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Entraide et Tradition

La fête des mères

publié dans couvent saint-paul le 1 juin 2011


5ème dimanche après Pâques
De la fête des mères.
Et des familles nombreuses

Vive les mères de famille ! Vive les familles nombreuses !

La fête des mères, en ce dimanche, me pousse à vous parler de la mère de famille et de la famille, des familles nombreuses.

De la mère de famille…La « mère de famille » est une belle chose. Elle est « ciboire de vie » : elle est première éducatrice de l’enfant. Elle est par son être et son savoir, « le paradis de l’enfant », « la joie de l’enfant ». Elle exerce ce rôle éminent dans la famille. Aussi ai-je voulu chercher l’enseignement de Pie XII sur la famille chrétienne. Il s’est exprimé de nombreuses fois sur ce sujet mais tout particulièrement le 20 janvier 1958 alors qu’il recevait les « membres du Conseil exécutif de la fédération italienne des Associations des familles nombreuses ».
C’est cet enseignement que je voudrais vous donner. Pie XII est, vous le verrez, à la fois docteur et poète.

Il affirme tout de suite que la famille nombreuse « (est) bénie davantage par Dieu ». Elle est « comme son plus précieux trésor ».

Et pourquoi donc ? Pourquoi est-elle comme son plus « précieux trésor » ?

Parce qu’elle atteste « la santé physique et morale du peuple chrétien »
Parce qu’elle atteste « la vive foi en Dieu et en sa sainte Providence »
Par ce qu’elle atteste « la sainteté féconde et heureuse du mariage catholique ».

Voilà, pour Pie XII, les trois raisons de la plus spéciale estime que l’Eglise porte à la famille nombreuse. Et Pie XII va expliquer chacun de ces points.

Face aux familles nombreuse et à leur développement, se dresse, il est vrai, dit Pie XII, « l’égoïsme du monde moderne paganisant ». Ce monde considère « la fécondité des mariages » comme « une maladie sociale ». Aussi faudrait-il que les nations qui en sont atteintes, s’en guérissent par tous les moyens. Et c’est de là, de cette préoccupation égoïste et malthusienne que jaillit la propagande de ce qu’on appelle le « contrôle rationnel des naissances ». Ce contrôle est, aujourd’hui, soutenu, vous le savez par des personnes et des organisations mondiales, des organisations politiques et des puissances pharmaceutiques, en mal de gain. Ces organismes sont « coupables d’égoïsme individuel et social ».
Face à cet égoïsme, il faut faire effort, dit Pie XII, pour « répandre la conviction, basée sur la vérité, que la santé physique et morale de la famille et de la société ne se protège qu’en obéissant généreusement aux lois de la nature, c’est-à-dire du Créateur, et, avant tout en nourrissant pour elles – i.e. pour ces lois – un intime respect sacré ».

Voilà exprimée la loi fondamentale que doivent garder les parents. Je répète : « avoir un intime respect sacré des lois du Créateur » ; « avoir un sincère volonté de laisser le Créateur accomplir librement son œuvre » ; « rejeter sans ambages tout compromis intentionnel entre la loi de Dieu et l’égoïsme de l’homme ». Ce qui suppose que les époux soient « promptes à accepter avec joie et reconnaissance les dons inestimables de Dieu que sont les enfants aussi nombreux qu’Il lui plait ».

Cette disposition d’esprit, dit Pie XII, libère les époux « de cauchemars et remords intolérables », mais surtout assure, et Pie XII s’appuie, là, sur l’avis du corps médical, « les prémisses psychiques les plus favorables pour un sain développement des fruits propres au mariage ».

Et pour conclure cette idée, Pie XII affirme joliment : « Toujours et partout, le bon sens populaire a vu dans les familles nombreuses, le signe, la preuve, la source de la santé physique tandis que l’histoire ne se trompe pas quand elle indique l’altération des lois du mariage et de la procréation comme la première cause de la décadence des peuples ».
Retenons : les familles nombreuses, loin d’être « la maladie sociale », sont « la garantie de la santé physique et morale d’un peuple ».

Mais aussi les familles nombreuses sont source de sainteté et pour les parents et pour les enfants. Elles sont l’expression d’ une foi profonde et d’une belle confiance en la Providence de la part des Parents. Il ne peut en être autrement, dit Pie XII. Et c’est pourquoi il identité familles nombreuses et familles chrétiennes : « Seule la lumière divine et éternelle du christianisme illumine et vivifie la famille de telle sorte que, soit à l’origine, soit dans le développement, la famille nombreuse est souvent prise comme synonyme de famille chrétienne ».

Et là, Pie XII a des expressions formidables, toutes à l’honneur du père et la mère de famille. « Le respect des lois divines, leur a donné (à l’un et à l’autre) l’exubérance de la vie ». « La foi en Dieu (leur) a fourni la force nécessaire pour affronter les sacrifices et les renoncements qu’exige l’éducation des enfants ». Sacrifices et renoncements qui sont les principes de toute sainteté, plus spécialement de celle des parents. Ajoutons également l’attrait des joies intimes de la vie familiale, joies intimes qui sont aussi sources de sainteté. Et vous avez là, les trois raisons qui font des familles nombreuses, autant de « sanctuaires visibles ». L’expression est de Pie XII qui l’explicite de cette manière sublime : « Extérieurement aussi, une famille nombreuse bien ordonnée est comme un sanctuaire visible : le sacrement du baptême n’est pas pour elle un événement exceptionnel, mais renouvelle plusieurs fois la joie et la grâce du Seigneur. La série des joyeux pèlerinages aux fonts baptismaux n’est pas encore terminée que commence, resplendissante d’une égale candeur, celle des confirmations et des premières communions. A peine le plus petit des enfants a-t-il déposé son petit vêtement blanc parmi les plus chers souvenirs de sa vie qu’apparaît déjà le premier voile nuptial, qui réunit au pied de l’autel parents, enfants et nouveaux parents. Comme des printemps renouvelés, d’autres mariages, d’autres baptêmes, d’autres premières communions se succéderont, perpétuant pour ainsi dire dans la maison, des visites de Dieu et de sa grâce ».

Oui, les parents de familles nombreuses mettent en Dieu et en sa Providence toute leur confiance. Voilà un autre principe de sainteté. Et cette confiance est bien fondée, nous dit Pie XII. Ecoutez ! « Dieu ne refuse pas les moyens de vivre à celui qui appelle à la vie ».

Et face à cette Providence divine qui veut la vie… « Croissez et multipliez vous »…le problème du soi disant « surpeuplement de la terre » est un leurre. Pie XII dit qu’il est « déraisonnablement redouté » et une raison illégitime pour violer les lois certaines du Créateur. Oui le développement des thèses du « surpeuplement » engendre la crainte et l’irrespect des lois divines, mais aussi, et plus fondamentalement encore, est l’occasion, pour le politique mondain, de se dresser contre Dieu lui-même incapable, soit disant, de diriger harmonieusement le cours des choses.

Et n’oubliez pas, parents chrétiens, que « les familles nombreuses sont les corbeilles les plus splendides du jardin de l’Eglise, dans lesquelles, comme sur un terrain favorable, fleurit la joie et mûrit la sainteté ».Toute famille « saine » et « sainte » est comme « un oasis de sérénité ». Les parents entourés « d’une vigoureuse floraison de jeunes vies » connaissent finalement « grande sérénité d’esprit « , et comme une jeunesse « éternelle » : « Leur jeunesse – celle des parents – ne semble jamais passée tant que dure dans la maison le parfum des berceaux, tant que les parois domestiques retentissent des voix argentines des enfants et des petits enfants…Les fatigues multipliées, les sacrifices redoublés, les renoncements à des divertissements coûteux sont largement compensés, même ici bas, par l’abondance inépuisables d’affections et de douces espérances qui assaillent leurs cœurs sans toutefois les opprimer ni les lasser ».

De plus, la famille nombreuse forme les caractères, les tempéraments et on ne fera pas de saints sans caractère. On ne connaît pas de saints sans caractère. Pie XII le reconnaît dans une belle phrase : «Il est vrai que leur nombreuse compagnie peut se transformer parfois en une vivacité fastidieuse et leurs disputes en tempêtes passagères ; mais quand celles-ci sont superficielles et de brève durée, elles concourent efficacement à la formation de caractère. Les enfants de familles nombreuses s’éduquent pour ainsi dire eux-mêmes à la vigilance et à la responsabilité de leurs actes, au respect et à l’aide mutuelle, à la largesse d’esprit et à la générosité. La famille est pour eux le petit monde où ils s’exercent, avant d’affronter le monde extérieur, plus ardu et plus astreignant ».

Alors, Mères et Pères de famille, vous aimerez entendre cette belle phrase de Pie XII : « Dans les foyers où il y a toujours un berceau d’où s’élèvent des vagissements, les vertus fleurissent spontanément… le vice s’éloigne, comme chassé par l’enfance, qui s’y renouvelle ainsi qu’un souffle frais et vivifiant de printemps ».

Et voilà pourquoi la patrie doit avoir pour vous « gratitude » et « prédilection » Et quant à l’Eglise, « sachez qu’elle vous est reconnaissante de pouvoir grâce à vous et avec vous présenter à l’action sanctifiante de l’Esprit divin des foules d’âmes de plus en plus saines et nombreuses ».

Enfin l’histoire nous montre que les familles nombreuses sont souvent les berceaux de saints. Ainsi de la famille de saint Louis, roi de France, composée de dix enfants ; de la famille de sainte Catherine de Sienne, de vingt cinq ; de saint Robert Bellarmin, de douze, de saint Pie X, de dix.. C’est dire que la famille nombreuse n’empêche pas la bonne éducation. Au contraire, elle l’assure. Le nombre ne se tourne pas au désavantage de la qualité. Et souvent les vocations sacerdotales, la vie consacrée jaillissent dans de telles familles.
Vive les mères de famille.
Vive les familles nombreuses.
Amen

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