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« Cette Algérie française n’était pas démocratique » par Jean Madiran

publié dans regards sur le monde le 21 décembre 2012


Cette Algérie française n’était pas démocratique

Au lendemain du reniement insupportable, beaucoup de Français en sont encore à se demander comment le président Hollande a pu aller devant le parlement algérien pour y proclamer au nom de la République ce qu’il n’avait pas dit en France : que les 132 années de colonisation française en Algérie n’ont été rien d’autre qu’un « système profondément injuste et brutal ».

Pourtant la raison en est simple et même, à la réflexion, évidente.

Ce « système » est déclaré injuste parce qu’il n’était pas démocratique.

Il ne l’était même pas quand la France était en République : mais ce n’était pas encore la Ve, qui a entrepris la mise en œuvre progressive de tout ce qu’implique son adhésion constitutionnelle à la démocratie des droits de l’homme.

C’est artificiellement devenu l’opinion dominante dans le monde occidental : il ne reste plus qu’un seul critère moral, mais il est absolu et universel ; écoutez donc le langage qui est tenu de la droite à la gauche : le bien, c’est ce qui est démocratique, le mal, ce qui ne l’est pas. La vérité est la démocratie, plus c’est démocratique et plus c’est vrai. La référence unique est la démocratie des droits de l’homme, le progrès c’est davantage de démocratie, l’injustice étant l’insuffisance ou l’absence de démocratie.

Je ne sais si le président Hollande le pense vraiment, ou bien s’il le dit pour une autre raison, stratégie politicienne ou rancune filiale. Mais l’important n’est pas là. L’important est de comprendre que sa condamnation insultante des 132 années de colonisation française en Algérie est cohérente avec la démocratie des droits de l’homme. L’absence de cette démocratie est en soi la plus grande « injustice », la seule qui compte. Pour ce motif impérieux, saint Louis lui-même, sous son chêne, est l’image d’un « système profondément injuste » puisqu’il n’est pas démocratique. A la rigueur on pourrait lui reconnaître l’excuse d’avoir été aveuglé par les ténèbres du Moyen Age où il se trouvait plongé, l’avènement de la démocratie des droits de l’homme n’ayant commencé qu’en 1789. Mais depuis lors, la tendance a été d’affaiblir puis de rejeter tous les autres principes intellectuels et moraux, celui-ci devenant le seul souverain.

La disqualification de la colonisation française comme une honte est en parfaite cohérence avec toutes les dégradations antérieures que nous avons subies une à une, croyant chaque fois que la République avait atteint le fond du contre nature, l’étape la plus récente ayant été la promotion du crime abominable au rang de droit imprescriptible. Depuis plus de trente ans, cette promotion démocratique paraît passée dans les mœurs, installée au nombre des us et coutumes ne posant plus aucun problème. Et maintenant, la révolution démocratique en est venue à défaire le mariage et à diffamer la colonisation française. Le déshonneur médiatique devenant la loi a remplacé la guillotine. Pour le moment.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 7756
du Samedi 22 décembre 2012

Portez votre  attention sur la conclusion de cet article de Jean Madiran: » Le déshonneur médiatique devenant la loi a remplacé la guillotine. Pour le moment ».

Il annonce, lui aussi, une prochaine révolution. Pour lui, elle sera même sanglante…comme celle de 1789…!

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