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Entraide et Tradition

Les psaumes du dimanche à Tierce L’hymne du début : Nunc, Sancte, nobis, Spiritus

publié dans couvent saint-paul le 22 mars 2019


Les psaumes du dimanche à Tierce

Tome 5

Hymne

« Nunc, Sancte, nobis, Spiritus

Tierce, Sexte, Nones, ce sont les  petites heures du bréviaire. Cette première petite heure, Tierce, du dimanche, commence « tambours battants », si vous me permettez l’expression. Elle donne le ton de la prière qui va suivre. Elle est pleine d’énergie et de feu, mieux, pleine de foi. L’auteur s’adresse à la Trinité Sainte, exactement à l’Esprit Saint qui ne fait qu’un avec le Père et le Fils : « Sancte Spiritus, unum Patri cum Filio ». C’est l’expression de notre foi. Nous croyons à un seul Dieu en Trois Personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit.

Et puisque c’est la première fois, que nous parlons, ici, de la sainte Trinité, permettez-moi de vous rappeler la foi, telle que saint Athanase l’enseigne :
« Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique : s’il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l’éternité.

Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance : autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais une est la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, égale la gloire, coéternelle la majesté.

Comme est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit : incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint-Esprit ; infini est le Père, infini le Fils, infini le Saint-Esprit ; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit ; et cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel ; tout comme ils ne sont pas trois incréés, ni trois infinis, mais un incréé et un infini. De même, tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit ; et cependant ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur ; et cependant ils ne sont pas trois Seigneurs, mais un Seigneur ; car, de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chacune des personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de dire qu’il y a trois Dieux ou trois Seigneurs.

Le Père n’a été fait par personne et il n’est ni créé ni engendré ; le Fils n’est issu que du Père, il n’est ni fait, ni créé, mais engendré ; le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n’est ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Il n’y a donc qu’un Père, non pas trois Pères ; un Fils, non pas trois Fils ; un Saint-Esprit, non pas trois Saint-Esprit. Et dans cette Trinité il n’est rien qui soit avant ou après, rien qui soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien qu’en tout, comme on l’a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l’Unité dans la Trinité, et la Trinité dans l’Unité. Qui donc veut être sauvé, qu’il croie cela de la Trinité ».

Voilà qui est clair ! Que votre oui soit oui, que votre non soit non. Tout le reste vient du démon !

Je dis que cette hymne commence « tambours battants ». En effet, l’auteur demande que l’Esprit Saint qui ne fait qu’un avec le Père et le Fils, daigne dès maintenant « nunc », venir, en « nous » et sans retard  « promptus » se répandre en notre cœur : « dignare promptus ingeri nostro refusus pectori ». Les verbes « ingerere » et « refundere » se complètent et fortifient l’idée de la présence du Saint Esprit dans l’âme qui l’invoque. En effet « ingerere » veut dire « asséner, entasser, accumuler, jeter en abondance, débiter des paroles ». Il connote l’idée d’abondance, de plénitude. Et le verbe « refundere » exprime la même idée d’abondance. Il se traduit par « verser, répandre de nouveau, reverser ». Ainsi l’auteur demande que l’Esprit vienne sans retard, dès maintenant, verser ses dons en abondance dans l’âme du fidèle qui prie.  C’est bien être prégnant vis-à-vis du Saint Esprit. Il démarre en flèche.

« Os, lingua, mens, sensus, vigor confessionem personent, flammescat igne caritas, ascendat ardor proximos ». « Que bouche, langue, âme, sens, vigueur fassent retentir la louange, que la charité nous enflamme, que son ardeur embrase notre prochain »
Oh ! Que cette strophe est merveilleuse de vigueur, de piété, de bonté, de foi ! C’est tout d’abord toute la personne qui doit manifester sa prière, qui doit avoir part au culte dû à Dieu. C’est la bouche, c’est la langue, c’est l’âme, ce sont les sens qui doivent chanter avec vigueur la gloire du Seigneur. En un mot, c’est toute la personne qui doit s’exprimer dans la prière. Les maîtres de chœur approuveront ce langage. Les choristes doivent ouvrir la bouche, prononcer pour que l’on comprenne les paroles, chanter avec toute leur âme et leur cœur. Que de fois nous avons entendu ce lange des maîtres de chœur. Et c’est à cette condition que le chant sonnera vigoureusement : « personent confessionem ». Après ces remarques, le verbe  « personent » est particulièrement bien choisi. Il veut dire : « résonner, retentir de tous côtés, rendre un son éclatant ou prolongé ». Voilà ce que l’auteur réclame de ceux qui viennent à l’Office chanter Tierce.

« Flammescat igne caritas » « que la charité nous enflamme ». C’est pas mal traduit. Mais je me permets de retenir votre attention sur les deux mots : « flamme scat » et « igne ». « Flammescat » veut déjà dire « enflammer ardemment ». Et  l’auteur ajoute « igne » de « ignis » qui veut dire encore « feu, flamme, incendie ». C’est dire l’intensité de la charité que réclame l’auteur. La charité doit bruler le cœur de l’orant, pareille à un incendie « ronflant ». Elle est l’âme de la prière. Elle doit être  en l’âme comme un feu dévorant. C’est cette prière intense, cette charité ardente que le cœur de Notre Seigneur demandait à saint Marguerite Marie et à ses compagnes de Paray-le-Monial. Pareillement saint Paul ne craignait pas de dire : « caritas urget nos », « la charité nous presse ». Ainsi de l’orant. Il doit bruler du feu de la charité !

« Accendat ardor proximos » «  que son ardeur embrase notre prochain » La prière, ici, dans l’office divin, ne doit pas être une prière solitaire, mais commune. C’est le cas dans les monastères, dans les séminaires mais aussi dans les prieurés de Mgr Lefebvre qui a eu le génie de regrouper ses nombreux prêtres en communautés, appelées « prieurés ».  Idée très ancienne dans l’Eglise qui nous vient de Saint Augustin, « les chanoines de saint Augustin », mais qui s’inspire aussi  de l’ancienne coutume apostolique. Les apôtres montaient au Temple aux heures « canoniales » pour prier. Alors on comprend que l’on puisse trouver ici  ce verset : « que la charité embrase le cœur de notre prochain » tout autant que le nôtre. L’office est un chant commun. Le Père Emmanuel, fondateur de la communauté bénédictine du Mesnil saint Loup, a beaucoup écrit sur ce sujet.

« Praesta, Pater pissime, Patrique compar Unice, cume Spiritu Paraclito regnans per omne saeculum. Amen » « Exaucez-nous, Père très bon, et vous, l’unique égal au Père, avec l’Esprit Paraclet règnant dans tou ls siècles ».

Dans sa prière finale, l’autel invoque la « super-bonté » de Dieu : « Pater pissime ». Comment douter un instant que notre prière ne soit pas exaucée puisqu’elle est adressée à un Dieu qui n’est pas seulement « bon », mais « très bon » : « Pissime ».

De cette hymne, je garderai en mémoire surtout la deuxième strophe : « Os, lingua, mens, sensus, vigor confessionem personent, flammescat igne caritas, ascendat ardor proximos ». « Que bouche, langue, âme, sens, vigueur fassent retentir la louange, que la charité nous enflamme, que son ardeur embrase notre prochain »

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