers des qualificatifs suivants « Auxiliatrice », « Bienfaitrice », « Consolatrice des chrétiens », « Reine des armées » et « Dispensatrice de la victoire et de la paix ».

Les faits historiques, anciens et modernes justifient également cette dévotion mariale du Rosaire. L’Eglise en effet et la chrétienté ont trouvé dans cette dévotion du Rosaire « la paix et la tranquillité publiques ».

Et le pape de citer tout d’abord la crise albigeoise à la fin du XII siècle. Cette hérésie manichéenne s’étendait dans le sud de la France et dans les pays latins ; elle s’étendait par la force des armes, les meurtres, elle ne laissait derrière elle que ruines et souffrances. « Contre ce fléau, Dieu a suscité, dans sa miséricorde, l’insigne père et fondateur de l’Ordre dominicain. Ce héros, grand par l’intégrité de sa doctrine, par l’exemple de ses vertus, par ses travaux apostoliques, s’avança contre les ennemis de l’Eglise catholique, animé de l’Esprit d’en haut; non avec la violence et avec les armes, mais avec la foi la plus absolue en cette dévotion du Saint Rosaire que le premier il a divulguée et que ses enfants ont portée aux quatre coins du monde. Il prévoyait, en effet, par la grâce divine, que cette dévotion, comme un puissant engin de guerre, mettrait en fuite les ennemis et confondrait leur audace et leur folle impiété. Et c’est ce qu’a, en effet, justifié l’événement. Grâce à cette nouvelle manière de prier, acceptée et ensuite mise régulièrement en pratique, par l’institution de l’Ordre du saint Père Dominique, la piété, la bonne foi, la concorde commencèrent à reprendre racine, et les projets des hérétiques, ainsi que leurs artifices, à tomber en ruines. Grâce à elle encore, beaucoup d’égarés ont été ramenés à la voie droite; et la fureur des impies a été réfrénée par les armes catholiques qui avaient été levées pour repousser la force par la force ».

Premier fait historique pour justifier la force du saint Rosaire : la fin de l’hérésie albigeoise

Le pape cite aussi les menaces de l’envahissement de l’Europe par les armées islamiques turques au XVI siècle : « L’efficacité et la puissance de cette prière – le rosaire – ont été aussi expérimentées au XVIe siècle, alors que les armées innombrables des Turcs étaient à la veille d’imposer le joug de la superstition et de la barbarie à presque toute l’Europe. (Je vous prie de bien vouloir remarquer les qualificatifs que donne le Pontife de cette « force étrangère»). Dans ce temps, le Souverain Pontife saint Pie V, après avoir réveillé chez tous les princes chrétiens le sentiment de la défense commune, s’attacha surtout et par tous les moyens à rendre propice et secourable au nom chrétien la toute-puissante Mère de Dieu, en l’implorant par la récitation du Rosaire. Ce noble exemple, offert en ces jours à la terre et aux cieux, rallia tous les esprits et persuada tous les cœurs. Aussi les fidèles du Christ, décidés à verser leur sang et à sacrifier leur vie pour le salut de la religion et de leur patrie, marchaient sans souci du nombre aux ennemis massés non loin du golfe de Corinthe ; pendant que les invalides, pieuse armée de suppliants, imploraient Marie, saluaient Marie, par la répétition des formules du Rosaire et demandaient la victoire de ceux qui combattaient. La Souveraine ainsi suppliée ne resta pas sourde, car l’action navale s’étant engagée auprès des îles Echinades (Curzolaires) la flotte des chrétiens, sans éprouver elle-même de grandes pertes, remporta une insigne victoire et anéantit les forces ennemies ».

C’est la fameuse victoire de Lépante.

« C’est pourquoi le même Souverain et saint Pontife, en reconnaissance d’un bienfait si grand, a voulu qu’une fête en l’honneur de Marie Victorieuse, consacrât la mémoire de ce combat mémorable. Grégoire XIII a consacré cette fête en l’appelant fête du Saint Rosaire ».

Le pape cite enfin au XIX siècle, les succès importants remportés sur les forces turques, soit à Temesvar, en Pannonie, soit à Corcyre, qui coïncidèrent, fait-il remarquer, avec des jours consacrés à la Sainte Vierge Marie et avec la clôture des prières publiques célébrées par la récitation du Rosaire.

Le pape enfin, de ces faits notables et historiques, en tire la conclusion évidente : « Par conséquent, puisqu’il est bien reconnu que cette formule de prière – le Rosaire – est particulièrement agréable à la Sainte Vierge, et qu’elle est surtout propre à la défense de l’Eglise et du peuple chrétien en même temps qu’à attirer toutes sortes de bienfaits publics et particuliers », il faut garder jalousement cette dévotion qui fut, de plus, encouragé par de nombreux papes

Et le pape Léon XIII de citer lui-même : Urbain IV, « Urbain IV a attesté que, chaque jour, le Rosaire procurait des avantages au peuple chrétien » ; Sixte IV, « Sixte IV a dit que cette manière de prier est avantageuse à l’honneur de Dieu et de la Sainte Vierge, et particulièrement propre à détourner les dangers menaçant le monde »; Léon X : « Léon X a déclaré qu’elle a été instituée contre les hérésiarques et les hérésies pernicieuses »; et Jules III : « Jules III l’a appelée la gloire de l’Église » ; Saint Pie V : « Saint Pie V a dit aussi, au sujet du Rosaire, que, dans la divulgation de cette sorte de prières, les fidèles ont commencé à s’échauffer dans la méditation, à s’enflammer dans la prière, puis sont devenus d’autres hommes; les ténèbres de l’hérésie se sont dissipées, et la lumière de la foi catholique a brillé de tout son éclat » ; enfin, Grégoire XIII : « Grégoire XIII a déclaré à son tour que le Rosaire avait été institué par Saint Dominique, pour apaiser la colère de Dieu et implorer l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie ».

Ainsi, MBCF, fort de la raison théologique rappelé : la Vierge Marie est toute puissante auprès du Fils de Dieu parce qu’elle en est la mère ; fort de ces faits historiques et notables, la fin de l’hérésie albigeoise au XII ème siècle avec le Rosaire de saint Dominique, la victoire de Lépante, au XVI siècle, fort de ses victoires contre l’empire ottoman au XIX siècles, fort de la recommandation de tant de papes, il faut se décider de garder jalousement cette dévotion au Très Saint Rosaire…d’autant que les jours ne sont pas bons et l’islam menaçant…Amen

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